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Get your motor runnin'

2 participants
Lakan Bickerton
légère suspicion

Lakan Bickerton

saisons : trente-cinq années.
occupation : propriétaire de la pharmacie Bickerton, héritage familial.
myocarde : inlassablement célibataire, ne refusant ni l’étreinte masculine ni féminine pour autant.
miroir : Get your motor runnin' 5d357b89291deabea606ffb9bd359b35c33e8c46
faciès & artiste : manny jacinto, queen étangs noirs (av), teamred (gif)
victimes : 383


Get your motor runnin'
Head out on the highway

❝ ❞



12:45
Bonjour Mlle Mao,
Je vous remercie de nouveau
pour votre proposition.
Je dois justement réaliser quelques
livraisons à Scarborough North ce soir.
Auriez-vous l’amabilité de m’y accompagner ?
Best,
Lakan


TW/CW consommation de médicaments (mal des transports)

La tête engourdie après une longue journée, il rangeait l’arrière-boutique de son officine avant fermeture. Au cours de la soirée, il devait encore réaliser quelques livraisons pour des client.e.s ne pouvant que très peu se déplacer. Il était vrai que l’emplacement de choix de la pharmacie Bickerton dans l’est de Scarborough ne permettait pas aux habitants du nord de pouvoir acheter aisément des médicaments et, de manière générale, bénéficier de son accompagnement. Mais il avait peut-être trouvé un moyen d’y remédier.

Mademoiselle Mao n’était pas vraiment une habituée, mais elle avait poussé les portes de l’officine assez de fois pour qu’il mémorise son visage et retienne le nom de famille inscrit sur chacune des ordonnances communiquées. Il n’avait pas eu l'occasion d’échanger vraiment avec elle mais il avait parfois l’impression de la connaître de par les médicaments prescrits. Elle et son père d’ailleurs.

Un jour, alors qu’il se plaignait de ne pas pouvoir délivrer des médicaments comme il le souhaitait, elle avait aimablement proposé de le déposer. Il l’avait chaleureusement remerciée en indiquant qu’il allait y réfléchir. Puis il l’avait regardé filer à toutes vitesses sur sa vespa, le ventre au bout des lèvres.

Ne supportant que très peu la vitesse et les engins à deux roues depuis toujours ; la regarder filer à cette vitesse dans les ruelles de Scarborough lui avait donné la nausée.  Il aurait accepté immédiatement si la bécane de la jeune Mao avait eu l’air plus sûre. Mais il avait pris le temps de réfléchir : après tout, cela lui permettrait de réaliser plusieurs livraisons sans générer de grandes pertes de temps et sans impacter ses autres activités de propriétaire. Néanmoins, il était impensable qu’il enfourche cet engin sans un petit remontant.

Le remède, de sa propre confection, avait fermenté toute l’après-midi dans un coin de l’arrière-boutique. Un remontant dont la promesse était de réduire la maladie passagère générée par les transports. Il remua une dernière fois la substance, éteignit le feu et l’absorba d’une traite. Le goût âcre resté en bouche confirma que la préparation était une réussite.

Il faisait déjà nuit noire lorsqu’il quitta enfin sa boutique. Il prit soin de fermer soigneusement la porte à l’avant, puis le grillage, et enfin enclencha le système de surveillance. Il réalisa quelques vérifications rapides afin de s’assurer que tout était bien sécurisé ; le grillage était fermement enclenché.

Lakan se posa enfin sur le muret devant, sous le voile d’un réverbère, sacs de médecine sous le bras, tournoyant nerveusement d’un doigt sa chevalière.
Elle n’allait pas tarder.


Nor Mao
aucune suspicion

Nor Mao

saisons : 28 déflagrations au tambour.
occupation : mécanicienne nautique, ancienne sauveteuse.
myocarde : petit cœur a perdu son chemin, noircit son âme à l’encre des tourments.
miroir : Get your motor runnin' E887edb1666e0b7232ce903972dfc363
faciès & artiste : havana rose liu, corvidae ♡ (av), mina, egosdeaths (gifs).
victimes : 175


I might not be flawless, but you know, I gotta diamond heart.


De : Lakan, le monsieur de la pharmacie:

SMS : 13h15
N’oubliez pas d’apporter mon contrat de travail. En toutes lettres pour l’introduction : Nor Mao, mon laquais. (brouillon supprimé avant d’être envoyé au destinataire).
Aimable ? Vous le pensez vraiment ? Tout le monde n’est pas de cet avis… merci. (brouillon supprimé avant d’être envoyé au destinataire).
Ok.
Avec plaisir.
Surveillez les lumières.

