Le Deal du moment : -35%
Pack Smartphone Samsung Galaxy A25 6,5″ 5G + ...
Voir le deal
241 €


DARWIN AWARD

2 participants
Fran Godwin
aucune suspicion

Fran Godwin

saisons : quarantaine éclatante (quarante-trois ans et demi)
occupation : dj style techno-new wave-post punk
myocarde : oui
faciès & artiste : gwendoline christie (ostara)
victimes : 51


cw. conduite irresponsable, teuf La première question que l'on se posait était : comment Fran était-elle encore en vie ?. La seconde, si l'on était acariâtre et amateur des silences religieux (morts de l'intérieur dirait Fran), c'était pourquoi était-elle encore en vie ??. En attendant, elle kiffait bien sa toute nouvelle forme de tournées qui tournaient vraiment vu qu'elles se déroulaient dans un bus jeté dans la circulation. La soirée Mad Max avait été un succès légendaire (à peine dix blessés légers et une épidémie d'acouphènes). Et - parce que si on voulait marquer les esprits, il ne fallait pas toujours faire aussi sensationnel - celle de ce soir, sobrement appelé Techno Monster Truck Warriors II (oui les mots avaient été choisis plus ou moins au hasard, oui le numéro était juste pour que les gens se disent "putain on a raté la première, il faut aller à celle-ci"), s'annonçait plus calme. Le chauffeur de bus ne roulait que trois kilomètres au-dessus de la limite de vitesse autorisée, Fran était à peine au-dessus de la limite pour tapage nocturne, les participants n'étaient qu'à peine debout à taper du pieds plutôt qu'à être sagement attachés. Au fond du bus, à sa table de mixage solidement attachée par des boutes de bateaux de pêche, la blonde était perchée sur ses habituelles plateformes et manquait d'en dégringoler à chaque virage. Il fallait croire qu'elle avait acquis de l'expérience en bus-surf et que la gravité l'épargnait désormais, merci Cody pour ces nouvelles facultés.

"Est-ce que vous êtes chauds ce soir ?" cria-t-elle quand ils dépassèrent la première publicité pour le Luna Park et tout le monde hurla OUIIIII. Sourire triomphal, secousse du bus, les lumières et la musique s'éteignirent une fraction de seconde avant de revenir. Fran fronça les sourcils, chercha Cody des yeux et là, ce fut le drame. La pire des choses possibles arriva. Non, pas l'accident. Une nouvelle de coupure de courant. Qui dura cette fois. Le bus entier soupira, déçu. "CODYYY" appela l'artiste mécontente qui, si elle n'avait plus de micro, avait un sacré coffre. Non parce que Fran n'aimait pas trop que ses mirifiques sets se retrouvent gâchés par de vulgaires techniques alors le bonhomme, il avait intérêt à être électricien.   

Cody Grant
aucune suspicion

Cody Grant

saisons : Trente-trois ans.
occupation : Animateur dans l'événementiel et sur camping l'été ; propriétaire et conducteur d'un party bus, disponible à la location pour à peu près tout et n'importe quoi.
myocarde : Pansexuel et célibataire récidiviste, en quête d'intimité émotionnelle, fuit l'engagement comme le reste de ses responsabilités.
miroir : DARWIN AWARD 669f03d8e9924e88108f3f914093f5bc456cc2c7
faciès & artiste : Jeremy Allen White ; ava (c)étangs noirs, gif (c)manny-jacinto, signa (c)awona, icons (c)vocivus.
victimes : 608


Darwin Award

❝ ❞
10 heures du mat sur le périph' (on fait la teuf)
12h17 maison de retraite (on fait la teuf)
à l'heure du goûter à la crèche (on fait la teuf)
en garde à vue à 19 heures (on fait l'after). (c)


cw; conduite à risque, night life.

    Ça roule comme papa dans maman ; les routes prises malgré l’heure tardive, le bus magique fend le goudron comme un carré de beurre dans une poêle noire, comme si y’avait personne dans ta ligne droite - plutôt zigzag et queues de poisson, épousant par le dessus la vitesse limite. Le tapage bordélique et grisant de la guest star et l’euphorie temporaire des consommations poussent ton pied sur l’accélérateur sans un regard sur le compteur, sans autre excuse que tu affectionnes pas spécialement les chiffres. Du prospectus de la soirée au photomontage mal branlé (les idées viennent de Fran, la réal des copains), on retrouve surtout la techno parmi les promesses aléatoires qui servent qu’à la comm' et au charisme, tout au plus une thématique makeup et costume chez les plus motivés. C’est pas de la grande prod, le Magicobus : beaucoup de cœur et de bouts de ficelle, des règles très relatives, des prix généreux et des horaires flingués.

    Par-dessus le fran-tic mixage et la carlingue branlante, t’entends peu de choses de ce qu’il se passe en boutique, le peu d’attention que tu distilles est plutôt dirigé vers l’avant que l’arrière. Au moins jusqu’à ce que l’anormal s’y mêle : le silence clignote et pas celui qui annonce le prochain drop. Un préambule avant la longue sentence et le pire qui pourrait arriver ou presque, et y’a comme un concert de déceptions que tu devines, suivi de la voix claire, appréciablement forte, de Fran qui fait résonner ton prénom jusque dans la cabine.

    L’œil dans le rétro intérieur capte sa haute gueule lisible tant bien que mal, tout au fond du bus - capte surtout que tes loupiotes épileptiques ont rejoint la mort cérébrale en même temps que le bruit. « Merde ! Attends deux minutes, j’ai pas le pilotage automatique ! » C’est pas une Tesla ta caisse, ou elle aurait pas survécu à la soirée Mad Max, donc si tu lâches les pédales, la sono sera pas la seule à crever. Tu presses le bitoniau qui te sert de micro, qui fonctionne par l’opération du Saint-Esprit - ou plutôt parce qu’il est branché sur la batterie du bus et pas sur l’externe dégotée sur eBay pour seize balles, comme le reste de la déco. Un plan cul que t’aurais dû anticiper avec deux grammes de bon sens plutôt que deux grammes dans le sang, mais ta liberté s’arrête où commence le rouge de ton compte en banque. « Pas de panique les zouzous, on va se faire un arrêt à la prochaine sortie pour bidouiller ce qui déconne, on va pas vous laisser en plan. » Et la prochaine sortie, c’est… « On se fait une escale au Luna Park, ça vous dit ? » tu teases. Au moins, t’auras de la place sur le parking - peut-être même que vous aurez un plan B pas si mal, s’il s’avère que ton merdier est irrécupérable. Toi qui redoutes le flop comme la peste, t’espères que t’auras pas à tourner la Techno Monster Truck Warriors II en tournoi de roi du silence.



____________________________

should've washed this, smells like R. Kelly sheets, but shit, it was ninety-nine cents