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damn your wife, i'd be your mistress, just to have you around (archidea)

2 participants
Amadea Sforza
aucune suspicion

Amadea Sforza

saisons : soixante ans, verbis diablo insane saupoudré smoothies détox et luxe crèmes anti-rides.
occupation : cheffe du purgatoire, restaurant gastronomique 1 ★, business woman et starlette locale
myocarde : cœur coulant, divorcée par deux fois, se préfère sans chaînes,
miroir : damn your wife, i'd be your mistress, just to have you around (archidea) CPdhYCJ8_o
faciès & artiste : la bellucci.
victimes : 194


damn your wife,
i'd be your mistress
juste to have you around


il fait déjà nuit noire, lorsque sforza abandonne cuisines, remercie derniers employés présents et s'aventure dans un scarbourough presque endormi, nuitée cauchemar sous pruine délice. diable femme embrasse au préalable robe d'été légère — sa préférée —, libère tignasse corbac jusqu'aux lombes. au poitrail, à ses saints, diamant stigmate d'amours mortes. martèle pavé de ses escarpins, fièvre louboutin. errance nocturne, remembrance des cent quatre-vingt deux jours écoulés, griffonnés sur papier calendrier, achève motivation branlante.

du bout de l'impasse résonnent écho des rires étouffés de quelques âmes, le vacarme des portières de voiture, des moteurs qui déjà s'éloignent, abandonnent bâtisse darling et une énième mondanité. figure femme au clair obscur, allumeuse de réverbère à la tignasse perlée averse, comme des milliers de larmes. déjà, sforza traverse la chaussée et se dirige, non sans hésitation, vers la lourde porte de la propriété. du bout des doigts, tâtonne avec une nervosité intangible puis sonne, rien qu'une fois.

ombre recule de quelques pas, descend une ou deux marches à trop craindre le face à face, visite tardive et inopinée. malgré tant d’années à se conjurer maîtresse, elle n’a jamais mis les pieds ici. territoire d’une autre, de celle qu’elle a vainement jalousé. qui n'est plus qu'un souvenir, palpable et bien vivace. rumeur silence, sforza malmène bouche incandescente de ses canines, rouge sang sur lippes tendres. une longue inspiration et elle retient son souffle lorsqu'au-delà des murs, retentit le craquement du plancher, le grincement misère de la porte qu’on ouvre.

dans l’encadrement de la porte se détache figure darling en dandy sublime, premiers boutons de chemise détachés. charme british à se damner. il n'est pas difficile de lire la fatigue des traits – n’est plus d’âme maîtresse de maison qui vive en demeure, frances probablement meilleure hôte que bougon d'épousé.

silence des monstres, semblant guerillas des regards, terreur amour. italienne renonce et cède la première, brise la tension palpable, sans oser se mouvoir.

« it’s been six months and you haven’t called. »

as you should have, amore. il lui semble ne plus l'avoir vu depuis une éternité. des mois, des années, à leurrer leur monde. sforza damnée, palpitant cannibale, orgueil rital furieux de n'plus être aimée. déni promesses réciproques. il lui semble qu'à mesure qu'il la mire, salaud d'aristocrate, elle suffoque, retient un feulement quasi animal, recule encore d'un pas. damn you, darling.

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Archibald Darling
légère suspicion

Archibald Darling

saisons : Grand-père presque gâteau, retraité débordé, vieillard "l'âge c'est dans la tête". (80ans)
occupation : Retraité bien mérité après avoir présidé un journal financier londonien.
myocarde : Veuf depuis six mois, il ne porte déjà plus le noir et on peut le voir de retour à ses mauvaises habitudes, l'impunité en plus.
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faciès & artiste : Charles Dance (étangsnoirs)
victimes : 76


