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Main du Destin | god save the queens

3 participants
The Ghost
infamie spectrale

The Ghost

saisons : Carcasse trépassée surannée, l’œillade infinie qui veille.
occupation : Marionnettiste avisé aux nombreuses possessions.
myocarde : Esseulé, dépourvu d'affection.
faciès & artiste : corvidae
victimes : 1233



god save the queens


Petites enquêtes et recherches d'artéfacts sont deux choses qui semblent se rejoindre ce soir aux ruelles étriquées du vieux Scarborough. Le particulier, Eugene Smith, un cinquantenaire au crâne dégarnit, le costume fade et expert en assurance de profession est la cible d'Ahma et d'Avery. La première, chineuse invétérée, a été alpaguée par la collection de porcelaines collectors à l'effigie suite à une petite annonce, prête à y mettre le prix. La seconde, enquêtrice hors pair, soupçonne le bougre d'être témoin d'une affaire sordide et s'invite donc à la demeure, interrompant le rendez-vous d'affaire. Seulement, la porte se ferme à double tours et l'épuisement crasse gagne les deux jeunes femmes. Mes dames, vous voici en présence d'un vampire énergétique paré à vous pomper votre essence.



● N'oubliez pas de mettre vos messages sous balises hide afin de garantir l'anonymat surnaturel de votre personnage.
● Libre à vous d'utiliser les dés afin d'établir la réussite ou l'échec de vos actions.
● Libre à vous de faire évoluer et clôturer l'action, le pnj n'interviendra pas, bien qu'il vous est possible de demander une intervention une seule fois au cours votre rp en cas de besoin.


Avery Hawking
légère suspicion

Avery Hawking

saisons : 25yo
occupation : détective
myocarde : célibataire ; bi
miroir : Main du Destin | god save the queens 21bm
faciès & artiste : Tati Gabrielle - awona l'artiste :sob:
victimes : 197

online


god save the queens




Une fois n'est pas coutume, l'heure n'est pas à l'enquête pour adultère. Enfin, période de faste ; de cas aussi intéressants qu'ils peuvent être glauques. Entre le vol de médicaments et les multiples disparitions, il y a de quoi faire. L'affaire sur laquelle tu travailles ce soir, elle, fait justement suite à l'inquiétante disparition de Ms. Hesse, signalée par sa soeur persuadée que quelque chose de plus tragique a eu lieu.
Quelques preuves inspectées à force de persuasion sous l'oeil morne mais torve d'un flic dans son costume halloweenesque qu'on appelle uniforme - pas convaincue. La bande d'une caméra de surveillance au coin d'une supérette toute proche trahit tout de même quelques deux visages - l'un effrayé et jeune, l'autre qui porte une expression si semblable à celle de l'homme en bleu qui te surveille que tu pourrais croire qu'ils sont apparentés - si ce n'étaient pour leurs traits drastiquement différents. Les deux partis les mains vides, sans trace de la disparue.

Il t'a fallu fouiller un peu plus. Poser des questions encore, et encore, une photo pixelisée des témoins potentiels sur ton téléphone. Savoir à qui les poser ces questions, aussi ; savoir comment convaincre les gens de parler. Mais t'as fini par trouver le nom et la trace d'Eugene Smith. Expert en assurance de métier et la gueule bien pour, d'une fadeur trop fade, si claire qu'elle supporte la redondance, et l'adresse de son appartement dans une petite rue du vieux Scarborough.

L'adresse te mène à une petite bicoque, coincée entre deux autres d'une ruelle étriquée en marge du vieux Scarborough. Touffeur estivale qui charrie une odeur d'air stagnant, d'iode imprégnée profondément dans les murs des bâtisses. T'as connu accueillant, mais rien ne dit que l'intérieur ne le sera pas. Des fenêtres filtre une lumière artificielle qui vient tacher l'obscurité nocturnes et indique la présence de ton potentiel témoin. Tu sonnes.
Lorsqu'il t'ouvre la porte, l'expression d'Eugene Smith est d'une neutralité relative, bien qu'illisible. "Bonjour, Mr. Smith. Je viens vous poser quelques questions à propos de Ms. Hesse." Une fois n'est pas coutume, tu n'as pas à t'expliquer davantage, pas à négocier ou insister. L'air toujours indescriptible, il s'efface pour te laisser entrer, passer à un couloir un peu étriqué. Dans la pièce au bout du boyau, halée de la lumière d'un plafonnier, une femme se tient. Dans l'atmosphère ambiance, elle dénote et se détache. Quelque chose d'insaisissable qui marque sa beauté, te fait dire qu'elle est n'est pas chez elle ici, intruse ou invitée. Tu croises son regard.

