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god has a plan for us all

2 participants
Bartholomew Knight
aucune suspicion

Bartholomew Knight

saisons : exècre les saisons qui filent, n'en reste pas moins puérile. trente-huit années qu'il traîne sa croix du bout de sa carcasse esquintée.
occupation : traducteur en langues anciennes, consacre quelques cours à ses heures perdues. consultant privilégié des chercheurs, ethnologues et archéologues aguerris.
myocarde : préservé de tout engagement, leur préfère la quiétude du célibat. trop cassé et instable pour devenir le gendre idéal, au mieux le petit-ami nuisible à faire dégager.
faciès & artiste : keanu reeves (étangs noirs & ethereal)
victimes : 100


god has a plan for us all
Bartholomew Knight & Zara Brontë

TW : deuil, funérailles Sensation de déjà-vu, une autre vie perdue. Rituel impose le dévoilement du corps, froid et livide. Artifices colorés dissimulent les sévices de la mort, ils pourraient presque croire que l’homme dort. Paisible dans les ténèbres, aux portes du royaume éternel. Ce frère réclame ses droits au paradis, laisse derrière-lui une myriade d’impies. Jeunesse immortalisée sur lit de chrysanthèmes, ils déplorent une âme partie trop tôt. D’autres murmures entonnent un récit plus sordide, sur fond de malédiction. Quelque-chose semble en vouloir à la famille Knight depuis le décès tragique des regrettés époux. Le patriarche résiste à l’abîme du haut de son grand âge, stoïque mais pas moins souffreteux. A ses côtés, le dernier fils rescapé. Il a écourté son exil, ramené à ses devoirs familiaux. On a déjà vu meilleures retrouvailles, pas vrai Gab’ ? Son regard s’attarde un instant, s’imprègne une dernière fois de son portrait. Encore une vision qui viendra le hanter ce soir, et bien d’autres. Rejeton ne montre aucune émotion, prône la pudeur devant les vautours. C’est entre lui et le défunt, ils n’auront pas ses larmes.

La bénédiction du corps prend fin, il l’abandonne à d’autres mains. La cérémonie se poursuit sous la coupe du prêtre, le cercueil trônant en arrière-plan. Pendant qu’ils s’adonnent tous au recueillement, Bartholomew renoue avec ses réminiscences. Avec des « et si », tu penses qu’on aurait pu réécrire l’histoire Gab’ ? Bien sûr que non, il a lui-même décidé de mettre un point final à leur relation. C’est bête un gosse quand il a une idée en tête, et il était le plus stupide d’entre-tous. Quand les adultes blamaient son sang étranger, Gabriel lui tendait la main ; ou plutôt sa joue. Le rejeter était bien plus facile que d’apprendre à l’aimer. Même l’ange a ses limites. Comme le reste, il avait fini par le haïr. Son pardon, il ne l’aura jamais.

Cortège funèbre s’agglutine dans les allées du cimetière lugubre. Bruine impitoyable s’écrase sur leurs habits noirs, se mêle aux larmes discrètes. Sa dernière demeure attend, caveau déjà trop plein des siens. Silence religieux couvre l’assemblée alors que le cercueil disparaît sous leurs yeux. Il a envie de fuir, loin de leurs mots vides et attentions hypocrites. Car c’est ainsi que s’achève le dernier rite. Barth cherche une échappatoire, suspendu aux dernières litanies du dévot. Au loin, derrière les stèles décrépies et croix chancelantes, une ombre spectrale guette la scène. Sorcière familière autrefois proche du bouc émissaire. Désormais captif, il ignore la foule qui s’approche. Tel un fantôme, elle disparait déjà au loin. Ce passé là, il peut encore le rattraper. L’homme s’excuse et fend la masse qui s’écarte sur son passage.

« Le voilà qui repart déjà. »

Déversez votre poison braves gens, il n’est déjà plus là pour vous entendre. L’héritier s’enfonce dans la nécropole, desserre col trop oppressant. Cylindre salvateur se coince entre ses lèvres, embrasse l’étincelle. Enfin seul, mais plus pour longtemps. Il la rattrape enfin, sans presser le pas. Elle semble l’attendre de toute façon.

« Il ne me semble pas avoir reçu tes condoléances, Zara. »

Ce n’est pas tant qu’il y tient, mais il tuerait pour l’entendre prononcer le moindre mot.


