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What lies in the shadows | Eli & Merle

2 participants
Merle Garland
aucune suspicion

Merle Garland

saisons : Vingt-neuf années perlées d’une innocence en résistance qu’il chantonne.
occupation : Trois déclinai-sons pour un seul corps, le garçon se grime chanteur, youtubeur et apprenti libraire au Coin de Minuit.
myocarde : Célibat déçu, lui qui a un cœur immense à donner aux genres pluriels.
faciès & artiste : Luke Hemmings (corvi ♥)
victimes : 117


What lies in the shadows


TW/CW ràs.

  La lecture, c’est pas trop son truc. Enfin, si. Il aime lire. Mais c’est que c’est dur de lire. Il a pas encore vraiment avoué à m’sieur d’Andressy qu’il avait des difficultés avec les lettres. Un peu cocasse pour un apprenti libraire, c’est vrai. Mais Merle se rattrape avec sa bonne volonté et son appétit pour le mouvement. Lui, il adore faire les choses que personne veut faire ; comme le rangement, le port de charges lourdes, les courses, l’accueil du public, l’agencement des étals pour que ça fasse joli. Ça, il aime bien. Il est plein de bonne volonté ; parfois, trop. Tellement d’enthousiasme que ça déborde de tous les côtés – un peu comme ses boucles folles qui ballottent à chaque fois qu’il marche, parce qu’il marche de cette façon très aérienne qui donne cette impression de légèreté et fait sautiller ses mèches désordonnées. Et ce n’est pas près de s’arranger aujourd’hui, car la silhouette familière de son copain du Luna Park se découpe bientôt à l’entrée du Coin de Minuit. “Hey !” s’exclame-t-il depuis le comptoir où il alignait des marque-pages de façon à créer un dégradé de couleurs. Il a encore laissé des paillettes dessus. Ça va pas plaire à m’sieur d’Andressy. Bah, il grognera ; un peu plus, un moins…
  D’un bond, il saute par-dessus l’accueil… et entraîne avec lui une pluie de signets et de stylos (quelques secondes plus tôt sagement rangés dans un porte-crayons). Il n’a pas réfléchi – comme d’habitude. Ça lui paraissait plus rapide de passer au-dessus plutôt que de contourner le comptoir, mais c’était compter sans la hauteur mal calculée du meuble et ses longues jambes dégingandées. “Merde !” Merle s’accroupit et ramasse précipitamment le bazar qu’il a causé, tout en levant la tête vers son ami. “Tu t’es perdu ou quoi ?” glousse-t-il. Eli, c’est pas trop le genre à flâner en librairie. Enfin, il croit. En réalité, ils zonent surtout près de la fête foraine où son camarade est censé travailler – censé, parce que lorsqu’il le retrouve, il travaille pas du tout. Les deux zigotos se sont rarement – voire jamais – vus en dehors de ce cadre. Merle a une fâcheuse tendance à avoir des amis circonscrits à certaines zones géographiques, sans se poser trop de questions sur ce qu’ils font en dehors de leur joyeuse bulle. Le visage de Cody s’impose à son esprit, mais il chasse rapidement le sourire béat qu’il provoque pour achever de ranger son bordel. Il s’apprête à se relever, les bras chargés des objets éparpillés – enfin, maintenant, ils le sont plus – lorsque son front heurte celui d’Eli. Le bougre s’était penché pour l’aider, mais tout ce qu’il parvient à faire, c’est entrer en collision avec le long corps de son pote. “Aïe !” Le gémissement se perd dans un nouveau rire stupide, et Merle oublie instantanément ce qu’il était en train de faire pour le bousculer gentiment. “Tu veux qu’on s’batte, c’est ça ?
  Ça s’attrape, ça chahute, ça tangue et ça crie presque dans l’entrée de la librairie – et ça ne voit pas le premier livre tomber de l’étagère d’un rayonnage à proximité. Il en faut un autre, puis encore un, puis un quatrième, un cinquième… Et enfin, Merle lève les yeux, écarquille ses mirettes et pointe un doigt surexcité sur le phénomène. “C’toi qu’as fait ça ?” s’écrie-t-il, se demandant un instant s’ils ont percuté l’étagère en se chamaillant. Plus aucun bouquin ne rejoint le sol, dans ce curieux instant suspendu. L’apprenti en vient naturellement à la conclusion qu’ils ont fait tomber les ouvrages sans s’en apercevoir. “Trop chelou, j’ai rien senti ! J’vais encore m’trouver des bleus c’soir, pff.” Garland lâche Caulkins et s’avance entre les rayonnages pour ramasser les lourdes pavasses reliées, s’assurant d’un œil qu’ils ne sont pas abîmés. Soigneusement, il les range par ordre alphabétique en passant son doigt délicat sur les dos imprimés en belles lettres gaufrées. Malicieux, il coule un œil bleu à son copain. “Imagine, y sont tombés tout seuls et en fait c’est un fantôme ?” L’idée le fait sacrément marrer. “Ça s’rait trop nul, j’ai pas ma caméra.” Il manquerait plus que ça ! Enfin, il serait témoin d’un événement surnaturel, et il pourrait même pas poster ça sur sa chaîne ! Non, ça serait trop naze, vraiment.