Devant toi, le couloir semble s'étirer s'allonger plus long qu'il n'y paraît, le pas las, un peu plus lourd soudain. Tu plisses un peu les yeux, suspicieuse, et les paupières rêvent à poursuivre leur chemin.
La porte claque derrière toi lorsque tu arrives dans la pièce au bout du couloir.
Clés qui cliquent et tournent la serrure.
Quelque chose ne va pas. Assaut de la fatigue beaucoup trop soudain.
Tu te retournes, pas aussi vivement que tu l'aurais fait normalement, sans tout à fait tourner le dos à l'inconnue. "Qu'est-ce que c'est que ça ?" Question qui n'en est qu'à demi une, rhétorique qui siffle entre les dents. Quelque chose de pas normal qui se lance, se referme sur toi, et peut-être sur elle aussi. T'as des doutes sur ce qu'il se passe.
Dans le couloir, l'homme qui n'en est certainement pas un s'approche, bloque le seul accès connu vers la sortie.



Ahma Crain
aucune suspicion

Ahma Crain

saisons : trente orgueils fanés, ne subit pas encore les premiers sévices de l'âge.
occupation : restauratrice d'art, entichée crayons, huiles et pastels, modèle artistique, spécimen non académique, épinglé sur le marbre.
myocarde : jeune mariée, l'amour encore tendre des balbutiements premiers.
miroir : Main du Destin | god save the queens 7fa5d7e912de3468529f2927a8794f377c9b56d3
faciès & artiste : corvidae ♥ , kidd.
victimes : 122



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sortie improvisée sur un coup de tête, ahma antiquaire du soir s’est enfoncée dans la nuit, se dirigeant à pied depuis son domicile vers l’adresse donnée par l’interlocuteur, anonyme derrière fumée écran de ces derniers jours. c’est sur un site de petites annonces qu’ils ont commencés à converser, ahma fine connaisseuse, intriguée par une collection de porcelaines anciennes. il va sans dire que celui qui se dit vendeur n’est pas expert, à voir le prix quasi risible qu’il en demande – et ce n’est pas pour lui déplaire, à vrai dire. malgré l’exaspération de son fiancé – mari, elle n’arrive pas à s’y faire –, elle n’a guère l’intention d’offrir à l’autre l’étendue de ses connaissances sur le sujet. elle veut conclure sans tarder, ce soir, souhaite que le contrat lui soit signé le plus rapidement possible. habituellement, elle laissait d'ailleurs ses petites mains – vendeurs experts et siégeant dans la boutique depuis plus longtemps qu’elle – s’occuper de ce type de transactions, peu confortable avec le contact client. pas qu'elle n'soit pas aimable, disons plutôt timide.

et quelle erreur. voilà déjà trente minutes qu’elle semble s’enfoncer dans le fauteuil où elle s’est presque affalée, éprise d’un soudain état de fatigue inexpliqué, comme si les coussins l’enserraient. c’était plutôt confortable à vrai dire et la carne saprophage ne semblait nullement motivée à s’extirper de la situation présente. smith est intarissable, ne cesse d’ajouter le petit détail inutile, la petite information pénible, sans qu’elle ne perçoive l’issue de l’entrevue. dire qu’elle était arrivée en pensant que l’affaire serait vite réglée…

lorsque la sonnette retentit et signale la présence de quelqu’un à la porte, elle semble s’éveiller, sortir d’un long rêve, d’une léthargie furieuse, se redressant dans la bergère pour tenter d’apercevoir le nouveau venu. pitié, qu’on vienne l’extirper de là. c’est alors que la nouvelle arrivante fait son entrée, soudainement prise au piège de la même manière avec elle.

