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Like fairies in the night | Maddox & Merle

2 participants
Merle Garland
aucune suspicion

Merle Garland

saisons : Vingt-neuf années perlées d’une innocence en résistance qu’il chantonne.
occupation : Trois déclinai-sons pour un seul corps, le garçon se grime chanteur, youtubeur et apprenti libraire au Coin de Minuit.
myocarde : Célibat déçu, lui qui a un cœur immense à donner aux genres pluriels.
faciès & artiste : Luke Hemmings (corvi ♥)
victimes : 117


Like fairies in the night


TW/CW ràs.

  Y a plus que la sueur et la voix ; plus que la clameur et les doigts. C’est la fin du show, mais pas la fin de ce qui est beau : le public et l’électricité statique, celle qui pique le bout des membres et redresse les vertèbres d’un même ensemble. La guitare râle une dernière fois, alors que s’achève le chant pop-rock aux notes d’allégresse vibrantes. Merle est habitué des accueils mitigés, des salles difficiles à chauffer ; c’est qu’il est conscient qu’il ne brille pas forcément par son talent – mais il brille, indubitablement. Paillettes dans les yeux, paillettes sur les paupières aux couleurs de l’arc-en-ciel, paillettes sur ces lèvres qui sourient, sourient, sourient jusqu’à se craqueler de joie. L’artiste illumine la salle, qu’il soit bon ou mauvais, acclamé ou ignoré ; il est là et il éclaire son microcosme. Ce soir, l’ambiance est agréable, chaleureuse et enthousiaste. On l’applaudit, on rit, on échange. Ça lui va bien, ça lui convient même très bien. Il ne fait pas ça pour la gloire ou les fleurs. Il fait ça pour enchanter les cœurs – à commencer par le sien.
  Merle s’éloigne du micro après moult remerciements et vœux de bonne soirée, papillonne jusqu’à l’étui de sa guitare qu’il range avec des gestes maladroits ; fébrilité au bout de la langue, ça colle encore au palais juste après ce déchaînement d’énergie exposé au tout-venant. Échevelé, mais rayonnant, il hisse l’étui alourdi sur son épaule et quitte la scène à petits pas pressés. Le petit gars a beau être maladroit – avec les gestes et les mots –, il reste indubitablement bavard. Il salue tous ceux qui s’attardent sur sa descente, babille gaiement avec les habitués et tous ceux qui sont attirés par son aura de fée. Un immense sourire lui mange le visage et fait disparaître tout entier les problèmes du monde extérieur. Ses épaules donnent l’impression de n’avoir jamais connu plus lourd fardeau que sa guitare et ses boucles folles.
  Son pas bondissant l’amène à se frayer un chemin vers le bar, mais deux yeux l’arrêtent net. “Maddox Chase !” Le type est longiligne de partout, la peau creusée par un tas d’angles sévères qui ajoutent au charisme naturel que diffuse son regard sombre. Contrairement à Merle, on ne peut pas dire qu’il n’a pas grand-chose sur les épaules ; on dirait même que la terre entière y repose de tout son poids. Il dégage un quelque chose d’effrayant, presque. Évidemment, Garland ne se laisse pas démonter ; jamais. On le croirait presque imperméable aux plus dangereux signaux – ce qui n’est pas tout à fait inexact. “J’crois tu t’es planté d’horaire !” glousse-t-il en s’invitant à ses côtés au bar où il est accoudé. Merle tutoie tout le monde (sauf m’sieur d’Andressy, mais ça, c’est une autre histoire). “Y sont pas là, tes Velvet Ribs.” La remarque est joviale, mais deux points d’interrogation dansent dans ses prunelles claires. Qu’est-ce qu’il vient faire là, le manager ? C’est quand même pas pour lui qu’il s’est pointé ! “J’t’offre un verre ?” propose-t-il en désignant la carte des boissons. “Promis j’te drague pas.” Le grand sourire est de retour, et un rire vient même laisser toute une traînée d’étoiles entre eux – sans s’apercevoir que sa légèreté n’est pas vraiment partagée.

