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Le mémento de l'ange | Serafinis

2 participants
Narcisa Serafini
aucune suspicion

Narcisa Serafini

saisons : Supernova rutile comme trente-cinq soleils.
occupation : Première hôtesse du Red Castle, ex-aequo au diminutif Dario. Marchande de félicité plusieurs nuits par semaine, chaparde le cœur au prix fort des cuvées.
myocarde : Corvidé qu’on racole à l’éclat du carmin, becquete dans la main des rupins. Pouilleuse sans en avoir l’aspect, se laisse entretenir par crésus A, B, C, D. Escorte ses béguins éphémères puis collecte ses gains pour aggrandir sa collection de chapeaux.
miroir : Le mémento de l'ange | Serafinis 0gl60orx_o
faciès & artiste : Miriam Leone (av) vocivus (icons) sans titre (pinterest), cadeau de ma reine gorgon's playground (gif profil).
victimes : 62


one more night

Hold the die, your turn to roll before they fall through your fingers. Not a good night to lose control (( song )) .

❝ ❞


(outfit) La citadelle Blacksmith est en feu, inondée des rires ignares et démesurés. Ignescente dans ses apparats de rubis, plumes sauvages rubicondes tissées dans son catogan, Narcisa rougeoie comme elle, fascine et captive les nantis éthyliques lors de son passage entre les convives. Poussés par leurs hôtes casse-coeur, l’opulent troupeau s'encastre naïvement sur la pista da ballo. Danser, valser, pulser pour donner soif, tactique systématique pour inciter les pétesecs à la conso des grands crus. Isla aux commandes de cette ixième réussite, susurre badinement de sourire sur les orles rouges de l’hôtesse princière des nuits rubescentes de bourgogne.

Fripée contrariée, sourcils reculés. Dame au pochon saturé de pécules fait deux fois son humble âge. Nippée de blanc et d’un chapeau dior à en faire rougir notre collectionneuse, sa tablée, vacuum de son hôte exclusif immobilise instinctivement l’oeil piquant de la Golden Lady. Délaissée et recluse, Dario évaporé on ne sait où, invisible du Red depuis le début de la nuit, cette chétive de fer monopolise l’attention d’un sommelier. A l’approche Serafini, bourgeoise opte pour un portrait méprisant, impérieux : — Je n’ai pas demandé l’autre Serafini. J’ai demandé Dario. DA-RIO. Vous comprenez ? Soixantenaire frappe coquettement le contour de la table au raffinement de ses doigts. — Vous êtes belle et de bonne compagnie mais vous n’êtes pas lui. Main convulsée docilement vers l’imperceptible, blondy congédie le sommelier de l’aura de cette dame outrancière. Sans ciller, sans démordre à son nimbe solaire, l’autre Serafini découpe la capsule du Château Mouton Rotschild de 2016 ordonnée par la pie. — Mon frère est un Don Juan, vous savez qu’il aime se faire désirer. Je suis certaine que l’azur de ses yeux vous consume à l’instant où je vous parle madame. Il vous observe, vénère votre somptuosité. Le goulot essuyé avec un tissu propre, toison d’or dans sa robe rouge ajoute posément : N’est-ce pas de cette façon que vous l’aimez, pour son exubérance ? Le savoir ici, dans cette assemblée, son œil fixé obscurément sur vous, cela ne rend-il pas votre nuit plus excitante, plus intime avec votre hôte choisi ? Sitôt les armoiries présentées, la dame donne l’accord au service d’une simple inclinaison de minois. Liquide rouge coule finement dans la transparence de son verre. — Votre favori ne tardera plus à venir vous surprendre. Votre extase est, et sera toujours, notre priorité.

Marâtre calmée, nez enfoncé dans les émanations du cruor, l'œil gémini s'égare dans la foule. Recherche son double avec forte impatience. Absence insolente pour la cliente, tranquillisée par l’habileté des mots. Pour combien de temps avant l’éclat grenat de sa fureur ? Il suffit d’un mot d’une chouette malheureuse comme celle-là pour fragiliser leur réputation. Pour que l’on assigne négligence et qualité imparfaite au noyau d’excellence de leur tandem. Dario… scélérat, dépêche toi.



