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bookworms | (antoine)

2 participants
Sybil Duchesne
aucune suspicion

Sybil Duchesne

saisons : (45 ans), l'impression de n'avoir rien accompli
occupation : (employée à l'officine bickerton), en mi-temps, faute d'avoir trouvé mieux
myocarde : (célibataire), sort d'une relation longue durée avec un raté
miroir : bookworms | (antoine) DZwYGqDt_o
faciès & artiste : (lola dewaere), etangsnoirs
victimes : 57


bookworms

L'aînée avait écumé la plupart des livres présents dans la modeste bibliothèque de sa cadette. Georgina possédait peu d'ouvrages littéraires. Le manque de temps étant la cause principale de son désintérêt pour ces choses. Sybil avait dégoté quelques magazines par-ci par-là, entre le tiroir de la table de chevet et le porte-journaux installé dans les toilettes. Une vieille habitude héritée du père Duchesne qui passait une éternité sur le trône, sans que l'on sache véritablement pourquoi.

Contrairement à sa sœur, Sybil avait du temps à perdre, surtout quand elle venait la visiter chaque matin, espérant ne put avoir à faire la lecture seule dans cette sordide chambre d’hôpital. Sybil n'était pas friande des derniers succès littéraires – dark romances et récits wattpadd – pourtant parfaitement ciblés pour son profil de quadragénaire célibataire. La jeune libraire aux cheveux multicolores avait été très insistante avec elle, lui ventant les mérites d'une lecture aussi croustillante qu'addictive. Ces derniers temps, Sybil tentait de réduire le sucre dans son alimentation et s'était promise (à nouveau) qu'elle fuirait comme la peste les relations bancales avec des losers. Elle ne savait pas combien de temps ses belles promesses allaient durer, mais elle était assez décidée pour ne pas se plonger à corps perdu dans des lectures qui lui rappelleraient trop ses erreurs et ses travers.

Elle déambulait donc nonchalamment à travers les rayonnages serrées de la librairie locale, à la recherche d'un ouvrage qui pourrait lui apporter autant de satisfaction à lire, que sa cadette à entendre. Les médecins lui avaient confié, qu'il y avait de fortes chances pour que Georgina puisse l'entendre, malgré son état comateux. Sybil ignorait si cette affirmation relevait du véritable fait scientifique ou du simple conseil de médecin pour instiller une lueur d'espoir dans l'esprit des proches des patients. Quoiqu'il en soit, la jeune passait en revue les diverses couvertures achalandées devant elle, s'interrogeant sur les vertus curatives de tel ou tel récit. Que pouvait-elle trouver à lire qui stimulerait le cerveau ensommeillé de sa cadette ? Soudain, elle repensa aux livres de contes et autres recueilles de poésie étudiés à l'école élémentaire. Elle se dirigea vers le rayon en question, mais ce qu'elle y trouva mis en avant ne la satisfit guère. « Excusez-moi » qu'elle murmura, en apostrophant le jeune garçon qui vidait des cartons dans le rayon d'à côté. « Est-ce que vous auriez de la poésie française, s'il vous plaît ? En français, si possible » interrogea-t-elle, pleine d'espoir. Les yeux écarquillés du libraire lui firent rapidement perdre son brin d'enthousiasme. « Une version bilingue ? » tenta Sybil, un sourire forcé aux lèvres. Bloody Brexit!, pensa-t-elle intérieurement.


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The belief in a supernatural source of evil is not necessary; men alone are quite capable of every wickedness.

Antoine Dantès
aucune suspicion

Antoine Dantès

saisons : 43 ans
occupation : Fossoyeur
myocarde : Séparé, célibataire
miroir : bookworms | (antoine) 00c81229cfb624f7b7e6d878d8a5a65812c8d216
faciès & artiste : Swann Arlaud ; Salaï
victimes : 46


Bookworms

Que peu d’âmes qui vivent entre les rayonnages serrés de la librairie. Antoine, il a plus l’habitude de la bibliothèque, mais pour trouver ce roman, il fait une entorse à ses petites habitudes et prend le temps nécessaire pour apprécier la visite de ce commerce qu’il ne voit presque jamais. Le regard clair parcourt les allées, le visage marqué d’une petite moue peu convaincue. Il est vrai que posséder soi-même un livre est toujours flatteur dans une belle bibliothèque qui ornerait un salon plus que bien rangé. Le concept est fort intéressant. Avoir son propre exemplaire, sa propre édition. Il y réfléchira à l’avenir. Pour les livres auxquels il tient tout particulièrement. Un jeune homme et ses cartons passent devant lui, il se dégage du milieu pour le laisser passer. Il bosse, lui. Pas comme Antoine qui flâne dans les rayonnages. Le grisonnant avant l’âge à cet avantage de ne pas avoir d’heures de “bureau” et de faire ses tâches pas vraiment comme bon lui semble mais tant que le travail est fait, c’est ce qui importe dans son domaine. En déambulant sans but, il se retrouve dans un rayon qui semble désertique, laissé à l’abandon. Les poésies étrangères. Japon. Corée. Afrique. Mexique. Chili. Italie. France. Son regard se perd sur les poésies de sa terre natale. Des grands classiques. Baudelaire. Rimbaut. Pas grand nombre d'exemplaires. Un ou deux par recueils de poèmes peut-être. Tout au plus.

