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nuit sans folie | nicky

2 participants
Reyes Goldstein
légère suspicion

Reyes Goldstein

saisons : trente-cinq ans.
occupation : propriétaire d'un centre équestre, comportementaliste équin.
myocarde : red flag ambulant ayant jeté son dévolu sur un homme qu'il ne mérite pas.
miroir : nuit sans folie | nicky B6df2d4721aa50fa911b967419b3cdd760eeb131
faciès & artiste : pierre niney (persephonia)
victimes : 1393


nuit sans folie

❝ ❞
'Cause my body so numb
All I do is kill pain


TW: alcool, bagarre, bonhomme toxique L'Indigo Alley est son bar de prédilection. La nuit tombée, Reyes s'y traîne après une journée de dur labeur pour y reposer ses os et son âme, laisse la musique l'emporter quand il n'investit pas le piano pour y jouer ses propres morceaux et reprises. L'ambiance feutrée et chic, à la hauteur de ses attentes. Une population majoritairement courtoise avec quelques fois, des âmes errantes pour qui il succombe. Bien que ces derniers temps, le flirt en reste là, figé entre deux compliments et des regards tendancieux. Il arrive seul et repart seul, s'est quelque fois engouffré dans les toilettes avec un partenaire anonyme au bras pour échanger un baiser au goût de bière et d'amertume. Plus rien n'a la même saveur. Reyes est atteint d'un mal terrible, celui d'être amoureux. Le coeur n'est plus à la séduction, toutes les mélodies les plus tristes font écho à sa souffrance romantique.

Ce n'est, malheureusement, pas l'unique raison qui l'a fait connaître ici. Il essaye d'ignorer les regards de travers et les commentaires de certains hommes qui n'aiment pas son attitude, ou sa gueule, au choix. Partout où il va, Reyes ne laisse pas de marbre et s'attire des commentaires.
Une fois de plus, son honneur devait être défendu et ce soir il ne s'est pas gêné pour écraser le nez de son détracteur contre le comptoir avant que celui-ci ne réplique en éclatant son verre sur sa tempe. C'est a peine si Reyes a cillé, abasourdi devant une telle audace, avant de saisir le type par le col et le jeter au sol dans un impressionnant vol plané. Il aurait pu continuer. Lui faire ravaler chacun de ses mots. Reyes apprécie la violence et sa résolution immédiate. La danse gracieuse d'une bataille. Il faut régler ses différents entre hommes.

S'il s'en était occupé à sa manière, il aurait été banni du bar. A la place il est de nouveau accoudé au comptoir, une poche de glace sur l'arcade sourcilière. Son agresseur a été renvoyé chez lui en bonne et due forme. Il calme sa respiration en la calquant sur la musique ambiance qui continue de jouer. Ses phalanges rougies par l'ultime coup porté au visage de l'homme avant de le laisser entre les mains du videur. « Je vais reprendre quelque chose à boire. S'il te plaît. La même chose. » Ce qu'il reste de sa boisson imprègne ses vêtements. Il demeure silencieux. Les excuses ne lui viennent pas naturellement. Pas quand il a encore envie de sang. « Cela te fait une anecdote de plus à raconter et moi une dette de plus à l'ardoise. »


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✵✵✵
Come out and haunt me
I know you want me


Nicky Valentyne
aucune suspicion

Nicky Valentyne

saisons : vingt-sept ans
occupation : barman au indigo alley
myocarde : charmeur évasif
miroir : nuit sans folie | nicky 40a4672a94ba669f5814238cbd963bd4
faciès & artiste : tom blyth (murdock)
victimes : 159


nuit sans folie


❝ ❞


L’Indigo Alley n’est pas un bar à grabuge. Les confrontations se passent rarement entre ses murs, ou se dirigent rapidement à l’extérieur, sous la menace tacite d’une équipe qui ne veut pas intervenir. Les gens y viennent pour la musique, la détente, les rencontres, pour le calme inhérent à un bar de quartier et les habitudes qui y sont acquises.