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Eliyaz Caulkins
administratrice

Eliyaz Caulkins

saisons : Crise frôle l'exuvie, guète d'une œillade austère, tétanisé par les années qui coulent et s'écoulent et la peur au bide de percevoir les premiers plis du haut de ses [ trente-trois ] berges.
occupation : Versatile pataud incapable de conserver un job plus de quelques semaines. Embourbé depuis peu en tant que responsable de la [ Salle d'Arcade du Luna Park ], souvent distrait par de "petites" parties opérées sur le pouce à foutre des raclées aux mômes.
myocarde : Myocarde esseulé, de ceux vagabonds comptant quelques aventures éparses de carnes de tous genres, la peur au bide de s'amouracher véritablement.
miroir : What lies in the shadows | Eli & Merle JxWG470J_o
faciès & artiste : joshua dun | la flaque sombre (av) & self
victimes : 797


what lies in the shadows

❝ ❞
Oh, she lines the pictures, in a pretty row. To create the circumstances that the evidence will show. And who will be a witness for the solitary host? If you sleep tonight, the visitation of the ghost.


Journée insipide. Loustic affalé au canapé, scrollant au portable sur quantité de réels et autres tik tok, esquivant soigneusement une énième notification concernant le travail. Le manège n'est pas nouveau, ayant feinté la maladie, simplement par manque de conviction de se traîner à la salle d'arcade à endurer les railleries de mioches qui auraient fini par lui donner des céphalées. Pourtant, le mutisme de l'appartement naguère trop vide est à l'autre extrême.

Un énième tik tok portant sur un tuto makeup lui fait soudainement songer à Merle, le souvenir vague qu'il s'est embourbé au sein d'une librairie poussiéreuse. Bien que le passe-temps requiert une concentration trop éparse chez lui, il a toujours eu l'attrait des histoires et aventures livresques, une attirance non-dissimulée pour la science-fiction. Entre autre particulièrement aux aguets lorsqu'il s'agit des écrits de son colocataire et binôme indissociable en tant que fan numéro un et pseudo-agent littéraire à deux sous. Errer en librairie n'est pourtant pas son genre, de ceux qui empruntent plutôt les bouquins d'autrui sur le long terme. L'échine se détache enfin du canapé, dé-fusionnant, avant de faire l'effort de se vêtir d'autre chose que d'un caleçon à motif stellaire.  

Couenne nonchalante déboule peu après au commerce dont la délicieuse fragrance de papier titille le museau, capable d'identifier quelques ouvrages de valeur à force d'en avoir chapardé – et revendu –. « Yo. » Paluche aux poches, faisant mine de ne guère avoir besoin de sociabiliser. 'Affiche grimace lorsque le fracas survient dans la maladresse de Merle. « J'me suis dit t'aurais peut-être un truc sympa en space opera. » Haussement d'épaules avant de s'pencher pour l'aider à ramasser les babioles en une collision qui mène instantanément à un relent belliqueux. « C'est ça, j'vais t'mettre la pâtée Garland. » Ils ne sont soudainement plus que mioches, retenant tout de même les coups lors de prises de catch.