« ne me dites pas que vous êtes là pour les porcelaines. je n’ai pas subi tout ce cinéma pour repartir les mains vides. qu'est-ce que vous lui voulez, au vieux ? »

long soupir, ahma qui se tend à mieux observer smith qui referme la porte, se lève dans un élan d’énergie probablement expliqué par le cri strident de la sonnette, presque tentée d’abandonner l’autre à son sort – pourvu qu’elle s’en sorte. ça ne réglait pas le problème des porcelaines. face à la jeune femme, elle tente de lui faire comprendre du regard qu’il ne fallait pas rester là. il leur faut partir, maintenant, avant qu'il ne leur reste plus la volonté de le faire.

« Il ne vous dira rien qui vous intéresse. Il faut partir d’ici, croyez-moi. »

regard noir accordé au vieillard qui, tout sourire, recommence déjà à bavasser, loghorrée cannibale, s'intéresse à détective - lasse, ahma qui ne peut résister, se laisse à nouveau fondre dans le fauteuil, vite imitée par avery, tourment guimauve. coincées.


Avery Hawking
légère suspicion

Avery Hawking

saisons : 25yo
occupation : détective
myocarde : célibataire ; bi
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god save the queens



L'inconnue éthérée par la lumière artificielle quitte son siège lorsque tu l'as rejoins dans la pièce au bout du couloir - salon révélé, dans un style un peu désuet qui colle à son propriétaire. Sans la présence de l'hôte, c'est elle qui prend la parole - et l'image se délie dans le long soupir qu'elle oublie là. Que tu comprends, aussi, prise d'une fatigue suspicieuse qui te tombe dessus inattendue.
Ce que tu ne comprends pas tout à fait, en revanche, c'est du sujet de sa lassitude - léger arc que prennent les sourcils, touche de curiosité détachée. "Des... porcelaines ?" Non, vraiment, tu ne vois pas, même si tu comprends bien, à son choix de mots, qu'elle semble venir en récupérer ici - la nature de la transaction pas encore éclairée, ni ne tenant vraiment d'une importance capitale pour toi à ce moment. "Absolument pas. J'ai des questions importantes à poser à Mr. Smith." Tu restes vagues, n'entre pas davantage dans des détails qui ne concernent, ici, que Mr. Smith et toi. Pas que la disparition de Ms. Hesse soit un secret, relayée par différents média scarborians malgré la part haute de cas similaires, mais tu n'es pas du genre à parler de tes affaires en cours comme ça, avec les premier.es venu.es. La discrétion est de mise, compétence indispensable de tout bon détective.

Les pas se rapprochent dans le couloir. Lents et un peu lourds. Traînants. Et la lassitude se fait semblable, prend un goût oppressant d'inéluctable. Quelque chose qui se trame ici, sans que tu ne puisses dire quoi - sans que t'identifies encore vraiment à cause de quoi, intuition dans le vague d'une fourbe peu habituelle.
Le regard de la chasseuse de porcelaine cherche le tien, à te communiquer quelque chose que tu ne comprends pas si ce n'est, peut-être, quelque chose d'une certaine insistance, l'incertitude d'une urgence trop légère, qui transpire dans ses mots. "Partir?" Tu répètes, le visage qui se froisse un peu avant de se tourner vers l'encadrement où Smith apparaîtra d'une seconde à l'autre, pour siffler à voix suffisamment basse pour ne pas te faire vraiment entendre. "Vous ne savez même pas ce que je veux lui demander. Ca sera bref."

