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Netflix and chill - for real | Cody, Archie, Gigi

2 participants
Georgia Darling
aucune suspicion

Georgia Darling

saisons : Hot Girl Summer all the way / 26 ans
occupation : Smut Author Extraordinaire - Julia Quinn si Lord Bridgerton avait des tentacules et une salive aphrodisiaque
myocarde : En rehab après un abus sévère de Men in Finance,Trust Fund, 6'5, blue eyes
miroir : Netflix and chill - for real | Cody, Archie, Gigi 8898d2641cc3019db974fc175542a4578e5a9619
faciès & artiste : Sabrina Carpenter - etangsnrs qui a tellement de talent que j'ai même pas besoin de voir le visage de mon fc pour que ce soit l'avatar le plus magnifique ever. Talent +1200000
victimes : 495


Netflix and chill

❝ ❞

For real


Il vient toujours un moment au cours de l’existence où l’essence même d’une personne est questionnée. Certains ne découvrent ce tourment que trop tard - dilemme au bord du trépas dont le souffle fuyant rend le choix impossible, vicié par l’inexorable sablier qui ne cesse de courir, et d’autres en sont affligés trop tôt, la trajectoire d’une vie remodelée sur cette interrogation brûlante.
Pour Gigi, il s’agissait actuellement de comprendre pourquoi la demeure d’oncle Archibald avait l’incongruité de comporter une piscine. Quelle étrange lubie, sii proche de la mer qui était bien évidemment le choix de rang S !
La piscine ? Limitée, minuscule, pas même un diamètre olympique. Elle était au sel de mer, évidemment, ils n’allaient quand même pas risquer le délicat du bleu de leurs yeux au chlore, mais tout de même. L’infini des eaux, le remous des vagues, imprévisible et indomptable, pas comme ces vagues de salon qu’on affublait aux piscines de ceux qui voulaient un semblant d’émotion.
La mer ne leur appartenait pas, certes, ce qui laissait une fenêtre dangereuse, celle de la contamination par l’exposition au public; mais les Darlings, ceux bien plus haut dans l’arbre généalogique, avaient eu le bon sens d’accoler leurs demeures sur de long terrains privatifs, s’assurant qu’autrui ne puisse venir les déranger.
Un soupir lui échappa - et elle avait bien fait attention d’y laisser toute l’incompréhension que lui inspirait la question, avant de conclure sagement “Si Alfred avait été là, on aurait pu sortir le bateau.
Pas qu’elle ne fasse pas confiance à Cody pour manœuvrer seul - il ne pouvait pas leur arriver grand-chose, excepté quelques rencontres avec les rochers mais quel Darling n’en avait pas fait l’expérience, et surtout les frais ? Mais Frances avait toujours été davantage à cheval sur la destruction de bateau que Meemaw ou son père, et l’habitude était restée.
La question méritait tout de même un peu plus de drame, aussi, elle avait quitté le rebord sur lequel elle s’était appuyée, menton posé sur ses mains croisées afin de profiter du spectacle dégagé de la vue mer - une provocation, assurément, lorsque l’on se trouvait en eaux inférieures, juste de quoi titiller l’envie du grand large, afin de se laisser couler jusqu’au fond de la piscine.
Quelques bulles d’air renfrognées remontées à la surface plus tard, elle avait sorti la tête de l’eau, suivie de très près par le reste de son corps.
Peignoir de bain attrapé et enfilé, Gigi se laissa tomber à plat ventre sur l’un des pouf d’extérieur bordant la piscine, disparaissant à moitié dans son rembourrage molletonné, quelques mèches de cheveux et une paire d’yeux ronds dépassant d’une bosse obstruant son visage. Bras abandonnés sur les côtés dans une esquisse d’embrasse au pouf - un signe criant qu’elle n’était pas prête à bouger de sitôt une fois installée, le regard suit les mouvements de la proie toute choisie.
L’attention coule un peu sur la peau à l’air libre, s’attarde sur les boucles détrempées et les sillons de gouttelettes qui s’en échappent et descendent les muscles d’une lenteur calculée, se distrait presque, avant de se refaire vive, calculatrice.
Mélodieux, éhontément cajoleur, le ton traînant annonce la couleur:“Codyyy”.
De sa cachette trop moelleuse pour être quittée, le petit minois se redresse un peu pour lever des yeux de cocker vers le Grant - mais bordés de cils épais s’ils vous plaît, d’un magnifique rendu artistique, entre le bleu clair de ses yeux et les cils humides regroupés; quitte à supplier, autant être la Belle et le Clochard. “Amour de ma vie. Lumière de Scarborough. Jacob de ma Bella. Farfadet de mon coeur.


