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Thriving | ft. Reyes

2 participants
Cody Grant
aucune suspicion

Cody Grant

saisons : Trente-trois ans.
occupation : Animateur dans l'événementiel et sur camping l'été ; propriétaire et conducteur d'un party bus, disponible à la location pour à peu près tout et n'importe quoi.
myocarde : Pansexuel et célibataire récidiviste, en quête d'intimité émotionnelle, fuit l'engagement comme le reste de ses responsabilités.
miroir : Thriving | ft. Reyes 669f03d8e9924e88108f3f914093f5bc456cc2c7
faciès & artiste : Jeremy Allen White ; ava (c)etnrs, gif (c)ewans-mitchell, signa (c)awona, icons (c)vocivus.
victimes : 608

online

Thriving

❝ ❞
I haven't slept in weeks, say I'm living the dream, yeah. Ask me how I'm doing, I'm just trying not to scream (aah, wait). (c)


cw; addiction, alcool, cannabis, anxiété, langage ordurier, ambiance crasseuse de fin de soirée

    Trois heures du matin, d'ici quelques minutes.
    Que le connard qui s'est dit "y'a rien de plus facile que de conduire en rase campagne" se dénonce et savoure. Assourdissante sur cent mètres à la ronde, la sono tabasse à l'arrière un motif répétitif de techno trance, se suspend sur des gueulades euphoriques, excitées par la retombée des basses. Les stroboscopes en crise épileptique tapissent la carcasse du véhicule qu'on devine trembler comme rarement.
    Plus d'une fois t'as refermé l'écran de séparation, tenté d'isoler l'avant pour essayer de repérer où tu te diriges ; plus d'une fois, on t'a envahi l'habitacle pour te poser les plus connes des questions, ou plaquer sur ta bouche un goulot trempé de la sueur d'un autre que t'avais pas refusé vraiment. Incapable de la moindre concentration et avide de répondre à toutes les demandes, dégoulinant par tous les pores, le pantalon cargo collé aux cuisses – dans la conserve métallique où s'entretiennent depuis trop d'heures la chaleur étouffante et les odeurs corporelles d'une généreuse douzaine, t'as autant que les autres la syncope au bord du front.

    Sous la puissante lumière des phares, l'horizon est fait de rien de notable, rend les chemins de terre indistingables des champs et des broussailles. Tu sais pas si les vibrations te viennent de la musique ou des gravillons, ou de ton propre cœur qui lâche. Pour autant que tu saches, t'es pas convaincu de rouler à l'horizontale, et tu te souviens pas de la dernière fois que t'as vu un panneau.
    Une paire de secousses annonce le drame. Il te faut plusieurs secondes à regarder les mêmes brins d'herbes désaturés se remuer paisiblement de l'autre côté du pare-brise pour comprendre que t'avances plus d'un iota. Tu joues des vitesses, presses quasi passionnément l'accélérateur sur un bruit de carlingue et de patines – mais les putain de brins d'herbe se rapprochent pas d'un centimètre de plus.
    Il te faut six ou sept tentatives pour que tu cesses d'entretenir le déni du problème. Tu ouvres les portes du bus, réalimentant les cerveaux en oxygène, pour autant tu te sens pas encore prêt à informer les fêtards et casser l'ambiance. Tu veux d'abord être sûr de pas pouvoir le régler toi-même : à la lampe-torche de ton téléphone, tu fais le tour du véhicule, qui se confirme assez tôt embourbé jusqu'aux jantes sur ses roues motrices. « Putain, c'est pas vrai ! » De quoi regretter de t'être mis dans un état qui te rend incapable de réfléchir ; tu sais pas quoi faire, quoi dire, et le fiasco qui s'annonce fait grandir une angoisse qui te ferait presque dessoûler. Parce que t'es un con qui pense qu'à s'amuser, et qu'à la seconde où ça devient compliqué tu sais plus rien foutre. Planté dans les courants d'air qui te paraissent presque froids sur ta peau moite, et s'engouffrent par les mailles larges et fluo qui ne recouvrent finalement pas grand chose : plutôt, drapé d'incompétence crasse.
    « Cody, faut que j'aille pisser. » Comme un con t'es, le nez sur un pneu comme s'il allait te donner une révélation. Y'a un long flottement sans réaction, quand tu relèves finalement les yeux vers la nana penchée par l'entrée du bus, qui te fixe à peu près sans que tu saches épingler depuis quand. « Hein ?Faut que j'aille pisser, » et à toi de regarder tout autour, perdu au milieu de rien, sans autre solution à lui donner qu'un haussement d'épaules nerveux. « Merde, bah écoute... T'as plein de champs, choisis. » Elle va pour protester, se résigne : « Vous partez pas sans moi, » et comme si tu t'étais arrêté par choix, tu lui signes à la positive et la regardes partir dans le lointain.