damn your wife,
i'd be your mistress
just to have you around

On dit que Sir Darling veille plus tard le soir, maintenant que son épouse est décédée. On raconte que les soirées respectables le sont moins et que le champagne n’est pas seul à couler à flot. Il se chuchote (de façon peu discrète) que le chevalier s’imagine en Gatsby britannique, qu’il croit hypnotiser Scaborough malgré ses quatre-vingt années peu discrètes. Ah, ça en dit long sur le mari qui n’a pas bien longtemps porté le noir du deuil, qu’il explique ne pas aller avec son teint. Sur l’argent qu’il aurait hérité, sur ses habitudes changées, sur sa famille qu’il voit moins. Et la famille en question a des choses à dire sur le sujet.
Archibald, lui, est presque discret sur la question. L’homme a toujours le bavardage sélectif et quand on cherche à lui parler de ses habitudes, de sa peine, de ses dépenses, il s’amuse de quelque remarque choquante, dérive sur une anecdote, ou ignore ostentiblement la personne qui oserait insister. Ces soirées-là, il les passe donc soit dans un silence observateur, soit dans un discours presque académique qu’il offre sur le sujet du moment. Archibald n’est pas dénué d’opinions, il en a sur presque toutes les questions qu’on pourrait lui soumettre, et si ces opinions ne sont pas toujours exactement les siennes, il les offre pourtant avec le même entrain.
En un mot comme en cent, Archibald aime bien plus ces soirées-là que ces moments en famille où il doit souffrir les inquiétudes et les regards compatissants. Ici, tout le monde le prend soit comme un roc soit comme un monstre. Il s’en trouve bien plus à l’aise.

À l’aise, il l’est sûrement beaucoup trop quand on sonne une énième fois à sa porte cette nuit. Les domestiques ont été renvoyés peu après la fin des festivités, lui termine son cigare, il entend le bruit à l’entrée et se dit : Cecil a oublié quelque chose.
Il a une application, sur son téléphone, pour vérifier qui est à la porte et l’ouvrir depuis son canapé. Il l’oublie, comme il oublie souvent les applications que d’autres ont souvent installé pour lui. Il soupire, faussement agacé, et laisse le cigare derrière (presque fini) pour aller ouvrir la porte.
Il se fige, se statufie presque à la personne qui l’attend sur le pas de sa porte.
Un mouvement, quand elle parle : ses yeux qui clignent une fois, puis deux.
Cela fait longtemps, bien plus longtemps que six mois depuis la dernière fois qu’il a parlé à Amadea. Véritablement parlé à Amadea, s’entend. Il ne pensait pas, un jour, véritablement reparler à Amadea.
Elle recule, d’un pas, et il se rend compte seulement qu’il n’a pas parlé, que sa main serre trop fort la poignée de la porte, qu’il va se faire mal, qu’il a la mâchorie trop serrée, le cœur qui lui échappe.
Il la lâche du regard pour regarder derrière elle. Il sonde la nuit, à la recherche de quelqu’un qui les aurait vu, qui serait posté là par elle ou quelqu’un d’autre, quelqu’un qui pourrait être témoin de la scène.

Finalement, il inspire, un geste qui lui permet d’humidifier de nouveau sa bouche, ne pas avoir la voix trop sèche quand il déclare :
— It’s freezing out there, please come in.
S’ils avaient été dans son restaurant, il l’aurait appelée chef. S’ils avaient été dix ans auparavant, il l’aurait appelée love. Ici, aujourd’hui, il ne sait plus ce que cela peut pouvoir dire de parler à Amadea. Dire qu’il est en état d’essayer de comprendre la raison de sa présence ici serait mentir. Il y a plus d’une raison pour ne pas inviter Amadea à l’intérieur de chez lui. Rien que pour la promesse qu’il a pu faire à Frances, des années auparavant. Que faire des promesses que l’on fait aux mortes ?
Ce n’est qu’une fois la dame à l’intérieur et la porte refermée qu’il parle de nouveau :
— I had no idea you expected a call from me.
Il l’affronte du regard, un regard qu’il a longtemps soutenu, qu’il a presque oublié. Il se doute, bien sûr, de ce qu’elle veut dire. Il y a peu de choses qu’Archibald fait mieux que de jouer à l’innocent.
— Did we have something planned for August? You know I don’t celebrate my birthday.
Il a même le courage, presque l’audace, de pince un coin de lèvres dans un sourire amusé. Comme s’ils étaient de vieux amis, qu’il n’y avait rien d’anormal à une telle visite. Si on lui en laissait la possibilité, Archibald tournerait le débarquement du fisc comme une visite de courtoisie.

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It is "Sir" Darling.