L'pif se retrouve confronté aux bouquins au sol, n'ayant pas plus fait attention que l'apprenti. « C'est mon charisme qui les fait tomber à la renverse. » se targue avant que Merle n'évoque une possible présence surnaturelle. « Raconte pas d'conneries. » qu'il ricane sans grande conviction. « Quoi qu'c'est assez glauque par ici, ‘doit bien avoir des grimoires hantés. »

Quelque chose claque, sans parvenir à identifier la source, provoquant un sursaut. « Putain c'était quoi ? » Un frisson remonte les apophyses épineuses, n'appréciant pas vraiment la plaisanterie.



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Merle Garland
aucune suspicion

Merle Garland

saisons : Vingt-neuf années perlées d’une innocence en résistance qu’il chantonne.
occupation : Trois déclinai-sons pour un seul corps, le garçon se grime chanteur, youtubeur et apprenti libraire au Coin de Minuit.
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What lies in the shadows


TW/CW mention de drogue, validisme intériorisé.

  Relax, Eli passe la porte de la boutique les mains dans les fouilles. À peine le temps de saluer son pote que ce dernier fout déjà le bordel en voulant simplement le rejoindre pour le saluer. Distraitement, Merle entend des trucs à propos d’opéra et de space cake. C’est qu’il a le nez dans le merdier qu’il vient de causer, il n’a pas vraiment prêté attention à ce que venait fabriquer son poto ici – hormis chercher à tromper l’ennui. L’idée qu’il cherche vraiment des livres dans une librairie lui paraît plus étrange que l’entendre mixer drogue et musique prout-prout. “Qu’est-ce tu veux foutre à l’opéra avec un space cake ?” s’exclame-t-il, incrédule, en levant deux yeux en points d’interrogation vers Eli. Mauvais calcul, car leurs fronts entrent en collision à l’instant où il cherche son visage. Le copain voulait simplement l’aider, mais ça finit surtout en chamaillerie sans queue ni tête. Les promesses de pâtée se transforment plutôt en soupe à la grimace quand des livres décident de sauter par-dessus bord sans que l’apprenti puisse être certain d’identifier la cause du drame – car oui, aux yeux de m’sieur d’Andressy, ça serait forcément un drame. Ils en ont tellement marre de se faire tripoter par un débile qu’ils ont décidé de se suicider, les pauvres !
  Eli lâche une vanne. Ça le fait ricaner, évidemment. Il est trop drôle, Eli. “Ou alors c’ton haleine qui leur a fait rendre l’âme” glousse l’imbécile en s’avançant entre les rayonnages pour ranger le bazar. Il n’en pense pas un mot, et il s’excuserait immédiatement si son ami le prenait au sérieux. Merle aime pas faire de la peine aux autres, ça lui en fait beaucoup à lui, d’imaginer causer des douleurs aux petits cœurs qui l’apprécient. Alors, quand il lui dit d’arrêter de débiter des conneries, le youtubeur hausse les épaules – billes bleues concentrées sur les étagères qu’il essaie vainement de débarrasser de paillettes. Si ça tenait qu’à lui, il en mettrait partout, mais m’sieur d’Andressy, ça le fait criser. “Mais j’fais que ça, dire des conneries.” C’est même pas dit sur le ton de la plaisanterie, c’est juste une constatation neutre. Ça a quelque chose de rassurant, d’être l’idiot du village. On apprend à s’en remettre constamment aux autres, puisqu’ils savent tout mieux que nous.
  L’ambiance détendue vole en éclats quand un claquement fait brusquement sursauter l’apprenti. Mirettes grosses comme des soucoupes, il fait volte-face vers la source du bruit – figé comme une statue. D’un œil pas très assuré, il observe Eli et lance : “C’est pas toi, hein ? T’as rien jeté par là-bas ?” Ça vient du fond de la librairie, derrière la grande étagère dédiée à Scarborough. Son copain n’a pas l’air d’en mener beaucoup plus large que lui, alors Garland serre les dents. C’est à la fois terrifiant et excitant, ce qu’il se passe. C’est peut-être quelqu’un, un client oublié ou un type faufilé à la sauvette… Un SDF ? Mais il n’y a rien qui puisse claquer dans cette zone. “Vas-y, si c’est toi qui m’fais une vanne, c’est pas marrant…” râle Merle en fronçant le nez, avançant un pied prudent entre les rayonnages pour se diriger à pas de loup vers la source du bruit. “En plus, j’ai pas ma caméra” ronchonne-t-il tout bas. Son avancée mesurée se termine par de nouveaux points de suspension. Le petit gars cille, secoue sa tête pleine de bouclettes et se redresse – ne s’apercevant que maintenant qu’il s’était à demi courbé. “Y a rien, ici.” Et à l’instant précis où il signale que la voie est libre, un volumineux grimoire surgit d’une étagère pour le frapper en plein visage. Merle pousse un cri de douleur et de surprise, enfouissant sa face douloureuse entre ses mains. “Putain !” Il n’a que le temps de couiner quelques mots plaintifs avant qu’un second livre ne le charge sans crier gare – et surtout, sans personne pour le lui jeter à la figure ! Ni une ni deux, Garland prend ses jambes à son cou et remonte l’allée à toute vitesse pour pratiquement se jeter vers Eli dans l’espoir qu’il l’aide à se mettre à l’abri.


