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Cocon de cocagne (ft. Adaline)

2 participants
Jacob Seabrook
aucune suspicion

Jacob Seabrook

saisons : 25 ans
occupation : étudiant en littérature comparée | agent d'entretien au sein de St Mary's Church
myocarde : Célibataire, en prise affectueuse avec sa solitude et ses livres humant bon l'encre et les vieux solvants.
miroir : Cocon de cocagne (ft. Adaline) OSjGqzm
faciès & artiste : fc : jacob bixenman | © avatar : etangsnrs | © code sign : awona | © icons : Lux
victimes : 166


cocon de cocagne
adaline & jacob


Il n’est pas, en intrigue, de petite substance. Ni de moindres ambitions, ni de teneurs limitées. Mais demeuraient pourtant leurs discrétions écrasées tout contre la gêne qu’ils portaient, comme une patine, à l’enrobage d’un palpitant que l’on qualifiait étonnamment d’étroit et qui pourtant abritait l’immensité d’une intrigue pour elle. Jacob avait, récemment, bien tassé ses interrogations en dedans, la concernant. Cette jeune fille sans cesse attablée auprès de ce même coin de mur, un peu défraîchi, humant bon le papier boisé des vieux livres, happait son regard de par les intrigues qu’elle portait sur elle : pourquoi donc usait-elle autant de son temps dans cette bibliothèque ? Quels réconforts lui apportaient les romans, grimoires et autres rudiments littéraires ? Etait-elle donc en fuite de sa propre vie, ou aimait-elle simplement se réfugier dans son imaginaire, cocon de cocagne ? A l’instar donc de Jacob, elle semblait développer un dévouement amoureux pour la lecture et la solitude inhérente à cette passion. Et ce fut sans plis ni chiffonnements que Jacob n’avait eu de cesse d'entériner  ses questions pour l’intrigante, bien pressées dans le fond de son esprit taiseux. Toutefois, à force de l’y déloger, le jeune homme avait fini par s’attabler à ses côtés, s’imprégnant de sa lecture sans lui souffler un mot afin de se complaire dans leur silence bienvenu. L'étrange audace était devenu une habitude, et c’est ainsi que nos deux inconnus s’associèrent tacitement en compagnons de lecture.

Un matin brumeux démantela pourtant cette belle accoutumance ; Jacob ne l’y trouva pas. Ni le jour suivant, ni même le jour d’après. Une semaine, plusieurs jours, sans que l’intrigante ne réapparaisse et sans qu’il ne semble s’en émouvoir - la placidité de son faciès, toujours porteur de ce spleen englué à ses ombres, le prétendait en tous cas. Le jeune homme usa pourtant toujours de son rituel ; assis toujours à cette même table, le regard happé par son livre, en compagnie de son fantôme. Jusqu’à ce fameux jour où son parfum précéda le geste ; des fragrances de vanille, de rose et de bois poudré. Une ôde à l’hiver chaud. L’intrigante avait pris place à ses côtés, annonçant leur rituel de lecture silencieuse. Mais en ce jour, en cette heure déjà passée, Jacob finit par lever sur elle son regard d’ambre : « Que t'est-il arrivé ? » La question se drapait étonnamment d’une intimité que l’on ne peut prétendre qu’à une relation proche ou amicale, et pourtant sincère, comme s’il la connaissait d’avant.

(c) DΛNDELION ;  


@Adaline Doheny

Adaline Doheny
aucune suspicion

Adaline Doheny

saisons : vingt-cinq.
occupation : archiviste, au commissariat, travail de nuit.
myocarde : palpitant en berne.
miroir : Cocon de cocagne (ft. Adaline) 68747470733a2f2f73332e616d617a6f6e6177732e636f6d2f776174747061642d6d656469612d736572766963652f53746f
faciès & artiste : vika bronova, all-souls, izikyu, mazikeen
victimes : 59


cocon de cocagne

Elle n'aimait rien de plus que les hésitations quant à ses nouvelles lectures ; serait-elle alors femme victorienne œuvrant dans l'ombre pour de sordides complots? Fils bâtard d'un roi abdiquant à la couronne pour défaire ses pêchés? Parlerait elle aux loups, aux lions, aux baleines? Agirait elle dans l'ombre pour maintenir la sécurité d'un roi, flamme assassine formée à reconnaître les poisons et goûteuse sans cesse en danger ? Ou alors, princesse poétesse parcourant la lande simplement armée d'un luth, désirant saisir la beauté dans un grain de sable, et trouver quoi faire rimer avec la rosée du matin? Elle déambulait dans les allées réconfortantes de la bibliothèque attendant comme à chaque fois qu'un titre ou une première de couverture l'attrape plus que l'inverse, et alors, elle saurait. Mais des petits yeux la fixaient, et elle n'avait pas envie de se défaire d'eux, simplement de comprendre ce qui, dans son attitude, lui valait ces regards. Elle le croisait souvent, par ici, mais n'avait jamais trouvé le courage de lui parler : comme si cela devenait une obligation, une responsabilité de se lier et de converser avec qui semble avoir la même passion, les mêmes envies. Dans ce regard, il y avait autre chose cependant, qui la pousserait presque à s'y essayer, mais elle n'avait pas encore déterminé quoi. Une ombre, un questionnement et une étincelle de vie qu'elle sentait brûler. Elle ne savait pas. Mais quelque chose, un jour la ferait basculer, elle le savait. Il le fit avant elle, s'approchant en silence alors qu'elle parcourait les terres enneigées de Gwendalavir, mais aucun trouble ne vint saisir ses pages alors qu'il s'asseyait à ses côtés et, dans un sourire, elle scella l'accord silencieux qu'ils avaient passé. Depuis lors, ils s'asseyaient toujours à la même table, rassurante présence et sourires tacites, sans jamais s'être dit autre chose que ce que murmuraient leurs regards "je suis heureuse de voir que tu vas bien", "j'espère que ta journée a été douce".

