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A terrible honesty; ft. Lauren Chen-Ashmore

2 participants
Emily MacBride
aucune suspicion

Emily MacBride

saisons : 24 y.o.
occupation : apprentie avocate
myocarde : célibataire; bisexuelle
miroir : A terrible honesty; ft. Lauren Chen-Ashmore 0glIM7F5_o
faciès & artiste : daria sidorchuk (self)
victimes : 125


A terrible honesty

L’homme qui se trouvait devant elles avait l’air d’avoir à peine vingt ans. Le teint pâle, des yeux bleus et impassibles. Il rehaussa ses lunettes sur l’arrête de son nez et ses menottes scintillèrent autour de ses poignets. Mr Marchbanks était accusé d’avoir poussé son meilleur ami, Edmund Corcoran, du haut d’un apic lors d’une randonnée. Meurtre avec préméditation. Il risquait la prison à perpétuité.

Il avait reconnu les faits avec un calme glacial. Tant mieux. Emily préférait les clients honnêtes à ceux qui cachaient certains éléments pour paraître innocents par peur qu’elles refusent de les représenter. Ce genre de détails avait mis en péril plus d’une affaire. Mais Mr Marchbanks était effroyablement honnête. Sur le pourquoi (mettre fin à un chantage, la victime ayant prit connaissance d’un premier meurtre de Mr Marchbanks), et le comment (une première tentative d’empoisonnement s’était révélée trop approximative et n’avait résulté qu’en une intoxication non léthale.)  A la découverte du corps, on avait d’abord pensé à un accident de randonnée. Emily se rappelait d’avoir lu les gros titres, de la disparition de Corcoran, des battues. Le jeune étudiant avait été enterré et la page avait été tournée. Mais une lettre avait été retrouvée. La victime y parlait de tentatives de meurtre contre lui, nommait celui qui allait devenir son meurtrier.  Et suite à l’arrestation de Mr Marchbanks, il y avait eu quatre témoignages contre lui. Des camarades de classe complices, mais qui espéraient une sentence plus clémente en coopérant avec les forces de l’ordre. Parfaitement sordide.

Mr Marchbanks se leva (sa taille était surprenante, il en était devenu soudainement menaçant), et les remercia avant de quitter la pièce, escorté de ses deux gardiens de prison.

Emily, qui avait été tendue tout au long de l’entretien, poussa un soupir de soulagement et considéra ses notes. Elle avait tout appris de Maître Chen-Ashmore, son enseignante avant d’être devenue sa mentor. Dans ce genre de cas, il était usuel de ne pas miser tant sur le verdict, coupable ou non coupable, que sur la transition d’accusation, de meurtre prémédité à meurtre passionel, ou encore homicide involontaire. Mais Emily pensait encore qu’il était possible de défendre un verdict non-coupable. La méthode qu’elle avait observé dans des affaires précédentes consistait en trois étapes : compromettre la preuve, discréditer les témoins et introduire un nouveau suspect.
Compromettre la preuve était une tâche simple : la lettre de la victime qui incriminait Mr Marchbanks pouvait avoir été écrite sous l’effet de la paranoïa, de la drogue, ou de l’alcool. Il fallait trouver des témoins pour corroborer l’état mental de la victime à la date de la lettre. Discréditer les témoins: ils pouvaient avoir choisi le client comme bouc émissaire, pour protéger une tierce personne qu’ils n’auraient pas encore citée. Il s’agissait de trouver des éléments contradictoires à leur témoignages (il y en avait toujours, la mémoire humaine est si faillibre) et de les utiliser pours les tourner les uns contre les autres. Introduire le nouveau suspect: … celui-ci restait à trouver. Edmund Corcoran avait-il eu une petite copine? Pouvait-il y avoir un ex jaloux?