    Les minutes s'égrènent trop lentes, acculé à la portière, les pieds dans la mélasse – t'as sorti ton sachet de cannabis d'une poche large et tu t'occupes à aligner les bourgeons affinés sur le filtre, les doigts très salement agités. Le stress grimpe et c'est ce qui marche le mieux pour te calmer. C'est à peu près à l'instant où tu allumes ton briquet que tu repères une silhouette dans la distance, et à son approche tu la détailles un peu trop différente de celle de la femme que t'as laissée partir. Alors, sur une première taffe généreuse, tu ressors ton téléphone et tournes maladroitement sa flashlight dans son visage, ce qui est un peu ta seule façon d'estimer s'il te parle, avec le boucan permanent qui te cogne dans le dos. « 'Soir ! Petite promenade nocturne ? » que tu lances de façon sonore pour compenser le tapage, avec un enthousiasme feint, pour couvrir la crise existentielle qui te ruisselle dans la nuque. « Désolé pour le bordel. C'est moi. » Il était pas question que la clientèle que tu venais de planter dans la cambrousse britannique se prenne aussi les remontrances à ta place, quoi que tu tenais pas tellement à te faire chauffer les oreilles non plus.


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should've washed this, smells like R. Kelly sheets, but shit, it was ninety-nine cents

Reyes Goldstein
légère suspicion

Reyes Goldstein

saisons : trente-cinq ans.
occupation : propriétaire d'un centre équestre, comportementaliste équin.
myocarde : red flag ambulant ayant jeté son dévolu sur un homme qu'il ne mérite pas.
miroir : Thriving | ft. Reyes B6df2d4721aa50fa911b967419b3cdd760eeb131
faciès & artiste : pierre niney (persephonia)
victimes : 1393


thriving

❝ ❞
“Down there the nights are bright and nobody believes in the Devil.”


TW: arme à feu, alcool.

Impossible de fermer l'oeil. Reyes n'en est pas à sa première insomnie, aussi arpente t-il pieds-nus le sol de sa bicoque. Parti pour se servir un verre d'eau, à travers sa fenêtre il scrute les ténèbres. Il craint parfois de voir un monstre apparaître, celui qui fait disparaître ses chevaux et ses animaux. Depuis qu'il vit ici, il n'a jamais été témoin que quoi que ce soit impliquant une chose féroce et surnaturelle. La bêtise humaine, en revanche, c'est une autre histoire. Des campeurs venus saccager ses prés, des jeunes délinquants à la recherche de sensation forte. Il lui est arrivé de penser qu'il ne trouvera la paix qu'une fois mort, alors qu'il s'est exilé de la ville justement pour fuir le tapage environnant.
Reyes grogne, à la recherche d'un aspirine, quoi que ce soit pour faire partir son mal de crâne. Peut-être un somnifère pour le pousser à ignorer ses angoisses.

Au loin, le vrombissement d'un moteur vient perturbe le silence paisible de la nuit et remplacer la chouette par un désastre sonore. Ce n'est pas qu'une impression, alors. C'est peut-être ce pressentiment qui l'a fait se lever bien après minuit. L'horloge affiche trois heures du matin et il doit encore accomplir son devoir de gardien des lieux. L'homme soupire, las et remonté.