"J'ai faim."

Et la cuisine, c’est si loin.
En plus elle n’était même pas chez elle, comment est-ce qu’elle pouvait aller se servir chez les autres ?
Cody était debout. Il était déjà plus proche qu’elle.

"Puis j'm'ennuie."


Cody Grant
aucune suspicion

Cody Grant

saisons : Trente-trois ans.
occupation : Animateur dans l'événementiel et sur camping l'été ; propriétaire et conducteur d'un party bus, disponible à la location pour à peu près tout et n'importe quoi.
myocarde : Pansexuel et célibataire récidiviste, en quête d'intimité émotionnelle, fuit l'engagement comme le reste de ses responsabilités.
miroir : Netflix and chill - for real | Cody, Archie, Gigi 669f03d8e9924e88108f3f914093f5bc456cc2c7
faciès & artiste : Jeremy Allen White ; ava (c)etnrs, gif (c)ewans-mitchell, signa (c)awona, icons (c)vocivus.
victimes : 601

online

Netflix and Chill
(for real)

❝ ❞
Took her bowling in the arcade,
we went strolling, drank lemonade,
we made out under the dock,
we stayed out till ten o'clock.
Summer fling don't mean a thing,
but oh, the summer nights. (c)


cw; des riches (oui ça compte)

    Où d'autres remuaient le sens profond de leur raison d’être, ton opinion sur l’intérêt porté par un bassin privé si près des côtes se résumait, en peu de mots, à un demi-soupir à mi-chemin de l’amusement et de la consternation : ah, les riches – sans aller chercher l'once de bon sens dans une population qu’on qualifiait communément de hors-sol. La vraie préoccupation n’était pas tant le pourquoi, ni d’ailleurs le comment (l’argent, avec ce seul mot on avait déjà fait le tour), mais plutôt : il ne faut pas que tu y prennes goût. Ce qui faisait le monde de Georgia ne faisait pas le tien, ne le ferait vraisemblablement jamais. Si tu n’as pas dans ton essence le moindre grain de semoule d’ambition de voir un jour ton compte en banque dépasser les quatre chiffres avant la virgule, il faut pourtant reconnaître que ça n’a rien de si déplaisant non plus, le confort de vivre.

    Tu aimes la mer aussi bien sûr - tu l’aimes même énormément - autant que tout ce qui faisait pour d’autres des désagréments : l'effervescence de la plage, la foule de tous les âges et milieux, l'exhibition involontaire ou moins, les canettes de mauvaise ale cuites par le chaud, l’odeur de la crème solaire et les traces blanches quand elle s'étale mal, les cris pour réquisitionner les tapis gonflables, les pleurs des mômes qui ont bu la tasse, les châteaux de sable piétinés avant la fin, les oh fuck sonores du PDC dans les eaux jamais bien tropicales de la mer du Nord, les circuits de billes et de petites voitures, les beignets ensablés abandonnés aux mouettes, la pêche aux bouts de verre polis et aux coquillages nacrés qu'on s'oublie dans les poches jusqu'en septembre.

    Une plage privée, ç'aurait été se priver de tout ce qui fait son charme.

    Pour autant tu sais apprécier le calme entier et les quelques degrés de plus ; les bords tiédis par le soleil n’iront pas, eux, te coller des grains de sable pénibles entre les orteils, la compagnie est belle, et le film de sel sur la peau délicate de Gigi, moins agressif que celui de la pleine mer, iodé sans pour autant sentir la poissonnerie (et quelle bizarrerie, quand même, que de saler sa piscine, pour toi qui n'associes le geste qu'à la cuisson des pâtes). Peu difficile à contenter, tu trouvais toujours un petit charme à ces morceaux d'excès déconnectés que tu ne découvrais qu'avec elle – et qui, sans elle, n'auraient pas la même saveur non plus. Pas un regard pour la mer horizontale que tu vois déjà suffisamment, il n'y en a que pour la masse blonde, assombrie comme alourdie par deux ou trois litres, mais qui trouvait toujours le moyen de capter un rayon, aussi furtif qu'il soit dans ces latitudes.