Zara Brontë
aucune suspicion

Zara Brontë

saisons : apoptose égotisme, ( quarante-neuf annuités ) qu'on ne lui prêterait guère, insidieusement baffrées par l'écume des jours.
occupation : impie assassine les chairs d'encres absconses, tire cartes, révère fortunes et fatum, ( sorcière ) conjurant schéol.
myocarde : noces sanglante jamais révolues, opprobre carmine - se souffle qu'elle est sienne, ( épouse) au péricarde ensuqué de quelques empyèmes.
miroir : god has a plan for us all  YKZ4LNqT_o
faciès & artiste : jolie, self, ausländer ♥
victimes : 512


god has a plan for us all

figure fantôme, femme calvaire. de loin, elle a observé la foule qui harangue l'héritier unique, rejeton de la honte. pullulation vautours qui voudraient le voir se morceler à la vue de son frère, cadavre à peine tiède, mais elle sait qu'il n'en sera rien. il a toujours été plus fort que cela. lorsqu'elle a appris la mort de son ancien voisin, elle n'a pas pu faire autrement que de se rendre à ses obsèques. cela aurait fait jaser, encore, et elle non plus n'avait pas besoin de cela.

lorsque la cérémonie s'achève, que les dernières gerbes de fleurs échouent sur le poitrail sans vie de l'enfant du jour, sorcière se décide à quitter écrin de landes fleuri, à errer là, entre caveaux et sépultures, embrassant le silence du cimetière, paisible. écho croassement des corneilles qui lui font lever la tête, perchées là-haut, à la cime de vieux chênes. il ne lui faut pas longtemps pour sentir, deviner, présence qui écume la plaine à ses trousses. brontë ralentit le pas, légèrement, lui offre le luxe de revenir à sa hauteur, sans jamais se retourner.

« Il ne me semble pas avoir reçu tes condoléances, Zara.
tu en as reçu assez pour une vie, tu n'as pas besoin des miennes. »

et lorsque ses yeux croisent enfin les siens, la lueur de ses yeux se fait sarcasme mêlé tendresse. étrange amitié que la leur, celle des âmes en peine, des solitudes qui s'éprouvent solidaires. au bout de quelques dizaines de mètres, zara mire un banc de fortune, rongé par eaux diluviennes, structure métal allègrement rouillée, et s'y laisse choir, l'invitant à prendre place à ses côtés. les doigts entortillés dans ses propres mèches, elle soupire d'un air pensif, contemplative, avant de chaparder bâton fumée d'entre les lèvres de l'autre, le portant aux siennes, pulpeuses :

« qu'est-ce que tu disais déjà ? la vie est une fête et je suis une piñata. »

familiarités passées. soudain éclat de rire, franc et grotesque en ces circonstances sordides, brune renverse la tête vers l'arrière, révélant râtiches blanchâtres, secouée d'une hystérie soudaine. elle se souvient alors, de leurs échanges aberrants, des soirs d'été perchés sur les falaises à rêver d'ailleurs. il l'a fait. il est parti, loin du trouble familial, de la géhenne silencieuse — et elle s'est sentie abandonnée. il est là, ce soir, comme si rien n'avait jamais changé.


____________________________

— pardonnez moi pour le mal,
mais j'ai jamais dit que j'allais changer.

Bartholomew Knight
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saisons : exècre les saisons qui filent, n'en reste pas moins puérile. trente-huit années qu'il traîne sa croix du bout de sa carcasse esquintée.
occupation : traducteur en langues anciennes, consacre quelques cours à ses heures perdues. consultant privilégié des chercheurs, ethnologues et archéologues aguerris.
myocarde : préservé de tout engagement, leur préfère la quiétude du célibat. trop cassé et instable pour devenir le gendre idéal, au mieux le petit-ami nuisible à faire dégager.
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Bartholomew Knight & Zara Brontë

TW : deuil, funérailles Et c’est foutrement vrai. Leurs fichues condoléances saturent sa messagerie web, et même sa boîte aux lettres. Des cartes moroses achetées à la va-vite, des mots vides de toute sincérité, des amitiés à gerber… un cinéma conforme aux attentes de leur société. Il s’agit pour la plupart d’amis de la famille, des connaissances de leurs parents ; bref, de parfaits inconnus qui se souciaient peu du défunt de son vivant. Il les avait planté sans regrets, laissant à son grand-père le soin de les éconduire en douceur. Plutôt que de mettre les formes, Barth préfère mettre les points sur les “i” (voir dans la figure si on le chatouille un peu trop). Mais Dieu peut s’estimer heureux, la brute est catholique. Il ne lui viendrait pas à l’idée de déchaîner l’enfer dans un cimetière. Cela lui ferait un autre péché honteux à confesser, et les oreilles du curé ont suffisamment saigné…