La question pour Emily était de savoir comment Lauren voudrait répartir le travail entre elles. Étant la plus jeune, Emily s’attendait à être envoyée sur le campus pour chercher les témoignages sur la victime, tandis que Lauren chercherait un nouveau suspect à accuser. L’apprentie-avocate détacha ses yeux aux pupilles noires de ses notes pour les poser sur le visage de Maître Chen-Ashmore, s’attendant à y trouver le miroir de son propre enthousiasme face à ce tout nouveau défi. Mais ce fût tout le contraire.

“Alors… qu’en pensez-vous?” finit-elle par demander, redoutant la réponse de sa mentor.


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C’est l’aspect des procédures judiciaires et exécutives qui empêche le coupable de condamner en soi son méfait : car il voit commettre au service de la justice la même espèce d’actions, ces actions essentiellement criminelles qui n’ont même pas pour excuse la passion.

Lauren Chen-Ashmore
administratrice

Lauren Chen-Ashmore

saisons : 62 ans.
occupation : Avocate qui passe désormais plus de temps à enseigner à l'université qu'à défendre des dossiers.
myocarde : Veuve, la bague toujours brillante au doigt, incapable d'oublier la femme qui fut la sienne.
faciès & artiste : Michelle Yeoh | Memory Card VIII (avatar & icons) rampldgifs (gifs).
victimes : 640





a terrible honesty

❝ ❞

C’est l’habitude, l’horreur devenue normalité, qui l’a rendu quasiment indifférente au récit de leur client. Elle a poli le masque, affuté ses mots, creusé son regard jusqu’à l’en rendre vide. Une éternité d’habitudes l’ont faite statue de pierre, imperturbable, à peine érodée. Quand intérieurement, elle bout, faite d’injustices irréparées, d’outrage envers le manque de honte et d’humanité. Et si elle ne dit pas un mot, l’écoute jusqu’au bout, acquiesce d’un sourire poli avant de le saluer tout aussi poliment, elle connait déjà la réponse finale. Elle ne le défendra pas.

A côté d’elle, Emily ne semble guère du même avis. Les yeux pétillants, penchée sur ses notes griffonnées avec enthousiasme, cette affaire semble éveiller en elle un intérêt particulier. Excitation des débuts, du challenge, fascination devant l’horreur, l’humanité grignotée par mille et un vices ? Lauren n’a jamais compris ces sentiments, l’ambition dévorante de nombre de ses confrères et consœurs. Elle y a toujours préféré une justice juste, la défense de celle et ceux que le système a abandonnés, à qui l’on a tourné le dos plus d’une fois, par discrimination, par a priori. Les décennies de métier n'ont suffit à souffler son idéalisme, ne l'ont rendu qu'un peu plus décidée. “Parlons-en dehors.” Le parloir en devient étouffant, Mr Marchbank y a laissé son empreinte, silhouette pesante, inquiétante, qui lui arracherait presque un frisson s’il n’avait pas été le premier du genre à quémander ses services.

Sac à la main, elle s’efface devant l’agent qui les mène à la sortie, prend une première bouffée d’air frais, apprécie la vision du ciel bleu que le détenu ne voit que trop peu désormais. Le regard finit ultimement par se tourner vers sa consœur, épier ses traits, deviner dans le fond de ses yeux sombres sa pensée. “Qu’est-ce que tu voudrais que l’on fasse ? Si c’était à toi de décider si on devait le défendre ou non ?” Elle n’a pas besoin de le demander. Elle le sait. Emily a des airs de chiot enthousiaste, parfois, pétrie d’envie, d’une ambition innocente, celle des débuts.

C’est elle qui, la première, lui a demandé son avis. Mais Lauren préfère lui retourner la question en s’asseyant sur un banc, près d’un maigre parterre de verdures. “Et pourquoi ?” Aucune émotion ne transparait, rien ne vient biaiser le jugement d’Emily. Elle veut sa véritable réponse, franche et honnête, sortie de ses tripes, plutôt qu’une réplique bien rodée, calquée sur ce que la jeune femme croit que sa mentore pense, et qui lui ferait plaisir. Le regard qu’elle lui porte est simplement curieux, dépourvu de tout jugement.