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Eliyaz Caulkins
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occupation : Versatile pataud incapable de conserver un job plus de quelques semaines. Embourbé depuis peu en tant que responsable de la [ Salle d'Arcade du Luna Park ], souvent distrait par de "petites" parties opérées sur le pouce à foutre des raclées aux mômes.
myocarde : Myocarde esseulé, de ceux vagabonds comptant quelques aventures éparses de carnes de tous genres, la peur au bide de s'amouracher véritablement.
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[ tw : anxiété, panique ] Pas l'temps d'étendre la requête initiale et de s'élancer dans un exposé de trente-huit minutes sur les différents genres composant la sciences-fictions et lui démontrer que le space opera n'est en rien lié à une spécialité culinaire. Vraisemblablement, Merle est aussi mauvais libraire que lui est cuisinier. Ou guide touristique. Ou vendeur. Ou livreur de pizzas. Ou employé au cinéma. Peut-être qu'il devrait songer à postuler ici lors de son prochain licenciement – très certainement bientôt –, l'aider à remettre de l'ordre et quelques éclats colorés entre les étagères austères.

Lurons s'observent en chiens de faïence, cherchant un coupable dans l'autre. L'atmosphère légère s'engorge soudainement d'un poids qui tord le bide du visiteur, désormais trop peu serein de la tournure des évènements. Peut-être aurait-il mieux fait de continuer à scroller tik tok, fusionné au canapé. « Mec tu m'as regardé, j'ai pas touché aux bouquins. » La risette s'est envolée, l’œil soucieux en direction des ombres d'où proviennent le vacarme. 'Ne se sont pas quittés un instant et connaissant Merle, au-delà de sa sincérité flagrante, il n'est en rien responsable. « T'es sûr qu'on est solo ? » s'assure. Parce qu'on ne sait jamais qu'il s'agisse d'un autre client égaré, voire un collègue sorti de la réserve. « T'as le sens des priorités quand même. » rétorque à l'évocation de la caméra.

Merle possède cependant plus de cran fasse à l'inconnu, s'arme d'un courage qui s'est envolé de toute l'échine d'Eliyaz, d'ordinaire premier à foncer dans le tas, intrépide. L'ichor ne fait qu'un tour, les palpitations vrombissant aux lobes lorsqu'il voit son complice se faire martyriser par des ouvrages sans explication aucune. « Bordel de merde ! » Les syllabes vacillent, vomies en un tremblements de lèvres trop rapides.

