Le Deal du moment : -67%
Carte Fnac+ à 4,99€ au lieu de 14,99€ ...
Voir le deal
4.99 €


It's showtime | Ft Fran

2 participants
Gilda Price
aucune suspicion

Gilda Price

saisons : 26 ans
occupation : serveuse à temps-partiel dans une boite de nuit + performeuse + critique amatrice de cinéma
myocarde : Libre comme l'air, bien que l'on croit souvent le contraire
miroir : It's showtime | Ft Fran   Ca34a8faee31b88503bd2bd8757f214b11be9114
faciès & artiste : Anya Taylor-Joy, by ohthesimpathy (av), margoterobbies (gif 1 et 3)olliviacooke(gif2)
victimes : 130


It's showtime

aux Lady Oscar | 22h45

Les boum boum résonnent jusque dans le minuscule vestiaire où s'éparpillent les tenues des performeurs. Le fumet de la sueur s'entremêle aux effluves de divers parfums et poudres. La porte verrouillée étouffe l'existence des vies qui pullulent de l'autre côté, là où les planches l'attendent et le public s’essouffle sur la piste avant son entrée. Y'a ce léger vrombissement n'épargnant pas les meubles, les paillettes multicolores se soulèvent au rythme des basses, battent la mesure.

Portée par l'adrénaline, Gilda applique les dernières touches sur le visage aux traits félins. Deux couettes agrémentées de nœuds argentés. Du corset s'échappe le jupon bouffant. Et  - accroché au dos - le faux mécanisme. Poupée captive se libèrera ce soir.

Comme toutes les autres nuits.
Comme toutes les suivantes.

"Il y a du monde ce soir ?" Absence de tremblement dans la voix. Au contraire, l'empressement se perçoit dans le ton, la posture, la prestance. Gilda se repaît de leurs regards, s'enorgueillit de leur attention.

Elle ne se sent jamais autant vivante que pendant une performance, quand les lumières deviennent néons et que le silence s'éclipse sous la musique. "On va faire un ravage." Sourire espiègle, corps qui brûle de se lever et de commencer maintenant, tout de suite, il y a une heure. Elle tourne la tête, se détourne de ses préparatifs pour enfin poser son regard sur la grande Fran - la maestro qui accompagne et élève ses pas - tend le cou pour bien la voir.

Gilda excelle toujours mieux à deux.

Plus que quelques minutes. "On sort après ?" Après la tombée du rideau vient toujours l'envie de pousser un peu plus loin l'extase du show, que la nuit ne s'arrête plus jamais. Que le silence s'éteigne pour toujours, emportant la solitude et l'ennui.

 


Fran Godwin
aucune suspicion

Fran Godwin

saisons : quarantaine éclatante (quarante-trois ans et demi)
occupation : dj style techno-new wave-post punk
myocarde : oui
faciès & artiste : gwendoline christie (chioexe)
victimes : 54


cw. alcool (mention) Le premier round avait été effectué. Echauffement, balance audio, divertissement des quelques âmes perdus qui avaient échoué dans le club bien avant l'heure réglementaire (alors même que le concept d'horaire dans la communauté queer restait très vague et très théorique). Cela avait été tranquille, à peine un réveil, pour ne pas faire trop d'ombre à qui viendrait derrière faire danser un peu la foule avant le vrai début. Fran avait quitté la scène comme l'on quitte son royaume (jamais pour très longtemps) sous les rares applaudissements. On comptait encore plus de serveur.se.s que de clients mais elle ne se faisait pas trop de soucis. Il était encore l'heure du before. Le bar fut sa deuxième étape. Salutation de vigueur (check ultra compliqué avec le barman), deux-trois phrases échangées sur la pluie et le beau temps, la bagarre qui avait éclaté la veille au club d'en face, les keufs qui avaient bien failli descendre ici dans la foulée et sans rien avoir à demander, Fran se retrouva avec un verre sous le nez. Avant de filer aux vestiaires, boisson à la main, elle resta accoudée là jusqu'au trois quart du set, écoutant sans grand intérêt la performance, regardant les gens s'amassaient devant la scène jusqu'à ne laisser qu'à peine l'espace de s'y faufiler en renversant sa bière.