Reyes sort dans la nuit encore pieds nu, en caleçon et pyjama, armé de sa carabine prête à faire feu. Lorsque le sommeil tombe l'humidité monte et l'herbe sous ses pieds est fraîche, il ne fait ni bon, ni totalement froid. L'air salin est parfait, il chatouille ses narines. Les embruns agissent comme un calmant et la nature en harmonie sous son pas léger l'aide à se recentrer. Il ravale la colère noire qui monte en lui et parvient à conserver une certaine prestance. Même quand il se retrouve devant le bus rempli de fêtards.
Il a un peu moins envie de les chasser par la peau de fesses ou ce qu'il en restera passé sa fureur.

Le vacarme est assourdissant maintenant qu'il s'en approche. Il imagine l'alcool qui coule à flot et ce genre d'excès qui ne le dérangent pas lorsqu'il est dans la bonne humeur. Qui sait, il aurait pu faire partie du lot, c'est vrai. « Comme c'est fâcheux... Il commence, sur un ton qu'on pourrait presque croire courtois, si l'on oubliait la carabine pointée sur le bouclé. Vous n'avez pas vu le panneau ? Vous êtes sur un terrain privé.  La nuit n'est pas aussi glaciale que le ton qu'il emploie. Reyes ferme un oeil, essaye d'esquiver le rayon de lumière qui lui arrive sur la figure. Sa propre lampe torche vise le sol. Il s'avère que ce terrain m'appartient et au lieu de dormir paisiblement je suis ici pour vous inviter à dégager de chez moi et couper ce son du diable. »  N'ont-ils donc aucun goût ? Ah... c'est vrai qu'une fois l'alcool libre de circuler dans le sang, lui même se fiche de la musique ou du genre de ses partenaires. Ne compte plus que la fête.


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cw; anxiété, cannabis, paranoïa

    La marche singulière de l'individu, piétinant sans pompes sur un fond musical abusivement fort et parfaitement inadapté, propose un tableau mêlant Renaissance et grotesque, perfectionné par les rais néon discontinus traversant aléatoirement la porte béante et les vitres semi-teintées. La dégaine, le pyjama, la carabine. Sans rien connaître de lui, tu t'en dressais un portrait mémorable qui t'aurais fait crever de rire, si tu t'étais contenté d'en être le témoin – la petite souris réfugiée dans un coin, et qui admire.

    Mais le fait est que la carabine, c'est sur toi qu'elle se pointe tout de suite, puisque tu t'es annoncé idiotement comme le responsable de tout ce fatras. Et plutôt que de compter sur l'abrutissement des rasades ingurgitées sans plaisir entre deux portions de route, c'est rapidement les palpitations qui commencent, la sueur perlée sur ta nuque qui devient trop froide sur de la chair de poule artificielle. Le cul luisant de ton roulé maison, les pupilles étirées aussi bien par la nuit – et l'expiration chargée qui t'obstrue le peu que tu saurais distinguer, dans ce que ta lampe de téléphone éclaire de la scène et son pathétisme. Tu déconnes, il va te buter. Amèrement, l'angoisse d'annoncer aux fêtards la mort du fun se mêle d'une angoisse plus lourde et justifiée que ça soit plutôt de la tienne qu'il s'agisse bientôt. Et t'es pas dans ton quart d'heure le plus raisonnable et raisonné, pour essayer de tirer les ficelles de ce nœud de problèmes.

    La lumière tremble dans sa figure en même temps que tes doigts, d'ailleurs – et t'as un mal fou à traduire sur sa bouche ce qu'il te raconte, quoique te concernant tu le doives pas à la musique. T'as pourtant pas besoin d'être un génie pour supposer qu'il te menace pour te faire déguerpir, et que tu vas devoir te faire le plaisir de lui annoncer que c'est hors de tes capacités, là, tout de suite. « Ouais, déso, déso. J'comptais pas me planter là. » La bouche trop sèche soudainement, et tu râcles ta gorge à peu près autant que tes pneus ont râclé le sol, que tu supposes avec approximation s'agir de son jardin.

