topic commun | light em up

Reyes ne peut pas ignorer la nouvelle venue, alors il salue poliment Beau d'un signe de la main, l'autre trop occupée à caresser le chien venu le saluer. Le coeur se gonfle d'allégresse, comme à chaque fois qu'il est en sa compagnie. Ravi d'échanger des familiarités avec quelqu'un.  « Tout le monde se porte bien, merci de t'inquiéter. »  Il réplique avec douceur. Pas d'attaques à signaler. La vie est douce, elle devrait l'être encore plus ce soir.. Son attention accaparée par la musique qui monte, il détourne le regard et se met à taper du pied. Son corps a envie de danser, il bouge de lui même, habité par une force supérieure.

Mais le vent tourne, tourne et vire à l'orage. Les gouttes éparses sont remplacées par un torrent qui détrempe ses vêtements. Il pleut des cordes. Reyes peste et rage, il n'a rien prit pour se protéger d'un orage. Il pensait penser une soirée agréable, dire qu'il a hésité à venir. La prochaine fois, il n'y aura pas de prochaine fois. Reyes déteste être trempé de la sorte, il cherche tout autour de lui comment s'abriter mais les tonelles cèdent sous l'assaut des bourrasques. Les éclairs zèbrent le ciel. Pas le moment de s'abriter sous un arbre. Il est tenté de suivre Beau et son fidèle comparse. Il doit rentrer au plus vite où les chevaux vont paniquer.  C'est finalement contre sa volonté qu'il se rapproche d'autres faces connues. Il doit récupérer sa voiture. « On pourrait essayer. Il jette un regard en coin à Lucian, essaye de ne pas paraître amusé. On devrait bien pouvoir bouger un tronc d'arbre hein, ? Ça pèse quoi, trois fois rien.   Malgré la moquerie, il retrousse les manches de sa chemise. Prêt à en découvre, contre le frêne.

Spoiler:

Sa-rang n'avait pas vraiment prévu d'aller en festival des lumières ce soir-là. Elle avait simplement vu l'annonce, au détour d'une rue, et s'était dit que cela faisait longtemps. Depuis combien de temps n'était pas allée à un tel événement ? (Elle savait parfaitement combien de temps cela faisait. La dernière fois avait été avec sa femme, sa grossesse encore méconnue et invisible.) Le résultat, lorsqu'elle arriva, était bien plus enchanteur que ce à quoi elle s'attendait. Elle eut envie, un terrible instant, de saisir crayon et papier et esquisser quelques traits ; les peindre plus tard, même si son matériel était resté à Londres. De la peinture et un ou deux pinceaux, ça se trouvait toujours — elle n'avait pas de prétention grandiose, voulait juste garder cette scène en mémoire.

Elle s'était détournée, avait attrapé un verre au bar et s'était approchée de la musique, restant aux abords peu peuplés de l'événement. Elle n'avait aucune envie de sociabiliser. Ce soir, s'était-elle rendue compte très vite, était un soir morose de mélancolie empoisonnée. La soirée était calme, le décor enchanteur - tout allait bien.

Jusqu'à cette tempête venant de nulle part. Immobile, abritée sous un arbre à l'écart, ce fut la surprise qui la figea. Yeux grands ouverts, écarquillés par la soudaineté de l'événement, aveuglés par les éclairs blancs qui déchiraient la nuit par intermittance, elle se contenta d'observer. Un instant, deux, alors que les autres — complètement soumis aux dangereux caprices de la météo — s'agitaient ici et là pour tenter de rentrer chez eux, s'abriter... Secoue-toi ! Sa-rang s'élança vers le groupe qu'elle voyait pas loin. Mouillée pour mouillée, autant qu'elle aide à trouver une sortie.

La tatouée allait les interpeler, leur indiquer un endroit où se faufiler plutôt que tenter de bouger un arbre ; puis les éclairs blancs devinrent verts, une odeur de mort monta à ses narines et Sa-rang fit volte-face. Elle fut suffisamment rapide pour voir la première victime mourir, déchirée par les griffes de la bête. Elle déglutit, arracha son regard du cadavre en morceaux pour le poser sur le monstre qui se dresse au milieu des débris du festival.