Pour que quelque chose te fasse sortir de derrière le bar où tu as un campement quasi permanent, c’est que c’est sérieux, et la décision d’intervenir a été prise entre le verre cassé et la table qui n’a pas survécu au choc du corps propulsé sur celle-ci.
Non sans soupirer de résignation.

Tu as séparé Reyes et l’autre homme sans effort aucun, attrapant un poing lancé au vol pour mieux tordre le bras ainsi emprisonné derrière le dos du malappris. Un cri de douleur a répondu à la preste manœuvre ; tu y es resté insensible, ton faciès jovial articulé en une expression sévère qui ne te va pas. Insensible aussi à la beigne perdue lancée par Reyes, en ultime bafouille d’honneur. « Décampe avant que les flics arrivent », as-tu sommé au type avant de le laisser au videur. Flics qui n’arriveront jamais et ne sauront certainement pas de ta bouche ce qui a pu se passer entre les murs du bar. Tu as pour mot d’ordre que ce qu’il se passe au Indigo Alley lorsque tu es présent tombe sous ta juridiction, et sous ta coupe de shérif… rien n’est arrivé.
La menace a néanmoins sa part d’efficacité, lorsqu’on ne te connaît pas, et l’homme est vite loin du Indigo Alley.
Et toi, tu es de retour à ton poste, comme si rien n'était arrivé.

« Après cet exercice, tu pourrais te permettre quelque chose de plus fort », sommes-tu à Reyes, sans pourtant cesser de préparer le tequila sunrise identique au précédent. Quoique, peut-être es-tu un peu plus libéral sur la tequila ? Seul le buveur pourra confirmer. « Il est sur mon bras, celui-là. » Une mince consolation pour ce qui a été gâché et un signe, subtil, que tu ne lui en veux pas pour le grabuge.

Il est vrai que ça te fait une nouvelle anecdote.

Tu te laves les mains une nouvelle fois. L’eau fraîche coule sur tes doigts, en chasse l’alcool et l’agrume. Sous tes ongles et près des monts de la Lune de ta main, des résidus rougeâtres qui s’écoulent dans l’évier et laisse ta peau blanche, vierge de toute trace. Puis, tu as un léger geste de la main en direction de la poche de glace que la serveuse a gracieusement offert à Reyes. « Laisse-moi voir le carnage. » Tu es barman : autant dire infirmier de brousse.

Reyes Goldstein
légère suspicion

Reyes Goldstein

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faciès & artiste : pierre niney (persephonia)
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nuit sans folie

❝ ❞
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TW: alcool, bagarre, bonhomme toxique
Admettre qu'il a un problème n'a pas été chose aisée. Reyes est un homme, après tout, confortable dans sa fierté. Il sait que l'alcool dans ses veines brouille les signaux d'alarme à la lisière de sa conscience. Il sait tout un tas de choses, théoriques. Il a reçu une bonne éducation, issu d'une bonne famille, cela ne fait pas de lui une bonne personne pour autant. Reyes a conscience de ne pas être quelqu'un de bien. Il n'est pas sur que les bonnes personnes existent.

Reyes boit une longue gorgée qui brûle la gorge et lui pique les yeux. Le froid de la glace contraste avec la chaleur incendiaire sous sa peau, la fureur dans ses veines. Puis celle qui se répand petit à petit dans son corps et allume d'autres feus. « Merci. » Sa voix reste pâteuse et sans conviction. Il jauge l'autre, conscient que s'il est encore assit à ce bar c'est peut-être grâce à une sympathie mutuelle. Reyes apprécie Nicky, suffisamment pour lui confier certaines lettres à faire passer. Il l'apprécie aussi pour son physique, c'est vrai.