❝ ❞
( song )

Le casque Jet sous les stellas, les phares investissent les rues jusqu’à devanture de droguerie. Biboubla sur l’avertisseur pour sortir l’Enchanteur de sa rêverie - ou peut-être pour lui faire peur en approche cavalerie.
Un Merlin, un mire altruiste, un maître de médication : elle invente son monde parallèle comme si il lui en fallait forcément un (( elle lui invente une deuxième vie comme si la sienne n’était pas déjà assez remplie )). Présume en effet que son existence dans l’univers est un brin plus sensationnelle que le conseil de condoms aux madones ou la reco de médocs pour les incontinences des séniors.
Que son monde à lui a le goût de magie, d'élixirs et de fantaisie. Parce que Lakan, t’es peut-être bien magicien, sorcier ou devin. T’es peut-être bien le seul à savoir, encore, comment sauver une vie.

Pilote suinte l’huile pour bicoque. Le tablier est cradingue des journées passées dans son atelier. La béquille se dépose sur le trottoir, la clé tourne l'engin sur silencieux. Les tiffs sont écrasés sous le heaume qu’elle ne prend pas la peine d'ôter. Elle a l’allure d’un boucher croisé avec avec un Backstreet Boys, le pantalon blanc miraculeusement… immaculé. « Qu’est-ce qu’il y a dans votre besace, seigneur Gandalf ? » La référence est nigaude et un peu nulle (puis surtout, hors sujet). C’est qu’elle n’a jamais été bien à l’aise avec le cinéma, la culture, les livres et pourtant, elle en connaît un rayon sur les créatures extraordinaires : cherchez dans le coffre cadenassé sous son lit, son inventaire des "imageries" (l’imagerie de l’espace, l’imagerie de la mer, l’imagerie d’Halloween). Mais Nor, t’as quel âge ?

« Tenez. J’en avais un peu marre de risquer ma vie pour vous en vous filant mon casque alors, j’ai trouvé ça. » Elle œuvre ce soir. Tente un peu d’humour mais sa trogne est toujours la même : renfrognée, morose. Il peut ensuite remarquer - si son acuité visuelle n’a pas complètement été ravagée par les phares de son deux roues - le gros sac à dos au format militaire qu’elle détrousse de ses épaules. De ce barda jaune-vert s’extirpe un casque aux nuances saumons.
Pas bien beau, pas bien neuf, pas bien agréable à porter.
Y’a des restes de stickers Hello Kitty sur le haut du bousin mais hé « Interdiction de protester. » Bien sûr qu’elle jubile quand même un peu ; qu’elle a eu le temps de nettoyer la colle ou la glue (ou peut-être autre chose ?) sur la visière. Contente ou bien ravie de pouvoir proposer un casque secondaire au Merlin du village.

Parce que ce soir, il a besoin de son aide.
Parce que ce soir, on a besoin d’elle.

« Vous voulez prendre les commandes ? » De son vespa, bien sûr. Sourire demi-lune teinté d'ironie. Pas bien à l’aise (pas à son aise) sur son pur-sang mécanique le p’tit monsieur.
P’tite dame se replace comme il faut. Tapote la selle pour inviter le pharmacien à venir s’y échouer. « Alors ? Des livraisons au pluriel ? On commence par laquelle ? »


Lakan Bickerton
légère suspicion

Lakan Bickerton

saisons : trente-cinq années.
occupation : propriétaire de la pharmacie Bickerton, héritage familial.
myocarde : inlassablement célibataire, ne refusant ni l’étreinte masculine ni féminine pour autant.
miroir : Get your motor runnin' 5d357b89291deabea606ffb9bd359b35c33e8c46
faciès & artiste : manny jacinto, queen étangs noirs (av), teamred (gif)
victimes : 383


Get your motor runnin'
Head out on the highway

❝ ❞


tw/cw mal des transports

Assis sur son petit bout de mur, il surveillait les horizons, guettant les lumières, comme on le lui avait si gentiment demandé. À peine eut-il le temps de détourner le regard un instant qu'il fut bousculé par un drôle de klaxon. Un son maladroit qui, selon ses maigres connaissances en engins motorisés, témoignait d’un certain dysfonctionnement. Elle arriva très vite sur la route devant l’officine, presque trop vite. Il priait intérieurement pour que le médicament fasse effet rapidement.