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❝ brightest is sometimes
b l i n d i n g


Maddox Chase
administrateur·ice

Maddox Chase

saisons : La trentaine passée depuis huit mois, la date a été crainte, comme s'il s'agissait là du début de la fin. Il redoute les cernes imaginaires accolées sous ses yeux qui pourraient ne pas partir, les rides du temps qui l'ont pour l'instant ignoré. C'est la génétique heureuse et un soin particulier apporté à son épiderme, presque obsessionnel, qui lui donne l'air, encore aujourd'hui, du jeune premier qui n'est plus depuis longtemps.
occupation : Manager dans le milieu de la musique, son affect se dirige vers la scène métal et punk anglaise, qu'il ne peut s'empêcher d'admirer.
myocarde : Le cœur cadenassé et volant, on ne le verra se satisfaire que de rencontres éphémères, tous genres confondus, parce que rien n'est plus important que le plaisir qu'il peut lui-même ressentir.
miroir : Like fairies in the night | Maddox & Merle 628c5e15075c162db1e1e6bd52bcdcf768d5e6d1
faciès & artiste : Andy Biersack (étangs noirs. tu gères, bisous)
victimes : 486


Like fairies in the night

❝ ❞
Maybe I don't have a soul.


Le son s’échappe, guitare résonnant dans la salle qu’on a vu avec pire public, découvrant le papillon aux couleurs multicolores se tenant sur la scène, paillettes dans les yeux qui rivalisent difficilement avec celles que l’on aperçoit sur chaque centimètre de sa peau. Tu aurais presque un mouvement de recul, peu habitué à observer des artistes moins sobres que toi, ou du moins qui ne cochent pas les codes de la scène que tu affectionnes le plus. C’est pas la première fois que tu le vois, Merle, l’avalanche d’entrain qu’il met dans ses notes, le sourire jusqu’aux oreilles. Tu l’as vu débarquer comme une Winx à la télé, t’as pas pu empêcher la curiosité de te pousser jusqu’au bar sur lequel t’es accoudé, les bras croisés.
Tu te demandes si toi aussi, tu aurais cet air extatique, si on t’avait pas refusé le succès, si on t’avait pas jeté partout où t’avais osé aller, si t’avais pas fini à la rue, faute de jouer des accords pour faire de l’or. Y a encore que le silence que tu réussissais à combler, à l’époque, et maintenant, tu sors plus l’instrument que pour te demander quoi en foutre et hésiter à le virer au prochain ramassage de déchets.

Tu sais pas combien de temps tu restes là à l’écouter, y a les chansons qui défilent et tu détestes, un peu, au fond, te dire que tu ne détestes pas ce que t’entends. L’envie, chez toi, ça déborde plus vite qu’un vase sous la flotte, faut dire. T’hésites à partir, après avoir applaudi comme il se doit, filé quelques billets dans le pot qui y est destiné, parce qu’on payait rien, dans ce monde-là, avec des félicitations - ce monde-là ou un autre, en vérité, t’en as pas testé des millions - mais finalement, tu continues de le regarder un peu trop longtemps se frayer un chemin dans la foule à grands renforts de sourires et de mots que tu imagines agréables - t’aurais peut-être deux trois trucs à réapprendre de lui, en fin de compte - et puis il prend la décision pour toi, alpagué sans que tu comprennes comment et que ton nom ressorte de la bouche du papillon lorsque le regard est accroché.

L’étonnement te sort de ta position, te fait décroiser les bras et t’avancer, sourire aussi, un sourire plus discret que celui qui mange la moitié du visage du destinataire. Le tien, on pourrait le louper avec un peu d’inattention. Tu le détailles, les sourcils qui se froncent imperceptiblement, involontairement aussi, lorsqu’au plus près, t’as tous les détails du maquillage qui te sautent aux yeux. C’est beau. C’est trop.
“Tu connais mon nom ?” Perplexité affichée, t’étais prêt à lui dire bravo et à te tailler, mais faut croire que parler de toi, tu préfères. Tu ris pourtant, étonnamment. C’est qu’il est drôlement communicatif, le papillon et tu pourrais arguer que la blague est marrante. Pas sûr que ce soit vrai, c’est à ce point que t’as si peu de distraction dans les jours qui s’enchaînent. “Apparemment, iels se sont octroyé une soirée de repos. Et moi aussi.” C’est pas que t’as l’impression de baby-sitter un jour sur deux, mais t’es bien content, malgré le talent, de pas avoir à te soucier des Velvet, ce soir. Iels sont demandeurs, et toi, en recherche de nouveaux artistes.

