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flame of the night prayer | ft. adaline

2 participants
Joel Heisley
aucune suspicion

Joel Heisley

saisons : cinquante-cinq
occupation : ex-médecin I propriétaire de l'auberge le "daffodil"
myocarde : veuf I bisexualité
miroir : flame of the night prayer | ft. adaline F9eba262fbfa2e0c96b85f98f67f39e5f6d9068f
faciès & artiste : mads mikkelsen (etangsnrs)
victimes : 51


flame of the night prayer

(JUIN) La météo est bruyante ce soir. La pluie tambourine furieusement contre le toit, des gouttes qui ont l’allure de poings fermés, lancés à toute vitesse sur les tuiles bien armées. Les éclairs barbouillent le ciel d’un nuancier rosé. L’orage gronde dans le lointain, derrière des nuages immenses et inquiétants. Une symphonie barbare se joue ce soir pour qui sait prendre le temps d’écouter. Une fenêtre est encore ouverte, et dans l’encadrement se glisse la silhouette de l’homme qui admire le déchainement du ciel. Il évalue s’il lui est encore possible de partir, de rejoindre sa maison qui se trouve loin de l’auberge, là-bas, hissée en hauteur de la baie, surplombant le déferlement des vagues. La pluie chausse la rue, s’approprie les trottoirs, les vitrines, les véhicules – toute âme perdue est engloutie dans les bras humides d’un torrent provenant du ciel. Joel renonce à toute tentative à l’instant où Lee crie qu’elle a besoin d’aide. Etre le patron des lieux ne l’autorise pas à s’immerger dans la mélancolie du paysage alors que d’autres triment, dit-elle dans le lointain. Les manches retroussées, il passe la porte menant à la cuisine et va aider Lee à la préparation du festin pour toutes les tables de ce soir. L’auberge est complète, la saison estivale débute, pluvieuse mais heureuse.

L'aiguille dépasse le nombre dix sur le cadran de la salle. Les derniers touristes sont arrivés pour la nuit, et les réguliers qui y viennent uniquement pour un diner seront absents à cause du temps qui n’en finit pas de dégueuler sa colère. Les derniers repas s’achèvent, les couverts se posent dans les assiettes. Le monde est repu et Joël peut s’accorder un instant suspendu à apprécier cette orchestration bien rodée. « Je reviens. Ne fais pas brûler mon dessert » Le rire rebondit dans la cuisine. « J’espérais plutôt l’empoisonner » Qu’elle répond avec un sourire toujours immense - de cette franche camaraderie qu’ils partagent depuis cinq années.

Le zippo dans une main, la cigarette déjà perchée entre les lèvres, sa main s’enroule sur la poignée de la porte d’entrée. Il préfère toujours s’encrasser les poumons devant l’établissement, jamais à l’arrière, entre deux poubelles et trois chats qui miaulent à ses mollets pour un peu de pitance. Red, Green et Purple. Ils ont reçu des petits sobriquets pour compléter la palette entamée par Blue en nommant le premier qui habite avec eux - Yellow. Les pensées perdues, la fatigue lourde sur ses paupières, Joël subit une présence de l’autre côté. La porte manque de lui revenir dans le nez. Une âme pressée qui ne lui laisse pas le temps de sortir. Il doit reculer, à moitié chassé au-dedans. Le bâton saveur goudron tombe sur le sol, écrasé par un félin qui en profite pour se réfugier au chaud. « Green, reviens ici. Non, pas par là-bas. Foutu chat. » L’animal se moque de lui et disparaît entre les guiboles des festifs. Focalisé sur le bandit, l’homme prend seulement la mesure de la personne en face de lui. Une silhouette frêle et enveloppée de pluie qui se tient dans l’encadrement des deux mondes. « Bonsoir. Je suis désolé, ils en profitent toujours. » Il ne voit rien du visage hébergé sous une capuche. Joel continue son monologue. « On est complet, on a plus grand-chose à manger, mais je refuse de vous renvoyer sous le déluge. » Il évalue ses maigres possibilités. « On va s’arranger et éviter un sale rhume. » Un sourire s’éprend de son visage, des traits qui s’étirent et marquent la générosité de ses propos, de sa personne.



