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night bites (merle)

2 participants
Perceval d'Andressy
aucune suspicion

Perceval d'Andressy

saisons : la ( quarantième ) année marque le minois revêche.
occupation : détective de la patte de mouche, explorateur du vélin, ami de la poussière et des étagères brinquebalantes, ( libraire et propriétaire du coin de minuit ).
myocarde : le ( cœur en inertie ) depuis plusieurs décennies.
miroir : night bites (merle) 985c57c2180914d98eda4e238203b988a0160fa8
faciès & artiste : raphaël personnaz – corvidae ma pernicieuse ♡ (av).
victimes : 254



night bites;

@Merle Garland
(c) odairannies (gif)
triggers: rien à signaler


Le trottoir crisse sous sa semelle, lâche un couinement qui fait fuir un chat de gouttière derrière une poubelle. Scarborough sommeille, de rares feu follets dansant encore derrière les fenêtres aux rideaux tirés, volets clos telles les paupières d’un dormeur. De temps à autre, Perceval jette un œil à ses côtés, vérifie que son rythme empressé ne sème pas comme un petit caillou son apprenti qui trottine à ses côtés. Il ne peut contenir ce léger soupir qui échappe à ses lèvres pâles. Quel drôle de duo ils forment, fendant ainsi la pénombre des trottoirs de Scarborough. Lui se fond sans peine dans la fraîcheur nébuleuse, ne fait qu’un avec les ombres tourbillonnantes et la pénombre planquée dans chaque angle. Merle, quant à lui, paraît attirer tous les éclats des réverbères à la seule force de cette aura qu’est la sienne: pétillante, trop vivante pour l’inertie nocturne. Il lui évoque un petit lampion agité par une menotte maligne.
Le jour a décliné depuis plusieurs heures, assez pour donner un coup de balai aux rues de ce quartier résidentiel de Scarborough, les chasser de toute présence humaine. Ils ont laissé le Coin de Minuit entre les mains du relieur le temps de s’échapper dans les ruelles sinueuses, droit vers leur client. Celui-ci a joué la carte du mystère, avec juste assez d’insistance sur la rareté de sa collection pour piquer la curiosité du libraire. Ce n’est pas la première fois qu’il vient estimer les précieux ouvrages d’un particulier, l’habitude le pousse sans inquiétude en avant. Et puis, c’est une occasion d’apprendre quelque chose à l’apprenti, lui fournir des ficelles en plus pour comprendre le métier.
Sans nécessité de vérifier la plaque de la rue (la cartographie de la ville a été gravée depuis de longues années dans la mémoire de Perceval), ils s’engagent dans un passage resserré, aligné de bâtisses à l’aspect ancien, vieillots mais sans charme. Ils sont à l’heure – encore heureux. L’immeuble est un peu décrépi, sa pierre noircie et verdâtre, effet de la pluie, des impuretés citadines et du temps inflexible. Perceval lance un œil à Merle, l’air de lui souffler « Pas de commentaires, mon garçon ». La porte est maintenue ouverte par une brique – à se demander si celui qui les attend l’a laissée là pour leur faciliter le passage. Après un œil prudent dans le hall, Perceval précède son apprenti sur les marches. Il secoue son manteau pour en chasser les senteurs humides de la nuit, répandant sur son sillage les effluves caractéristiques de fleurs séchées et d’encre de Chine. Les marches couinent sous chacun de leur pas, annoncent leur arrivée à tous les locataires de l’immeuble avec plus de certitude qu’un tir de boulet de canon. Parvenu à l’étage signalé au téléphone – cinquième – à peine essoufflé par la grimpée, Perceval avise la porte peinte dans un rouge criard. Écaillée de partout, la peinture évoquerait presque des éclaboussures de sang. La lumière qui se glisse sous la porte leur grignote la pointe des chaussures. Juste avant d’appuyer sur la petite sonnette, Perceval se tourne vers Merle, sérieux comme la mort. C’est un état incontrôlable de son masque. Même amusé, il reste une touche vaguement menaçante, un peu sinistre sur le visage aux angles saillants comme des poignards.
– Bon. Je ne te ferais pas l’offense de te rappeler les formules de politesse d’usage lorsque l’on rencontre un nouveau client. S’il nous propose à boire, on refuse. On est ici pour le travail, pas pour prendre le thé. Et pas de questions ou de curiosité déplacées. Tout est clair? Des questions?
Plutôt qu’un ordre fâché et austère, son ton ressemble à celui d’un père tendu, désireux que sa progéniture fasse bonne impression. Il pousse même le zèle à épousseter l’épaule de Merle, là où quelques gouttes de bruine ont eu l’audace de se poser durant leur trajet.

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“the curse ruled from the underground,”
down by the shore / and their hope grew with a hunger to live unlike before.