Il esquissa un petit rire à la mention d’une référence cinématographique qu’il semblait comprendre, contre toute attente. Après tout, il était définitivement un apothicaire qui aimait jouer avec les matières, un peu comme un sorcier. J’ai bien peur que ce ne soit pas très amusant. Quelques friandises aux propriétés calmantes... dit-il en laissant entrevoir le contenu de son paquet. Merci d’avoir amené Ombre-Ciel. ajouta-t-il en pointant du doigt son engin, espérant qu’elle comprendrait la référence.

Lakan se leva ensuite pour la rejoindre, attrapa le casque presque par automatisme, comme un enfant qui suit simplement les consignes. Il tortilla la bestiole entre ses mains : l’instrument n’était certainement pas tout neuf, marqué de rayures et d’autocollants d’un autre temps. Mais hors de question de se plaindre, après tout, c’était elle qui lui rendait un service ce soir, et il avait interdiction de protester. C’est bien aimable.

Il ne pouvait pas s’empêcher de s’interroger à son sujet, elle qui semblait remplie de mélancolie, le visage impassible, mais qui ne pouvait s’empêcher de glisser des références enfantines. Elle était définitivement intrigante.

Je laisse ça à la pro du volant ! rétorqua-t-il face à sa proposition. Plutôt mourir que de diriger un de ces engins de malheur.  C’est vous la pilote après tout. Il s’inclina légèrement en avant pour la remercier suite à son invitation, puis se logea à l’arrière. Ne sachant pas trop où mettre sa besace, il la serra fermement contre lui.

Oui, effectivement. Il y a une livraison pour un homme habitant près du cimetière de Manor Road, et une autre pour une famille habitant pas loin du port. Il tendit un bout de papier sur lequel il avait écrit, sous ses graffitis de pharmacien, les deux adresses. Le chemin était long, il le savait, avec quelques virages serrés qui lui donnaient déjà le tournis.

Il enfila son casque, se concentrant sur les médicaments qu’il transportait et sur ses clients, l’attendant au bout de la route. L'odeur de l'essence, le moteur encore chaud, tout semblait conspirer contre son calme fragile. Lakan ferma les yeux, dans un dernier soupir, espérant que tout se passerait bien. Dites, je peux vous tenir par la taille ? Puis il s’empressa d'ajouter : Pour des raisons de sécurité, vous savez..


Nor Mao
aucune suspicion

Nor Mao

saisons : 28 déflagrations au tambour.
occupation : mécanicienne nautique, ancienne sauveteuse.
myocarde : petit cœur a perdu son chemin, noircit son âme à l’encre des tourments.
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faciès & artiste : havana rose liu, corvidae ♡ (av), mina, egosdeaths (gifs).
victimes : 175


I might not be flawless, but you know, I gotta diamond heart.


Ombre-ciel what ? « Ah ? Vous aussi vous donnez des surnoms bizarres à ces p’tites choses qui roulent ? J'avais jamais pensé à baptiser mon vespa. » Une référence à connaître, pas deux. Capable de retenir la formule d’un taux de compression, pas nerd ni gobeuse de télénovelas. « Dites… vous êtes un genre de mage ou un truc comme ça ? Vous n'avez pas l’air d’être comme les autres zigues de votre profession. J’veux dire, j’en connais pas beaucoup des pharmaciens qui font ce que vous faites. Livrer des médocs en uber-vespa… Vous êtes du genre super dévoué ! » Pas son truc les effusions de mots. Mais y’a quelque chose chez Lakan qui brille comme la lumière de ses phares. Un brin d’altruisme enduit de ses arcanes charitables. Pourtant, s'éveillent la curiosité et les multiples fabulations dans son crâne lunaire. Plus aisé de trouver une certaine euphorie dans la fiction plutôt que dans la banalité. En résumé, Bickerton est tout simplement une curiosité de son cabinet mental.