    Une main sur ton épaule te fait sursauter comme ces petits chiens nerveux qui chouinent pour une grosse mouche – jamais ils s'annoncent avant de le faire, ces fils de cons – et tu relèves autant tes yeux que ta lumière, vers le fêtard qui espérait prendre l'air, si tu t'étais pas foutu en plein milieu. « Ça sent le crottin, non ? - Hein ? - Ça sent le... - J'ai compris, » tu t'empresses de le couper, avec une peur démesurée dans le ventre, et un coup d'oeil aussi nerveux vers le proprio. « Non... la nature, Kev' ça sent la nature, que tu corriges avec un sourire crispé. J'te jure hein, les citadins, » tu tentes de plaisanter avec lui, comme si t'en étais pas le spécimen le plus pur, avec tes grosses pompes qui avaient dû être blanches un jour, et qui après ce soir le seraient peut-être jamais plus.

    Plutôt que raisonnable, et comme infoutu de lier la cause à l'effet, les doigts agités ramènent à tes lèvres le joint, et tu te redresses pour approcher le gars de pas beaucoup, sans une pensée pour la musique qui devait être probablement ingérable pour lui, mais qui pour ta propre compréhension ne changeait pas grand chose. « Les flics m'ont dégagé de mon premier spot, j'ai dû m'en chercher un autre en catastrophe. J'm'arrête pas là, juste... J'peux plus avancer là – tu voudrais pas... ranger ce truc-là ? J'te jure, ça me met pas bien. » Le mot est lâché, la lampe retournée dans sa tronche pour espérer plus fort que jamais tirer un indice de ses articulations.


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TW: arme à feu, alcool, mentions de drogues
La peur est une émotion intense, souvent incontrôlable et frustrante, parce qu'on peut avoir peur de choses qui dans les faits ne sont pas effrayantes. Souvent, elle donne le sentiment d'être misérable et faible, Reyes lui même déteste quand elle lui glace le sang. Il n'a pourtant nul remords à l'infliger, apprécie même cette sensation d'avoir le contrôle sur ce qui se passe. Avoir peur d'une arme c'est faire preuve de bon sens - d'après lui. Elle reste pointée pour le moment, gage de sureté, il n'a pas envie de devoir tirer.  Et plus la situation avance, plus il prend conscience que sa réaction est démesurée. Personne ici ne représente une menace. Si le bruit le dérange, l'odeur d'alcool, de transpiration et de joint titille une part de lui qui aspire à se mettre minable avec eux et oublier vite son insomnie.

A quoi bon être en colère. Il est debout maintenant, il est loin de chez lui, il est presque nu dans son pyjama au bout milieu de la nuit. Il aurait du prendre ses chaussures - ses crocs - avant de sortir. Il en a un pour un moment, comme l'impression qu'ils ne vont pas redémarrer de suite. « Vous pouvez dire que ça sent le crottin, j'ai des chevaux. » Il n'y voit nulle offense. C'est purement factuel, et avec un peu de chance, un des guignols éméché va mettre le pied dedans et embaumer le bus. Ce sera une juste rétribution.
Reyes n'a rien à dire, longtemps dans sa vie il a été le citadien qui ne savait pas différencier une mouette d'un goéland, il doute encore.