Adaline Doheny
aucune suspicion

Adaline Doheny

saisons : vingt-cinq.
occupation : archiviste, au commissariat, travail de nuit.
myocarde : palpitant en berne.
miroir : flame of the night prayer | ft. adaline 68747470733a2f2f73332e616d617a6f6e6177732e636f6d2f776174747061642d6d656469612d736572766963652f53746f
faciès & artiste : vika bronova, all-souls, izikyu, mazikeen
victimes : 59


flame of the night prayer

De fumerolles en brasier, les mots s'étaient écoulés, longtemps, douloureux et amers, comme une eau de vie trop longtemps macérée, qui brûlerait la gorge autant qu'elle réchaufferait l'âme. Et elle avait mal à l'âme, ces derniers jours, alors qu'elle traversait le pays à la recherche d'un nouveau départ, un signe quelconque, qui lui aurait dit de s'arrêter ici, là, de tout recommencer. Elle avait cru que jamais les siens la pousseraient à partir, elle pensait avoir trouvé dans cette nouvelle famille qu'elle s'était constituée, une attache pérenne. Et quand les liens avaient rompu, elle avait eu l'impression qu'elle allait en mourir, là, à même le sol. Alors, elle était partie ; elle n'avait pas pour habitude de rester avec qui ne voulait pas d'elle alors, après avoir emballé ses affaires, fait le plein de sa voiture, elle avait mis les voiles sans même un regard en arrière et ceux qu'elle appelait "famille" n'étaient plus que des souvenirs qu'il lui fallait ranger au bon endroit. Les jours avaient défilé, nombreux, douloureux, et elle ignorait parfois où elle était, s'arrêtant dans des villes fades, où elle passait la nuit, à la recherche d'une quelconque inspiration. Et inspiration il y avait eu. Un journal laissé traînant sur un comptoir poussiéreux qui illumina le café trop léger qu'elle venait de payer une fortune ; l'on recherchait une archiviste pour travailler dans le commissariat d'une petite ville dont le nom fit frétiller quelque chose en elle, comme un avertissement, l'intuition des aventures à venir. C'était le signe qu'elle attendait alors, elle se remit en route, délaissant derrière elle le journal qui s'effeuilla au sol, et la tasse d'un café encore tiède qui portait la trace de son rouge à lèvres. Une paire d'heures de route plus tard, et la nuit s'effondra sur elle, alors que l'horloge sur le tableau de bord la rapprochait des onze heures qui étaient habituellement son heure préférée de la nuit. Pas âme qui vivait ne semblait pouvoir lui indiquer un hôtel, ou tout autre endroit accueillant et, alors qu'elle envisageait de passer la nuit dans sa voiture, enfin, la délivrance. auberge. Enfouissant son vieux truck Chevrolet au fin fond d'une place de parking, elle avisa l'eau qui n'en finissait plus de s'effondrer sur elle et, finalement, enfouissant sa tête au fin fond de sa capuche, elle se décida enfin, ouvrant la portière pour sortir dans la chaleur étouffante de ce soir orageux qui la trempa jusqu'à l'os en quelques secondes. Elle courut presque, alors qu'elle savait ne rien craindre et poussa la porte, un peu trop violemment à son goût. Elle sentait l'eau ruisseler malgré l'épaisseur de ses habits, elle pouvait presque entendre l'eau dévaler son crâne de ses racines trempées au milieu de son dos. L'homme qu'elle avait presque éborgné la salua et la douceur de sa voix vint se ficher en elle comme autant de flèches acérées et elle baissa le regard; il n'était pas temps de s'émouvoir.  « Bonsoir.. Auriez vous une chambre, à tout hasard? » La réponse la cueillit en plein coeur, tant elle avait espéré que le signe lui offrant l'injonction de venir ici serait suivi d'un tas d'autres qui l'assurerait que finalement, elle avait fait la route qu'il fallait. Tout n'était que déception, le temps, l'auberge pleine. La suite lui fit redresser la tête et elle retira sa capuche. « J'ai de l'argent, et si je peux simplement utiliser une salle de bain, je vous promets que j'irai passer la nuit dans ma voiture mais... J'ai juste besoin de prendre une douche chaude. » Sa voix s'était faite suppliante aussi elle arrêta de parler, pour éviter d'être plus ridicule aux yeux de qui avait visiblement beaucoup de clients à gérer; et elle qui ruinait le tapis de l'entrée à goutter dessus. « C'est une bénédiction d'être tombée sur vous, je n'ai guère trouvé d'animation en traversant la ville.. » Il faisait chaud, et doux, et elle n'avait aucunement envie de repartir affronter le froid de la pluie.

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Sometimes, I wish I'd never been born, so I wouldn't have to wait for you, all these years..