L’endeuillé se laisse tomber à ses côtés, observe chacun de ses traits à la lueur de ses souvenirs. Le temps est passé, mais il lui trouve le même éclat qu’autrefois. C’est ainsi, certains élus vieillissent à la façon d’un bon cru. Il ne rechigne même pas quand elle lui chaparde sa clope, trop empêtré dans ses pensées. Zara était l’intruse dans leur beau quartier, l’étrangère au mariage heureux. A une autre époque, ils l’auraient volontiers jeté au feu sans procès. Mais pas lui. Le mystère entourant la pythie lui donnait une rareté attirante au milieu des bourgeois bien rangés. Sa propre condition de pestiféré faisait écho à son isolement, et la curiosité acheva ce rapprochement pas si surprenant. Zara ne le jugeait pas, elle se riait plutôt de ses vices (et Dieu sait qu’ils sont nombreux). Tout était plus léger à ses côtés, et cet étrange pouvoir semble se perpétuer. Un maigre sourire fend son visage blafard à l’évocation d’une citation oubliée.

« J’avais l’art de dramatiser à l’époque. »

Ironie du sort, il n’était pas trop mal lotis en ces temps reculés. Gabriel et ses parents fréquentaient encore le monde des vivants. Il fuyait tant bien que mal leur compagnie, et aujourd’hui, il se lamentait sur leur absence… Au fond, il demeure ce garnement en proie à ses contradictions.

« Mais quand je me vois aujourd’hui, j’me dis que j’étais pas loin de la vérité. »

Barth ironise, tente de faire oublier ses non-dits. Cinq ans auparavant, il disparaissait un beau matin sans laisser de traces. Pas un aurevoir pour cette amie si chère à son cœur, ni même un courrier suintant le regret. Au fond, il mériterait qu’elle lui flanque une rouste. N’y tenant plus, il finit par lui jeter un regard incrédule.

« T’as pas envie de cogner la piñata que je suis d’ailleurs ? Non parce que je trouve ton indulgence incroyablement suspecte. Je suis parti sans prévenir, j’ai fait le mort pendant cinq ans et j’ai même pas droit à un revers ? »


Zara Brontë
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Zara Brontë

saisons : apoptose égotisme, ( quarante-neuf annuités ) qu'on ne lui prêterait guère, insidieusement baffrées par l'écume des jours.
occupation : impie assassine les chairs d'encres absconses, tire cartes, révère fortunes et fatum, ( sorcière ) conjurant schéol.
myocarde : noces sanglante jamais révolues, opprobre carmine - se souffle qu'elle est sienne, ( épouse) au péricarde ensuqué de quelques empyèmes.
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faciès & artiste : jolie, self, ausländer ♥
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« T’as pas envie de cogner la piñata que je suis d’ailleurs ? Non parce que je trouve ton indulgence incroyablement suspecte. Je suis parti sans prévenir, j’ai fait le mort pendant cinq ans et j’ai même pas droit à un revers ?
il est vrai que tu mérites au moins ça. »

zara incline la tête pour l’observer de plus près, butinant cigarette quelques secondes avant de lui souffler la fumée au visage — garce le prenant au mot, sans hésitation aucune. Il savait très bien qu’il ne fallait pas la défier, il n’aurait pas été le premier à se prendre un coup de brontë, remembrance commune du poing jeté au visage d’un voisin odieux, cinq ans auparavant. bâton cancer entre les doigts, zara lui rend et place directement l’artifice nicotine entre les lèvres.

« je devrais te faire payer pour m’avoir laissée verser tant de larmes et ne jamais m’avoir appelée. tu as intérêt d’être vraiment mort quelques mois, au moins. »

qu’elle souffle, le mirant intensément avant d’hausser les épaules, se renfonçant contre le dossier du banc défoncé, lasse, appuyant sa joue contre l’épaule de knight. déjà, météo semble s’être fâchée avec les astres, amoncellement nuages, pruine légère venant mouiller leurs visages. zara n’aurait pu être plus sincère, il le sait, s’est toujours fendue d’une odieuse honnêteté depuis son arrivée à scarborough – que ça plaise ou non à ses habitants irrités d’un moindre changement. y compris les parents du bougre qui n’avaient jamais compris ce qui les liait. zara tourment abandon, n’avait pas su comment le joindre, puisqu’il n’avait pas eu la décence de lui laisser ni numéro, ni adresse.