    Mais l’écrin de soleil n’éteignait pas non plus comme un soupçon de mélancolie, qui ne la rendrait pas moins jolie d'ailleurs. Si Alfred avait été là, on aurait pu sortir le bateau. Cessant de te laisser dériver comme toi-même un vaisseau, tu la rejoins avec les quelques mots qui échappent à la noyade. « On peut. Tu veux qu’on aille faire du bateau ? » Et tu le demandes avec toute une sincérité ; tu n'es pas aussi fainéant qu'on croit, et même assez porté sur l'aventure – impulsif, diraient certains. Tu n’as pas besoin d’Alfred, ni d'un yacht d’ailleurs, que tu n’oserais jamais piloter toi-même, comme l’intégralité de tes organes ne suffirait pas à rembourser l'engin. Elle serait peut-être horrifiée si elle savait que tu envisageais plutôt le squat d'une embarcation aléatoire ou pire : la location d'un pédalo. Mais elle s'épargne de l'entendre en s'immergeant aussitôt, quitte la piscine sans se préoccuper de donner suite à la proposition.

    Tu ne mets pas longtemps à la suivre, un peu comme on est dans la maison d’un copain, à le suivre à la trace en se sentant défendu partout ailleurs ; de la même façon, dans les opulentes infrastructures, tu ne te permets d'exister vraiment que dans son joli sillage. Elle s'affaisse dans un pouf sans élégance, ayant vraisemblablement laissé couler dans le fond de la piscine sa motivation (rien qu'un jus de goyave et trois canettes de Monster ne sauraient corriger). L'intonation quand elle t'appelle te fait dire qu'elle a un service à demander, ou le besoin viscéral d'emmerder quelqu'un. « Qu'est-ce que t'as bébou ? » (Utilisez le second degré suffisamment longtemps et ça deviendra du premier, chez vous aussi.) Les petits noms s'enchaînent, la plupart échappe à ton ouïe mais tu connais suffisamment le modèle pour supposer le style global. Tu t'accroupis à côté d'elle (farfadet peut-être mais également contextual medium king), pressant la petite bosse qui t'obstrue ses lèvres, dévorant les mots qu'il reste avec tout ce que tu as de sagesse – qu'on saurait mise à mal par l'étreinte mouillée de ses cils. Cody ne passe une bonne journée que si Gigi le regarde.

    « J'crois que t'en as oublié un ou deux, genre la chaise sur laquelle je m'assois. » Et alliant à la parole le geste, tu te laisses choir moite et sans violence sur son dos avec un soupir, comme momentanément démotivé par la baignade à ton tour. « Tu sais que si t'allais te cuisiner un truc, tu règlerais les deux problèmes d'un coup ? » Mais qui aurait l'audace d'attendre de Georgia qu'elle fasse la corvée d'elle-même ? Perdant quelques secondes tes yeux dans l'azur, embrassant l'air qui te paraît un peu frais sur la peau mouillée – moins, contre l'autre tiède qui te sert de support. « Tu sais ce qui me ferait envie, là ? Des pâtes au pesto. » Il y a peut-être eu un instant de suspens entre la question et la réponse. Vraiment pas beaucoup. « Tu crois que ton oncle m'en voudrait si je tapais dans son frigo pour nous faire quelque chose ? » Bien sûr, nous : tu le proposais moins pour toi que pour elle, en réalité. Et tu te redresses déjà, par souci d'attraper les mots avant qu'ils se perdent, tout sourire que t'es. « On dira que t'as demandé et que je sais pas te dire non. » Ce qui dans le fond devait quand même être un peu vrai.


____________________________

should've washed this, smells like R. Kelly sheets, but shit, it was ninety-nine cents

Georgia Darling
aucune suspicion

Georgia Darling

saisons : Hot Girl Summer all the way / 26 ans
occupation : Smut Author Extraordinaire - Julia Quinn si Lord Bridgerton avait des tentacules et une salive aphrodisiaque
myocarde : En rehab après un abus sévère de Men in Finance,Trust Fund, 6'5, blue eyes
miroir : Netflix and chill - for real | Cody, Archie, Gigi 8898d2641cc3019db974fc175542a4578e5a9619
faciès & artiste : Sabrina Carpenter - etangsnrs qui a tellement de talent que j'ai même pas besoin de voir le visage de mon fc pour que ce soit l'avatar le plus magnifique ever. Talent +1200000
victimes : 495


Netflix and chill

❝ ❞

For real


Bébou. Le gloussement au surnom ridicule à peine étouffé contre le pouf, mot doux qu’elle-même n’avait pas osé et qu’elle affectionne pourtant autant que celui qui le prononce, si ce n’est uniquement que parce qu’il vient de lui, que sa barricade à l’embarras d’être prise en plein flagrant délit de niaiserie est abaissée. Pas le temps de se défendre, ni même de rétorquer - juste à peine le temps de réaliser qu’elle a obstrué leur principal moyen de communication - et elle ne voudrait priver personne de la vision de sa bouche arrondissant sons et voyelles de son délicat accent si posh, qu’elle passe du statut de malfaitrice à victime de tentative d’assassinat.