La tendresse dans sa vie est morcelée, presque aléatoire.
Reyes émet un grognement lourd, se laisse faire néanmoins quand le barman s'approche. Vaincu. Il n'aurait pas gain de cause à le repousser. « Tu n'es pas obligé. »  Une sensation de déjà vu s'empare de ce moment, mais il est incapable de dire d'où il vient et qui a déjà montré une telle gentillesse désintéressée à son égard.  « J'ai vu pire. » Il ricane. Ce n'est pas leur faute, il ne se laisse pas approcher. Il serait hypocrite de se plaindre de sa solitude alors qu'il s'y réfugie encore et encore. Le temps passe et rien ne change, il reste cette bête blessée que la vie a écorché sans pardon.
Reyes ne regrette pas les coups portés, il aurait continué si il avait pû. Personne ne peut imaginer ce qu'il en est quand survivre n'est pas une option.


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Nicky Valentyne
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Nicky Valentyne

saisons : vingt-sept ans
occupation : barman au indigo alley
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nuit sans folie


❝ ❞


Reyes te rappelle que tu n’es pas obligé. De t’inquiéter pour sa santé, de prendre soin de lui à ta façon, de lui accorder ton temps et ton attention plus que ce que le demande ton chèque de paie. Un mince sourire flotte brièvement sur tes lèvres et tu hausses les épaules. « Je sais. »

La poche de glace est écartée du visage de l’homme. Tu effleures la joue de Reyes du bout des doigts, afin qu’il tourne la tête et t’expose mieux ses potentielles blessures, ou leur absence. Tes doigts sont froids, sa peau est chaude malgré la glace qui y était posée. La lumière tamisée complique la tâche, mais tu en vois suffisamment pour tirer des conclusions. Tu en as assez vu dans toute ta vie. Ton index suit le chemin d’une entaille légère, fraîche et rose. Celle-ci perd dans les cheveux sombres près de la tempe de Reyes, en plus du sang délavé qui tache à peine l’épiderme. Tes lèvres pleines sont serrées et tu ne retiens pas un tut tut de déplaisir, sifflé entre tes dents. « Le verre a entaillé la chair, mais pas très profondément. Pas besoin de points et ça ne saigne plus. En cas de points à réaliser, tu savais déjà qui appeler pour ne pas justifier une visite à l’hôpital. Tu n’évites pas que la police, mais tout ce qui tombe trop près du procédurier. Tu auras le visage un peu enflé. Quelques couleurs, aussi. » En bref, pas besoin de sortir la trousse de secours.

Tu fais signe à l’homme de remettre la glace sur son visage, histoire de prévenir le pire pour le moment. Pour faire bonne mesure, tu te laves une autre fois les mains une fois l’inspection terminée. On ne viendra pas enquêter pour des problèmes d’hygiène au Indigo Alley. La salle s’est vidée de quelques clients pendant la bagarre, mais tu n’es pas inquiet. Les plus curieux reviendront plus tard, sinon demain, poseront des questions, hocheront la tête avec une mine entendue. Les habitués feront comme si de rien était. « Qu’est-ce qu’il t’a dit ? Tu guettes Reyes du coin de l'œil pendant que tu nettoyer le bar, quelques verres, que tu te sers un verre d’eau. C’est la première fois que tu me casses une table. » Ta curiosité n’est pas à refaire.

Reyes Goldstein
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TW: alcool, bagarre, bonhomme toxique
Le contact physique le fait frémir. Son réflexe est de s'en écarter. Il lui faut faire l'effort de se concentrer, se rassurer. Nicky ne lui fera pas de mal. Ce constat l'apaise autant qu'il le déchire. Il lui est difficile d'admettre que certaines personnes n'ont pas des intentions fourbes, cachées. Le diagnostique est sans appel, il s'en sortira oui. Il a vu bien pire. Un cachet et ça repart.

« Merci docteur. Me voilà rassuré. » Le temps n'est pas cynique, plutôt joueur. Hors de question que cette soirée prenne une tournure aussi mélodramatique. Il a besoin de le voir de nouveau sourire et ricaner derrière son comptoir, à s'abreuver de tous les mésaventures qu'on peut lui raconter. Reyes n'a pas connaissance de la thérapie, il va au bar. Puis il raconte ses malheurs et ses conquêtes et suit les conseils de l'expert quand il recherche un peu de chaleur. Nicky sait très bien que depuis plusieurs semaines, il ne pose même plus les yeux sur les rares beautés fatales emportées par ses notes de musique. Reyes vient jouer, surtout. Il vient écrire. Combien de lettres a t-il rédigé à même ce comptoir, encore sobre ?