Sans un mot, il observe, avec son air toujours aussi perdu, la bouille qui passe dans le rayonnage. Tête penchée légèrement sur le côté, il entend, par mégarde, la conversation qu’elle tente d’entretenir avec le jeune homme aux cartons. Sa demande prend la forme de ce qu’il tient dans sa main. De la poésie française. En français si possible. L'œil curieux du français se pose à l’intérieur de l’édition. Pages en français. Le regard relevé sur l’étagère. Pas d’autres bouquins de ce recueil. Les Fleurs du Mal. Petite grimace en voyant le jeune homme perdu face à la demande curieuse de la cliente. Il ne veut pas lui prendre son travail, loin de là, mais s’il peut aider, c’est que mieux. Alors il prend son courage à deux pattes, livre entre ces dernières et il approche, le pas lent, comme s’il allait faire craquer le sol sous chaque avancée. Timidité ou simple précaution, il approche de la brunette ainsi que de l’employé. “Je … Me permet … Mademoiselle ?” Rien de plus pour l’instant, il se contente, Antoine, de tendre le recueil à la cliente. Le sourire aux lèvres, la petite moue presque désolée envers le jeune homme. Il a horreur d’avoir cette impression, celle de prendre la place d’un autre. Mais en même temps, le pauvre à l’air totalement largué et elle n’a pas l’air plus avancée sur sa recherche. “Ou peut-être que vous l’avez déjà … il y en a quelques-uns … juste là-haut, sur le rayonnage à gauche.” S’enquit-il de préciser, en désignant ladite étagère.


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Too Sweet
I think I'll take my whiskey neat, my coffee black and my bed at three. You're too sweet for me.

Sybil Duchesne
aucune suspicion

Sybil Duchesne

saisons : (45 ans), l'impression de n'avoir rien accompli
occupation : (employée à l'officine bickerton), en mi-temps, faute d'avoir trouvé mieux
myocarde : (célibataire), sort d'une relation longue durée avec un raté
miroir : bookworms | (antoine) DZwYGqDt_o
faciès & artiste : (lola dewaere), etangsnoirs
victimes : 57


bookworms

Peut-être le jeune garçon qui vidait des cartons était-il nouveau à la librairie. Sybil voulait lui laisser cette chance et ne point s'offusquer de son hésitation planante. Elle ne s'attendait guère à trouver un rayon en langue étrangère particulièrement fourni au sein de la librairie locale, elle espérait simplement qu'il ne l'envoie pas bouler, pour avoir oser faire des infidélités à Shakespeare. Après tout, c'était lui le maître de la poésie britannique, au coude à coude avec William Blake et John Keats. Timidement, une silhouette tiers vînt se glisser entre Sybil et le jeune garçon en plein travail. La brune sursauta presque, cligna des paupières, tandis que son regard se posait sur l'ouvrage qui lui était tendu : Les Fleurs du Mal, de Charles Baudelaire, en français. « Oh ! Merci » qu'elle échappa, en se saisissant du livre pour le feuilleter. Relevant subitement les yeux pour adresser un sourire de remerciement à l'inconnu généreux, elle se figea en contemplant sa chevelure grise-argentée et ses yeux d'un vert sombre aux contours fuselés hypnotisant. Sous le charme, Sybil laissa le temps – et ses iris – se suspendre aux belles lèvres de l'inconnu, jusqu'à ce que la parole lui revienne par miracle. « J'aurais préféré quelque chose d'un peu plus contemporain, mais visiblement le choix n'est pas grand » avoua-t-elle, après avoir inspecté les ouvrages présents sur l'étagère désignée par l'inconnu. Baudelaire, Rimbaud, Verlaine...les propositions s'arrêtaient là. Ce n'était pas si mal pour une librairie de cette taille. Simplement pas assez varié pour satisfaire le projet de Sybil. Une moue insatisfaite sur le visage, elle sonda les rayonnages adjacents, dans l'espoir de trouver plus d'inspiration. Le recueil de poèmes toujours entre les mains, elle n'osait pas le reposer de peur de vexer l'homme à ses côtés. Elle aimait son allure longiligne. De son sourire maladroit transparaissait une douceur naturelle. « Vous êtes français ? » demanda-t-elle, un sourcil arqué par la curiosité. Malgré une belle prononciation, un petit détail avait accroché l'oreille de la brune. Une certaine neutralité dans le ton, un manque de rondeur dans les consonnes et la mélancolie peinte sur son visage. « Pardon. J'ai cru déceler, un léger accent » s'excusa Sybil, se rendant compte de l'impertinence de sa question.


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The belief in a supernatural source of evil is not necessary; men alone are quite capable of every wickedness.

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