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this is the strange way of the world, that people who simply want to love are instead forced to become warriors.



Emily MacBride
aucune suspicion

Emily MacBride

saisons : 24 y.o.
occupation : apprentie avocate
myocarde : célibataire; bisexuelle
miroir : A terrible honesty; ft. Lauren Chen-Ashmore 0glIM7F5_o
faciès & artiste : daria sidorchuk (self)
victimes : 125


A terrible honesty

Emily glissa ses notes sous son bras, son sac à son poignet, et suivit prestement Lauren vers le couloir. La silhouette de son enseignante se découpait nettement contre la lumière de l'extérieur. Emily ne pouvait en détacher son regard tandis qu’elle marchait dans ses pas.

Arrivées devant le perron du commissariat, Emily fourra son carnet de notes dans son sac et en sortit son paquet de Silk Cuts avec un briquet blanc. Lorsqu’elle releva son nez, sa clope entre ses lèvres, les yeux graves de Lauren étaient posés sur elle.

“Qu’est-ce que tu voudrais que l’on fasse ? Si c’était à toi de décider si on devait le défendre ou non ?”

Emily ne quitta le visage de Lauren des yeux que pour surveiller la flamme qu’elle porta au bout de sa cigarette.

La réponse ne faisait aucun doute. Elles devaient refuser le cas. Mr Marchbanks était très clairement un meurtrier, et pas que d’un seul meurtre. Il n’y avait pas à y réfléchir longuement. Et pourtant, Emily y réfléchissait. Il y avait de cela quelques années, lorsqu’Emily avait commencé ses cours de droit à l’université de Scarborough, encore toute pétrie de son éducation chrétienne, le Pr. Chen-Ashmore lui avait fait l’impression d’un archange descendu du ciel. Sa dévotion aux opprimés, son courage de défendre les plus faibles, Thémis faite humaine sur terre. Ah men.

Emily laissa échapper sa fumée du coin de ses lèvres, prenant soin que le vent ne la rabatte pas vers sa mentor. Lauren n’avait plus son halo autour de sa tête. Emily crevait toujours d’envie d’avoir sa bénédiction, d’approcher son professionnalisme, de lui ressembler. Non. Plus de lui ressembler. Avait-elle vieilli? Ou bien était-ce elle-même qui avait changé?

Lui donner la réponse que Lauren attendait donnerait sans doute à Emily la tranquillité, voire l’approbation de sa mentor. Mais quelque chose la travaillait, comme un ver dans une pomme. Bon, puisqu’elle lui demandait son avis, autant être honnête.

“Je veux le défendre.” dit-elle d’un ton égal.  Le ciel était clair, l’atmosphère calme.
Etait-ce ainsi que s’était senti Lucifer juste avant d’être chassé du Paradis?

Lauren alla silencieusement s’installer sur un banc entouré de végétation. Son visage patient et ouvert était celui de l’enseignante qu’elle avait toujours vu comme son modèle.

“Et pourquoi?”

Emily pouffa doucement de surprise, ses épaules se soulevant légèrement alors qu’un mince nuage de fumée s'échappait de ses narines. Le Seigneur n’avait jamais demandé à Eve et Adam pourquoi ils avaient désobéi. Il les avait maudits puis chassés sans plus d’explications. Au moins Lauren ne la condamnait-elle pas immédiatement.

La jeune irlandaise vint prendre place auprès d’elle, gardant sa cigarette maculée de rouge-à-lèvre rosé éloigné de sa mentor. Ses jambes glissées dans un collant couleur chair et d’élégants mocassins beiges croisées l’une sur l’autre, elle accorda une pensée à l’agréable air doux de l’été anglais. La brise venant de la côte leur caressait la peau, et quelques hirondelles s’y berçaient également.