Bien sur, Nicky veut savoir. Ce qui a déclenché une telle réaction. Pour qu'il dégrade l'intégrité du bar. Seule entité à qui il souhaite présenter ses excuses. « Des choses qui ne sont pas agréables à entendre, sur l'intégrité de ma génitrice ou de ma lignée ou encore sur les égards que je porte à d'autres hommes. Des bêtises, que veux-tu.  Des mots fleuris. De beaux bouquets de merde. Je n'ai que ma fierté à défendre. Je refuse que l'on me calomnie. Pourtant, ils n'ont pas tort sur un point. Il ne connait que la réponse forte. Comme un gosse qu'on a trop souvent bercé près du mur et qui n'a en tête que la vengeance. Je m'excuse pour ta table. Tu peux m'envoyer la note. Je peux payer. Je suis à cran en ce moment.  Il n'en a pas envie, évidement. C'est pas politesse qu'il propose, pour rattraper le coup. J'ai besoin de me vider l'esprit, mais je ne trouve pas... ah... Je n'arrive pas. »


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Nicky Valentyne
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nuit sans folie


❝ ❞


« Merci docteur. Me voilà rassuré. La première consultation est gratuite. » Un brin de malice rieuse, qui retourne à la légèreté habituelle, au jeu innocent et sans réelle implication mené entre vous.

Tu lèves les yeux vers le plafond, aux explications sommaires de Reyes quant à ce qui a justifié la bagarre, de son côté. Excédé, surtout. Du manque d’originalité de celui qui a lancé les hostilités, à ton sens parfaitement (im)partial, du besoin de faire tout cela à l’intérieur, la nécessité de créer des problèmes par simple principe. « C’est qu’une table », opposes-tu, les épaules légèrement haussées. Une table, un verre, un drink dont l’alcool a déjà été épongé. Quelques courbatures pour les deux pugilistes de fortune, le petit matin venu, et des bleus en ultimes souvenirs. Reyes ne recevra pas de facture pour le remplacement du mobilier du Indigo Alley et la prochaine fois qu’il viendra, pour boire à l'œil, ou faire aller ses doigts sur les touches blanches du piano, l’événement ne sera pas mentionné. Tu n’en diras rien non plus à l’homme qui vient parfois écouter ses prestations et quitte avant la fin. « Ton sentiment suffit. Ses excuses, tu les sens sincères, et tu l’es aussi, de sincère : pas besoin de plus, dans les circonstances. Tu as un petit reniflement. Puis, entre toi et un homophobe lambda qui vient insulter un de mes bons clients et musiciens de la place… le choix est vite fait. »

La serveuse te demande deux pintes, à ajouter sur le running bill des habitués encore assis plus loin. Les pintes de bière sont servies et une fois la serveuse à nouveau loin, tu reprends la conversation : « Le centre équestre, qui te cause tous ces soucis ? Ça, ce serait prétendre que tu sais réellement ce qui embête perpétuellement Reyes, ce qui donne à son visage anguleux une expression difficile à décrire, mais qui s’attache aux sentiments qui bouillent sous la surface. Et si ce n’est pas le travail… Ou… ? » Le dernier mot, articulé sur le ton de l’interrogation, ouvre une question.Ton visage se tourne, équivoque, vers la place habituellement occupée par Pío les soirs où vient tendre l’oreille aux mélodies jouées par Reyes. Les soirs où l’homme glisse une enveloppe et un remerciement pour ton habituelle discrétion. Et autant tu voudrais connaître le contenu des lettres échangées, par simple curiosité que tu as toujours eue dévorante (on disait “fouineur”, lorsque tu étais petit, et le défaut n’a jamais été dissipé), tu n’as jamais trahi la confiance accordée.
C’est un bien trop précieux pour le galvauder.

