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bitterness | sayanel

2 participants
Dawn Buchanan
forte suspicion

Dawn Buchanan

saisons : [ trente quatre ] longues années à frôler la folie.
occupation : [ artiste ] indépendante et passionnée.
myocarde : [ veuve ] par deux fois, le cœur en charpie.
faciès & artiste : olivia cooke, étangs noirs (avatar), memory card viii (icons) &alcara (signature).
victimes : 58


Combien de nuits se sont écoulées, l'obscurité comme maîtresse des lieux, les yeux de la solitaire braqués sur un plafond n'ayant ni forme ni couleur, à contempler une vie dont le goût est aujourd'hui profondément amer ? Bien trop, sans aucun doute. C'est l'aliénation qui menace d'engloutir la veuve, alors qu'elle tente maladroitement de garder la tête hors de l'eau. Son art est, comme il l'a toujours été, sa bouée de sauvetage. Pendant de nombreux mois, les coups de pinceaux sont exclusivement réservés au confort du manoir Buchanan. Ce jour-là, néanmoins, l'artiste se décide finalement à rouvrir sa galerie d'art et à y exposer les tableaux qui s'empilent dans la suite principale depuis la disparition de son mari.

La soirée de réouverture est un franc succès. Des habitués, autant que des touristes de passage, s'extasient devant ses peintures à travers lesquelles la veuve a tenté d'exprimer son chagrin, à défaut de pouvoir véritablement le verbaliser. Des petits fours dans une main, une coupe de champagne dans l'autre, tout le monde est ravi de cette prestation. Personne ne l'est autant que Dawn qui laisse la fierté et l'ivresse rougir ses joues.

Il faut plusieurs heures pour que les lieux se vident. Une fois le ménage fait — en talons aiguilles et robe bouffante — et les lumières éteintes, l'artiste se dirige jusqu'à sa voiture. L'air est frais, mais loin d'être froid. Les étoiles, de leur côté, sont nombreuses. Elle ne peut s'empêcher de les admirer, les yeux rivés vers un ciel qu'elle ne prend plus le temps de contempler. La vie n'est pas si amère, que pense la veuve. Pas si amère, seulement — et tristement — cruelle lorsqu'elle le veut. C'est avec cette pensée que l'artiste monte dans sa voiture et prend la route, les fenêtres grandes ouvertes pour pouvoir écouter les vagues s'abattre sur les rochers — ou entendre l'océan l'appeler à l'horizon.

Si elle se sent profondément sereine, et ce pour la première fois depuis la disparition de son époux, ce n'est pas sans compter sur l'arrivée furtive d'une biche qui l'oblige à freiner violemment. Bien que celle-ci soit seine et sauve, sa voiture semble l'être un peu moins, la forçant à se garer sur le bas-côté. Elle peste en sortant de la voiture, ses pieds nus — car ses talons ont été abandonnés en prenant le volant — rencontrant une herbe étrangement humide, puis le béton armé, alors qu'elle fait le tour pour constater les dégâts. Sans trop savoir comment elle a fait, l'artiste tombe sur l'un de ses pneus éviscéré. « Mais c'est pas possible ! » que cette dernière lâche rageusement. Elle se relève, puis frappe sa voiture de son pied nu, pestant une fois de plus lorsque la douleur remonte jusqu'à son genou. Comme si elle avait besoin de compagnie en cet instant, la nuit noire se voit illuminée par les phares d'un autre véhicule. Ses iris orageux fixent la lumière, leur propriétaire plus exaspérée que soulagée de tomber sur une autre âme.

@sayanel pritchard

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i am nothing without a man, i know my faults, but i can't hide them.

Sayanel Pritchard
administrateur·ice

Sayanel Pritchard

saisons : Quarante-deux ans à se traîner dans la poussière, toujours l'audace de croire qu'il peut veiller jusqu'à trois heures et se lever aux aurores. Pas sûr d'y arriver assez souvent, comme le prouve le snooze perpétuel de son réveil.
occupation : Pas d'études mais une formation bien suivie et le voilà conseiller sur une hotline d'aide aux victimes.
myocarde : Sur facebook, c'est compliqué. Y a pas forcément d'autres mots pour l'expliquer, il s'est marié jeune, a profité du grand départ pour fuir et la laisser là avec ses responsabilités.
miroir : bitterness | sayanel 73b36944c6d4b1e825422d937955455ce35a4376
faciès & artiste : Boyd Holbrook (self)
victimes : 138


code rp un

❝ ❞
Where did I go wrong, play me like a song, drag me back to heartbreak hallelujah. Oh, for heaven's sake, every last mistake drags me down to heartbreak hallelujah.