C'est la peur qui la fit agir, là où le choc l'avait figé précédemment. 'Bloody fucking hell, on va tous mourir' s'échappa d'entre ses lèvres tremblantes avant qu'elle ne franchisse les quelques mètres qui la séparait du groupe qu'elle approchait déjà en courant. 'Vers les arbres ! Bougez !' leur cria-t-elle avec un geste vers là d'où elle venait. Ce n'était pas particulièrement plus direct vers les voitures mais au moins ça s'éloignait de la bête des enfers au milieu du festival. Le tonnerre semblait s'éloigner, ce qui était une belle nouvelle parce que le combo monstre et tempête ça ne donnerait pas un résultat réjouissant. Elle jeta un coup d'oeil vers le molosse géant et espéra un peu bêtement que la cavalerie arriverait vite.

résumé pcq célon:

Ricanement amusé quand Martin le pêcheur vint piquer dans son verre. Les mains furent désormais vides et ça l'arrangeait : elle n'aimait pas trop mettre de verre à côté de son mac spécial mixage. Fran salua quelques techniciens d'un sourire, réajusta ses verres fumés sur son nez et - @Gilda Price aux trousses - monta sur scène. Les premières notes furent toutes douces, les suivantes nettement moins (les crescendo restaient une valeur sûre même si ils n'avaient rien d'extraordinaire) et cela réveilla tout le monde, même les nuages qui se mirent à pleurer face à temps de beauté (oui, oui).

La giboulée lui fit comme des larmes pailletées (Fran n'était pas Gilda, elle aimait bien les maquillages déstructurés) et son marcel blanc lui aurait valu le prix du concours de t-shirt mouillé si elle avait dessous un corps à faire la première page du Sun. La blonde ne s'en formalisa pas, pensa d'abord à son mac qu'elle débrancha rapidement pour le mettre à l'abris dans son sac avant de réceptionner l'acolyte non-waterproof. "Mais oui, on s'en va" dit-elle, d'un ton rassurant, alors qu'elle décollait Gilda de son dos pour la prendre dans ses bras (pour ne pas qu'elle se noie dans une flaque). N'arrêtant pas là son numéro de chevalier blanc, elle dégaina aussi un parapluie noir (Fran - contrairement aux autres - avait regardé la météo ou savait qu'elle habitait en Angleterre) et les en couvrit toutes les deux. On avait rarement fait paratonnerre plus pictural mais l'esthétisme était au top. Prochaine pochette de vinyle songea-t-elle avant de se dire que l'espèce de truc qui sortait de la forêt ferait aussi une chouette illustration.

Devant, c'était tombé puis ça c'était relevé puis ça s'agitait comme des mouches (croyait elle, elle ne voyait pas très bien entre la pluie, la nuit et ses lunettes de soleil). Elle resserra un peu sa prise sur Gilda, plissa les yeux comme pour mieux y voir et se dit qu'il fallait peut-être arrêter la drogue parce que qu'est-ce que c'était que ce machin qui venait de bouffer quelqu'un ??? Ok, c'était monté au cerveau (sic). AAAAH. Tout comme ça commençait à monter au cerveau qu'elle n'avait pas vraiment bougé et qu'elle était parmi des fils électriques qui avaient pris l'eau. Merci les rangers à plateformes en caoutchouc de beaucoup de centimètre, vous êtes super isolantes, continuez comme ça. Pas merci à l'instinct de survie par contre qui l'avait faite récupérer - en plus de la blonde - @Martin Leme qu'elle avait repéré en train de trembloter dans un coin comme un petit chiot qui avait peur de l'eau (le genre à prendre un bain par mois parce que trop d'hygiène tue l'hygiène). Il finit sur son épaule, en sac à patate, avant même qu'il eut le temps de dire un truc du styel "si seulement j'avais pris mon ciré jaune petit bâteau". Fran - pas bête la mouette - ne rejoignit pas le troupeau amassé devant l'arbre tombé, préféra faire conciliabule avec ses petits camarades. "Vous croyez qu'on peut lui mettre un coup de jus ? Sinon je fais disjoncter le matériel. Avec l'orage, tout risque de s'abîmer." Oui, elle était de la catégorie de ceux qui se focalisaient sur le futile quand il y avait danger.