Smith entre, les lèvres prisent d'un sourire qui n'atteint pas ses yeux, ne plie pas vraiment ses traits toujours mornes, et laisse dégringoler quelques politesses qui se mêlent les unes aux autres sans vraiment se laisser identifier. "Mr. Smith. Je ne m'attarderai pas, je vois que vous avez de la compagnie," tant pis si l'inconnue est là. Tu revois ta partition, d'accord avec le fait qu'il vaut mieux ne pas s'attarder là, et tant pis si elle entend quelques bribes. "Je sais que vous vous trouviez sur Albermarle back road, lundi il y a deux semaines, vers 23h30 heure où Ms. Hesse a disparu alors qu'elle attendait quelqu'un. Qu'avez-vous vu ?" Le sourire est toujours creux, ne vacille pas, lorsque ses yeux s'arrêtent sur toi, captent les tiens. "Pas grand chose, à vrai dire, trois fois rien. Ce n'était peut-être rien, probablement, peut-être même pas elle, j'ai bien croisé deux jeunes fille, comment pourrais-je le savoir sans la connaître, sans lui avoir parlé ni lui avoir adressé la parole pour lui demander son nom ou quoi que ce soit d'autres, voyez-vous,..." Monologue monotone dont les phrases s'allongent s'étirent ne finissent pas ; diatribe d'un ennui qui t'assomme, où les détails se rajoutent, d'une inutilité absolue, se mêlent à des hésitations elles-mêmes perdues en d'autres tergiversations... Tout ça, sans donner la moindre information. Tout ça, sans en sortir, sans s'arrêter. Sans laisser, non plus, l'occasion de l'arrêter.

Catatonie qui te donne envie de te fondre dans un fauteuil, qui sonne de plus en plus fausse. T'étais pas fatiguée comme ça avant d'arriver là. Faut que tu t'éloignes, que t'agisses avant d'être trop crevée pour faire un pas et te tirer de là - coup d'oeil en coin à celle qui se retrouve embourbée avec toi, avant que l'idée ne frappe. "Excusez-moi de vous interrompre, vous pourriez nous chercher à boire ? On serait tellement mieux pour vous écouter nous expliquer tout ça," que tu susurres d'un ton velouté, et d'un battement de cils fatigués.
Smith s'interrompt, hésite brièvement. Accepte finalement et s'éloigne dans l'appartement en continuant de parler, de vous expliquer que oui, bien sûr, quel hôte il fait... Tu te tournes vers ta compagne de misère. "Debout. Il a fermé l'entrée à clé, faut qu'on bouge ou qu'on l'empêche de revenir ici." T'as lu assez de mythes. Enquêté sur assez de folklores et de légendes pour comprendre que quelque chose de pas normal se joue ici.

dé:



Ahma Crain
aucune suspicion

Ahma Crain

saisons : trente orgueils fanés, ne subit pas encore les premiers sévices de l'âge.
occupation : restauratrice d'art, entichée crayons, huiles et pastels, modèle artistique, spécimen non académique, épinglé sur le marbre.
myocarde : jeune mariée, l'amour encore tendre des balbutiements premiers.
miroir : Main du Destin | god save the queens 7fa5d7e912de3468529f2927a8794f377c9b56d3
faciès & artiste : corvidae ♥ , kidd.
victimes : 122



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il est tard. trop tard d’ailleurs – ou pas finalement ? ahma a totalement perdu la notion du temps, mais elle sait, exactement ce qui se trame. elle sait aussi que l’arrivée de la jeune femme est une chance pour se sortir plus rapidement de ce nid de vipère.

« debout.i a fermé l'entrée à clé, faut qu'on bouge ou qu'on l'empêche de revenir ici.
j’ai eu le temps de voir qu’il tripotait des tiroirs dans le couloir à ton arrivée, juste après avoir fermé la porte. la clé doit certainement y être. »

s’extirpant non sans effort du – décidément très moelleux – fauteuil, crain se redresse et traverse la pièce jusqu’au corridor, jetant un œil à sa droite pour observer l’ombre en clair obscur sur le sol, logorrhée sans l’ombre d’une fin du vioc, encore en train de bavasser à propos de quel type de thé il allait leur proposer. monologue sans intérêt qui lui tombe comme une chape de plomb sur les épaules alors même qu’il ne les regarde pas, qu’il s’adresse indirectement à ses deux invités – prisonnières serait un terme plus exact, étant donné la porte d’entrée fermée à clef. du bout des doigts, sans vouloir allumer la lumière pour ne pas inquiéter leur ravisseur, elle cherche à tâtons le petit coffre qu’elle l’a vu manipuler, commence à manipuler les tiroirs sans bruit. elle glisse les doigts à l’intérieur des cavités avec fébrilité, sans trouver ce qu’elle cherche, ne parvient à ouvrir qu’une dizaine de tiroirs sur un meuble ancien percé d’une centaine d’entre eux. déjà, le parquet grince au bout du couloir et elle se fige, attendant de savoir s’il s’agissait d’une vraie ou fausse alerte. vraie, sans aucun doute, lorsqu’elle entend les pas qui se rapproche et le regard de l’autre qui se pose sur elle.