Il était plus tard que prévu quand tu décides de raccrocher tes gants, le front en sueur. Ca fait des heures que t’es là, à taper sur le punching-ball, te sortir du crâne la rencontre faite quelques jours plus tôt, parce que putain t’as besoin d’extérioriser, et la colère te prend. T’as pas le droit, finalement, de l’être, en colère. C’est toi qui t’es barré, toi qui l’a abandonnée, sans un mot, sans un adieu. Un coup de téléphone, ça pèse pas lourd dans la balance quand t’as jeté votre vie en l’air. Mais y a pas que ça, pas vrai ? Y a plus que sa vision et le bonheur de Shrimp, plus que tes sentiments partagés de la revoir pour la première fois en huit ans. Sienna, c’était pas le fond du problème, du moins, pas celui dont tu voulais t’occuper maintenant.
Ouais, t’avais besoin de te défouler, personne sur qui passer ta rage - même si ce serait pas non plus la meilleure des solutions - alors le ring te semblait la meilleure alternative. Tu vois pas les minutes défiler, ni les heures, tu sais que le canidé est bien à l’abri avec Ren, et ça te suffit. T’arrives à tout laisser partir, jusqu’au moment où tu te retrouves dans la douche glacée, et où tu te reprends la tâche de couleur qu’était Sienna dans cette ville morne, plus violemment que t’aurais voulu. Elle me foutra pas la paix. T’es pas sûr, toutefois, d’en avoir envie.

T’arrives dans ta caisse, presque chassé par le gérant de la salle. Faut partir, maintenant, c’est bon, t’as passé assez de temps, lui a besoin de dormir. Pas de sa faute à lui, si t’es incapable de fermer l’oeil avant quatre heures du matin. Y en a qui pourraient accuser les écrans, toi tu sais que c’est probablement que t’as encore du mal à avaler tout ce qui t’es arrivé ces dernières années. Le retour de ta femme … Ça n' arrangera pas les choses. Pourtant, tu finis par le démarrer, ton vieux truck. Tu l’as récupéré de ton père, toi t’as jamais été très porté automobile … Qu’on te donne le choix, tu vivrais ta vie en moto, mais c’est pas comme si c’était possible avec le chien, alors à la mort du vieux, t’avais récupéré le véhicule, c’était bien là le seul héritage qu’il t’avait autorisé.

Clope au bec, tu démarres, prends le retour jusqu’à la baraque. T’es étonnamment assez reposé, pour l’heure, le sport, ça te lance toujours un coup d’adrénaline dans le sang, et t’as l’énergie de continuer pendant des heures … Jusqu’au coup de barre. C’est là que tu la vois, l’autre voiture, plus petite, garée sur le bas-côté, en catastrophe. Peut-être que tu te serais pas arrêté s’il avait pas été si tard, si c’avait pas été une femme. Tu vas pas mentir, t’as des relents de machisme de l’américain pure souche, même si t’es bien conscient que les personnes les plus à même de te mettre à l’amende c’était bien ta soeur et ta femme.
Tu ralentis, donc, en profitant pour faire diminuer la clope de moitié, phares aveuglant à peine la désespérée. “Besoin d’aide ?” T’arrêtes la Ford à sa hauteur, jaugeant la situation du mieux possible dans l’obscurité de la nuit. Elle a l’air d’avoir un pneu crevé. T’es pas sûr de savoir comment elle s’est démerdée, mais ça vaudrait le coup d’insister un peu si elle veut pas y passer la nuit. “Je dois avoir un pneu de rechange dans le cul du camion, si ça t’intéresse.” Jamais été le genre à vouvoyer, tu le fais bien encore qu’au boulot pour pas te prendre des sanctions.