Il était devenu le compagnon silencieux de ses errements imaginaires, l'ombre dans ses déambulations oniriques, et quelque part, il prit une place qu'elle ignorait posséder au fond d'elle. C'était doux de le retrouver, rassurant de le savoir proche et si elle ne l'aurait pas avoué, il était devenu un de ses rendez-vous préférés de la semaine. Mais des jours sombres étaient arrivés avec la réapparition de Mina et elle dut le laisser de côté, lui aussi, pour finalement se rendre compte qu'elle avait passé plus d'une semaine sans le retrouver. Elle s'en sentit même un peu honteuse et anxieuse à l'idée d'y repartir, et de le revoir - peut-être l'avait-il mal pris ? Elle fut rassurée de le voir à leur endroit habituel, et elle espéra qu'il avait peut-être eu des empêchements également, qu'il n'avait pas remarqué sa défection. Elle attrapa les aventures de la jeune femme qu'elle lisait actuellement, et, prête à se laisser glisser dans cet univers de cape et d'épée, elle s'installa à sa place habituelle. Son sourire fut cependant fauché par les mots qu'il lui adressa, à voix basse pour ne pas déranger d'autres lecteurs et elle se fit la réflexion qu'elle entendait sa voix pour la première fois. Il avait un timbre étonnamment bas et pour quelqu'un qui lui semblait plus jeune, elle en fut étonnée mais cela allait parfaitement avec la présence rassurante qu'il lui était devenu.

« La vie ne m'a pas été très facile, cette semaine. A croire qu'elle voulait m'empêcher de te rejoindre ! » Et elle lui sourit, espérant qu'il ne relèverait pas son changement de sujet. C'était étonnant d'avoir l'envie de se confier à celui qu'elle ne connaissait pas outre mesure, et en même temps le besoin de se protéger de lui, et de ce qu'il pourrait apprendre d'elle. « Quelqu'un que j'ai connu autrefois vient d'arriver en ville et je n'y étais pas préparée. » C'était oublié, le fait de ne pas savoir comment il s'appelait, de chérir cette relation silencieuse et d'amis qui ne se connaissent pas; ils rentraient dans ce qu'il y avait de plus effrayant - une relation qu'elle pouvait perdre.

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Sometimes, I wish I'd never been born, so I wouldn't have to wait for you, all these years..

Jacob Seabrook
aucune suspicion

Jacob Seabrook

saisons : 25 ans
occupation : étudiant en littérature comparée | agent d'entretien au sein de St Mary's Church
myocarde : Célibataire, en prise affectueuse avec sa solitude et ses livres humant bon l'encre et les vieux solvants.
miroir : Cocon de cocagne (ft. Adaline) OSjGqzm
faciès & artiste : fc : jacob bixenman | © avatar : etangsnrs | © code sign : awona | © icons : Lux
victimes : 166


cocon de cocagne
@Adaline Doheny & Jacob Seabrook


Sa voix, basse et émouvante, suscita en lui de menues palpitations déverrouillant le thorax. C’était une de ces voix, pleine de modulations mélancoliques, luttant dans le froid de leur temple, et Jacob comprit aussitôt qu’il l’avait si sagement désirée, si longuement attendue, qu’il se pencha légèrement par-dessus la table afin d’engloutir pieusement toutes ses notes. A croire qu’elle voulait m’empêcher de te rejoindre ! Le concerné secoua fébrilement la tête, pris d’une spontanéité saisissante comme il refusait que telle fatalité leur fut imposée. Ah non, certainement pas, s'entendit-il penser, peut-être un peu trop fort. « Impossible. » Jacob entérinait sa volonté d’en découdre avec la vie si elle se devait de lui enlever… diable, mais il ne connaissait pas même son prénom. Et cela, étonnamment, lui convenait comme l’intriguait fortement. Il aimait à penser que leur rencontre se devait d’être en dehors des normes sociales recueillant l'identité de son interlocuteur, passablement son domaine professionnel, potentiellement son âge, et débouchant sur une conversation normative en rapport avec la météo. Mais il se surprenait à vouloir deviner le nom de l'intrigante : elle avait des airs d’Imogen, personnage tendre et naïf. Quoique, à bien y regarder, Jacob ne se laissait guère prendre à ces traits d’ingénue. Emma, Joséphine, Anna ? Il finit par souffler sa défaite, ne trouvant évidemment pas de réponse à ses interrogations. « Quelqu'un que j'ai connu autrefois vient d'arriver en ville et je n'y étais pas préparée. » « Oh, je vois. » Lui qui n'attendait personne, ne voyait pas.  « Alors j'espère que cette personne ne te cause pas de soucis et que tu te sens en sécurité.  Je m’excuse. » argua-t-il derechef lorsqu’il s’aperçut de son intrusion soudaine. « Je ne voulais pas être indiscret. » Nul mot sur ses inquiétudes provoquées par son absence, sa pudeur retenue tout contre son faciès éhontément inexpressif. Un léger silence s'instaura, témoin de ses pensées fulgurantes. Il lui fallait, songea-t-il, faire preuve d’un peu d’équité et lui offrir tout autant des éléments de sa vie privée. « Je m’appelle Jacob au fait. » D’autres spéculations en sourdine, envieux de lui en donner d’avantage à son sujet. Quelque chose, n’importe quoi. « Et dernièrement j’ai réussi à domestiquer un corbeau » Idiot.

(c) DΛNDELION ;  

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There is no exquisite beauty… without some strangeness in the proportion.

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