Reyes abaisse son arme, la menace identifiée, menace qui n'en est plus une désormais. Qu'est-ce que ces pauvres fêtards vont bien pouvoir lui faire, tant qu'ils ne décident de prendre un cheval pour s'envoler avec. Reyes n'est pas en bon terme avec la police locale, il comprend leur désarroi.  «  La police, toujours là pour gâcher la fête hein ?   Il ne compte plus les bagarres de bar qu'il aurait remporté si on ne l'avait pas accompagné au poste. Ce que Reyes déteste encore plus qu'un flic ? Un flic bureaucrate. Bon. Ils sont dans une impasse. Soit Reyes attend le jour pour demander à un agriculteur de venir, soit ils volent un tracteur, soit il va falloir tous s'y mettre. Il s'approche d'une véhicule, tapote la carcasse comme pour en estimer le poids, la densité... Et grimace face à l'ampleur de la tâche dans laquelle il est en train de jeter corps et âme. De nuit, le chemin est traitre pour un véhicule de ce genre. Je veux bien vous aider mais... il va falloir que tout le monde y mette du sien. Ils sont en état de... ?  Réfléchir ? S'allier ? Pousser ? Utiliser leur cervelle ? Il désigne tout à la fois. Par contre pas de mégots part terre, s'il vous plaît. Si nous sommes d'accord je veux bien poser mon arme plus loin. Je ne cherche pas à vous terroriser. Seulement, il faut savoir que des bêtes rôdent parfois, j'ai perdu plusieurs bêtes à causes d'attaques.   » Reyes garde son fusil pour faire peur aux visiteurs, mais ce n'est pas la menace dont lui à peur et dont lui se protège. Il a peur de ce qui se cache dans les ténèbres.


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cw; addiction (alcool, cannabis).

    Quoi qu’on se dirait bien que tu cherches un peu la merde en échouant dans son terrain un bus épileptique à ras-bord de teufeurs en suée, tu tiens pourtant à pas le contrarier, déjà pour la menace de sa carabine, ensuite parce que les prises de tête sont pas dans le top cinq de tes loisirs préférés. Nerveux des conséquences tant que t’as pas vraiment cerné le type, d'autant que t'as connu plus douce première impression. Vous pouvez dire que ça sent le crottin, j’ai des chevaux. Il se froisse pas au moins, et tu dois reconnaître que de l’imaginer en l’état - grincheux, caleçon et carabine - à dos de cheval, c’est un peu le sucre qui aide la médecine à couler. Tu retiens pas un rire aussi nerveux que le reste, le ton un peu railleur mais sans intention de te moquer. « Ok cowboy, laisse un peu de swag pour les autres. » Peut-être légèrement jaloux sous les bords, mais les circonstances sont pas idéales pour en causer.

    L’arme baissée, tu te détends sensiblement ; l’amertume de ton interlocuteur à l’évocation de la police contribue aussi à apaiser le tableau. « Putain t’as pas idée, j’pourrais t’en raconter de belles. » Si ton bus magique émerge péniblement de sa première année, tes déboires avec les autorités datent quand même pas d’hier. Plutôt depuis que tu alternes sur ta bouche les goulots, les joints et les lèvres, et c’est sans fierté que tu concèdes que t’étais pas majeur quand t’as commencé le manège. Le casier est pas blanc, rien de grave au compteur - tu serais pas à te pavaner en liberté autrement. Encore que.
    Je veux bien vous aider, qu’il offre dans sa grande mansuétude (surtout pour que tu déguerpisses plus vite, selon toute probabilité). Ceci dit, il reste jamais qu’une personne de plus sur la grosse douzaine qui se trémousse à l’arrière, tu t’attends pas à ce qu’il parvienne à des miracles tout seul. Ils sont en état de…? L’inspiration entre tes dents et la grimace en disent long. Ça s’est bien torché, j’vais pas mentir. « J’peux pas jurer, 'puis je leur ai pas encore annoncé la couleur. Mais on pourrait tenter la poussée. » Tu l’admets un peu gêné, le type devant toi était pas ta seule source de stress, tu pouvais à peu près tous les compter. T’aimes pas ça, décevoir - et l’agressivité qui vient avec, chez certains. « Quoi, on est bloqué là ? » demande Kevin. Tu l’avais déjà oublié lui putain.