« mais je dois dire que maintenant que tu es là, je n’ai plus vraiment envie de me venger de ce départ, à la seule condition… »

brontë féline, s’étire et se rapproche de lui, sans malice, si proche qu’elle peut sentir son souffle sur sa peau, s’attardant quelques instants sur sa bouche avant de plonger ses yeux dans les siens, murmure au secret en crevant l’abcès distance, comme elle aurait dû le faire il y a de ça trop longtemps - amitié rongée par davantage, déjà à l'époque.

« … que tu ne repartes pas sans moi la prochaine fois. »

tout pour quitter ville de malheur. brontë qui quitterait tout sans se retourner pour recommencer là bas, au-delà de la mer déchaînée, ne tolérait guère plus la mentalité du bourg, l’étroitesse de ses habitants qui n’avaient jamais vu l’ailleurs. brusquement, sans prévenir, zara attrape sa nuque et lui vole un baiser passion, furieux, animal, prouve sans mots la rage qui brûle en ses entrailles pour son absence, cannibalisme d'amours misères. elle aurait dû lui donner une raison de ne pas fuir, avant qu'il ne quitte tout. cinq années à rattraper. brontë se recule, incertaine de la réaction de knight, baisse le regard en retenant son souffle, soudainement terrifiée.


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— pardonnez moi pour le mal,
mais j'ai jamais dit que j'allais changer.

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saisons : exècre les saisons qui filent, n'en reste pas moins puérile. trente-huit années qu'il traîne sa croix du bout de sa carcasse esquintée.
occupation : traducteur en langues anciennes, consacre quelques cours à ses heures perdues. consultant privilégié des chercheurs, ethnologues et archéologues aguerris.
myocarde : préservé de tout engagement, leur préfère la quiétude du célibat. trop cassé et instable pour devenir le gendre idéal, au mieux le petit-ami nuisible à faire dégager.
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Bartholomew Knight & Zara Brontë

TW : deuil, funérailles Il avait ses raisons, bien que probablement erronées. Le diable choisit toujours l’extrême quand la situation lui déplaît. Détracteurs accusent l’imbécile puéril, quand spécialistes excusent le malade borderline. Le mal est fait, le passé ne peut être défait. Nuage de fumée vient balayer souvenirs coupables, Knight sent une pression contre son épaule. La même autrefois qui lui nouait l’estomac. Limite autorisée d’un penchant inavoué, bien trop souvent tenté. Telle une œuvre sacrée, on contemple sans toucher. Il était devenu son adorateur secret, idiot torturé par les diktats de leur moralité. Pater et mater ont pieusement modelé leurs héritiers pour les prémunir contre Satan et ses tentations. « Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain », son commandement sacré martelé sans relâche. Du moins, il s’était bien gardé de le confesser.

« Mais je dois dire que maintenant que tu es là, je n’ai plus vraiment envie de me venger de ce départ, à la seule condition… »

Il a plutôt l'impression d'être un fantôme errant dans un autre temps. Et elle, tout sauf réelle. Pourtant, c’est bien son souffle qui vient brûler sa peau, son regard qui le fixe intensément, ses lèvres qui le tiennent en haleine... Bon sang, depuis quand sont-ils si proches ?

« … que tu ne repartes pas sans moi la prochaine fois. »

Ses mots flottent encore dans l’air, pesants, inévitables. Il la regarde, interdit, cherchant dans son expression un indice de ce qu’elle pense vraiment. Est-ce une invitation ? Une provocation ? Zara le plonge toujours dans un fichu émoi. Bouche entrouverte, il cherche la réponse adéquate quand elle vient lui imposer silence. Le plus intense d’entre tous. Chaleur lui colle au corps, elle l’embrasse encore. Ses doigts agrippent sa nuque avec force, ne lui laissent aucun repli. Il consent à devenir prisonnier, s’abandonne volontiers à ses délicieux sévices… Mais le mirage s’éclipse bien trop vite. Finalement, il reçoit « son » châtiment. Un seul acte de sa part et c’est son univers qui bascule. Trop tard pour regretter, elle l’a attrapé.