Tu te demandes quand même, toi, pourquoi tous les hommes que tu rencontres viennent mettre le sujet de la drague sur le tapis, d’abord Nicky, Nicholas avec son vélo cassé, puis Merle, l’insouciance au bord des lèvres. Ton placard n'est peut-être pas si bien fermé que ça, et ça te tend. “Si tu veux.” Le sourire, c’est plus qu’un souvenir, mais tu hèles une serveuse pour te commander une bière et attendre que Merle en fasse autant. Peut-être pas assez fort si tu veux survivre à cette soirée, mais au pire t’as toujours ta flasque quelque part dans ta veste. “ On devient pas manager en se cantonnant à ce qu’on connaît.” T’as pas forcément à te justifier d’être là, et si tu le prends pas comme une attaque, c’est pas franchement l’envie pressante de lui expliquer par A+B que t’aimais plus la musique que les musicien.nes. En un sens, t’es plus ou moins persuadé que c’est le cas pour les réalisateur.ices aussi, et que s’iels aiment leur produit fini, iels doivent plus savoir supporter les comédien.nes. Mais peut-être que c’est juste toi, qui aime pas les gens.

Tu t’éclaircis la gorge, cependant. “Je voulais te dire, c’était une bonne prestation. Ça fait longtemps que tu joues ?” T’es curieux de savoir s’il a galéré autant que toi, si ça lui est venu facilement, s’il a eu du soutien. Peut-être que t’es pas encore fixé à l’idée de le détester.


Merle Garland
aucune suspicion

Merle Garland

saisons : Vingt-neuf années perlées d’une innocence en résistance qu’il chantonne.
occupation : Trois déclinai-sons pour un seul corps, le garçon se grime chanteur, youtubeur et apprenti libraire au Coin de Minuit.
myocarde : Célibat déçu, lui qui a un cœur immense à donner aux genres pluriels.
faciès & artiste : Luke Hemmings (corvi ♥)
victimes : 117


Like fairies in the night


TW/CW ràs.