Joel Heisley
aucune suspicion

Joel Heisley

saisons : cinquante-cinq
occupation : ex-médecin I propriétaire de l'auberge le "daffodil"
myocarde : veuf I bisexualité
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faciès & artiste : mads mikkelsen (etangsnrs)
victimes : 51


flame of the night prayer

Il est désolé pour la personne qui a cru que l’auberge pourrait être un refuge à la nuit tombante et à la pluie sans fin. Si désolé qu’il évalue ses possibilités, cherche comment l’accueillir malgré ses paroles précédentes, mais il n’a pas vraiment d’idées pour la loger. Toutes les chambres sont occupées et son auberge n’a pas la prétention d’un hôtel. Les espaces sont maigres, l’endroit ne peut pas accueillir une foule. Joël trouvera une idée, comme toujours. Il bricolera une fantaisie pour ne laisser personne sur le dehors. Les lieux sont un refuge, un toit contre les éboulements de la vie de chacun. Les méninges gigotent, s’activent et il ne voit pas tout de suite que l’inconnue s’est débarrassée de sa capuche. Là, soudainement, relevant la tête, il ne peut s’empêcher de l’observer, de s’effondrer dans le clair de ses orbes. Une sensation idiote qu’il envoie aussitôt balader. L’homme s’émeut souvent pour les étrangers, pour ces visages venus de l’ailleurs et qui ne resteront pas. Un cœur d’artichaut pour l’éphémère, pour l’autre, ces passagers du temps dont le prénom s’inscrit et se fait balayer par le vent. 

« Vous n’allez pas dormir dans votre voiture. On va trouver une solution » Hors de question. Il ne peut pas la laisser dormir dans un tas de métal avec le ploc ploc désagréable de la pluie qui se fracasse sur la carcasse du véhicule.

Ses orbes chatoient d’une lueur singulière à l’évocation de la ville qui n’a rien d’agréable quand s’effondre le jour. « La ville n’est pas très accueillante la nuit, sauf pour les vampires, je crois ». Scarborough est tolérable en journée, à la saison estivale. En dehors de cette période, la brume enveloppe les rues et la nuit est toujours un moment terrifiant. Quelques lieux tendent à braver l’opacité et les monstres de la nuit. Et le reste, il appartient aux légendes que s'inventent les enfants et les gens trop effrayés pour braver l'obscurité. « Il y a un grand hôtel qui aurait pu vous accueillir. Vous ne l’avez pas vu sur votre route ? » Un bâtiment immense et intemporel qui semble être installé en ville depuis les premiers bâtis. « Vous serez mieux ici plutôt que dans un hôtel labyrinthique. »  

Lee arrive sur sa droite, salue brièvement la jeune femme et lui parle tout bas. « Il y a la chambre au deuxième étage » Elle a raison. Cette pièce n’est plus utilisée depuis des années. Une personne y fait le ménage et c’est tout. Les clients de l’auberge ont tissé une légende avec les années. Un fantôme serait le propriétaire de la dernière chambre. Ce sont des histoires pour entretenir des conversations. Le seul fantôme qui soit est dans ses pensées, dans les cavités de son cœur, sur les photos qu’il n’a pas su brûler. « Lee va vous montrer. » Il n’a pas le courage d’aller là-haut, d'entrer dans la pièce qui servait d'atelier pour celle dont le prénom ne se prononce plus. « Prenez votre temps, posez vos affaires. Les lieux sont un peu encombrés, mais vous aurez de quoi dormir. Pendant ce temps je vous prépare quelque chose à manger. » 



Adaline Doheny
aucune suspicion

Adaline Doheny

saisons : vingt-cinq.
occupation : archiviste, au commissariat, travail de nuit.
myocarde : palpitant en berne.
miroir : flame of the night prayer | ft. adaline 68747470733a2f2f73332e616d617a6f6e6177732e636f6d2f776174747061642d6d656469612d736572766963652f53746f
faciès & artiste : vika bronova, all-souls, izikyu, mazikeen
victimes : 59


flame of the night prayer

Elle avait l'air pathétique là, elle le sentait, les cheveux gouttant sur le sol de l'auberge, et si elle n'avait pas quitté les siens pour de si futiles raisons, elle aurait peut-être ri de sa situation. Mais voilà, elle était en train d'abimer le parquet de l'auberge, elle sentait qu'elle devait avoir les joues rougies par sa peau se réchauffant et surtout, le bout de ses doigts était glacé. Maintenant qu'elle avait pénétré l'édifice, et son ambiance feutrée et chaleureuse, retourner dans le froid, sous la pluie ne lui paraissait plus être une idée si évidente que cela.