« Tu as gagné. Je n’ai plus du tout envie de repartir. »

Malgré souffle volé, retrouve un semblant d’effronterie. Sa main attrape la sienne, réchauffe incertitude palpable. Il pense encore qu’elle fait un choix discutable, lui qui n’est pas vraiment fréquentable…

« Et je ne verrai plus jamais les cimetières de la même manière. »

Barth peine à maintenir son air sérieux, dissimule alors rictus derrière baise-main désuet ; n’ose en quémander davantage. Palpitant retrouve seulement accords rassurants, trop tôt pour faire partie du décor. D’ailleurs, les vivants ont tous déserté. Il n’a même pas senti les vibrations de son téléphone, sûrement l’ancêtre prêt à lui passer un sermon. Et il aurait bien raison, mais le bougre ne regrette rien. Il n’a jamais été un bon garçon de toute façon.



Zara Brontë
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Zara Brontë

saisons : apoptose égotisme, ( quarante-neuf annuités ) qu'on ne lui prêterait guère, insidieusement baffrées par l'écume des jours.
occupation : impie assassine les chairs d'encres absconses, tire cartes, révère fortunes et fatum, ( sorcière ) conjurant schéol.
myocarde : noces sanglante jamais révolues, opprobre carmine - se souffle qu'elle est sienne, ( épouse) au péricarde ensuqué de quelques empyèmes.
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dextre saisie à la faveur d’un tourment, amour mirage sans fondement solennel. brontë qui sitôt le mire de plus près, ronronne presque — trop satisfaite de s’apercevoir que les épanchements ne sont guère unilatéraux, pas moins emportés que les siens. la main est baisée de lèvres impertinentes, d’un sourire cajoleur, et zara s’abandonne à l’œillade de beau diable, se pâme sitôt en lilith assassine. pas l’ombre d’un remords pour le blasphème, pour les funérailles spoliées de l’unique héritier. elle n'a jamais cru aux rites, à la manière dont les hommes rendent hommage à des symboliques, le cercueil en dernière demeure. elle n'a jamais aimé les enterrements, zara, et si ça n'avait pas été celui de son frère, de l'ancien voisin, elle n'aurait certainement pas daigné s'y montrer.

« il fallait bien que quelqu’un te remonte le moral. »

qu’elle murmure, à entrelacer ses doigts aux siens, presque tendre. et lorsqu’elle entend l’odieux buzz du téléphone, elle glisse sans hésitation la main dans le manteau du bougre, s’empare de l’appareil et le porte à ses yeux, affronte le patronyme du vioc en colère. elle n’a pas besoin de lui dire qui appelle, n'en prend pas la peine – il sait déjà quels maux il devra affronter à son retour au domaine familial. pour autant, elle n’a pas envie de l’abandonner là, en calimero tout empreint de malheurs, et lorsqu’elle se redresse, elle ne lâche pas sa main. il ne la connait pas, cette zara-là. plus libre, enfin sans chaînes (ou presque), qui n’a plus peur des béguines colères et de la gueule infâme de la rumeur.

« viens. »

elle n'a pas besoin de convaincre knight, l’entraîne sitôt à sa suite, loin de la foule qui déjà se disperse, à la faveur d’un orage au timing parfait. les-voilà déjà qui dévalent sentiers de bord de mer, à longer la falaise, à chercher la main de l’autre – raccourci préféré aux routes officielles, plus discret. bientôt détrempés en chiens mouillés, zara dans sa robe noire comme un songe, figée dans le marbre, comme si rien n’avait changé. comme si cinq années n’étaient pas passées. sous le ciel noir, les premières lueurs de vie, domaines familiaux estampillés ça et là dans le paysage désert, la lande battue par les vents. côte-à-côte, comme un odieux présage, diables vagabondant sous l’orage à chercher refuge, à se mettre à courir lorsque retentit le premier courroux olympien, éclair frappant la terre avec rage.

brontë le traîne jusque chez elle, là où il n’a jamais été qu’en secret, sans que l’autre, l’ancien propriétaire des lieux n’en soit informé. il n'y a plus d'âme pour hanter bâtisse, plus de spectre à honorer. plus rien qu'elle, la sorgue collée aux chairs dans ses fripes informes, qui s'adosse à la porte et le tire plus près, tout contre elle. sans hésiter. elle n'est plus celle qu'il a abandonnée. n'a plus le temps d'attendre, plus le temps de prendre son temps. à l'eros et au thanatos, au sacré factice. et lorsqu'il l'enserre enfin, comme il aurait dû le faire il y a de cela une éternité, elle soupire et s'abandonne pour la première fois, à la tiédeur de ses mains et la fureur de ses baisers.

tout pour que diable malotru ne parte plus jamais sans elle.


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— pardonnez moi pour le mal,
mais j'ai jamais dit que j'allais changer.

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