  Il paraît surpris – d’être abordé ou reconnu, Merle le sait pas encore. En tout cas, il décroise les bras et se tourne vers le nouveau venu ; pas hostile, au moins. Même un discret sourire se peint, auréole plus que fracassante casserole comme ce qui sert de coffre au jeune homme. Être discret, c’est pas son genre. Un style qu’il respecte, aucun doute, mais qu’il n’est pas capable d’arborer en collier décomplexé sur sa poitrine pailletée. Maddox le dévisage, l’observe sans gêne. De toute façon, ça le gêne pas ; le youtubeur a l’habitude d’être fixé. Surtout comme ça, ça va. Impossible de savoir ce qu’il pense vraiment, mais ça n’empêche pas le grand dadais innocent de le rejoindre tout sourire et aussi gai qu’un pinson. “Tout l’monde te connaît dans l’coin, nan ?” réplique le chanteur avec légèreté. Il ne voit pas ce que ça a de si extraordinaire. Faut dire qu’il est remarquable, Maddox, avec son style et sa gueule. Et ça, ça l’aide bien ; Merle a toujours eu des grosses galères avec les visages. Ils se ressemblent tous, alors il se fie au maquillage, à la coupe, aux fringues et aux détails qui crient “je suis moi” – la démarche, le parfum, la voix.
  Le manager rit, et ça, c’était pas gagné si Merle en croit la tronche qu’il tirait avant son arrivée. Petite victoire qui ravive la flamme dans ses yeux de mer et étire un peu plus son sourire – si c’est seulement possible. Faire rire les gens, c’est la meilleure sensation au monde. Apporter un peu de joie dans leur vie, jeter une étincelle et la regarder embraser ce qui n’attendait que d’être embrassé – comme une fée dégingandée à la dégaine allumée. “Apparemment ?” répète-t-il, fronçant des sourcils perplexes. “Genre t’étais pas au courant ?” C’est sûrement une façon de parler, mais Merle n’est pas vraiment connu pour bien interpréter les subtilités du langage. “Et c’est pas trop chiant d’être là, même si tu taffes pas ?” l’interroge-t-il, sincèrement curieux. Ses billes bleues se fixent sur lui – pas dans les yeux, il déteste ça, ça lui démange les vertèbres à lui en faire détourner la tête.
  Faut croire qu’il a fait une connerie en balançant sa demi-vanne ; le maigre sourire est ravalé, Maddox commande pendant que le vent souffle, aride, entre leurs deux corps soudain plus en accord. Il veut pas le draguer non, mais c’est plus une façon de poser des jalons prudents pour la conversation. Le placard, c’est noir et poussiéreux. Merle voudrait en sortir, mais avec l’haleine des parents sur sa nuque et les mots méchants qui dégueulent sous ses vidéos, c’est pas très intelligent. Et même lui, il le sait – pour dire à quel point c’est pas le moment. Alors, au moins, il s’assure qu’il s’en prendra pas plein la face derrière la porte verrouillée de son placard, condamné à écouter un homophobe cracher sur eux sans même capter qu’il lui crache directement à la gueule. “Tout pareil” demande-t-il à la serveuse qui note la bière du manager. Il a aucune idée de ce qu’il a pris exactement, mais, bah, ça ira. “Déso, j’voulais pas t’mettre mal à l’aise.” Il peut pas s’empêcher de rebondir dessus, un peu anxieux des raisons qui couvent, nid de vipères, dans cette attitude. “Y a plein d’gens qui pensent que chuis gay, alors… Bref.Tais-toi. Ça vaudra mieux.
  La discussion prend heureusement un virage ; direction la musique. Merle hoche la tête. Oui, sans doute que ce qu’il dit est vrai – il y connaît rien, de toute façon. “Ça paraît logique” admet-il, sans trop savoir quoi ajouter de pertinent. C’est pas trop son rayon, ça. Il ne pense même pas à lui demander s’il a aimé sa prestation. Parce qu’au fond, il s’en fiche, il n’est pas venu pour ça. Comme un papillon attiré par la lumière, il a vu en lui une distraction. De toute façon, la réponse serait probablement décevante. Mais contre toute attente, Maddox se racle la gorge et lâche que c’était bien, ce qu’il a fait. Merle est incapable de cacher sa surprise. Il cille, décontenancé. S’il s’attendait à ça… ! C’est quand même pas n’importe qui. Une fois la déstabilisation passée, il émet un petit rire bête, qu’il ravale dans un sourire presque gêné, mais indubitablement touché. “Merci. J’m’attendais pas à c’que tu dises ça” avoue-t-il en toute franchise. “Je gratte depuis qu’chuis ado, mais ça a toujours été pas terrible. Mes parents trouvent ça nul, limite embarrassant.” Un rire en virgule pour étouffer la honte qui grignote sa poitrine ; perpétuelle déception parentale qui lui siphonne les entrailles. “J’ai fait des covers, au début, sur YouTube. Le bide du siècle” se marre-t-il. “Chais même pas trop comment j’ai fini par monter sur scène dans l’coin un jour… En vrai, les gens m’aiment plus moi qu’ma musique. Mais ça m’va.” Merle est complètement sincère, haussant une épaule pour indiquer que ce n’est pas une défaite. Il n’a jamais été bon en rien – et même plutôt champion bon à rien –, alors, s’il peut enchanter la soirée de quelques habitants du coin, ça lui convient.


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❝ brightest is sometimes
b l i n d i n g


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