    Ok, tu vas pas pouvoir procrastiner mille ans. Tu vas pour jeter ton cul de roulé, bloquant l’acte au dernier moment en conceptualisant la consigne qu’il vient juste de te donner - et le balance finalement dans le bus par la porte ouverte, l’air d’en avoir pas grand-chose à carrer. « Sûr j'suis ok, déso. Allez, c’est l’heure que j’porte mes couilles. » Profond soupir démotivé, alors que le reste de l’info t’a glissé dessus, mais pas tombé dans l’oreille d’un sourd (sans vouloir te vexer). « Comment ça, des bêtes qui rôdent ? Des attaques ? » Kevin plus investi dans le lore que tu ne l’étais, tu grimpes dans le vaisseau amiral, baisses le volume de la sono presque-tout-à-fait, attrapes le micro des petites annonces de voyage. « Pardon de casser l’ambiance les petiots, le bus est enlisé et j’vais avoir besoin de quelques mains bénévoles pour jouer les Hercule. Qui tient encore debout ? » Panoplie de jasements entre le blasé et l’enthousiasme, y’en a probablement dans le lot qui surestiment leur état mais on leur reprochera pas d’essayer. « Levez la main les courageux, je vous offre une conso sur le retour. Toi aussi le cowboy, » que tu complètes un peu plus loin du micro mais qui s’entend quand même dans le lointain, avec un regard jeté en direction du bonhomme.

    Tu ramasses dehors la troupe, démotivés compris pour éviter le poids mort, redescends les marches à l’avant pour faire un compte à mains levées. « J’en ai aussi une qui est partie pisser, » tu lances dans sa direction avant de réaliser que c’est pas nécessairement une si bonne nouvelle, considérant que tu es sur son terrain. « Euh… mais je l’ai envoyée chez le voisin, t’inquiète. » Au bluff ça peut passer, et au pire, ça changera pas de l’engrais fourni par les chevaux. « Ça t’embêterait de surveiller qu’ils font pas de la merde derrière ? Va falloir que j’reste jouer les pédales devant. » A vue de nez, tu crois pas que ça sera suffisant - elle est lourde, ta carlingue, mine de rien - mais t’oses pas admettre devant le proprio que tu sens l’impasse, de peur de le contrarier. « Moi c'est Cody, au fait. » Et tu retournes biper tes bitoniaux, non sans lancer un Push it des Salt-N-Pepa sur les caissons de basse pour stimuler le troupeau.


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TW: arme à feu, alcool, mentions de drogues
Reyes jouit de sa posture d'autorité encore un instant et s'accorde ce quart d'heure - bien plus court qu'un vrai quart d'heure - de gloire.  Haussant un sourcil au fêtard qui s’immisce dans la conversation et répète sans cesse comme un perroquet les faits déjà énoncés. Oui ils sont coincés et oui, Reyes soupçonne les bois de ne pas être sûr. Faut-il l'épeler dans une autre langue ? « C'est bien, il comprend vite. » Qu'il ironise avec mépris, glissant l'arme dans son dos. La hache de guerre est définitivement enterrée avec tout sentiment belliqueux. Reyes perçoit une certaine sincérité chez le chauffeur fou du bus, réellement embêté de s'être échoué en pleine nuit en terre inconnue. Il pourrait rassurer son camarade, le réconforter - ce n'est pas de sa faute - mais Reyes ne fait pas non plus dans la charité. Il s'est déjà montré assez clément pour la soirée et le reste de la semaine.

Reyes le suit, curieux de voir l'intérieur du bus, il jette des petits regards à la foule agglutiné. Les effluves d'alcool et de sueur le prennent au nez et lui rappellent ses propres soirées de perditions dans les divers bars de la ville. Ceux qui autorisent encore sa présence, à savoir l'Indigo Alley surtout. Il ne fait aucun commentaire sur l'état de ses clients. Ils font la fête et ça à l'air d'être une chouette fête, il envie leur innocence sur le point d'être brisé. Dommage qu'elle se termine ainsi. Avec un peu de chance, ils pourront sortir le bus des ennuis et il n'y aura pas besoin de faire venir une dépanneuse. Après avoir caché toute preuve de débauche, difficile d'expliquer par la suite au garage la présence de certains produits illicites qu'il renifle sans mal, connaisseur lui même. Reyes répond par un pouce en à l'air à la proposition d'une consommation gratuite.  eyes ne dit pas non au verre par la suite. Pas contre non plus pour tout oublier avec un bon pétard, ça fait longtemps qu'il n'a pas fumé, faute d'avoir un fournisseur de qualité.