Amadea Sforza
aucune suspicion

Amadea Sforza

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damn your wife,
i'd be your mistress
juste to have you around


absurdité de la situation. comme toujours, darling est plus loquace que ne l’est l’italienne, au moins lorsqu’il s’agit de baratiner son monde et de ne pas regarder la situation en face – ou tout au moins, c’est le prisme choisi par sforza pour préserver son orgueil. plus aisé que d’assumer mélancolie et jalousie, deux sentiments contradictoires en ce qui concerne le patriarche. invitation à pénétrer dans l’antre, territoire inconnu sur lequel elle se sent presque barbare, transgresse règle ânonnée dix années plus tôt – n’a jamais failli à sa parole, n'a jamais provoqué l’affront ou poussé darling à la faute. un pas, puis l’autre, elle gravit lentement l’escalier avant que la porte ne se referme derrière elle, piégée.

il est inquiet, bien sûr, d’alimenter gueule infâme de la rumeur par un marivaudage factice, simple présence de femme en son entourage pouvant paraître suspecte aux yeux des béguines du bourg, saintes conservatrices des mœurs et de l’étiquette. déjà, l’orage qui gronde, amadea amère jure à voix basse en langue maternelle, face à paranoïa trop familière. maîtresse sans visage, elle avait à l’époque accepté son sort avec diligence, au prix d’un amour qu’il lui avait juré sincère, sans imaginer être sitôt reléguée au rang de souvenir sur l'exigence de l'épousée. une année, tout au plus, d’accointances au couvert de la sorgue, de baisers volés dans des chambres d’hôtel du cœur londonien.

sforza qui ne se laisse guère déstabiliser par verbiage aux apparences — fumisterie mensonge —, passe une main dans ses cheveux avec langueur, incline cabèche à dévoiler épaules nues sous tignasse noir de jais. marivaudage supplice, se plaît presque à le pousser un peu plus encore dans ses retranchements, conquérante.

« you said you couldn’t be with me as long as she was your wife. and now she’s gone, even if I don’t recall getting a memo for the funeral. »

faciès se fane d’un rictus alors qu’elle mire amant misère, s’approche de lui sans se priver de le brusquer, juste quelques secondes, le rabrouant pour fausses manières à mieux la cacher. du bout des doigts, réajuste le col de sa chemise avec une délicatesse exquise, mi-féline, mi-menaçante, diable femme au cœur piétiné. hume relents cigares, insidieuse.

« you should start planning your birthday, amore. I swear you won’t forget this one. »

sans lui laisser le temps de la repousser, déjà, elle l’abandonne, recule de quelques pas et parcourt demeure du regard, sans trahir nervosité de se trouver en ces murs, sainte bastille quémandée sur souvenir d’une morte. sans mot dire, elle se laisse aller à vagabondage, juste quelques dizaines de mètres, tournant le dos à darling, observe autour d'elle, bribes d'une vie au grand jour, tant jalousée.


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Archibald Darling
légère suspicion

Archibald Darling

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occupation : Retraité bien mérité après avoir présidé un journal financier londonien.
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damn your wife,
i'd be your mistress
just to have you around

