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The Albatross

3 participants
Martin Leme
aucune suspicion

Martin Leme

saisons : 27 ans
occupation : Leme&sons' fishing gear
myocarde : Epoux des flots
miroir : The Albatross F40cae881a788e48c283e50ecb03d0d6
faciès & artiste : Cristiano Palmerini (SpleenC)
victimes : 35



Les pas traînants ramènent dans le quartier du port, quitté il y a  ce qui semble être seulement quelques minutes à peine pour s'effondrer deux secondes et demi dans les draps froissés de la veille, avant que n'hurle l'alarme que Martin ne se souvient même pas avoir programmé. A y réfléchir, certainement parce qu'il était en train de parler en même temps, tonitruant qu'il était impossible pour tout homme de ne jamais connaître les flots intimement, en les bravant du pas titubant provoqué par les remous qui s'effondrent contre la coque tenace.

A y réfléchir, il ferait mieux de se la fermer, parfois.

Les verres s'étaient enchaînés, les tables mélangés, les visages échangeables comme les discussions qui y étaient apposées. Perly dans le sillage (ou électron libre, récoltant son propre matériel d'étude, soit, qu'importe la version), qui fait tinter la choppe d'un geste commun. Perly qui, Martin l'espère, ne désertera pas le rendez-vous. Même si, à sa place, il aurait très certainement regardé l'heure, dit que ce n'était pas son problème, que le troisième luron rencontré la veille ne s'en souvenait certainement pas et ne prendrait pas la peine de traverser la ville.

La boutique est logée dans une des rues avoisinant le port, suffisamment proche pour que les goélands comblent le silence de l'heure trop matinal. Point de rencontre idéal, puisqu'il faudra bien équiper le nouveau. Même si personne ne viendra, c'est certain. Martin attendra le quart d'heure syndical avant de replier bagage. Dans l'attente, il a sorti le fauteuil de pêche qui a vu de meilleurs jours pour ramender les filets qu'on lui a laissé quelques jours plus tôt, solaires enfoncées sur le visage disparaissant dans la polaire Carhartt. Bruits différents des volatiles qui braillent en approche, ne lève pas la tête : au mieux, c'est les deux comparses. Sinon, au moins l'un d'entre eux. Et dans le pire des cas, un inconnu qui se demandera ce que lui ce pauvre type à la dégaine questionnable. "Jetée ou bateau ?". Aucune envie de trancher, l'autorité se répandra plus tard.






Perly Ripley
aucune suspicion

Perly Ripley

saisons : vingt-cinq.
occupation : renouveau du nature writing; #3 au dernier white marlin tournament (catégorie marlin bleu)
myocarde : célibataire endurci, "mom" tatoué dans un cœur sur un coin de bras.
miroir : The Albatross Aa0c8e32f0e13f3371115597a3b70a7d
faciès & artiste : ryan manick; pau.
victimes : 32


Casquette sur le nez, lunettes sur la tête, Perly affronte les remous comme il l'a toujours fait, qu'ils soient des pavés ou tempête : avec le sourire flottant des bienheureux (les simples d'esprit). Le concept même de mauvaise nouvelle lui parle pas à Perly. Il perd pas son téléphone six fois par jour, il arrête pas de le retrouver. Il se fait pas traîner dans un guêpier par un pote trop beurré, il se lance dans une aventure. Il est même content qu'on l'ait choisi. Ça finira dans un texte.

L'air frais a cette fragrance des grands incipit et il s'en remplit les poumons pour chasser les restes de nausée, en grande partie due aux relents de sueur et de tabac froid du pub tellement typique (le genre sur lequel il écrira trois pages pour imprégner l'imaginaire du lecteur autant que ses cheveux) qui collent à sa peau et sa veste utilitaire pleine de poches.