« Je me fiche de la pisse, mais si je retrouve des déchets je pourrais me fâcher. Il fait en sorte que toute la troupe soit au courant, haussant le ton à l'intention des teffeurs les plus près, même si dans leur état ça doit être un genre d'urine radioactive qu'ils produisent. Peu probable qu'ils écoutent vraiment. Allez, ceux qui poussent derrière et les autres répartissez vous pour ne pas mettre trop de poids au même endroit. Puis il se tourne de nouveau vers.. Cody. Un nom qu'il n'est pas prêt d'oublier, avec une entrée aussi fracassante dans son existence. Il en rirait presque. Reyes, enchanté. Il ne va pas non plus lui serrer la main. Je m'en occupe, je vais aider dehors. Tu gères de ton coté. »

Reyes motive les troupes, ne poussant qu'à peine la carlingue. Ce dont ces gens ont besoin, là, c'est qu'on pense pour eux, alors il beugle pour se faire entendre - et comprendre. S'assurant que tout le monde reste en position et qu'à son signal, on commence à pousser de toutes ses forces. Allez, on y va les gars. Et les meufs et - bref. Donnez tout ce que vous avez. Oh hisse ! Reyes a peu d'espoir que cela fonctionne. Les premiers essais ne sont pas concluants, c'est à peine si le bus à bougé d'un millimètre, ce qui n'est pas étonnant. Alors il suggère d'essayer de le soulever plutôt de que de pousser, pour dégager la roue. On lève, on pousse !  Un groupe après l'autre, la tentative est désespérée. Et pourtant, miracle, la roue qui tourne dans le vide semble accrocher de nouveau. Ils sont tous couverts de boue à cause des projections, mais cela semble leur donner assez de courage. Cody il se passe un truc là !  Appuie sur le champignon. Allez, on réessaye une dernière fois. Poussez comme si votre vie en dépendant.   » Et pour accélérer le processus, Reyes se met à pousser, juste pour donner l'impulsion manquante. Et le bus bouge.


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cw; crasse, teuf.

    L'annonce a de quoi péter l'ambiance, au-delà de tout le moelleux que tu tentes d'y mettre, la carotte d'une rétribution maigre pour appâter les cerveaux pédalant dans l'ivresse.
    Tu connais plusieurs têtes dans la masse et les prénoms qui vont avec, la poignée d'entre eux qui traine dans ton carnet d'adresses, qui revient de façon récurrente et te raconte des trucs (trop) privés, une fois désinhibé par les substances. Parce que c'est ton motif, la trance : y'a ton A.D.N. imprimé sur tout ce bordel, organisé tant pour eux que pour toi. Il devrait y avoir moins de pression quand ça te ressemble. Pourtant ça devient jamais plus facile, l'échec, quand c'est sur tes épaules que tout repose, que ça devient la preuve en puissance que Cody se renouvèle comme le raté de service. Tant que tu as ce possible, tu te préserves dans l'idée que c'est pas une fin de soirée – que c'est qu'une emmerde, un contretemps sur le planning, que tout le monde va l'oublier, que tu te feras pas sabrer demain, quand les esprits retrouveront leur sobriété et leur compte en banque.

    Reyes, dans tout le grotesque de son accoutrement, est la variable salvatrice autant qu'un stress en supplément. T'es reconnaissant qu'il t'assiste, et qu'il renonce à te tirer une cartouche dans le derrière notamment, mais tu te serais passé du pince-sans-rire et de la tartinade de consignes, pas très en phase avec la légèreté que tu saupoudres sur la corvée du mieux possible. « Comme il dit. » Tu l'accompagnes d'un acquiescement bref, histoire de valider au global que ses attentes sont aussi les tiennes, espérant sans trop y croire que ça sera suivi par la majorité. T'as pas dans l'idée de débattre avec lui des façons de le fâcher, autant que tu t'attends à être celui qui en essuiera les conséquences, le cas échéant.