Spoiler:

Plus le temps passe et s’aggrave, plus le groupe s’agrandit. Tu te demandes si ça ne fait pas de vous les plus susceptibles d’être bloqués indéfiniment, parce que l’entraide, c’est plus ou moins étranger à ton existence - quand tu ne le veux pas - mais tu acceptes, l’oiseau tombé du nid qui te suit comme ton ombre et le reste. De seul, tu es passé à multitudes, et tu espères que c’est bien là plus une force qu’une faiblesse. Tu cries dans la tempête, espérant te faire entendre. “Si on s’y met à plusieurs, on pourrait peut-être bouger le tronc pour laisser un passage.” C’est ce que tu penses, loin des conneries du genre l’union fait la force mais c’est bien plus pratique quand même.


C’est le choc, le vacarme, celleux qui hurlent, qui ne provoquent que ton mépris, à s’affoler comme fourmis devant une botte, ou l’apparition démoniaque qui vous entoure de brume, mais tes mots finissent par mourir au fond de ta gorge. Le corps qui tombe, déchiqueté, te provoque des hauts-le-coeur que t’essaies de cacher, alors même que tu ne peux défaire ton regard du cadavre aux organes défaits. Tu te contrôles plus assez, t’as le corps qui va flancher, et c’est le bras qui t’agrippes et la crise de panique d’@Eliyaz Caulkins qui te sortent de là avant que t’aies réagi dans le mauvais sens.
Difficilement, c’est le regard que tu dérives vers @Nor Mao qui te sauve et tu t’en défais pas, ignorant le monstre beaucoup trop proche de toi. “Reste accrochée et me lâche pas, ça va aller.” Tu te rapproches d’Eli, plus vraiment à tes côtés, pour lui poser ta main libre sur l’épaule.


Tu penses pas croire à tes mots rassurants, mais c’est pas le plus important maintenant. Tu te tournes vers @Lucian Gae, un peu en désespoir de cause de chercher une idée, avec deux membres du groupe en rupture. “J’essaie pas de me défendre face à ce truc-là, tu penses qu’on peut faire passer tout le monde par-dessus ? On peut peut-être déblayer.” Tu garantis pas le pourcentage nul de perte, par contre.

Résumé:

La discussion n'est qu'à peine entamée que Dawn est déjà trempée, sa robe collant inconfortablement à sa peau mouillée. Des trombes d'eau dégoulinent le long de ses cheveux et passent à travers le fin tissu qui ne la recouvre qu'à moitié, lui arrachant mille frissons. Et si la pluie les surprend tous, c'est la violence du tonnerre qui provoque la panique en leur rang. L'esprit festif est balayé par le vent, seule l'angoisse venant lier les festivaliers. Le monde se bouscule. Chaque individu semble courir dans une direction opposée, à la recherche d'une sortie et/ou d'un refuge contre la pluie et l'orage.

Dawn, elle, peine à se mettre à l'action. Tout va trop vite. C'est finalement le toucher de @Rio Marshall qui la force à bouger, alors que @Lakan Bickerton est déjà loin et disparaît de son champ vision. Peut-être devrait-elle s'en inquiéter, mais pour le moment, elle ne pense qu'à courir sans trop savoir où cela la mènera. Pendant un temps, c'est l'inconnu des cimes qu'elle suit mécaniquement et ce jusqu'à qu'elle perde sa trace après avoir percuté une festivalière apeurée. L'impact lui arrache une grimace de douleur. L'artiste se retourne pour s'assurer qu'elle va bien, mais elle a déjà disparu entre les corps mouvants.

Perdue, désorientée, c'est la panique qui commence à la gagner à son tour. Ses pieds restent ancrés dans le sol boueux, alors qu'elle tourne sur elle-même à la recherche d'un ou de plusieurs visages familiers dans la foule fourmilière. C'est @Lakan Bickerton qu'elle repère finalement, les vêtements terreux et la mine décomposée. Dawn s'apprête à le rejoindre, mais est coupée nette dans son élan. A quelques mètres seulement, la première victime est déchiquetée par les griffes d'un démon qu'elle pensait n'être qu'une légende urbaine. Si la terreur ne brouillait pas ses sens, peut-être s'apercevrait-elle qu'il s'agit de la femme qu'elle a percuté quelques instants auparavant.

La veuve fait plusieurs pas en arrière, les yeux braqués sur le monstre assoiffé de sang. Elle ne regarde que lui, ne faisant plus attention au monde qui l'entoure. C'est de cette manière qu'elle trébuche sur une pierre, atterrissant sur ses fesses. Boueuse, trempée, terrorisée, Dawn se relève difficilement. Elle marche, court, glisse, se relève, court de nouveau à la recherche du pharmacien. Il n'a plus aucun signe de lui – ou peut-être ne peut-elle juste pas en voir dans la panique. « Lakan ! » qu'elle hurle sous les rugissements de la bête, désespérée à l'idée de ne pas retrouver son ami.

