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my tears are always frozen, i can see the air i breathe | sa rang

2 participants
Delilah Kwung
aucune suspicion

Delilah Kwung

saisons : [ vingt-neuf ] années envolées, l'aube de la trentaine à l'horizon.
occupation : [ professeure ] des écoles par passion.
myocarde : en berne depuis qu'[ elle ] est partie, toujours [ mariée ] à son fantôme.
faciès & artiste : taylor russel, awonaa (avatar) & alcara (signature).
victimes : 8


A l'horizon, les derniers rayons du soleil peignent le ciel de couleurs tantôt rosées, tantôt orangées, sur lesquelles la jeune maman peine à se concentrer. Cette scène n'éveille plus rien qu'une profonde angoisse en cette dernière, lui rappelant cruellement que la planète continue de tourner sur son axe lorsque la sienne semble s'être désintégrée. Des mois que le temps passe, s'écoule sans que son âme ne suive, seul son corps pour donner l'illusion du contraire. Des jours, des heures, des minutes, des secondes, que les recherches ne mènent à rien. Et si on voudrait lui faire croire que parfois les gens se volatilisent de leur plein gré, lui faire accepter que parfois les personnes les plus chères à notre cœur décident tout simplement de disparaître de notre vie, Delilah refuse cette logique que lui impose les autorités. Elle refuse de croire que sa femme soit capable d'abandonner leur famille, de détruire tout ce qu'elles ont eu tant de mal à construire, à faire tenir, à consolider au fil des années. Encore aujourd'hui, bien qu'une partie d'elle soit fatiguée d'attendre son retour, éreintée d'essuyer les refus lorsqu'elle demande de l'aide, la professeure continue de chercher, de fouiller, de creuser à s'en bousiller la santé mentale et physique.

Après plusieurs minutes, le regard fixé vers un horizon qui paraît la narguer et le bras reproduisant les mêmes mouvements pour bercer son fils endormi dans sa poussette, elle décide de se relever et d'affronter une nouvelle soirée d'incertitudes et d'angoisses qu'elle se doit d'essayer d'enfouir au plus profond pour le bien de son enfant. Les rues de Scarborough sont animées en cette fin d'été, les quelques touristes restants profitant des dernières heures de vacances avant la reprise. Delilah ressent une pointe de tristesse, de je ne sais trop quoi qui serre son cœur dans sa poitrine, à l'idée de ne pas rencontrer ses nouveaux élèves le jour de la rentrée des classes. Cette pensée est vite balayée par la brise, alors que ses pas la guident le long des quais où s'élèvent de trop nombreux mâts pour les compter. Contrairement au cœur de la vieille ville, le calme règne sur le port de Scarborough. La jeune maman y apprécie particulièrement le silence, seulement brisé par les salutations des quelques riverains qui s'y baladent.

Soudain, comme un mirage, une silhouette familière s'ancre sur ses rétines. Delilah croit à une vision, une chimère que la fatigue a implanté dans son esprit, une hallucination qui annoncerait le début d'une folie précoce. Cependant, la figure chimérique s'attarde, comme figée dans l'espace et dans le temps. La poussette est utilisée comme une bouée de sauvetage, permettant à la professeure de ne pas s'écrouler sous le poids du chagrin qui la bouleverse soudain. Chagrin, non joie ou soulagement. Tu étais là tout ce temps. Son apparence laisse à penser qu'elle n'a pas été emportée contre son gré, éloignée de son épouse et de son enfant à naître en se débattant de tout son être. Ce que Delilah voit, c'est une femme qui est partie, juste comme ça. Une femme pour qui elle a continué de se battre bien après sa disparition... pour rien.

Elle avance d'un pas, de deux, de trois, puis s'arrête. Dans la poussette, l'enfant miracle dort toujours les poings fermés. Celle-ci sépare les deux femmes. « I looked for you everywhere, que Delilah articule difficilement. A l'intérieur, c'est l'hémorragie interne. Tout son corps, son âme, son être hurle de douleur. Malgré tout, elle s'efforce de ne pas le montrer. But here you are. Elle laisse échapper un mi-rire, mi-soupir, traduisant toute l'amertume ressentie en cet instant. You were there all along, weren't you? Une pause, un sanglot étouffé, une larme qui s'échappe et poursuit sa course le long de sa joue. You could have just said, Sa Rang. You know I would have never forced you to stay if you didn't want to. » Le ton est neutre quand l'être entier souffre tellement qu'il devient compliqué de respirer. Comment expliquer à son fils que sa mère ne voulait pas de lui, pas d'elle, pas d'eux ? Comment se l'expliquer à soi-même ?