- Assassinat, et non meurtre, oui monsieur. Même perdue au précipice des côtes anglaises, au fin fond du fauteuil de piscine rembourré, disparue sous le poids de Cody - presque familier, rassurant comme la couette lestée qu’elle tente de ne pas trop utiliser, juste assez lourd pour la convaincre de laisser les dernières traces de tension disparaître, celle que le soleil n’avait pas suffit à voir s’évaporer - elle restait une personne publique. Insta certifiée, X approuvée, plagiée sur ao3, tumblr comme sur OnlyFan, podcast sur la voie du mainstream, elle était connue de tous les médias.
Et, surprise qu’elle n’avait su annoncer, un peu inquiète de la savoir si fragile, petite bulle d’espoir qu’évoquer risquerait de faire imploser - en pourparlers pour voir plus grand. -


Sa peau glisse contre la sienne, caresse fluide et sans friction facilitée par l’eau encore fraîche qui luit et subsiste en quelques gouttelettes sur leur derme - perles saveur de sel et d’antan, d’autres étés dévorés si on se donnait la peine d’y goûter.
L’oeillade lancée par dessus le mont de l’épaule, hâlé du timide soleil anglais, le dos arqué sous Cody - juste assez pour se redresser suffisamment et être dans son champs de vision, consciencieuse du message à venir, les syllabes détachées avec une attention toute particulière, pas pour aider à lire mais pour souligner le poids des mots.

Enlève tes grosses fesses juteuses de mon dos, Cuidighthigh.”
Écorché, quelques sonorités de trop, ou pas assez, à peine de quoi reconnaître le patronyme initial - mauvais accent ajouté gratuitement, pour ne pas aider.
Une vaine tentative pour s’extirper - à savoir, avoir posé ses mains en position de pompe puis vaguement fait semblant d’essayer de soulever leur poids combiné avant de se laisser retomber avec un soupir bien sonore, pour marquer que vraiment, pffiou quelle plaie hein -  et elle se retrouve à la case départ. De nouveau enfoncée tout contre le velouté de la matière spongieuse du revêtement du siège, l’ennui chassé par le confort de la position - le bout du nez discrètement frotté contre le tissu pour la dose bonus de douceur volée, le poids et la chaleur ajoutée; la sieste lui ferait de l’oeil si la proposition suivante ne lui avait pas fait relever le nez.
Pas celle de cuisiner; du moins, pas initialement, l’idée d’agir pour résoudre ses problèmes franchement risible - Cody devrait savoir que ce n’est jamais aussi simple, mais celle du plat concerné.

Leste disparu, attention reportée par-dessus l’épaule pour ne pas avoir à bouger, la silhouette de Cody une ombre découpée entourée du halo vif des rayons méridionaux qui l’oblige à plisser les yeux.
La perplexité devance sa réponse originelle, le traitement des informations déversées momentanément coupé pour constater l’absurdité. “Pourquoi est-ce que ça le gênerait ?” Nez retroussé et sourcils froncés en considération - tonton Archibald n’avait jamais eu un “non” pour elle, jamais eu un mot plus haut que l’autre et elle ne comprenait pas cette déférence, si ce n’est cette précaution envers le membre de sa famille le plus généreux. Retournée pour se faire toiser proprement, de face, et la main en visière pour ne plus être éblouie, l’expression se lisse pour un roulement d’yeux amusé. Le sourire un rien soulagé, la réponse une rengaine loin d’être nouvelle: “C’est encore cette histoire comme quoi il ne t’aime pas ? Tu te fais des films, je te l’ai déjà dit. Tonton Archie est cool.”
Seconde main tendue pour être relevée - il venait de l’écraser, elle n’allait pas non plus se redresser toute seule, elle lui emboîte le pas une fois debout.
Lui force le pas, plutôt, choisissant de le pousser par derrière, paumes pressées contre le bas du dos, à l’endroit où le V de la silhouette est le plus étroit. Marche militaire imposée - “Vous vous êtes à peine croisés, quoi, deux fois en plus ?” - patio traversé en prenant soin de ne pas rentrer dans l’une des baies vitrées parfaitement lustrée - “Ou alors c’était pas toi pour l’anniversaire de la Reine ?” - quelques corridors et la salle de réception parcourus - “J’sais plus. Attention à l’amphore, elle est d’époque” - et les voilà arrivés.