L’odeur métallique du sang gagna les narines de Rio avant que ce dernier ne comprenne réellement ce qu’il venait de se passer après la première victime. Lorsqu’il baissa les yeux sur le sol nappé de brume, le petit caillou qui parlait avait disparu, et la personne qu’il avait prise par la main s’était volatilisée dans la tempête façon papillon de lumière. Il se retrouva au bout de sa course devant l’arbre avec quelques autres qui proposaient tantôt de passer par dessus, tantôt de le bouger. Une seule âme disparut derrière le tronc – peut-être la seule qui survivrait.



Une charmante beauté aussi tatouée que lui – et c’était rare, se dit-il dans la panique – le sortit de sa torpeur. Il fallait dégager, c’était sûr.



« On se casse. » confirma-t-il à l’inconnue en la poussant dans l’obscurité de la forêt.

En gros :

Rio perd de vue @Nor Mao et @Dawn Buchanan et se retrouve piégé devant l’arbre avec @Maddox Chase, @Lucian Gae, @Eliyaz Caulkins, @Reyes Goldstein et @Sa-rang Kwung.
Il freeze naturellement de panique comme tout le monde quand la fête se corse, mais Sa-rang le sort de sa torpeur.

en bref:

Résumé:

Ils ne sont pas nombreux, ceux qui suivent son conseil ; il n'y en a qu'un en vérité. Elle ne le connait pas mais il ne tarde pas à la pousser vers la forêt alors que le monstre repart à l'attaque. Deux du groupe s'en sont séparés, essayant d'attaquer - en vain - et de le distraire - avec succès cette fois. Nombreux sont ceux qui en profitent pour se mettre à l'abri, s'enfuir ; Sa-rang est déchirée. Elle veut fuir cette vision cauchemardesque (veut fuir Scarborough tout entier) mais elle s'est promis. Comment pourrait-elle se regarder dans le miroir ?

Alors, sous le couvert des arbres, Sa-rang s'écarte de son compagnon d'infortune, retourne sur ses pas, à moitié cachée derrière des buissons, observant. Espérant une ouverture pour aider, malgré la peur qui court dans ses veines, la frayeur qui enraye ses mouvements ; elle veut aider, pas se sacrifier. Elle sursaute quand la femme est projetée contre un arbre, ses mains couvrent sa bouche par réflexe, ses yeux horrifiés sur la scène comme lorsqu'on ne peut s'arrêter de regarder un horrible accident. Elle n'a jamais vu blessure pareille, n'a jamais vu une telle explosion de violence. C'est le hurlement de l'homme qui l'a rejoint qui la sort de sa torpeur. C'est le moment ou jamais de se prouver qu'elle peut protéger autrui - que sa vie a un quelconque sens.

Ptit résumé:

De ce que tu peux observer, t’as un meilleur instinct de survie que la moitié des personnes présentes. C’est peut-être la rapidité de l’action qui les rend cons, t’en sais rien, mais tu ne tiens pas à finir ton existence encore plus mal que ce qu’elle a commencé, alors après avoir tiré Eli de sa tétanie, tu le laisses volontiers t’indiquer comment te sauver, @Nor Mao bien sécurisée, trop faible, à l’en juger, ou trop paniquée, pour pouvoir faire la montée elle-même. “Accroche-toi bien.” Tu le lui souffles avant de partir à la suite du compère de fortune.

Tu te sentirais presque dériver une ou deux fois, mais tu tiens bon, jusqu’à te sentir en sécurité. C’est une façon de parler, la chute aussi dangereuse que la bête, quoique tu préfères risquer finir par tomber que croqué par le barghest. Impression directement validée par ce que tu observes de ton perchoir en contrebas. Si le vertige n’a jamais été un problème, la nausée pourrait venir d’ailleurs.

L’horreur vient de partout. Le sang s’écoule et tu sens, au fond, que la vision ne te laisse pas indifférent, aussi neutre que tu tentes de le rester. L'effroi te paralyserait, si tu ne t’étais pas déjà convaincu d'être en sécurité. Ce n’est pas toi qu’il vise, ce sont les autres. Et valait mieux les autres que toi.