« Vous êtes mon phare, ce soir.. »

Elle lui adressa un sourire timide et acquiesça à la mention de créatures qu'elle pensait ne pas exister mais qui collaient totalement à ce qu'elle avait pu apercevoir de Scarborough. Elle n'avait que peu eu d'informations à son arrivée, dès l'instant où elle avait compris que c'était l'endroit où elle s'installerait, elle avait foncé, sans même se renseigner. Mais le lugubre ne la dérageait pas, la brume et la pluie n'avaient jamais été des problèmes pour elle aussi, tant qu'elle trouvait un endroit sec pour toujours être à l'abri des tourments, tout devrait se porter à merveille. Et les pas l'ayant conduite ici avaient probablement une idée derrière la tête pour l'amener à cette auberge, et tomber sur lui, sur eux. Il y avait providence dans chacune de ses routes, elle le savait, et cela apaisa quelque chose de son petit coeur récemment blessé. Scrutant ses souvenirs, elle n'avait vraiment pas remembrance d'avoir croisé un hôtel ouvert, elle ajouta

« Je crois n'avoir rien vu y ressemblant, mais avec cette pluie.. J'ai pu me tromper. Je peux m'y rendre, si vous m'indiquez le chemin.. »

Mais déjà, la chaleur de cette demeure lui faisait envie et elle n'avait pas envie d'en partir. C'était étonnant, la vie, ou comment elle se développait quand on avait décidé de laisser tomber, de recommencer, cette petite branche de vie qui ressortait de terre quand on ne demandait plus rien. Une jeune femme se pointa et Adaline l'a salua d'un sourire, l'observant chuchoter au maître en ces lieux. Il y eut une ombre sur le visage de son hôte et comme cela, en quelques secondes, elle bascula. Le pied qui était resté en arrière, bloqué dans ses souvenirs, l'empêchant de marcher totalement vers son avenir se rangea le long de son corps et elle se sentit prête à sauter parfaitement, à avancer, à laisser tomber. Peut-être qu'on ne voulait plus d'elle, mais peut-être que la vie pouvait être faite de nouvelles rencontres, et elle lui sourit, montant les marches derrières la jeune femme, désireuse d'en savoir plus sur cette auberge mystérieuse et son patron insondable.

Elle remercia chaleureusement celle qui lui montra le chemin, et c'était sans en rajouter, elle était si puissamment reconnaissante pour cet accueil qu'elle ne remarqua pas même que la chambre dans laquelle elle était n'en était probablement pas une à l'origine ; des cartons fermés, une grande table en bois, des outils sur celle-ci, il y avait fort à parier qu'elle venait d'atterrir dans un cellier ou un débarras. Mais il y faisait bon, et malgré la légère odeur de renfermé, elle s'y sentit bien ; accueillie, réchauffée. La douche chassa d'elle les derniers miasmes de la route désastreuse l'ayant conduite ici et si le chagrin demeurait, il s'était tapissé en fond de sa mémoire, prenant volontairement le chemin des histoires classées sans suite, celles qu'on oublie pas, qui nous changent mais pour le mieux.

Elle avait une envie folle de se glisser sous les draps pour laisser cette journée derrière elle, mais le propriétaire des lieux avait mentionné un repas, et elle ne voulait pas risquer le vexer en jouant l'adolescente retranchée aussi, elle jeta sur ses épaules une robe longue en coton bordeaux et un gilet en laine grise pour finalement redescendre les escaliers. D'épaisses chaussettes l'empêchait de se refroidir et elle prit la direction des bruits qui provenaient de la cuisine. Il était là, occupé à faire quelque chose qu'elle ne voyait pas et elle ne manifesta pas immédiatement sa présence, pour ne pas l'interrompre, et pour prendre le temps de l'observer. Il était grand, le visage détendu et tranquille, doux même, pour un homme qui portait sur chacun de ses traits une blessure du temps passé; elle avait un petit talent pour ce genre de choses, elle savait rapidement à qui elle avait à faire, pas dans le détail, bien sûr, mais elle avait de bons instincts qui la trompaient rarement. Et il était bel homme, ce qui ne gâchait pas le spectacle qu'elle se chargea d'interrompre tout de même.

« Je n'aurais jamais cru possible de me sentir aussi bien après seulement une douche ! Vous m'avez sauvé la vie, vous le savez ? »

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Sometimes, I wish I'd never been born, so I wouldn't have to wait for you, all these years..

Joel Heisley
aucune suspicion

Joel Heisley

saisons : cinquante-cinq
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myocarde : veuf I bisexualité
miroir : flame of the night prayer | ft. adaline F9eba262fbfa2e0c96b85f98f67f39e5f6d9068f
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