Proposition refusée par l’apothicaire pour se métamorphoser cavalier, elle releve la tête pour redonner aux phares son éclat incisif. La destination énoncée, vroom vroom se relance dans une mornifle de la clé : « J’dois vous dire, j’ai besoin d’votre aide pour un truc chez moi donc, ça tombe plutôt bien qu’on termine au port. En fait, j’vais répondre à votre place que c’est pas un problème et que ça ne vous embête pas du tout. Vous aimez les chats ? » Question s’évapore juste comme-ça dans l’opacité d’une seconde. Papier-hiéroglyphe tendu, il lui faut un peu de temps pour décoder que les coordonnées GPS se trouvent en bas de page. Plus haut, ce sont des caractères indescriptibles, intelligibles uniquement pour la race des elfes. Inaudible mais sûrement atteignable pour son passager, voix exprime avec extase : « C’est bien ce que j’pensais. Un enchanteur des temps modernes… » La mignonne calotte sur la trogne de son destinataire, le bec décoche une risette goguenarde. « Ben non, Lakan, attachez votre ceinture. » Une main sur le guidon, l’autre qui se détache du second et hop, sa main libre glisse vers l’arrière pour s’accaparer la dextre de Lakan. L’écrase ensuite sans douceur sur sa taille. « Bien évidemment que vous pouvez, vous voyez un autre moyen pour tenir sur ombre-ciel ? » Nom de baptême adopté. « Faites-moi plaisir… n’hurlez pas dans mes oreilles. Gardez à l’esprit que j’suis la meilleure pilote de Scarborough et tout ira bien. » Se balance un houhou sur les lippes en même temps que la béquille regagne sa place et que la p’tite mobylette démarre en trombe.

Se déroulent quelques minutes sous les réverbères pendant lesquelles la bécane zig zag sur la voie déserte. Rien de périlleux, rien, non plus, de trop audacieux. Juste de quoi vivifier leur itinéraire. « Tout va bien ? » S'époumone farceuse qui fait lentement glisser les roues sur la voie du cimetière. Manor Road en approche, la béquille retrouve le contact du macadam. Laisse le pharmacien descendre et plus tard reprendre place sur la scelle de la cavalière. Recommence la longue léthargie sur la route, quelques schémas pernicieux pour importuner le pauvre monsieur. Et enfin, le dernier arrêt au port.  « Qu’est-ce que vous allez lui donner à celui-ci ? Je sais, le secret professionnel. Mais j’éprouve une certaine curiosité dans tout ce que vous faites.  » Les mains se croisent autour de son bidou tandis que le carrosse reste allumé.  « J’ai peut-être un peu exagéré tout à l’heure en prenant la décision pour vous. Est-ce que ça vous embête si on passe chez moi juste après ? Ce n’est pas un traquenard… enfin, j’essaie pas de flirter avec vous, si ça peut vous rassurer. »


Lakan Bickerton
légère suspicion

Lakan Bickerton

saisons : trente-cinq années.
occupation : propriétaire de la pharmacie Bickerton, héritage familial.
myocarde : inlassablement célibataire, ne refusant ni l’étreinte masculine ni féminine pour autant.
miroir : Get your motor runnin' 5d357b89291deabea606ffb9bd359b35c33e8c46
faciès & artiste : manny jacinto, queen étangs noirs (av), teamred (gif)
victimes : 383


Get your motor runnin'
Head out on the highway

❝ ❞


tw/cw mal des transports, mention maladie

L’angoisse lui tordait le bide. Incapable de lui expliquer proprement la référence à Ombre-Ciel, il préférait abandonner. Il fallait choisir ses combats, et ce soir, monsieur je-sais-tout déposait les armes, optant pour la préservation de sa vie au détriment, peut-être, de sa réputation. Sarcastique, il ne put s’empêcher de glisser un soupir à peine audible : J’espère ne pas avoir à la renommer Rosinante d’ici la fin de la soirée.

Elle semblait, sous couvert d’un univers fantastique, s’interroger au sujet de ses motivations. C’est qu’on m’a appris à pratiquer la magie comme ça : avec dévotion. Nos clients du soir ne peuvent plus se permettre de se déplacer à l’officine, c’est pour ça qu’avec votre aide, j’essaye de leur rendre service, rétorqua-t-il humblement. Je suis sûre que vous en faites autant pour vos clients.  Il ne savait pas trop ce qu’elle bidouillait exactement, c’était un peu trop technique pour lui.