sans hésitation, elle lui adresse un large sourire, reflet faux-semblants, prétexte qu’elle a fait tomber sa boucle d’oreille sur la moquette et qu’elle est à la recherche de celle-ci. en hôte attentif, il commence alors à l’interroger sur les tenants et les aboutissants du bijou, demande à voir le double avant de se pencher en avant pour chercher avec elle dans les villosités des tapis au sol.

du coin de l’œil, au-dessus de l’autre, elle aperçoit les fameuses porcelaines. l’idée lui traverse l’esprit de faire signe à son comparse de se saisir de l’un des vases pour lui briser sur le crâne et l’assommer pour de bon – néanmoins, la valeur inestimable de ceux-ci lui fait vite changer d’idée, ce serait une perte dont elle n’était pas prête à se rendre responsable.

visiblement dépité de ne pas trouver, le vieux s’excuse et se redresse, rapportant le plateau qu’il venait de déposer sur un meuble jusqu’au petit salon, les invitant à prendre place – quel hôte ferait-il sinon, s’il ne portait pas d’attentions à ces dames… ahma reste dans le couloir, prétexte chercher encore son précieux sésame, faisant les gros yeux à sa co-prisonnière et dès lors qu’il tourne le dos, se remet à fouiner dans les tiroirs. en vain, il y en a trop, et l’autre l’appelle déjà pour l’informer que son thé est servi et qu’il ne fallait pas le faire attendre.

soupirant, résignée de cet échec, elle réapparaît dans la pièce, des plus réticentes à prendre place sur cet odieux fauteuil trop confortable mais finit par céder pour ne pas que son comportement semble suspicieux aux yeux du gonze, mirant les porcelaines avec dépit. eyes on the prize.

dé:


Avery Hawking
légère suspicion

Avery Hawking

saisons : 25yo
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victimes : 197

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Le mensonge est un succès, et l'hôte traîne son ennui hors de la pièce, à travers le couloir et jusque dans ce que tu supposes être la cuisine. Bruit d'eau - tu souffles à ta co-détenue de se lever d'un ton urgent, d'une vivacité pourtant un peu ternie. Elle s'extirpe du fauteuil où elle s'était installée, donne des informations précieuses pour votre évasion. Les tiroirs du couloir, piste importante pour trouver la clé dissimulée de la porte d'entrée. "Ok, dépêchons-nous avant qu'il ait fini," t'acquiesces, la voix basse et pressée accompagnée d'un hochement du chef, et vous vous glissez à pas de velours dans le corridor.

De la cuisine s'échappe toujours le monologue monotone de la sangsue, litanie d'ennui qui se laisse couvrir par des bruits de vaisselle cliquetantes, de porcelaine tintinnabulantes. Il ne remarque rien de vos silhouettes furtives, du silence de vos pas, la lumière laissée éteinte d'un accord tacite pour ne pas risquer d'attirer davantage son attention. Tiroirs ouverts avec douceur, elle tâtonne à l'intérieur en tâchant de faire le moins de bruit possible, et tu l'imites, t'en prends à la suite du meuble trop long qui longe le mur du couloir. Dans la cuisine, bruits de l'eau qui bout joyeusement.
Lassitude qui traîne au corps, t'as l'impression que la tâche sera sans fin - trop de tiroirs, certains rien de plus que de petites cavités emplies de secrets et d'obscurité ; d'autres trop grands, coffres aux trésors où il devient difficile de discerner quelque clé que ce soit. L'eau et les bruits de vaisselles se sont tus à présent, remplacés par le bruit d'un plateau qu'on soulève, celui de ses pas. "Merde je trouve pas," sifflé tout bas entre les dents, dans un murmure qui traverse à peine l'air alors que le regard se jette à l'assaut de la cuisine. L'ombre s'allonge. Le babillage se fait plus fort. Trop tôt. Déjà, le voilà.