Merle Garland
aucune suspicion

Merle Garland

saisons : Vingt-neuf années perlées d’une innocence en résistance qu’il chantonne.
occupation : Trois déclinai-sons pour un seul corps, le garçon se grime chanteur, youtubeur et apprenti libraire au Coin de Minuit.
myocarde : Célibat déçu, lui qui a un cœur immense à donner aux genres pluriels.
faciès & artiste : Luke Hemmings (corvi ♥)
victimes : 118



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❝ brightest is sometimes
b l i n d i n g


Perceval d'Andressy
aucune suspicion

Perceval d'Andressy

saisons : la ( quarantième ) année marque le minois revêche.
occupation : détective de la patte de mouche, explorateur du vélin, ami de la poussière et des étagères brinquebalantes, ( libraire et propriétaire du coin de minuit ).
myocarde : le ( cœur en inertie ) depuis plusieurs décennies.
miroir : night bites (merle) 985c57c2180914d98eda4e238203b988a0160fa8
faciès & artiste : raphaël personnaz – corvidae ma pernicieuse ♡ (av).
victimes : 254



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“the curse ruled from the underground,”
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Merle Garland
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Merle Garland

saisons : Vingt-neuf années perlées d’une innocence en résistance qu’il chantonne.
occupation : Trois déclinai-sons pour un seul corps, le garçon se grime chanteur, youtubeur et apprenti libraire au Coin de Minuit.
myocarde : Célibat déçu, lui qui a un cœur immense à donner aux genres pluriels.
faciès & artiste : Luke Hemmings (corvi ♥)
victimes : 118



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Perceval d'Andressy
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Perceval d'Andressy

saisons : la ( quarantième ) année marque le minois revêche.
occupation : détective de la patte de mouche, explorateur du vélin, ami de la poussière et des étagères brinquebalantes, ( libraire et propriétaire du coin de minuit ).
myocarde : le ( cœur en inertie ) depuis plusieurs décennies.
miroir : night bites (merle) 985c57c2180914d98eda4e238203b988a0160fa8
faciès & artiste : raphaël personnaz – corvidae ma pernicieuse ♡ (av).
victimes : 254



night bites;

@Merle Garland
(c) odairannies (gif)
triggers: sang


Il en faut davantage qu’un décor lugubre et un hôte sinistre pour venir à bout de l’enthousiasme de son apprenti. Quelque part, Perceval préfère le caractère débonnaire explosif d’extravagance plutôt qu’un pupille terrorisé prenant les jambes à son cou. Il retient un roulement d’yeux à l’échange tantôt cordial, tantôt joyeux à propos des paillettes parsemant les paupières du jeunot. Le libraire a toutes les peines du monde à imaginer M. Chambers avec du fard ou des couleurs (cela ne lui siérait probablement pas aussi bien qu’à Merle), quoique cette fantaisie apporterait sans doute un peu de gaieté à son accoutrement.
Lorsque l’heure est venue de se pencher sur la collection de leur client – la raison, somme toute, de leur visite en ces lieux – Perceval esquisse un tour rapide le long des rayonnages. Il grimace un peu en avisant la technique grossière dont certains des exemplaires sont entassés: pêle-mêle, pages pliées ou cornées, les couvertures des uns se glissant dans la tranche des autres. Aucun sens de la conservation. Ceci ne ressemble pas à la collection d’un savant, nul bibliophile digne de ce nom ne maltraiterait ses ouvrages de la sorte. En faisant semblant de décrypter le titre sur le dos d’un des grimoires, Perceval passe deux doigts sur le rebord des étagères. La poussière s’y est tellement amoncelée qu’elle laisse sur sa peau des traînées grises aussi épaisses que de la chaux. En se frottant l’index pour faire disparaître la saleté, il fait mine de demander à leur hôte d’un air désintéressé:
– Vous collectionnez depuis longtemps?
La réponse se fait un peu désirer – Chambers fouillant les recoins obscurs de sa mémoire, ses yeux luisants levés vers le plafond comme si la réponse s’y cachait.
– Oh, oui. La lecture me met du baume au cœur. Et c’est un excellent sujet de conversation.
Sans blague, songe Perceval, un peu pédant. La crasse lissant les étagères siffle que ces livres ne sortent pas tous les jours de leurs écrins biscornus.

Pour la énième fois depuis leur entrée dans le logis parfumé d’humidité, Perceval zyeute vers Merle. L’apprenti a déjà commencé son travail sans perdre de temps. S’il est décontenancé par le curieux environnement qui les accueille, il ne le montre guère. En haussant mentalement les épaules, le libraire se décide à faire de même. Extirpant de son manteau un cahier à spirales et un crayon, il ouvre le carnet d’un geste sec, prêt à y griffonner et prendre les notes nécessaires. Le ton chantant de Merle, fier d’avoir débusqué une première édition de Shakespeare, le tire un peu de ses cogitations lugubres. Perceval est étonné que le garçon ait reconnu aussi rapidement une première édition – c’est qu’il fait des progrès à son insu. Malgré l’allure volatile et son extravagance, il n’est pas si mauvais élève.
– Bien vu, le félicite Perceval, sobrement mais avec sincérité.
Il inscrit les références du livre dans le calepin avant de passer au reste.