Le moteur démarra de nouveau dans un grognement rauque, rappelant à Lakan certains de ses clients malades - un son presque familier finalement. Le brouhaha fut accompagné d’une demande d’aide de la part de la jeune Nor, en tout cas, c’est comme ça qu’il le perçut. Elle avait visiblement besoin de Lakan pour un « truc » et, même si la question n’appelait pas vraiment de réponse de sa part - son avis étant visiblement secondaire, il ajouta : Avec plaisir, si je peux me rendre utile. Elle conclut sa demande en questionnant Lakan à propos de son affection pour « une sous-catégorie des félins », comme un cheveu sur la soupe. Elle semblait converser comme une enfant, enchaînant les sujets et les questions de gosse aux yeux ronds : « Eh, dis, t’aimes les chats, toi ? » Il ne comprit pas tout de suite le sens de sa question, et s’il était attendu qu’il réponde. Je préfère quand ils se tiennent loin.

Se saisissant du bout de papier comportant les adresses des livraisons du soir, elle lâcha quelques mots, de mignonnes lallations, que Lakan ne releva pas, se préparant mentalement pour la route à venir. La main ramenée autour de sa taille avant même qu’il ait eu le temps de dire que, sauf erreur de sa part, l’engin n’était pas équipé d’une ceinture, ou tout autre système de sécurité d’ailleurs - très premier degré et barbant, quand la panique venait à le submerger. Et puis, les derniers mots avant le départ, comme une dernière sommation avant prise de mesures. Il se contenta d'acquiescer, incapable de formuler le moindre mot. Un houhouuu prononcé dans la nuit et l’engin démarra enfin.

Gardez à l’esprit que je suis la meilleure pilote de Scarborough et tout ira bien. Ses mots résonnèrent dans sa tête, essayant de s’auto-persuader que Mademoiselle Mao avait tout d’une pilote expérimentée, qu’il n’avait pas à se faire de souci. Il réalisa bien vite qu’il aurait dû doubler la dose, le médicament ne faisant pas assez vite effet. Un tumultueux zigzag perturba ses prières intérieures, l’impression que la fin du périple arriverait plus tôt que prévu. La terrible pilote se contenta de demander si tout allait bien et il comprit, soulagé, qu’il s’agissait d’une farce et non d’un défaut de moteur. Toujours aussi paniqué, il ne put se résoudre à prononcer le moindre mot et resserra son étreinte autour de sa taille.

La délivrance arriva enfin : la terre ferme. Il se projeta hors de son siège et profita de chacune des minutes de répit accordées par cette première livraison. Lorsqu’il rejoignit de nouveau l’engin, la médecine semblait avoir enfin fait effet, suffisamment pour ne plus avoir le ventre noué tout le long, mais pas assez pour le rendre bavard lors du trajet. Il faillit néanmoins tourner de l'œil plusieurs fois, bousculé par des chorégraphies dignes d’un spectacle de cirque - il allait bien finir par croire qu’elle faisait exprès de le torturer. Et puis, finalement, le dernier arrêt.

Il quitta avec soulagement l’engin - ou Ombre-Ciel. Il s’agissait de la dernière livraison du soir, pour le petit dernier de la famille Watson - son préféré. La conductrice du soir ne put s’empêcher de lui demander ce qu’il avait dans sa besace. Lakan ne l’avouerait peut-être pas, mais il se sentait flatté par l’intérêt que semblait avoir Nor pour sa profession et le travail effectué. C’est certainement sous l’effet aveuglant de la flatterie, ou simplement sonné par ce long trajet en moto, qu’il révéla quelques informations que ordinairement il n’aurait pas révélés : Je comprends. Pour tout vous dire, le petit dernier a une infection rare aux poumons, ce médicament va permettre de le soulager un peu et de l'aider à dormir. Se rendant compte du sordide de la conversation, il afficha un sourire tendre avant d’ajouter : Une bien triste histoire.

Comme une enfant, elle semblait présenter ses excuses à demi-mot, réitérant sa précédente demande : C’est vous qui m’avez rendu service ce soir, Mlle Mao. Cela ne m’embête pas du tout, comme je l’ai dit : si je peux être utile, ça me fait plaisir. Puis je sais que je ne risque rien à vos côtés - tant qu’on est sur la terre ferme. Il marqua une courte pause avant d’ajouter : Je n’en ai pas pour longtemps, vous ne bougez pas, hein ?

Il entra dans la demeure des Watson, échangea quelques instants avec le paternel, notamment des conseils concernant l’administration du médicament, avant de retourner auprès d’Ombre-Ciel et de sa conductrice.

Alors, c’est par où chez vous, Mademoiselle Mao ? Vous pouvez m'en dire plus sur cette dernière mission ?


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