Elle prenait presque trop de place dans la petite pièce et pourtant elle s'y déplaçait sans toucher aucune des coiffeuses et autres tables de récupération qui disparaissaient sous les maquillages et les robes jetées pêlemêle. Gilda était là, prête à jaillir de sa boîte pour ensorceler la foule.
"Jamais autant que tu ne le mériterais poupée." Clin d'œil appuyé avant l'éclat de rire bref. Evidemment que la soirée serait grandiose. Pouvait-il en être autrement ? Elle se mit des paillettes sur le visage - plus ambiance festival que show spectaculaire - histoire de briller un peu (mais moins que Gilda). "T'es trop belle, slay comme disent les jeunes !" Toujours booster l'ego des performeurs avant la scène même si concernant l'autre blonde... Pouvait-on faire une overdose d'orgueil ? Fran n'en avait jamais vu en tout cas. Et n'avait pas vu non plus de performances ratées, du moins pas très souvent, plutôt vers les débuts (ou en cas de tentatives mais cela ne comptait pas vraiment comme des échecs).

La tension de Gilda lui semblait palpable. Ou bien avait-elle la même et c'était de là que lui venait l'impression. Un fourmillement agréable dans les bras, une sensation de légèreté, une vague appréhension (reste de trac qui galvanisait plutôt que figer). Sans la musique Fran ne serait qu'un dixième d'elle-même, ne serait bonne qu'à se jeter à la mer plutôt qu' à en piller les trésors.

Alors que la poupée finissait ses préparatifs, Fran farfouilla à droite à gauche pour mettre la main sur des câbles manquants, ajoutant du bazar au bazar. Le niveau de batterie de son casque audio fut vérifié et le verre fut fini d'un trait avant que le regard ne scintille à la proposition de sortie. "Evidemment ! Une envie en particulier ?" Il n'avait jamais fallu beaucoup insister pour que Fran pousse les soirées jusqu'aux aurores. Son téléphone sonna. Il était l'heure d'y aller.

Au commencement, il n'y avait qu'elle sur scène. Au fond, derrière les platines, des fils emmêlés aux pieds. Ambiance tamisée, presque le noir et les chuchotis se turent à mesure que le son montait. Une seule note, longue, distordue. Une pause. Puis les basses - moins que d'habitude - annonçant l'arrivée. Une vague mélodie (le thème de Gilda en version allégée) et le spot tournoya. Show time.

Gilda Price
aucune suspicion

Gilda Price

saisons : 26 ans
occupation : serveuse à temps-partiel dans une boite de nuit + performeuse + critique amatrice de cinéma
myocarde : Libre comme l'air, bien que l'on croit souvent le contraire
miroir : It's showtime | Ft Fran   Ca34a8faee31b88503bd2bd8757f214b11be9114
faciès & artiste : Anya Taylor-Joy, by ohthesimpathy (av), margoterobbies (gif 1 et 3)olliviacooke(gif2)
victimes : 130


It's showtime


Les compliments ne tombent pas à côté de leur cible - bien au contraire - Gilda s'en repaît, sourire mutin pour accepter la flatterie se souciant très peu de la véracité des propos. Elle laisse la main s'approcher pour retoucher le maquillage, se satisfait du résultat autant que de l'expectative de ce qui les attend dans quelques minutes à peine. "Cette salle est décidément trop petite pour contenir tout notre talent ...".

Les dernières minutes s'égrainent, et les lippes s'étirent un peu plus à l'affirmation de sa comparse.
Gilda se penche pour enfiler l'un des talons, puis l'autre, "J'ai bien envie de dire ici, mais est-ce que c'est l'autre qui prend ta relève après le show ?" et se relève enfin en s'étirant - constate une fois encore la différence de taille infranchissable. "Tu connais un meilleur endroit sinon ?"

La sonnerie du téléphone retentit enfin annonçant le début des festivités, Gilda se secoue, tape plusieurs fois dans ses mains après avoir caressé le collier de perles abandonné sur la coiffeuse. "C'est parti," la jeune performeuse murmure en suivant Fran jusqu'au coin de la scène laissant la première lancer le show et chauffer la scène comme elle savait si bien le faire.

Les yeux se ferment, le corps s'immobilise alors que s'échappent les couches qui font d'elle Gilda - les soucis financiers, le père, les passions - jusqu'à ne laisser plus que Milady.


La femme poupée mécanique s'approche à pas de loup, apparaît sous les néons violets qui se balancent au rythme de son thème ; le micro est ajusté tout contre ses lèvres mais pour l'instant c'est le corps qui raconte l'histoire. Chaque mouvement se synchronise aux vibrations et on en oublie même l'audience. Le début est lent - hypnotisant dans les ondulations de son corps, dans les basses graves et sombres - l'histoire se déroule tout en geste.
L'emprisonnement, l'enfermement, jusqu'au déréglage du mécanisme et la poupée qui casse. Gilda tombe au sol, inerte, dos au public et visage tourné vers la DJ qui peut entamer son solo avant le deuxième acte tandis que la nuit se fait autour d'elle.
Viendra ensuite libération et réparation, le moment que Gilda préfère.

 


Contenu sponsorisé