Le Deal du moment :
Display 24 boosters Star Wars Unlimited – ...
Voir le deal


late night chats - ft Eliyaz

2 participants
Ayaba Reid
aucune suspicion

Ayaba Reid

saisons : 30 ans
occupation : comédienne titulaire depuis trois ans dans la troupe du théâtre de Scarborough, Critique pour arrondir les fins de mois, il n'est pas rare qu'elle soit en déplacement pour un spectacle ou un autre.
myocarde : Depuis trois ans en ville, on lui a connu quelques relations, aucune n'a jamais vraiment duré, elle aime, se lasse ou lasse.
faciès & artiste : Logan Browning - thequickthunder
victimes : 13



How did it get so late so soon?


Il y a ce brouhaha agréable de conversations, des mots qui se percutent, s’enchaînent, se superposent parfois, sans provoquer autre chose que des rires ou de courts instants de silence qui précédent une réponse sérieuse. L’étroit appartement était plein de cette harmonie fragile, celle qui définit la soirée, celle qui peut s’enrayer à partir d’un mot trop haut, d’un verre de trop. La musique emplissait le reste du silence sans étouffer l’agréable tumulte. Quelques danseurs dans un coin de la pièce, devisait sur les accords, se mouvant avec plus ou moins d’adresse mais avec l’abandon octroyé par l’absolu certitude d’une absence de jugement. Il y avait l’ivresse sans l’ivrognerie. Tout était pour l’heure doux et tu avais pour chacun une profonde bienveillance, des élans d’amitiés, une douce indulgence pour ce qui t’aurait agacé quelques heures plus tôt.

C’est la magie des nuits bavardes, celles que tu préfères. Celles qui s’éternisent tant que les sujets ne s’épuisent pas, tant qu’aucun conflit, aucun ego ne vient perturber les paroles ou les gestes. Tant que chacun existe, est écouté, tant que personne ne tente de prendre l’ascendant. Il est deux heures du matin. Les rues sont calmes, les fenêtres de la rue sombres mais peut-être que s’agacent secrètement des voisins ronchons du tapage, pourtant bien sage, que vous commettez. C’est que le bar vous a mis à la porte à 23h et que la soirée ne pouvait s’arrêter là. Depuis vous vous êtes réfugiés ici, quelques bâtiments plus hauts, chez la vague connaissance, d’une vague connaissance. Dans le salon de l’appartement petit, décorés de meubles de récupération repeint aléatoirement et d’affiches diverses de spectacles, de vieilles publicités sérigraphiées, d’œuvres d’un charme païen  probablement commandées sur etsy et de films plus ou moins obscurs. Personne encore n’est parti, soirée non prévue, un mardi soir. L’ambiance légère trop rare, moment de grâce que personne ne veut abandonner, peu importe le lendemain et les obligations. Toi, tu n’as rien avant les répétitions de soirée pour la prochaine pièce, une critique qui peut encore un peu attendre.

Assise sur le large rebord d’une fenêtre agrémentée de coussins bariolés, tu échanges avec Eliyaz. Tu le ne connaissais pas il y a quelques heures et il est désormais indubitablement une évidence. Vous êtes passé sur des dizaines de sujets, dans des groupes de moins en moins nombreux, échangeant des regards amusés, puis entendus. Vous n’êtes plus que deux dans ce coin de pièce à discuter des personas de Bowie. Tu aimes le Thin White Duke et tu argumentes, sur ce sujet à la fois futile et primordiale. Ils sont rares mais primordiaux, ces coups de foudre pour des identités, pour des êtres. Parfois ils ne durent qu’un temps, parfois ils sont plus profonds, tu en as souvent et tu te laisses porter.

Tu n’as pas toucher à ton verre. Tu aimes seulement l’odeur tourbée du whisky et faire tourner le breuvage doré dans son verre. Tu le tiens du bout des doigts, ton bras posé sur ton genou. Les glaçons ont depuis longtemps fondu. Tu le lèves lorsqu’une nouvelle tournée de shot ameute vers le bar improvisé quelques occupants. Tu sens que l’ivrognerie approche et que ce qui est doux ne tardera pas à devenir glauque. Une bousculade, un bras en percute un autre et le contenu d’un shot se déverse sur un tee-shirt. Le ton monte, une blague tente de désamorcer mais une tension flotte désormais et risque de se répandre et de contaminer la soirée. Ton sourire se fige avant de reporter ton regard sur ton interlocuteur « Ca te dit de décamper ? » La nuit est un peu fraîche mais les rues vides vous tendent les bras. Tu n’as rien d’autre en tête que l’envie de connaître un peu plus Eliyaz. Tu sens pourtant qu’il y a chez lui des ombres, des violences qui flottent et se dissimulent mal. Ca te rend plus curieuse qu’inquiète. Il a la gueule de la plupart de tes erreurs. Peut-être que tu éprouveras quelques regrets, tu en éprouves souvent à laisser entrer dans ton existence toutes sortes d’êtres mais tu chéries chacune de tes erreurs. Tu poses ton verre sur un guéridon surchargé et déplies ton corps de son bord de fenêtre. Tu n’as vraiment pas l’intention de rester ici et tu espères l’inciter à te suivre. T’as un sourire d’ado mutine. Grande gamine autant qu’il paraît être grand gamin refusant chacun vos âges pour continuer de profiter le plus possible d’une insouciance que le temps vous a, en réalité, déjà arraché.
AVENGEDINCHAINS