“Parce que je pense qu’on peut gagner le procès.” La fumée ondulante de sa Silk Cut remontait le long de son bras et de son épaule, enrobant ses narines de son parfum addictif. “Tout le monde a le droit à une défense, c’est la loi. De ce constat, je pense que je devrais apporter la meilleure défense possible en tant qu’avocate, et que je ne devrais refuser un cas que si je ne vois pas de possibilité de défendre efficacement mon client.” Le regard d’Emily était posé sur l’herbe devant elles, son regard baissé cachant mal la remontrance qu’elle semblait attendre de Lauren.



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C’est l’aspect des procédures judiciaires et exécutives qui empêche le coupable de condamner en soi son méfait : car il voit commettre au service de la justice la même espèce d’actions, ces actions essentiellement criminelles qui n’ont même pas pour excuse la passion.

Lauren Chen-Ashmore
administratrice

Lauren Chen-Ashmore

saisons : 62 ans.
occupation : Avocate qui passe désormais plus de temps à enseigner à l'université qu'à défendre des dossiers.
myocarde : Veuve, la bague toujours brillante au doigt, incapable d'oublier la femme qui fut la sienne.
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victimes : 640





a terrible honesty

❝ ❞

La réponse d’Emily tombe. Sans surprise, sans artifice. Elle veut le défendre, et n’hésite pas une seule seconde à le lui dire. Un mince sourire étire les lèvres de Lauren ; elle reconnait bien là sa détermination, celle qui l’a mené à ses côtés aujourd’hui.

La suite est plus intéressante, dégueule la finesse de son analyse, l’ampleur de son ambition. En dévoile beaucoup, sur la façon dont la jeune étudiante envisage les choses, la suite de sa carrière. Et ça ne fait qu’élargir un peu plus le sourire de Lauren.
Elle hait cette manière de penser. Elle a passé quasiment toute sa vie à lutter contre ce genre de collègues, de pensées, pour asseoir sa légitimé, sa propre façon de voir les choses. Elle a toujours refusé de plier contre cette mentalité qui s’installe trop facilement. Combien de fois aurait-elle pu céder à ce confort-là, d’être payée pour ce genre d’affaires, d’amasser plus d’argent qu’elle ne pourrait en dépenser ? Mais elle avait choisi un chemin périlleux, et n’avait jamais regardé en arrière.
Isabella ne l’aurait de toute façon pas épousée, s’il en avait été autrement. Elles avaient toujours préféré leurs convictions au reste.

“C’est comme ça que tu choisirais tes affaires, alors ?” La question est rhétorique, a une saveur aigre-douce. Il y a une once de déception, dans le fond, mais elle choisit d’encore s’en amuser, de gratter plus loin. “C’est ça que tu cherches en devenant avocate ? Prendre seulement les affaires où tu sais que tu peux gagner ? Ne choisir que les combats les plus faciles ?” Ça sonnerait presque comme une insulte. Doucereuse, subtile, mais pas moins réelle. En se tournant à demi vers son apprentie, le coude sur le dossier du banc, elle l’observe longuement, un sourcil haussé, la lèvre frémissante, les yeux étincelants, malins. “Je te croyais plus combattive que ça. J’ai dû me tromper.” Est-ce vraiment la jeune femme qu’elle a engagé pour l’épauler le temps de sa formation ? Mais sous sa langue, les mots roulent comme une vilaine plaisanterie, une simple taquinerie. Voir jusqu’où l’étudiante pourrait aller.

Qu’importe qu’Emily préfère baisser le regard et refuse de croiser le sien. Lauren garde le cap, à l’observer sans savoir que penser des raisons qu’elle a exposé. Après tout, qui est-elle pour juger ? Elle n’a laissé personne lui imposer la marche à suivre, elle s’imagine mal faire de même à une jeune femme. “Mais tu as raison. Tout le monde a le droit à une défense.”

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