bad dreams | ft. amelia

[ tw : ptsd, cauchemars, insomnies ] Ravages omniscients, ils fracassent l'encéphale en un milliers de nœuds tortueux. Tétanie des ombres crasses lorsque sorgue s'impose. Les escapades jusqu'aux petites heures à crapahuter dehors se soldent par quelques relents de remembrances âpres lorsque la couverture se moût en toile d'arachnide dont la carne n'est que proie de ses propres tourments. La nuit, les troubles prolifèrent, enflent, s'amplifient. Les lendemains s'obscurcissent, les tétanies deviennent évidences, les utopies ne sont plus que scénarios catastrophe. La houle des draps semble soudainement trop palpable, réaliste, l'onde obstruant la gargue, écorché par le goût saumâtre de l'iode salée qui s'immisce aux alvéoles pulmonaires. Muscle panard atrophié se tord, géhenne fallacieuse orchestrée par les méninges.

Sursaut. Le myocarde pulse, raisonnant aux chairs en un état d'alerte primitif, le seul océan ici n'étant que celui parlant au front. Pognes se décrispent peu à peu du tissus en quelques extirpations visant à recouvrer les esprits, l'une d'elle glissant au cuissot droit massé en réflexe, encore trop enivré par les eaux noires de sa terreur nocturne. La flotte en malheur perpétuel. Parce que sa mémoire n'a pas oublié l'écho des cris, encore moins celui du silence.

Les esgourdes alertes capturent grincement au plancher en approche, suivi du cliquetis frénétique de griffes aux quatre pattes non coordonnées. Mômichonne suivie de comparse canidé identifiés, roulant au matelas pour faire face à la porte qui s'ouvre tel un chuchotement. « Moi non plus. » les syllabes en soupir, comme pour rassurer la gosse rongée par l'insomnie avant qu'elle n'ouvre les lippes. Enfin plus maintenant du moins, les tripailles trop retournées pour songer à retrouver l'étreinte de Morphée en dépit du réveil se targuant d'afficher trois heures trente-deux du matin. « allez viens kiddo. » Fais place, invite au havre qui deviendrait cocon rassurant à leurs troubles. L'clebs profite de l'instant de faiblesse pour se frayer chemin, adoptant la face du support émotionnel. Pas la première fois que leurs nuits s'entrecroisent lorsqu'elles sont lourdes. Pas la dernière non plus. « Est-ce que t'as besoin de... ? » d'en parler. Palabres s'éteignent, en ours malhabile sur le champ miné des émotions. L'premier à ravaler ses propres troubles, plus pour ne pas l'inquiéter. Pourtant pater poule, l'besoin intrinsèque de savoir qu'elle se porte bien, rassurer, écho des douceurs d'antan, d'un avant ou il se berçait dans ses propres innocences.

Trio ouaté, pour un instant, à contempler les ombres chinoises s'esquissant au plafond sous les lueurs stellaires. Mômichonne esquive l’interrogation, en un sens pas plus mal. 'Sait pas quoi baragouiner d'toute façon, trop pataud dans ce genre de situation, n'a jamais été bon pour l'émotionnel, l'clebs entre eux davantage efficace à cette fonction.  



Palabres l’extirpent de ses réflexions internes, rehaussant l'arcade tout en affrontant les mires adverses. « Putain t'es sérieuse ? » 'Sait pas trop s'il est amusé ou dépité, lorgnant au réveil dont les minutes semblent rester figées. « À cette heure ? » Soupire, la carne se hissant en bordure du pieu, cherchant l'esquisse des béquilles. Trop éveillé que pour retrouver Morphée, pioncerait plus tard. Oiseau nocturne de toute manière. « Avoue t'as voulu m'réveiller uniquement pour que j'te fasse à bouffer. » Elle en serait bien capable.

'Traîne carcasse jusqu'à la cuisine, improvisant ripaille, genoux posé sur tabouret et du haut de son pyjama au short imprimé citrons. Cordon bleu habile en cuisine, n'a rien à envier à Gordon Ramsay. Pater poule quand il s'y met, toujours de quoi faire l'un de ses casse-croûtes favoris au frigo. Peu habile avec les mots, mais davantage avec les petites intentions.

Ripaille en excuse, de quoi s'occuper le pognes et ne plus avoir à se creuser l'encéphale. Lurons aux aguets, éveillés aux petites heures. 'Aime bien trainasser derrière les fourneaux, au même titre que de choyer la verdure omnisciente métamorphosant le cottage en serre tropicale. Les plantes prieuses closes pour la nuit. L'assiette glisse en la direction d'la gosse, tendue en offrande. « Seulement si tu ne l'avales pas dans les trente secondes. » bougonne.

Piège. Gnard serait bien capable de véritablement créer un faux compte Tinder à son nom et le piéger dans un rencard. Pour l'emmerder. « Parce que tu crois qu'on arriverait à supporter quelqu'un dans nos pattes ? » Expose les faits, naguère trop habitué à sa solitude, toute trace laissée par son alliance résorbée depuis presque dix ans dans un fossé empli de culpabilité. « J'lui donnerait pas deux jours avant de foutre le camp en courant. » Terreur qu'ils sont en fauves indomptés.