____________________________

- - All drama must remain on stage.

Eliyaz Caulkins
administratrice

Eliyaz Caulkins

saisons : Crise frôle l'exuvie, guète d'une œillade austère, tétanisé par les années qui coulent et s'écoulent et la peur au bide de percevoir les premiers plis du haut de ses [ trente-trois ] berges.
occupation : Versatile pataud incapable de conserver un job plus de quelques semaines. Embourbé depuis peu en tant que responsable de la [ Salle d'Arcade du Luna Park ], souvent distrait par de "petites" parties opérées sur le pouce à foutre des raclées aux mômes.
myocarde : Myocarde esseulé, de ceux vagabonds comptant quelques aventures éparses de carnes de tous genres, la peur au bide de s'amouracher véritablement.
miroir : late night chats - ft Eliyaz JxWG470J_o
faciès & artiste : joshua dun | la flaque sombre (av) & self
victimes : 813

online

late night chats

❝ ❞
I wanna see you alone, I wanna sharp the stone. I wanna bounce the bone, I wanna mess with it. I wanna lay the deville, the whole crew on the sill. I want the preacher and pill, I wanna bless with it.


[ TW : alcool, ébriété ] Il y a l'innocence aux lippes et les connivences soudaines, sans explication aucune. Les nuitées sans queue ni tête qui commencent par le fait de retrouver quelques trombines dans un bar pour finir avec d'autres entre les quatre murs d'une soirée improvisée. Parce qu'il y a eu cette étincelle amenant trop aisément les palabres, la sensation d'avoir couvert un millier de sujets en quelques instants à peine. Loustic de toute manière habile pour se lier aux autres, du genre à capturer rapidement les relents bienveillants qu'il y a chez autrui. Le macrocosme externe s'est flouté machinalement, l'enfermant avec Ayaba, inconnue qui ne lui paraît pas en être une, en un cocon imperméable qu'il se sont créés.

Pourtant autour, ça s'échauffe, s'embrouille sous les relents éthyliques qui montent. Basse-cour à la fragrance tord-boyaux qui commence à lui donner un haut-le-cœur. Une maladresse de trop change drastiquement le ton. « Putain dude, sérieux ? » Les lippes soufflent, plus agacées que coléreuses, le fil de leur discussion hors du temps coupé net. Comparse de soirée semble soudainement toute aussi peu à l'aise, propose l'escapade. « Bonne idée. » Pas contre un bol d'air frais au poumons, de poursuivre la lancée de leurs mots amphigouriques loin du brouhaha omniscient. Aussi parce que dehors, le monde est trop vaste et que la nuit semble soudainement leur appartenir. Risette en demi-lune en guise de réponse à son sourire, invite à emboiter le pas, se frayant un chemin tortueux entre les carnes éméchées, comme s'ils n'étaient plus que les ultimes individus sobres.

La fraîcheur de la sorgue est doucereuse, épousant les pommettes rougies par l'entassement trop chaleureux d'un amas de trop d'individus en un espace étriqué qui finissait par devenir étouffant. Le mutisme omniscient est bienfaiteur lui aussi, ne laissant que les ultimes relents d'un charivari à l'intérieur de l'immeuble se mêlant au murmure du ressac qui frappe paisiblement le sable non loin de là.

Panards ne savent où aller, portés en une direction qui n'en est pas une, pour le plaisir de s'égarer sous les étoiles sans avoir de but. « Ok, on en était où ? » cherche les bribes de naïvetés qu'ils ont emporté avec eux, tels deux gnards hauts comme trois pommes refusant de grandir. À quoi bon vouloir se farder d'un masque d'adulte responsable lorsqu'ils sont libres une fois le soir venu ? D'un bond, pogne se cramponne à un réverbère, tournoyant autour avant de lui faire face. « Admettons, tu ne peux plus ouvrir tes paupières que dix fois dans toute ton existence, comment tu les répartiraient et pour quoi ? » Spécialiste en débats futiles, des questions sans but précis qui font juste sourire, parfois réfléchir aussi.



____________________________

give in to the fire and the fear,
the liar in your ear.