Reyes Goldstein
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❝ ❞
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TW: sad meow meow
Cela ne devrait pas se passer comme ça, être aussi facile de se tirer d'affaire. Ses fréquentations sont trop bonnes envers lui. Voilà qu'il trouve encore à se morfondre, se plaindre. Il reproche la méchanceté des hommes puis leur laxisme. Au fond, Reyes ne sait pas ce qu'il veut. Au fond, il a peut-être peur d'admettre qu'il ne sait pas qui il est. Ce qui n'est pas une chose si terrible, il n'est pas seul. On peut passer une vie à se chercher et c'est le but de l'existence, l'exploration. Reyes est simplement terrifié à l'idée d'ouvrir certaines portes, nécessaires s'il veut grandir. Alors il s'en remet à sa violence et ses poings, que rien ne justifie. L'homme de ce soir n'est qu'une victime collatérale qui méritait au mieux une insulte et un verre jeté au visage. La table, c'était de trop.

Tant mieux, s'il n'est pas mit dehors et blacklisté de l'établissement car Reyes adore l'Indigo Alley et se voit mal aller jouer ailleurs. C'est un endroit apaisant où la musique fait son oeuvre et apaise l'esprit. Il se concentre dessus lorsque le barman s'éclipse. Se recentre. Nicky sait trop de choses. Ca ne pourrait pas en être autrement. Leur petit jeu et bal de lettres n'échappe pas à ceux qui en sont les facteurs improvisés. Un aveugle pourrait percevoir la tension dans l'air quand les deux hommes sont dans la même pièce.

Son coeur, bien sur, s'emballe à la pensée de Pío, assis sur cette chaise, faisant mine de ne pas l'écouter, de ne pas le voir. Parce qu'ils ont ce chic pour s'éviter en public, Reyes fait toujours en sorte de le regarder quand il sait que l'autre ne pourra pas croiser son regard. Il joue à ce petit jeu depuis trop longtemps, parce qu'il a peur un jour de voir dans ses yeux des choses qui lui causeraient beaucoup de peine. Se pourrait-il finalement que ce jeu n'en soit pas un ? Qu'il s'agisse de la véritable volonté du destin qui les éloigne, parce que Reyes n'est pas bon pour l'homme distingué qu'est Pío. Il n'a rien d'autre que des ennuis à lui offrir.

Penser à lui fait vibrer tout son corps, ébranle sa stature si droite et crispée. Son coeur se réchauffe à sa pensée. Depuis toujours, Reyes maintient les gens qu'il apprécie à une distance raisonnable, de peur d'être déçu, puis trahi. De peur d'être laissé pour compte. C'est ce qui arrive quand une fratrie éclate et qu'il ne reste plus rien des liens sacro-saints du sang, ceux qui sont censés ne jamais se briser. La solitude, Reyes l'a connu tôt. Différent. Puis il a trouvé un mentor. Son grand-père a toujours eu plus le rôle d'un père, son propre géniteur n'étant rien d'autre qu'une figure hostile. Un juge et bourreau.
Est entré Pío dans sa vie. Plus âgé, bien que charmant. Tout s'est accéléré. Reyes a brûlé la passion par les deux bouts. Il n'avait jamais autant désiré quelqu'un.
« Je ne peux donc rien te cacher. » Etre vulnérable auprès du barman ne lui cause aucun problème, parce qu'il est persuadé que Nicky une fois son shift terminé l'oublie aussitôt. Retourne à sa vie, à ses vraies préoccupations et laisse les histoires de ses clients à la porte du bar. Alors Reyes l'utilise comme un thérapeute, à qui il confie certaines choses à la recherche d'une lumière.