Le réflexe est immédiat, se cramponnant autant à l'échine du libraire que lui ne s'accroche à Eliyaz. D'autres ouvrages sortent de nulle part, fonçant droit sur eux. « J'veux pas crever sous les bouquins, on se tire ! » Paluche se saisit du bras de Merle, l'entrainant vers la porte qui se verrouille toute seule sous leurs yeux, cherchant à forcer l'ouverture. « Putain ! »

Un éclair de génie frappe l'encéphale, esquivant de peu un nouveau livre volant avant de fouiner dans ses poches trop remplies par des babioles à l'utilité contestable. « Les paillettes ! J'ai vu ça dans un film. Enfin à la base ils utilisaient du sel, mais c'est pareil, non ? » Quitte à tenter le tout pour le tout...



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occupation : Trois déclinai-sons pour un seul corps, le garçon se grime chanteur, youtubeur et apprenti libraire au Coin de Minuit.
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What lies in the shadows


TW/CW ràs.

  Y a comme un drôle de changement dans l’atmosphère. Eli rigole plus du tout ; et c’est pas juste qu’il comprend pas ce qu’il se passe, c’est qu’il a l’air d’avoir la trouille. Mais Merle n’a pas le temps d’être étonné, car il lui demande s’ils sont bien seuls. “Bah ouais, y a personne d’autre…” Un doute le prend, mais il est purement impossible que quelqu’un soit entré par ailleurs que la porte d’entrée. Tout est verrouillé à double tour, m’sieur d’Andressy s’en assure tous les jours – drôle de manie, d’ailleurs. Caulkins lâche un commentaire ironique que Merle ne saisit pas vraiment, répondant sur le ton de l’évidence : “Eh, j’ai jamais rien filmé d’paranormal et là t’imagines c’est un truc et j’ai pas ma cam !” Son exclamation se perd dans un soupir alors qu’il secoue ses bouclettes à la façon d’un chiot contrarié. Manquerait plus que ça !
  Et honnêtement, quand il s’avance entre les étagères et qu’il se fait violemment attaquer par un foutu bouquin, la première chose qu’il pense, c’est pas tant “Oh putain, des fantômes !” que “Oh putain, LE SEUM !” De ne pas avoir la caméra au poing, d’avoir laissé son foutu smartphone dans le tiroir de la caisse, de se faire à demi assommer par une vieillerie. Ça ne l’empêche pas de se carapater vers son pote pour échapper aux coups de papier furieux. Eli le saisit à peu près aussi fort – si ce n’est davantage – que Merle l’empoigne pour l’entraîner dans sa fuite, et tous deux se retrouvent à harceler la connerie de porte qui refuse désormais de s’ouvrir. Pourtant, dans la tempête d’adrénaline qui fait rage sous sa peau, l’apprenti a comme un instant de doute en percevant à quel point son poto paraît terrifié. Il s’acharne comme un beau diable sur la porte, de façon complètement désordonnée ; et dans cet instant, son cœur se serre de tristesse pour Eli.
  Enfin, jusqu’à ce qu’il parle de paillettes. Merle cille, baisse les yeux jusqu’à ses poches, qu’il est en train de retourner. “Euh… Mec, j’adore les paillettes mais chuis pas sûr, là…” D’un œil par-dessus son épaule, il vérifie que rien d’étrange ne les a suivis, puis il se retourne tout à fait. “Ça va ?” s’enquiert-il, le nez froncé dans une mimique inquiète. D’accord, il se passe un truc de ouf et tout, mais les copains avant le reste. “Ça a pas l’air d’nous suivre. Au pire, on fait tout cramer, c’est qu’des bouquins hein. T’inquiète, y t’feront rien, j’les laisserai pas faire.” Les bouquins ne leur feront probablement rien de grave, mais m’sieur d’Andressy, par contre…

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