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ballade ( sa-rang )

2 participants
Saman Sanjeewa
aucune suspicion

Saman Sanjeewa

saisons : au compteur; quelques 27 années égarées en une seconde; ni fracture au crâne ni douleurs pour justifier ça; juste une absence tombée comme une pluie fine effaçant les marques sur un sable d'or.
occupation : gardienne dans un refuge pour animaux; met la main à la patte; rend docile même le plus souffrant des molosses. prend soin, lave, dresse, caresse; et parfois, se blesse.
myocarde : a probablement déjà aimé un jour; avec la force d'un coeur-océanique. mais la mémoire déffaillante n'a laissé qu'une saveur en fond de gorge, qui pourrait s'éprendre de lui ou d'elle; mais jamais autant que de lui.
miroir : ballade ( sa-rang ) 1c348a3390133e0636f4f1fdd666a61e
faciès & artiste : teagan cain (unfinishedfairytales)
victimes : 51


Le sable coincé entre les doigts de pieds. Quelques traces de pas.
Un vent fort qui souffle depuis les terres; ce mistral qui chasse les nuages autant que les mauvais rêves.

La nuit fut assez douce et la lune immense; de quoi inspirer les campeurs et les amateurs d’une nature bercée d’un liséré opalin. Les coupes rocailleuses dessinées avec de l’encre blanche; quand ce sont les abysses qui dévorent tout le reste.

Une nuit contemplative pour beaucoup; quand enfin le vent chasse les derniers nuages pour que la pâleur lunaire règne sans affront.

Toujours perchée sur un bout de plage, tu décortiques une fois de plus la vue en te demandant bien ce qui te retient ici. Dans ce pays. Dans cette ville en particulier. Un chuchotement offert par les célestes raconte qu’il y a encore tout à découvrir ici. Que certaines réponses se cachent derrière les galets fins; la bruine rebelle; les tempêtes salées.

Alors tu restes; tu accueilles chaque ombrage comme une intrigue; laissant ton appareil mécanique remplacer ton oeil droit. Et click. Le cliché est dérobé à cette silhouette qui semble être happée par les souffles divins; presque sur le point de s’envoler.

Le flash aura probablement volé son attention.
Et la pellicule, elle; s’extirpe péniblement d’un polaroid vieillissant mais fidèle.

Quelques minutes suffiraient à garder une trace éternelle de cette vagabonde qui arpente si tôt le nord de la ville.

@Sa-rang Kwung

Sa-rang Kwung
aucune suspicion

Sa-rang Kwung

saisons : 29 saisons
occupation : web designer en freelance
myocarde : mariée, pan, séparées, c'est compliqué
miroir : ballade ( sa-rang ) 4c6fed18a0d10e6dda91812be07971c8
faciès & artiste : ahn lina (mathoumatoufait)
victimes : 44


ballade

❝ ❞
photography is an art of observation, it has everything to do with the way to see things.
&
to learn a language is to have one more window from which to look at the world.


Le vent est agréable. Fort, certes, mais pas sauvage — pas de ceux qui emportent les parapluies et qui hurlent aux fenêtres. C'est un bon mistral, vigoureux, vivifiant ; tant que même les nuages acceptent de le suivre pour laisser place aux rayons lunaires.

Sa-rang, peu désireuse d'emporter la plage dans ses chaussures, s'est bien vite perchée dans les petites hauteurs de la digue rocheuse. Sac abandonné entre deux rochers, elle sautille de roches en roches jusqu'à arriver à son bout. Son regard sombre se perd dans les eaux plus sombres encore. Il y a des mystères, des trésors perdus, dans ces profondeurs cachées. Elle aurait aimé s'y aventurée, un jour, si seulement... mais certainement pas maintenant, perdue dans la nuit fraîche, éclaboussée d'embruns salés glacés.

Elle se pensait solitaire, la jolie, isolée par son humeur mélancolique et l'heure moins nocturne que matinale. La lune est basse dans le ciel, et une lointaine sensation de faim se réveille doucement au creux de son ventre. Son dernier repas commence à être loin. Ce sont ces pensées bien pratiques, à l'amertume familière en arrière-goût, qui l'occupent alors qu'elle se tourne vers le petit click bien caractéristique, si ce n'est étouffé par le vent, d'un appareil photo. Elle trouve une silhouette fluette dans le sable, pas si loin que ça, un vieux appareil dans les mains.

Ca l'intrigue, cette femme perdue dans la nuit, debout à une heure où peu de personnes osent s'aventurer dans la nuit. Il y a des exceptions, toujours, bien sûr, mais Sa-rang n'en a jamais rencontré ; pas de la sorte avec un appareil photo en main en tout cas. La curiosité gagne sur la prudence méfiance le désir de solitude. La solitude a été son amie des mois durant, alors qu'elle apprenait à vivre sans sa femme à ses côtés (apprend toujours), malgré la myriade de connaissances hautes en couleurs qu'elle s'était faite. Elle retournerait à sa solitude bien assez tôt.

Sac de retour sur l'épaule, Sa-rang parcourut le chemin averse, un bras en l'air pour retenir son attention. Jusqu'à se tenir sur le rocher en face de la photographe, s'asseoir en tailleur d'un mouvement fluide et sourire. Coude sur un genou, joue sur le poing, l'autre main posée sur la hanche, ses yeux se plissèrent sous son sourire — plus curieux qu'amical.

'Je peux voir la photo ?'