Il inspire et expire fort et se voit flancher. « Je ne sais pas pourquoi je me fais autant de mal. Il n'y a aucun espoir pour eux. Reyes relève la tête et observe Nicky à travers ses yeux mi-clos, perdu dans l'espace liminaire entre ses pensées et la réalité qu'il nie en bloc. Il y a certaines blessures que les meilleurs médecins ne peuvent réparer. Certaines afflictions qui ne guérissent pas. La gorge se serre, comme chaque fois qu'il pense à l'autre. Reyes pourrait mourir de chagrin s'il le voyait au bras d'un autre et pourtant, Pío ne lui appartient en rien. Et il ne pourra jamais le posséder tel qu'il le désire. Es-tu déjà tombé amoureux ? Je ne parle pas de désir ou d'envie. Je te parle de quelque chose qui t'obsède, d'une chausse merveilleuse et terrifiante à la fois car il est impossible de lutter contre. Sa voix est réduite à un murmure. L'homme que j'ai frappé, ce n'est qu'une excuse. Je suis en colère contre moi même Nicky. » Contre le monde entier. Et cette colère est souvent familière des gens qui n'ont, en réalité, rien à reprocher au monde, et tout à leur comportement.


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Nicky Valentyne
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nuit sans folie


❝ ❞


« Je ne peux donc rien te cacher. » Ton sourire est doux. Dépourvu de la bravade, l’arrogance, la fierté qui t’est inhérente et te pose en figure de proue derrière ton bar. Plus doux, aussi, que tout ce que Reyes et toi avez l’habitude d’échanger. Tu ne sais que ce qu’on t’avoue entre deux ou dix verres, que ce que tes yeux clairs captent dans les lumières tamisées du Indigo Alley, ce que tu lis sur les lèvres, ou entends d’une oreille avisée. Ce que tu devines entre les lignes, ce ne sont que des hypothèses à confirmer.

Tu as tapé juste te confirme le silence de Reyes, le papillonnement de ses cils lorsque ses yeux se posent sur l’espace occupé par l’absence de Pío.

La bagarre n’a pas fait flancher Reyes ; les sentiments, eux, font trembler la carcasse, la carapace. Tu n’évites pas son regard, ni sa question vibrant de passion. « Je ne crois pas. Tu marques une pause pensive de deux secondes. Tu hésites, tu rouvres la bouche, et une mélancolie soudaine teinte ta voix : Si je ne sais pas, je suppose que la bonne réponse est “non”. » Tu as le cœur terriblement tendre, mais tu n’as jamais été saisi comme l’est Reyes. Terrassé par l’amour comme tu le serais pas la foudre, par un grand mal dont tu ne saurais que faire, pour lequel il n’existe aucun remède, aucun médecin. Le temps, peut-être, et encore. Tu ne sais pas si tu l’envies, ou si tu es soulagé de ne pas encore avoir été ainsi touché. Une vérité cachée entre les deux extrêmes selon les humeurs.
Comme dans toute chose, tu te refuses au sérieux, et les réels désirs, besoins, se dissimulent dans le jeu que tu affectes pour mieux faire oublier ce que tu gardes par ton revers.

(tu l’envies)

Le sujet des amoureux maudits n’a jamais été abordé avec un tel front. Le silence et les non-dits s’occupent habituellement de l’affaire, la discrétion en réelle maîtresse. Tu te permets, tu oses, comme si la bagarre avait été la clef vers le cœur du problème : « Ce qui vous a séparé a-t-il été si horrible, Reyes ? Mérites-tu cette haine que tu te portes ? » Tu poses les mots avec franchise, ainsi qu’un sérieux qui trahit l’homme que tu sais être derrière l’attitude gamine. Plus qu’une distraction quelconque à la mine agréable, plus qu’un fantôme qu’on oublie une fois les portes verrouillées, les lumières éteintes, la caisse enregistreuse fermée jusqu’au lendemain. Un ersatz de vérité, offert à qui t’en offre en retour. Ta voix grave est posée : « S’il ne voulait plus de toi dans sa vie, s’il ne pouvait plus tolérer ton visage, ta voix, ton parfum, tes mots, ton nom, un océan vous séparerait, désormais. Tu hoches légèrement la tête. Tout est-il perdu ? »

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