Le chemin jusqu'à la boutique de Martin est presque automatique maintenant mais les bicoques pittoresques ne manquent jamais de l'émerveiller et le sourire s'étire plus large encore. Il répond d'un sifflement au piaillement des oiseaux, Perly l'ami des animaux, et s'allume une blonde pour fêter ce début de journée (et raviver le parfum de la soirée passée).

C'est clope au bec qu'il se plante devant son ami, donne un petit coup du bout de sa basket usée dans le pied de sa chaise pour se signaler (à la gueule du pêcheur, un alors ça dit quoi récolterait pas plus qu'un grognement). Pas surpris de le trouver là, juste rassuré de voir qu'il est pas le seul à avoir été élevé convenablement et tenir à tout prix ses engagements. C'est pas grave de se mettre une mine tant qu'on assume le lendemain.

"Bateau, on lui fait la complète," il répond à la question pendant qu'il s'étire, fourre ensuite sa main libre dans une poche de son bermuda.

"S'il se pointe pas, on y va quand même hein ?" qu'il se soit pas levé pour rien.

Eliyaz Caulkins
administratrice

Eliyaz Caulkins

saisons : Crise frôle l'exuvie, guète d'une œillade austère, tétanisé par les années qui coulent et s'écoulent et la peur au bide de percevoir les premiers plis du haut de ses [ trente-trois ] berges.
occupation : Versatile pataud incapable de conserver un job plus de quelques semaines. Embourbé depuis peu en tant que responsable de la [ Salle d'Arcade du Luna Park ], souvent distrait par de "petites" parties opérées sur le pouce à foutre des raclées aux mômes.
myocarde : Myocarde esseulé, de ceux vagabonds comptant quelques aventures éparses de carnes de tous genres, la peur au bide de s'amouracher véritablement.
miroir : The Albatross JxWG470J_o
faciès & artiste : joshua dun | la flaque sombre (av) & self
victimes : 797


the albatross

❝ ❞
Everybody knows. You're hot, then you're cold
You're a light in the dark. Just you wait and you'll see that you're swimmin' with sharks.


Panards claquent aux pavés, élancés en une courses frénétique qui perdure depuis plusieurs minutes, un relent de panique à la gargue. Journée poisse. De ces matinées où l'univers tout entier hurle de ne pas sortir des draps, particulièrement après une soirée bien arrosée en dépit d'une très bonne descente. L'alarme – et ses cinq rappels – n'est pas parvenue à extirper loustic de son coma, le téléphone oublié au salon, égaré dans la poche de sa veste abandonnée sur le dossier du canapé. Réveil en sursaut, douche express et enfilage de tenue peu adaptée pour l'escapade en vue, particulièrement les vans surannées. Ensuite, c'est la bécane qui s'est révélée capricieuse. Panne sèche d'essence – parce qu'il n'a plus un radis pour en acheter –, a dû poursuivre à pieds.

Tornade fini par faire irruption au lieu de rendez-vous, boutique inconnue aux trésors entassés qui alpaguent sa rétine. « Merde pardon, j'suis à la bourre ! » Les deux lurons sont déjà là, parfaitement incapable d'associer un prénom précis à leurs trombines, persuadé que l'un sonne comme le héros d'un dessin animé et que l'autre est associé aux perles. Maintenant à savoir qui est associé à quoi est une autre paire de manches. Ce qui est plutôt mal barre pour se faire de nouveaux potes. « Vous m'avez pas oublié j'espère ? » s'inquiète tout de même, surtout au vu des litres d'alcool sifflés la veille. Parce que leurs échanges à l'angle d'un bar lui ont soudainement donné l'envie de s'essayer à la pêche et découvrir les secrets transmis par les loups d'mer. « C'est grave cool ici. » Paupières papillonnent, s'imprégnant des objets qui sont associé à sa probable nouvelle lubie obsessionnelle et passe-temps chronophage des trois prochaines semaines avant d'en changer. Comme à l'accoutumée. « Alors, par quoi on commence ? » 'S'frotte les pognes, hâtif.



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give in to the fire and the fear,
the liar in your ear.

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