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Golden Lady
shining star

Dario Serafini
nouvelle proie

Dario Serafini

saisons : trente-deux ans.
occupation : hôte au Red Castle.
faciès & artiste : thomas doherty, memory card viii.
victimes : 25


cw alcool, langage vulgaire.

Le tapage de la fête résonne jusque-là ; les vibrations, la musique et le bruit confus d'une foule contenue à grand-peine entre quatre murs remuent la vieille bâtisse comme s'il s'agissait d'une sorte de monstre à la fois vivace et inerte. C'est l'heure, dans les arcanes du Red Castle, où la rumeur des discussions et les éclats de rire ricochent contre des coupes qui ne désemplissent pas. Et, lui, sa cigarette coincée entre les dents, et les phalanges à épingler une broche au revers de sa veste, a le détachement tout à fait ingénu de celui qui n'a aucune excuse pour son retard – dont on pourrait presque dire qu'elle tient de l'absence –  et ne s'en cherche pas.

– Éteins ça.
En même temps qu'elle lorgne, l'œil critique et mauvais, la clope à sa bouche, Toni lui verse une mesure de vermouth dans deux de campari. C'est son job, de veiller sur tout ce qui est inflammable à la ronde et que la salle ne manque jamais de joie liquide. Aussi ne goûte-t-elle qu'à moitié la présence de Dario dans son cellier, son royaume, qu'il prend du reste pour un vulgaire vestiaire.
– Tu vas mourir de quelque chose, annonce-t-il avec un ton subtil de paternalisme.
Tu vas mourir de quelque chose, elle rétorque sur un ton bien plus évident de menace.
Mais un rictus prodigieusement canaille crève la bouche de Dario. Il s'en fiche. Il se fiche de tout.
– La Lynden est une vraie salope, ce soir. Même Narcisa...
– Si Isla t'entend parler de sa clientèle-chérie de cette façon...
– C'est pas moi qui vais avoir des problèmes avec Isla ce soir.
Toni est venue se planter face à lui. Elle est un peu plus grande, et il ne bouge pas d'un millimètre tandis qu'elle réajuste son col et gomme un il-ne-voit-pas-quoi au coin de sa mâchoire.
– Qu'est-ce que tu fous, Dario ?

C'est vrai : ça ne lui ressemble pas, pas du tout. D'autant que son rendez-vous avec Ms Lynden (c'est, en réalité, Madame Lynden, mais enfin, il n'est personne pour dicter ses petites coquetteries à une femme) est planifié de longue date ; elle demande toujours après lui. Et il s'efforce toujours de lui rendre son choix. Si le Red Castle n’était pas ce qu'il est, ils feraient rougir Monsieur Lynden.

Or, il est là maintenant. Et, une fois passé à la vérification critique de Toni, Dario s'introduit dans la grand-salle comme un assassin. Il était là. Il a toujours été là. Parvenu jusqu'à la tablée, et malgré la malice rivée à ses rétines, le regard qu'il décoche à sa sœur est plein de Fais pas chier, je suis là.

plus tard

On n'entend plus rien que le tintinnabulement des verres que l'on débarrasse. Et, plus loin, peut-être le filet de voix exaspéré d'Isla. Le fait qu'elle soit invisible n'est même pas rassurant en soi. Dario reste pourtant vautré sur sa chaise, sa veste moite de la nuit jetée sur les genoux et une autre cigarette entre le pouce et l'index.

Il se retient d'égarer la cendre sur la nappe (d'une propreté plutôt remarquable au vu de la soirée) quand il surprend – il reconnaît, car il saurait la reconnaître entre sept milliards – la silhouette de Narcisa. Dario ne s'essaie pas à soutenir son regard.
– C'est une putain de mauvaise journée.
Il a l'air de se défendre et, en même temps, dans le creux de ce qu'il dit ou ce qu'il ne dit pas, c'est aussi tranchant qu'un reproche.
– J'ai le droit à une mauvaise journée.
Il s'imagine esquiver le sermon, ou quoi qu'elle ait préparé. Dario n'ignore pas l'importance du Red Castle, pour chacun d'eux, mais il n'est pas prêt à souffrir ce rappel, pas ce soir, pas aujourd'hui.