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WORLD FISHING CHAMPIONSHIP

2 participants
Fran Godwin
aucune suspicion

Fran Godwin

saisons : quarantaine éclatante (quarante-trois ans et demi)
occupation : dj style techno-new wave-post punk
myocarde : oui
faciès & artiste : gwendoline christie (ostara)
victimes : 51


Sur la jetée, il y avait UN spot où poser sa chaise de camping avec le petit filet pour y mettre sa cannette de 8.6. Pile orienté comme il le fallait et béni par on ne savait pas trop quel dieu. Posé ici, l'air était plus frais et sentait bon les embruns (et non le varech). Les oiseaux pépiaient plus qu'ailleurs, les prises étaient meilleures et l'on trouvait toujours de jolis cailloux quand on se baissait pour les regarder. Légende urbaine ou réalité, personne n'y restait suffisamment longtemps pour confirmer : la guerre faisait rage. Rude, sans pitié. D'ailleurs, Fran s'était garée juste aux pieds de Martin qui y était posté (elle avait été sympa, elle ne lui était pas rentrée dedans), lui coupant toute possibilité de relancer sa ligne. Une dispute terrible avait éclaté, avec du sang, des larmes, du poisson volant (vers la tête de Fran), des menaces d'ingestion d'aimant, etc, etc jusqu'à ce qu'enfin une solution fut trouvée. C'était l'heure du du-du-duel.

Règles simples : canne à pèche fabriquée artisanalement - dix minutes maximum pour la fabriquer -, appât : lombrics trouvés par leur soin, prises : téléostéens uniquement (et espèces autorisées, calibres autorisées), gagnant : celui qui attraperait le plus gros spécimen. A shifumi, ils décidèrent qui donna le top départ. Fran joua puit et gagna. Puis, profitant sournoisement de l'abattement du jeune homme face à sa défaire écrasante, le poussa dans l'eau avant de courir chasser du bois pour fabriquer sa canne.


Martin Leme
aucune suspicion

Martin Leme

saisons : 27 ans
occupation : Leme&sons' fishing gear
myocarde : Epoux des flots
miroir : WORLD FISHING CHAMPIONSHIP F40cae881a788e48c283e50ecb03d0d6
faciès & artiste : Cristiano Palmerini (SpleenC)
victimes : 35


Il y a les coins qu'on ne partage pas (ou très peu - le sport présenté à Perly assez vite, pour gonfler le torse et prouver que le coin est vraiment idéal pour les gens comme eux) auxquels on s'attache particulièrement et qu'on qualifierait presque de propriété privée, si on venait à en parler (ce qui n'arrive pas, ou peu).

Sauf que les Flots devaient être contre lui, assurément, pour lui envoyer jusque dans son havre de paix la personnification même des dix plaies d'Egypte. On l'entend avant qu'elle n'arrive, la sent avant même de la voir. Le grondement lointain qu'elle provoque arrache les soupirs et fane les sourires d'une jeunesse fatiguée qui voulait juste poser sa chaise repliable rapiécée, la 8.6 fraîchement sortie de la glacière contenant rafraîchissements, repas et appâts un peu gigotants pour passer le meilleur moment de sa journée.

Alors le recul automatique, pour préserver sa vie, quand elle s'était garée (soit disant de manière maitrisée mais jamais Martin n'y croirait), à ses pieds, manquant de lui oblitérer ses dix pauvres petits orteils qui n'avaient rien demandé, le chapelet d'insultes qu'il réservait à sa nemesis s'échappèrent sans demander leur reste dans un florilège de mots fleuris formant un bouquet questionnable. Menaces de combler n'importe quel orifice disponible (à condition de lui enlever certaines choses déjà présentes, à en croire les pensées du jeune homme) à l'aide de son outil du Diable si elle osait ne serait-ce que penser qu'à le jeter dans son lieu de pêche.

Solution toute trouvée, shifumi perdu, nouvelle pluie d'insulte parce qu'elle avait forcément tricher. Et puis, bizarrement, l'eau qui se rapproche, le cri gutural qui s'échappe.

Plouf.