Ses amis proches ont de nombreuses fois dû écouter les complaintes d’Archibald sur ses amants et amantes, toutes ces personnes qu’il aimait et avec qui cela fonctionnait si peu. Dans l’intimité de ces amitiés de longue date, Archibald se laisse aller au-delà des apparences et il grogne, et il geint, et il fait des caprices que d’autres ne pourraient jamais imaginer. Il révèle à d’autres ce qu’il n’avouerait jamais aux principaux concernés. Il ne se prend jamais d’amour romantique ces personnes à qui il peut ouvrir son cœur.
Il faut toujours qu’il aille vers– Oui, voilà, les femmes hypnotisantes qui apparaissent sur le pas de sa porte, soignées comme pour aller à l’opéra, aux cheveux qui chatoient comme de la soie et qui le grondent avec une jalousie violente. Il se damne pour des beautés aussi orgueilleuses que lui qui le secouent et le malmène. Il se prend de passion pour des « bad ideas » comme une amie en particulier a pu les qualifier. Oui, Amadea a toujours été une mauvaise, une terrible idée. Il a vu l’accident arriver à des kilomètres, et on l’a prévenu, et il l’a concédé et, toujours, il a foncé. Et quand la fin est arrivée, il a tout de même pleuré, en secret, en se répétant « I should have known ».
Et la revoilà, avec ses grands airs, à parler avec une telle liberté de la mort de Frances qu’on aurait pu croire qu’elle l’avait causée elle-même. L’idée le fait frémir, un instant, bien qu’il sache la chose impossible.
La revoilà, à l’appeler amore, à le rendre ivre d’un contact à son col, à lui faire oublier un instant pourquoi, exactement, il ne la retient pas quand elle lui échappe.
Un vertige le prend quand elle s’éloigne et il cligne des yeux, les mots encore embourbés dans sa gorge. Il retient violemment le geste en avant, pour la saisir elle, rattraper son odeur sinon, et il inspire en retard et il vaut mieux. Il vaut mieux.
— I am sorry, Amadea, I think you misunderstood my meaning.
Le prénom prénom d’Amadea, tout nu, tout simple, sonne faux. Archibald appelle si peu qui que ce soit par un simple prénom, il est ridicule qu’il le fasse ici et maintenant, avec cette femme-là. Ou c’est bien parce que c’est elle qu’il tord ses habitudes et lui refuse les habituels sobriquets d’un homme malicieux. Il lui refuse cela, comme il lui refuse le reste, inconscient qu’il la singularise au-delà du discret.
— It is not because I am unmarried that I can be with you.
Oui, Frances avait été l’excuse alors, il l’avait peut-être utilisé à l’excès, il avait peut-être noirci le portrait d’une femme qu’Amadea n’avait jamais rencontrée. Cela ne rend pas une relation possible, brusquement, après dix ans, après tout cela.
— I am an old man, now. I’m expecting great-grandchildren in a few years. I’m considering moving in with my son and focusing on my family. I can’t do this.
Il n’a pas bougé de l’entrée, ne l’a pas suivie, ne pense pas à lui offrir du thé alors qu’il lui explique sa situation. Il ne lui explique pas qu’il se sent, aujourd’hui, effroyablement vieux à côté d’elle. Il la regarde et les vingt ans d’écart n’ont jamais été aussi flagrants. Que fait-elle ici ? L’a-t-elle seulement regardé, véritablement regardé depuis qu’elle est arrivée ? Déjà alors, elle se serait condamnée à devenir une infirmière pour le grabataire qu’il serait forcément devenu mais aujourd’hui ? Combien d’années avant qu’il ne commence à perdre véritablement le contrôle de sa vie ? Quelle place donner à une femme telle qu’Amadea dans cette vie ?
— I’m flattered, I truly am. You know how I love grand gestures.
Il prend une brusque inspiration, regrettant aussitôt ses mots, qu’il ne peut retirer à présent.
— But you’re mistaken. I’m sorry.
C’est dit. Il ne lui reste plus qu’à affronter la suite. Il s’imagine que la colère d’Amadea suivra son indignation, peut-être brisera-t-elle quelque chose, qu’il prendra comme un prix à payer, avant qu’elle ne claque la porte dans l’autre sens avec des insultes qu’il fera de son mieux pour ne pas écouter.

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Amadea Sforza
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i can turn you into poetry but i cannot make you love me.

dix années – une éternité dans une vie, à l’aube de la mémoire. périodicité caduque pour ritale qui s’est vainement accrochée au souvenir, à l’écho du cœur brisé. plus simple d’accuser frances de tous ses maux, de crever d’un sot espoir que de reconnaître la mort des amours. dire qu'elle avait cru à ses promesses était un euphémisme - force est de constater qu'elle s'était laissée duper elle aussi.

« oh my dear mister family man… »

comme un grincement, phonèmes sarcasme à mieux le mirer, presque désabusée. amadea n’est pas dupe face à ses mensonges, ses arguments d'autorité foireux, mirage d’homme caché derrière de grands principes moraux – blasphème pater familias. lui faire croire, à elle, qu’il n’attendait rien de mieux que d’aller vivre chez son rejeton, que son cœur s’attendrissait devant marmaille arrières-petits-enfants. fable éhontée d'un vieillard attendant la mort qu’elle ne gobe pas, pas alors qu’elle s’aventure dans le petit salon et que tout crie débauche. pas après les confessions sur l'oreiller. balayant la pièce du regard, elle s'attarde sur la tablée nocturne pas encore débarrassée, à renfort de coupes de champagne vides, de cendriers saturés, capharnaüm bacchanale. l’odeur du cigare est si prégnante qu’elle sait, devine sans mal, braises encore tièdes d'havane délaissé pour venir l’affronter.