@sa-rang kwung

traduction des dialogues:

____________________________

o r g o n o n
i still dream of o r g o n o n, i wake up crying. you're making rain and you're just in reach when you and sleep escape me. you're like my yo-yo that glowed in the dark. what made it special made it dangerous, so i bury it and forget.

Sa-rang Kwung
aucune suspicion

Sa-rang Kwung

saisons : 29 saisons
occupation : web designer en freelance
myocarde : mariée, pan, séparées, c'est compliqué
miroir : my tears are always frozen, i can see the air i breathe | sa rang 4c6fed18a0d10e6dda91812be07971c8
faciès & artiste : ahn lina (mathoumatoufait)
victimes : 44


my tears are always frozen, I can see the air I breathe

❝ ❞
You poor thing,
Sweet, mourning lamb
There's nothing you can do
It's already been done


Avec le soleil qui disparut pour la nuit, les lumières oranges et roses s'évanouirent enfin.



Les chats et corbeaux du cimetière lui avait tenu compagnie le temps de l'après-midi mais ils avaient fuit il y avait longtemps. Elle se leva, s'étira. La nuit était tombée, il était temps de bouger. Elle ne pouvait se permettre de perdre plus de temps, elle qui avait déjà pris le jour off.

et attrapa son sac qui renfermait ordinateur portable et quelques autres affaires, pour se diriger enfin vers le portail. Il était rarement fermé — il y avait trop de va-et-viens, même après les horaires d'ouvertures, c'était bien connu si ce n'était mystérieux — et elle put sortir sans mal. Elle s'arrêta le temps d'une seconde, un arrêt circonspect.

Où aller ?

Il y avait du choix. Le nez au vent, le visage frappé par l'air frais, Sa-rang ferma les yeux. Avait-elle envie de sociabiliser ? Peu, décida-t-elle, ses pieds se tournant vers la côte. La soirée était venteuse — ainsi qu'elle l'était souvent — les docks devraient être peu fréquentés. Elle pourrait voir la mer ; pourrait descendre sur la plage si l'envie lui en prenait. Oui, une bonne idée, un bon plan.

Le trajet, fait à pieds, lui fit du bien. C'était une belle soirée. Un peu nuageuse mais bien moins que certaines nuits de cet été qui n'en avait pas vraiment été un. Rien qui ne puisse se comparer à Londres et sa grisaille perpétuelle. Scarborough n'avait pas grand chose qui puisse se comparer à Londres, en vérité. La capitale lui manquait. Sa vie lui manquait. (Elle refusa de penser à Delilah et ce bébé qu'elle ne connaissait pas ; elle ne pouvait pas y penser, pas maintenant, pas aujourd'hui, pas alors qu'elle ne pouvait les rejoindre. Est-ce qu'elle pense à moi ? Est-ce qu'elle se demande où- Non. Elle avait fait un choix, un choix qu'elle se devait de respecter.) ((Un choix qui n'en était pas un.))

Elle avançait sur le quai, yeux sur les bâteaux autant que sur l'horizon ; cheveux au vent, les pans de son blouson trop grand claquant autour d'elle, sac sur l'épaule. Elle ne regardait pas autour d'elle. Failli trébucher sur la poussette qui s'arrêta devant elle soudainement, laissa échapper un eep alors qu'elle retombait sur ses talons avec un grand geste de bras pour retrouver son équilibre. Regard sur la poussette, le poupon qu'elle avait failli écraser, reproches déjà sur les lèvres...

Delilah.

Le regard de Sa-rang se figea dans celui de sa femme.

Pétrifiée, si pâle qu'elle en devint fantôme, ses tatouages en contraste saisissant ; Sa-rang cessa de respirer. 'You were there all along, weren't you?' Non. Non. Non non non non. Comment... Pourquoi... !

Mais elle savait pourquoi. Bien sûr qu'elle savait. Elle savait parce qu'elle avait marié cette femme, cette force de la nature, aussi douce que têtue, aussi aimante que déterminée. Elle connaissait Delilah et l'aimait pour ce qu'elle était. Sa-rang aurait dû deviner qu'elle viendrait la chercher, un jour ou l'autre. C'est ce qu'elle aurait fait à sa place. Ni l'une ni l'autre n'était du genre à se contenter d'un mystère et d'une absence de réponse. Elle savait.