    La cabine vide t'accorde un répit bienvenu mais temporaire. Depuis l'avant du véhicule, le parebrise caressé par les stroboscopes du compartiment arrière, t'as quand même une visibilité médiocre, passés les traces de doigts et les brins d'herbe. C'est pire quand il s'agit d'entendre ce qu'il se passe dehors, entre la sono à volume médian, les vrombissements et les patinages de la carlingue, ta surdité comme une crème chantilly sur le tas de merde. Autant dire que tu joues des vitesses et des pédales à l'instinct plutôt qu'en communiquant avec Reyes, limitant tes interactions effectives à l'agitation perceptible dans tes rétroviseurs latéraux.
    Ça tient du miracle de sentir le bus bouger à force de tentatives, et tu saisis l'opportunité pour pousser à fond l'engin, sans trop de réflexion pour la main-d'œuvre engagée. Enfin, tu retrouves la sensation du tracé de route – c'est la campagne anglaise, peut-on vraiment parler de bitume – un cri de victoire poussé par la fenêtre ouverte, sans que tu saches trop s'il a été rejoint par d'autres voix ou si t'étais le seul inspiré. Soulagé, plus que soulagé, tu respires amplement mieux que les dix minutes qui ont précédé.

    Tu sors faire un état rapide, te laisses rejoindre par les fêtards sur les quelques mètres traversés. Un coup d'œil sur l'ensemble te fait mesurer le sacrifice qui fut nécessaire. « Ah ouais, vous allez me saloper l'intérieur à un degré assez exceptionnel, » tu lâches sans trop de filtre, la paume au front, l'inspiration puisée trop profond. Le sourire pourtant est indémontable à la perspective d'échapper au pire des complications. « Bah ! » Et le rire qui va avec, libéré. « C'est ma tournée ! » que t'annonces en guise de conclusion, assuré cette fois d'être accompagné dans la célébration, tous les maux compensés par le petit plaisir de la gratuité. Il en faut pas davantage pour que le troupeau se meuve à son rythme vers l'intérieur de la caisse, mais y'a « Reyes » que t'attrapes au passage, retiens en arrière pour débriefer, dans l'intention de t'excuser plus formellement, la mine que tu voudrais contrite mais retaillée par l'enthousiasme.

    C'est que t'as de l'empathie quand même, pour ce type qui n'a rien demandé et se retrouve emboué en pyjama par bonté d'âme (presque). Tu le regardes des pieds à la tête un instant, et encore dans l'euphorie du problème réglé, t'as un éclat de rire qui pourrait probablement être vexant, rapidement suivi de quelques autres. « Merde j'suis désolé, t'es dégueulasse ! J'te jure que j'veux pas rire, mais c'est quand même un peu drôle. » Tu t'interromps en sentant une présence à côté de toi, répugnante pareille, les mains dans les poches avec tout le naturel du monde. Il te regarde, regarde Reyes, tu regardes Reyes, le regardes lui. « Tu me donnes deux minutes ? J'suis occupé.Bah j'étais dans la conversation.Non, Kev tire-toi de là, j'arrive. » Une demi-seconde, il semble envisager de protester, puis rejoint les autres sur le flanc du bus où déjà les premières clopes s'allument, peut-être vaguement dégoûté. « Désolé pour ça. Pour tout ça, en vrai. Putain, les idées à la con, j'en reviens pas que ça ait marché. Il devait y avoir un dopé dans le bundle. » T'as le regard qui pétille, la peur éteinte à présent qu'il a montré patte blanche et que t'as que deux pédales à presser pour partir. « La proposition du verre tient toujours, mais je comprendrais que tu préfères esquiver ma boîte à crasse au profit de ta douche. J'peux même pas te proposer de te dessaper, tu portes déjà pas grand-chose. Merci. Pardon. Les deux, plein de fois. » Sourire aux lèvres, tu lui proposes ta main tendue pour achever d'entériner l'entente, en tout cas tu l'espères.


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should've washed this, smells like R. Kelly sheets, but shit, it was ninety-nine cents

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