« I thought you'd at least have the decency not to lie to me. I guess we're both disappointed. »

du bout des doigts, elle saisit le mégot tiédasse qui patiente pour le retour de darling, écrase son extrémité avec une minutie étudiée, trahissant des éclats de rage sans vacarme, comme un palpitant qu'on assassine. bête qui rampe, chagrin mort-né. avec fureur, elle tire d'un coup sec sur la nappe et dévaste l'assemblée sans visage, cristal qui se brise avec fracas, milliers d'éclats de verre. délice castafiore.

« I've waited ten years for you to be free at last. I guess I don't have any more time to give to a man without honour. »

madone qui le mire avec un calme trop olympien pour qu'il ne soit criant de vérité, se rapproche de lui à nouveau, déjà sur le départ. erratum, n'aurait pas dû venir, erreur de croire qu'il avait pu l'aimer, aussi insensée soit-elle. du bout des doigts, affleure gueule, griffe barbe naissante, se fend d'un sourire à lui ravager le cœur.

« oh darling, what we could have been... »

et déjà, elle se dérobe, encore et encore, diable feu follet qui cherche toujours à s'enfuir, pour ne pas qu'il devine l'empire de ruines sur sa gueule qui se décompose, refermant les doigts sur la poignée. n'aspire qu'à disparaître dans la nuit sans se retourner et embrasser l'amnésie. c'est plein de disputes un bonheur.

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— i'm gonna show you how this italian amor is gonna love you harder than ever before.

Archibald Darling
légère suspicion

Archibald Darling

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myocarde : Veuf depuis six mois, il ne porte déjà plus le noir et on peut le voir de retour à ses mauvaises habitudes, l'impunité en plus.
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Amadea est belle quand elle est en colère. C’est une vérité très simple et pourtant particulièrement étrange. Archibald a grandi parmi des êtres froids et distants, des personnes qui calculaient et mesuraient leurs gestes, méprisaient d’un pincement de lèvres, vous mettaient au sol d’un roulement d’yeux au ciel. Il est habitué aux dos tournés, aux silences, à se faire ignorer comme punition qu’affronté avec dureté. Lui-même n’a jamais appris à exprimer la colère, ne se souvient pas s’être jamais permis des éclats de voix, d’hausser le ton autrement que quand la douleur lui prenaient la gorge.
Amadea, elle, a une honnêteté fascinante, une franchise dans ses émotions quand elle s’énerve et s’indigne et, oui, même quand elle l’insulte. Elle l’accuse de menteur : il ne se défend pas. Il l’observe après l’avoir suivie dans la pièce qu’il a quitté, il suppose qu’elle a suivi l’odeur. Il suppose, aussi, que tout cela n’est que le début de sa colère. Le mégot est éteint presque généreusement et, un instant, le silence avant l’éclat de verre au sol.
Archibald est silencieux sur le pas de la porte de la pièce, les nerfs toujours tendus, le cerveau peinant encore à comprendre ce qu’il était en train de se passer. Oui, Amadea est belle quand elle est en colère mais Seigneur qu’elle lui fait peur quand elle est violente.
Violente elle l’est régulièrement avec ses mots, ses gestes, les objets, aussi. Jamais envers Archibald et pourtant, toujours, il se demande : quand ? Il la teste, il la surveille, il la met à l’épreuve et il se souvient de la presque déception quand elle n’a jamais craqué. Comme si cela lui aurait enfin prouvé quelque chose sur elle. S’il avait eu quelque chose à lui reprocher, peut-être que cette situation en serait devenue plus simple.
Il grimace, tout de même, à la voir mettre sens dessus dessous sa pièce. Il a encore le bruit des éclats dans les oreilles quand elle vient à lui retirer son honneur.
— Amadea, come on.
Quel honneur, véritablement, espérait-elle d’un homme adultère ?
Il va pour parler davantage mais elle l’approche, le touche, et les yeux du vieil homme s’écarquillent de surprise, de peur, d’une drôle de peine qu’il ne saurait pas expliquer lui-même.
Il inspire brusquement quand on le lâche, cligne des yeux quand on l’appelle Darling. Il n’est pas rare qu’on l’appelle ainsi, que ses amants et amantes lui offrent ce petit sobriquet avec tendresse. Lui n’a jamais utilisé ce mot que pour Frances. Il est encore sonné quand il comprend qu’elle s’en va déjà.
— Amadea, appelle-t-il d’une voix rauque qu’il porte à peine.
Elle l’entendra si elle veut l’écouter. Elle restera si elle veut savoir.
— You cannot come here as a conqueror and expect me to yield.
Quoi, lui aurait-il promis quelque chose ? Jamais. Il a pu espérer, il a pu suggérer, s’imaginer un autre monde mais proposer à Amadea d’arriver en triomphante sitôt Frances écartée ? Il n’a jamais cru cela possible. Qu’Amadea ai pu l’espérer le dépasse d’ailleurs.
— For I am not free, only a widower.
Libre ? Il ne saurait pas imaginer un monde où il le serait. Libre ? Irait-il se réfugier auprès d’Amadea s’il l’était ? La lassitude est telle, le manque est si cruel, oh, s’il avait véritablement le choix, il rejoindrait celle qui est partie avant lui.