'You could have just said, Sa Rang. You know I would have never forced you to stay if you didn't want to.' Elle ferma les yeux. Fuit la douleur, la blessure béante, qu'elle devinait lisait dans le regard de Delilah. Elle détestait que Delilah pense qu'elle ne voulait plus d'eux. Qu'elle ne les aimait plus. Qu'elle les abandonnait volontairement. Elle haïssait ça et sa colère se réveilla. Une vieille colère, familière, rassurante presque. Ses doigts brûlants séchèrent ses larmes, transformèrent chagrin en décision bûtée. Sa-rang se rappela qu'elle n'avait aucun droit de pleurer. Elle l'avait abandonné. Elle n'avait pas le droit de pleurer — qu'importe ce que pouvait en dire Joel ou Nicky ou Lee. Elle les avait abandonné.

Les.

Ses yeux se rouvrirent d'eux-même, la curiosité trop forte, désespérée, et tombèrent sur le bébé dans la poussette. Son fils. Endormi comme un bienheureux, ses petits poings fermés sur un coin de couverture. Il avait la peau sombre de Delilah, ainsi que ses cheveux bouclés (crépus ? elle ne saurait dire d'ici), mais elle se devinait dans l'esquisse de ses yeux, de son nez. Leur fils. Il était joyeusement joufflu, avait l'air en bonne santé. La larme coula sans qu'elle ne puisse la retenir cette fois-ci. Il était parfait. Si petit. Si réel. Elle serra les poings, s'empêcha de faire le moindre geste — elle l'avait abandonné, n'avait aucun droit, malgré cette all-consuming envie de le prendre dans ses bras, de le serrer contre elle, ce fils tant attendu. Elle voulait apprendre à connaître ce petit bout de chou dont, dans une autre vie, elle aurait été la mère. Mais ce n'était plus sa vie. Malgré tout ses souhaits, malgré le chagrin qui l'étouffait et la culpabilité qui l'étranglait — elle ne pouvait être sa mère. 'What's his name ?' murmura-t-elle, gorge serrée, voix étranglée. Avait-elle pioché dans la liste qu'elles avaient établi ensemble ? Avait-elle choisi un autre prénom, par rancune ou chagrin ?

Non. Elle n'avait pas le droit, se rappela-t-elle, fermement, désespéremment. Elle avait fait son choix. Ce choix qui n'en était pas un. Elle avait décidé de s'éloigner. De les protéger. Elle ne pouvait pas... Non. Sa-rang déglutit, recula d'un pas, sourire tremblant, vide, masque, bouclier ; trahi par ses yeux rouges. 'I'm sorry, D. I am. I wish... but you shouldn't be here.' You should go back to London.' Emportant son coeur, sa vie, avec eux — la condamnant à une demi-vie, dans un brouillard sans direction — mais cela vaudrait la peine, si cela les éloignait de cette maudite ville.

traductions:


Delilah Kwung
aucune suspicion

Delilah Kwung

saisons : [ vingt-neuf ] années envolées, l'aube de la trentaine à l'horizon.
occupation : [ professeure ] des écoles par passion.
myocarde : en berne depuis qu'[ elle ] est partie, toujours [ mariée ] à son fantôme.
faciès & artiste : taylor russel, awonaa (avatar) & alcara (signature).
victimes : 8


Il ne suffit que d'un regard, que d'un malheureux hasard, pour que le myocarde de la jeune maman ne s'effrite en mille morceaux. En une seconde, tout son être se retrouve ravagé, les contrées sous son épiderme mises à feu et à sang, les vestiges vite transformés en cendres envolées par le vent. Ces retrouvailles, pourtant si attendues, ont un tel effet dévastateur que la professeure a l'impression que le ciel lui tombe sur la tête. Juste comme ça, ses certitudes sont balayées d'un vulgaire revers de la main. Malgré le chagrin qui la chamboule, malgré la colère qui la retourne, malgré toutes les émotions qui font de ses entrailles un champ de bataille, ses traits restent étrangement neutres. Seuls ses mots, prononcés d'un ton aussi calme qu'il n'est tranchant, traduisent la profonde douleur qu'elle ressent en cet instant.