Le maître des lieux s’est installé sur un fauteuil dans un recoin. Perceval sent ses yeux, un faisceau brûlant fixé sur leurs dos, épiant le moindre de leurs gestes. Le libraire n’affiche pas son trouble, mais l’aura de leur hôte l’agace au plus haut point, provoque chez lui une réaction viscérale inexpliquée. Il se tourne vers M. Chambers et lui adresse un signe de tête poli, comme si le geste chasserait le client, l’obligerait à se détourner d’eux. Mais l’énergumène lui répond par un sourire. Des rictus, Perceval en aura vu, dans sa longue carrière. Des mâchoires hérissées d’ivoire, d’autres complètement édentées, certaines noircies, d’autres plus blanches qu’un pic enneigé. Celui-ci ne lui dit pas grand-chose qui vaille. C’est le sourire d’un chat avec un secret.

En voyant Merle s’attaquer à l’un des tas mal-organisés, où les livres sont imbriqués les uns dans les autres comme si l’on s’en servait pour ériger un mur de briques, Perceval referme son carnet et s’avance jusqu’à lui.
– Attends donc, je vais t’aider.


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“the curse ruled from the underground,”
down by the shore / and their hope grew with a hunger to live unlike before.

Merle Garland
aucune suspicion

Merle Garland

saisons : Vingt-neuf années perlées d’une innocence en résistance qu’il chantonne.
occupation : Trois déclinai-sons pour un seul corps, le garçon se grime chanteur, youtubeur et apprenti libraire au Coin de Minuit.
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faciès & artiste : Luke Hemmings (corvi ♥)
victimes : 118


Night bites


TW/CW ràs.

  Qu’est-ce que c’est le bordel, quand même ! Enfin, ça se dit pas, alors Merle le pense pas trop fort. Mais bon, c’est vraiment le bazar cette bibliothèque… Le garçon est à peu près sûr que m’sieur d’Andressy est pas loin de faire un AVC en voyant l’état des bouquins. Il lui coule un œil discret, l’observant fixer un grimoire en passant deux doigts sur une étagère. Pas loin de pouffer, Garland replonge le nez dans ses propres vieilleries. Il est trop pas discret ! Heureusement que le monsieur bizarre a pas trop l’air de capter. Il est vraiment sacrément toqué, son patron. Probablement qu’il ferait vraiment une attaque s’il voyait l’état de sa chambre. Un mélange entre la Seconde Guerre mondiale et l’apocalypse nucléaire, mais avec des paquets de gâteaux abandonnés et des slips sales en guise de retombées radioactives. Le jeune homme n’écoute que d’une oreille distraite la conversation entre ses aînés, qui a l’air franchement super barbante. Et il fait bien, parce que bingo ! vieille édition d’un classique ! Fièrement, il parade avec pour les beaux yeux du boss, qui lui lâche même un petit mot de félicitations. Si c’est pas trop la classe, ça.
  Fier comme un paon, Merle met soigneusement l’ouvrage de côté, griffonne sur un bout de papelard froissé en faisant trois fautes par ligne, le fourre dans sa poche et se replonge dans ses recherches. Son sourire est grand comme le ciel d’été qui se profile en bord de mer. Il a dit ‘bien vu’ ! Ses fredonnements se font plus joyeux, et il s’attaque bientôt avec enthousiasme à une tour de Pise dangereusement scoliotique. Un claquement de bouquin qu’on referme lui fait lever les yeux vers m’sieur d’Andressy, qui le rejoint avec son élégance habituelle pour l’aider. À peu près papillonnant comme une princesse cueillie par son chevalier blanc, Merle roucoule un “Merci m’sieur” plein d’adoration. Il est trop classe, son patron ! Il aimerait trop être comme lui. Enfin, peut-être pas avec un balai dans le cul aussi rigide, mais dans l’idée, quoi. En tout cas, le libraire (le vrai, le pro, pas l’apprenti foireux) s’en sort comme un chef avec cet amoncellement de vieux titres qu’on croirait avoir été utilisés pour un mikado. Quant à Merle, c’est une autre paire de manches…
  Le drôle d’oiseau ne remarque pas l’air interrogateur de son supérieur, trop occupé à chantonner de plus en plus distinctement – laissant sa voix mélodieuse envahir petit à petit la pièce poussiéreuse. Un nouvel éternuement l’interrompt… et c’est la cata ! La tour de Pise s’effondre dans un ruissellement d’odeurs qui lui démangent davantage les narines. “TCHI !” Et encore un pour la route, qui le fait reculer jusqu’à se cogner contre une étagère. C’est une vraie pluie de livres qui lui tombe désormais sur la tête. Merle tente tant bien que mal de se protéger le crâne de ses bras, mais il ne peut que pousser des petits cris en sautillant d’un pied sur l’autre pour se soustraire aux représailles des ouvrages offensés par sa négligence. Lorsqu’enfin il parvient à s’extirper de l’agression inopinée, il pousse un “Fiou !” de soulagement qui résonne bizarrement. L’atmosphère est bien étrange, tout d’un coup. “Oh pardon, chuis trop désolé m’sieur… J’ai pas fait exprès, j’le jure…” Tout à ses lamentations larmoyantes et ses grandes mirettes désolées, Garland ne s’aperçoit absolument pas de la tension qui habite chaque muscle de Perceval.

icon k-u-z-u

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