Stationnés devant le frigo encastré, sa porte dissimulée en pan de mur ouvragé, les doigts pianotent désormais sur l’estomac de Cody alors qu’elle réfléchit toujours depuis l’ombre de son dos - penchée pour voir sur le côté - surprise de n’être pas tombés en route, tous deux dirigés à l’aveuglette. Des pâtes au pesto. Mh. “Je crois qu’on a été livré par le fromager cette semaine - j’ai senti les relents du fromage français de Meemaw. Les italiens devraient être avec.”  Les doigts s’immobilisent, se pressent une seconde contre la peau, les bras autour de la taille, l'étreinte brève, sans arrière-pensée, déjà terminée.
Elle sait qu’on la trouve souvent trop tactile, Gigi. Que si elle s’écoutait, ses jambes seraient toujours installées en travers de celles de l’autre, qu’une main serait gardée autour de la cheville, le pouce un lent va et vient sur la peau fine et délicate qui recouvre l’os, et que les doigts seraient affairés avec ceux des autres en gestes pas pensés, étrangers au débit qu’elle aurait, d’autres perdus dans les boucles et les mèches. Heureusement, on lui a appris à se taire et à se tenir, et elle n’enfreint la règle qu’avec un petit cercle restreint, sélectionné pour leur ténacité comme pour son incapacité à se tenir éloignée.
Cody a le malheur d’être trop familier et en même temps, un étranger. Pas un Darling, pas une véritable pièce rapportée, aucun risque d’être croisé dans une réception guindée; de se voir tentée là où les mains restent sagement l’une sur l’autre, et le tout élégamment posé sur les cuisses, juste avant les genoux. Et pourtant trop proche, trop connu, le contact physique trop aisé, arrivé bien avant le reste et pas voué à rester.

Elle sait aussi qu’on la pense un peu pourrie gâtée - ce qui est vrai, une assistée - pas tout à fait faux non plus, et incapable et indésireuse de faire les choses par elle-même. Et c’est là que le mensonge pêche.  
Placards ouverts - tout aussi cachés que le frigo, plaque à induction allumée pour les pâtes - invisible sur le plan de travail, on n’allait tout de même pas faire croire aux visiteurs que quelqu’un osait se nourrir ici, les ingrédients sont récupérés et les tâches distribuées. Surtout à elle-même.
Parce que ce n’est pas tant qu’elle aime être servie, Gigi, que savoir qu’elle pourrait l’être. Que si elle le souhaitait, que si elle en avait besoin un jour - quelqu’un dirait oui. Quelqu’un pour se soucier de s’assurer qu’elle a mangé, pour s’inquiéter des charges à porter - pour mettre sa main sur l’angle pointu du plan de travail en marbre quand elle se baisse pour récupérer le robot mixeur d’un autre placard - oui, caché.

En attendant le finance bro parfait, ou un vampire de 800 ans qui supporte le soleil de Santorini, elle garde un œil sur l’eau qui frémit; basilic frais récupéré directement au pot sur le rebord de la fenêtre et parmesan fraîchement râpé qui patientent avec les pignons et l’huile d’olive importée d’Italie que Cody ne trouve le glaçon nécessaire à la finalisation de la préparation.
Enfin, qu’il trouve le congélateur camouflé puis un bac de glaçons non aromatisé - sachant qu’elle avait fait une vidéo de restock de bacs à glaçons à thème il y a de ça pas deux jours.

Autant commencer le dessert.
Couteau affûté dont le rythme vif et régulier ne froisse qu’à peine la quiétude du glouglou de l’eau, attention gardée sur ses doigts pour éviter qu’ils ne finissent en salade avec les fruits frais, elle concède une autre tâche. “Est-ce que tu peux me récupérer une pâte pour que je vérifie la cuisson ? J’ai les doigts poisseux et la flemme.

Égale à elle-même.




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