code rp un
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Where did I go wrong, play me like a song, drag me back to heartbreak hallelujah. Oh, for heaven's sake, every last mistake drags me down to heartbreak hallelujah.
Il était plus tard que prévu quand tu décides de raccrocher tes gants, le front en sueur. Ca fait des heures que t’es là, à taper sur le punching-ball, te sortir du crâne la rencontre faite quelques jours plus tôt, parce que putain t’as besoin d’extérioriser, et la colère te prend. T’as pas le droit, finalement, de l’être, en colère. C’est toi qui t’es barré, toi qui l’a abandonnée, sans un mot, sans un adieu. Un coup de téléphone, ça pèse pas lourd dans la balance quand t’as jeté votre vie en l’air. Mais y a pas que ça, pas vrai ? Y a plus que sa vision et le bonheur de Shrimp, plus que tes sentiments partagés de la revoir pour la première fois en huit ans. Sienna, c’était pas le fond du problème, du moins, pas celui dont tu voulais t’occuper maintenant.
Ouais, t’avais besoin de te défouler, personne sur qui passer ta rage - même si ce serait pas non plus la meilleure des solutions - alors le ring te semblait la meilleure alternative. Tu vois pas les minutes défiler, ni les heures, tu sais que le canidé est bien à l’abri avec Ren, et ça te suffit. T’arrives à tout laisser partir, jusqu’au moment où tu te retrouves dans la douche glacée, et où tu te reprends la tâche de couleur qu’était Sienna dans cette ville morne, plus violemment que t’aurais voulu. Elle me foutra pas la paix. T’es pas sûr, toutefois, d’en avoir envie.
T’arrives dans ta caisse, presque chassé par le gérant de la salle. Faut partir, maintenant, c’est bon, t’as passé assez de temps, lui a besoin de dormir. Pas de sa faute à lui, si t’es incapable de fermer l’oeil avant quatre heures du matin. Y en a qui pourraient accuser les écrans, toi tu sais que c’est probablement que t’as encore du mal à avaler tout ce qui t’es arrivé ces dernières années. Le retour de ta femme … Ça n' arrangera pas les choses. Pourtant, tu finis par le démarrer, ton vieux truck. Tu l’as récupéré de ton père, toi t’as jamais été très porté automobile … Qu’on te donne le choix, tu vivrais ta vie en moto, mais c’est pas comme si c’était possible avec le chien, alors à la mort du vieux, t’avais récupéré le véhicule, c’était bien là le seul héritage qu’il t’avait autorisé.
Clope au bec, tu démarres, prends le retour jusqu’à la baraque. T’es étonnamment assez reposé, pour l’heure, le sport, ça te lance toujours un coup d’adrénaline dans le sang, et t’as l’énergie de continuer pendant des heures … Jusqu’au coup de barre. C’est là que tu la vois, l’autre voiture, plus petite, garée sur le bas-côté, en catastrophe. Peut-être que tu te serais pas arrêté s’il avait pas été si tard, si c’avait pas été une femme. Tu vas pas mentir, t’as des relents de machisme de l’américain pure souche, même si t’es bien conscient que les personnes les plus à même de te mettre à l’amende c’était bien ta soeur et ta femme.
Tu ralentis, donc, en profitant pour faire diminuer la clope de moitié, phares aveuglant à peine la désespérée. “Besoin d’aide ?” T’arrêtes la Ford à sa hauteur, jaugeant la situation du mieux possible dans l’obscurité de la nuit. Elle a l’air d’avoir un pneu crevé. T’es pas sûr de savoir comment elle s’est démerdée, mais ça vaudrait le coup d’insister un peu si elle veut pas y passer la nuit. “Je dois avoir un pneu de rechange dans le cul du camion, si ça t’intéresse.” Jamais été le genre à vouvoyer, tu le fais bien encore qu’au boulot pour pas te prendre des sanctions.