I looked for you everywhere ne saurait mettre en lumière les semaines, les jours, les heures, les minutes, même les secondes, qui ont été passés à la chercher. Si le monde  entier a vite arrêté, jamais cela n'a été le cas de Delilah. Des premières lueurs aux derniers rayons du soleil, jamais ne s'est-elle arrêtée d'essayer de retrouver la mère de son enfant. Se trouvant désormais face à cette dernière, face au fantôme de la femme qu'elle aime à s'en oublier, elle repense aux paroles d'une policière prononcées quelques jours auparavant : Your wife simply doesn't want to be found. You should give up your search, mrs Kwung, before it destroys your family. La réceptrice lui avait répondu agressivement que sa famille est – était ? – Sa Rang. Qu'en serait-il aujourd'hui ? Qu'en serait-il maintenant qu'elle sait que tout n'était qu'un choix ?

L'objet de ses tourments, visiblement troublé par la présence de l'enfant endormi, s'approche de la poussette et étudie le nourrisson de ses yeux ébènes. Delilah ne peut s'empêcher d'être sur la défensive, rapprochant la poussette à elle. Si son fils ne dormait pas aussi paisiblement, il y a longtemps que ses bras seraient devenus son refuge. Elle en aurait profité pour respirer son odeur, s'étant rapidement muée en antidépresseur et anxiolytique au fil des jours et semaines. Peut-être aurait-elle été moins tendue, son bébé contre son sein, si près qu'elle se le serait imaginée de nouveau en elle, lorsqu'ils ne faisaient qu'un et que personne d'autre qu'elle ne pouvait s'en approcher. « What's his name? » Malheureusement pour la disparue, il n'en est rien. « Why do you care? La réponse s'échappe avant qu'elle ne puisse même s'imaginer l'articuler, crachée avec une véhémence jusqu'à lors inconnue de la professeure. Il lui faut quelques secondes pour se reprendre, les larmes de son interlocutrice la touchant plus qu'elle ne le souhaiterait. Eun Woo, » que Delilah répond finalement. Son regard évite momentanément le sien, incapable d'affronter la reconnaissance qu'elle pourrait y lire. You don't deserve it. C'est pensé, mais ce n'est pas dit à haute voix.

« I'm sorry, D. I wish... but you shouldn't be here. » Sa Rang sourit tristement, Delilah fronce des sourcils coléreusement. « Excuse me? Elle aussi fait un pas en arrière, puis deux, la poussette toujours entre ses doigts. Ses oreilles se mettent à bourdonner, l'empêchant de véritablement se concentrer sur les paroles qui suivent. Toutes ces nuits sans sommeil, tous ces jours sans repos, et ce sont ses premiers mots à son encontre ? La disparue n'a qu'à peine le temps de terminer sa dernière syllabe que celle qui n'a jamais cessé de la chercher reprend déjà la parole. Is that really all you have to say? That you wish, but you can't? That's not an explanation, Sa Rang, that's just bullshit. La rage se répand comme la lave d'un volcan en éruption, engloutissant tout sur son passage. Elle pense à Eun Woo plus qu'elle ne pense à elle-même, à ce petit être privé d'une mère, sans que celle-ci ne daigne même offrir ne serait-ce que l'esquisse d'une explication pour son absence. But you're right, I should go back to London. I should give my son the life he deserves, far away from you. Elle crache son venin, à l'image d'une vipère cherchant seulement à se protéger. C'est finalement ce que Delilah est, un animal apeuré, abandonné de ses pairs et donc vulnérable, quand bien même elle souhaiterait prétendre le contraire. Elle crache, crache, crache, jusqu'à ce l'éreintement des mois passés ne vienne la terrasser soudainement. Ses épaules s'abaissent, son dos se courbe, son regard se perd ailleurs, loin, aussi loin de Sa Rang que possible. I waited for you, Sa Rang. I waited for you to come back. And everyone told me to stop looking, but I never did. You know why? Because I never stopped loving you. Une seconde, une vie, une éternité. And now... you're telling me it was all for nothing? »

@sa-rang kwung

traduction des dialogues:

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o r g o n o n
i still dream of o r g o n o n, i wake up crying. you're making rain and you're just in reach when you and sleep escape me. you're like my yo-yo that glowed in the dark. what made it special made it dangerous, so i bury it and forget.

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