Tiroir refermé en vitesse pour ne pas avoir l'air d'y fouiller - mais toujours est-il qu'il vous surprend là, à fureter dans son couloir et dans le noir, au lieu de vous retrouvez là où il vous avait laissé. Heureusement, ton acolyte d'une soirée réagit sur le vif : sourire dont la largesse illumine son visage doux, et une excuse qui coule de sa bouche, facile à croire, maline. Tu renchéris, prétends prêter ton aide, deux paires d'yeux et de mains toujours plus utiles qu'une. S'il vous croit, c'est malheureusement aussi vrai pour trois : il se joint à vous pour inspecter le tapis et sous le meuble de plus près. Regard lancé par-dessus son dos, la position de l'hôte trop vulnérable pour ne pas essayer d'en profiter. Tu t'apprêtes à frapper, cherches à saisir l'occasion pour l'assommer, vous assurer le champ libre pour vous évader de cette situation qui ne tourne pas rond - ou trop, spirale infinie qui bouffe l'énergie, question de point de vue, au fond.
Ca ne se passe pas comme prévu. La faute à son mouvement qui te fait perdre l'équilibre, à la fatigue soudaine et insidieuse qui te tient en tenaille, à un mauvais timing sans doute - toujours est-il qu'au lieu de lui porter le coup voulu, tu passes d'à genoux à assise par terre, tombée en arrière et, avant que t'aies pu te remettre, il se tourne vers toi pour te demander si ça va, avant de décréter que retrouver le bijou s'avère sans doute peine perdue en se redressant. Le plateau est récupéré, et il ouvre la marche du retour vers le salon, vous enjoignant de le suivre - s'il vous plaît mesdames, le thé est prêt vous ne voudriez pas qu'il refroidisse où en était-il déjà... Yeux qui se rencontrent, conversation silencieuse, et elle profite que Smith ait le dos tourné, de retour dans le salon, pour fouiller encore un ou deux tiroirs sans plus de succès ; tu vérifies un petit vase, du genre où t'as déjà vu des client.es y glisser une clé, sans plus de réussite. Déjà il vous appelle. Tu coules un autre regard à l'inconnue, non silencieux qui se perd, pas habituées à la manière de réfléchir de l'autre, communication échouée - elle retourne vers le salon quand t'aurais préféré rester dans le couloir, fureter encore quitte à attendre qu'il vienne vous chercher encore. Profiter de l'éloignement momentané de sa logorrhée, secondes grapillées.

Tu traînes dans son sillage, carcasse fatiguée qui s'arrête sur le seuil, s'appuie l'épaule contre la chambranle pour se soutenir. Clé sur la porte du salon subtilisée, glissée habilement entre les doigts et dans la poche en compensation de celle pas trouvée. La fille aux porcelaines, elle, a déjà retrouvé le fauteuil aux airs trop confortables que tu te refuses d'approcher de peur de t'y fondre et de ne plus en bouger, happée par le sable mouvant d'aise. Smith te lance un regard - "je me suis levée trop vite, la tête qui tourne, ça va passer" prétexte donné pour seule explication - avant de se tourner vers sa théière pour vous demander si vous voulez du lait, du sucre, un scone peut-être. Gros yeux lancés à l'acolyte, un geste pour l'enjoindre à bouger, te rejoindre vers la porte - et tant pis si vous semblez suspicieuses, vous pouvez peut-être réussir à l'enfermer dans la pièce où il se complait et s'amuse à vous endormir, gagner un peu de temps le temps de trouver la clé ou une autre sortie. Malgré la fatigue, vous êtes deux et lui est seul, et tu vois pas bien ce qu'il pourrait tenter de plus.


dés:



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