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damn your wife,
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les palabres viennent mourir sur bouche insolente de darling et dans le fond, amadea sait. elle sait qu’il a raison, qu’elle vient pétitionner et exiger ce qui ne peut être. la maison est encore pleine de l'écho des rires, souvenir impérieux de celle qui fût maîtresse des lieux. sforza baisse les yeux et assume le coup, sans mot dire. peut-être qu'elle a trop connu le deuil pour prendre la mesure de ce que cela signifie pour lui. probablement que ça lui glisse sur la carne comme l'eau sur les plumes, parce qu'elle n'a plus suffisamment de cœur pour ça. c'est odieux le deuil, ça déshumanise les hommes — amadea de ceux qui ne savent plus s'épancher ou céder la place au sentimentalisme. anesthésie du palpitant, sans effusions.

« you're right. I should have known better. I don't need you to tell me about grief. »

à trop vouloir qu'on l'aime, sforza s'est muée en hopeless romantic — plus hopeless que romantic au demeurant. si darling ne lui a rien promis, elle n'a pu s'empêcher de s'accrocher au mirage, à ce qu'il a pu faire miroiter. non, vraiment, maintenant qu'elle observe de plus près son repaire, elle réalise que vraiment, ils ne sont pas du même monde. les contraintes auxquelles il fait face, l'italienne ne peut pas même les envisager. s'est-elle réellement accroché à un rêve ? la réalisation est brutale mais elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même. à trop vouloir qu'il la choisisse, nécessité absolue d'être l'élue d'un cœur déjà pris, elle l'avait perdu.

« I grieved for so long that I thought I was going to die. If I had to do it all over again, I'd want someone to show me that life isn't over. »

un léger rictus vient illuminer le visage d'amadea, son regard se radoucit alors qu'elle mire l'ancien avec un semblant de tendresse. la mélancolie des amants. constat solennel : elle l'a vraiment aimé archibald, plus que les autres. darling incrusté jusqu'aux coronaires. elle s'était jurée, de ne plus se faire briser le cœur — s'était menée à sa propre perte, tourments fracas.

« it's too early. you're not there yet. maybe you never will be. »

après l'emportement, amadea qui retrouve son calme, soudainement penaude d'avoir causé tant de dégâts. deux mondes en collision, amadea pas habituée aux politesses hypocrites et aux faux-semblants, n'a jamais pu masquer ce qui la dévore. honnête jusqu'à l'outrage, enfant blasphème trop passionnée, trop impétueuse, ritale dans l'âme. observant les alentours, la ruine cristal, elle marmonne un perdonami. elle s'occupera sous peu de remplacer ce qui est brisé, il le sait, ses ires ne durent jamais longtemps.

« I was hoping you'd come to our Purgatory again. I really miss my friend and having you around. »

sforza mord sa joue sans violence, comme si confession de solitude perpétuelle lui avait arraché le cœur. si les amours sont éteintes, leurs joutes verbales avaient longtemps hantées ses nuits. la verve de darling comme aucune autre, comme une secousse insolente, séisme intime. il n'avait pas peur d'elle, de contredire ses emportements — et elle n'avait jamais autant eu besoin d'un ami qu'en cet instant. le voudrait-il seulement, elle ne veut pas même y songer, bestiole craintive.

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— i'm gonna show you how this italian amor is gonna love you harder than ever before.

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