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It will come back | Anthony & Beau

2 participants
Beau Ashmore
légère suspicion

Beau Ashmore

saisons : 40 ans
occupation : Vétérinaire, aussi célèbre pour foutre ton poing dans la gueule des mauvais propriétaires que pour tes liqueurs maisons, ton passif de rat de bibliothèque et d'avoir fait la moitié des boulots de merde existants sur l'île
myocarde : divorcée | célibataire | bisexuelle | d'autres choses à faire
faciès & artiste : emily blunt | av. (chioexe) | gif. (nicolemaiines) | sign (heresy pour le code, acecroft.tumblr pour le gif)
victimes : 155


It will come back
@Beau Ashmore & @Anthony Monroe
Juillet 2024

With every version of us dead and buried in the yard outside


❝ ❞


C’est ton dos qui craque à défaut du rocking-chair extérieur lorsque tu t’installes contre le dossier, les bras posés le long des accoudoirs. Tes cheveux trempés dessinent progressivement le contour de ton corps derrière toi alors que tu ramènes tes jambes vers toi et prépare ta pipe, lentement. Les gestes rituels t’apaisent et t’hypnotisent autant que les respirations des trois êtres en face de toi, profondément endormis sous ta surveillance. Lorsque tu approches la pipe de tes lèvres, la braise chaude apporte un peu de chaleur et de lumière dans la pièce, la fumée troublée par le courant d’air de la fenêtre de ta chambre. Tu n’as plus envie de remonter dormir en haut que Silas. Le salon forme un cocoon autour de vous et, enveloppée dans la robe de chambre de ton paternel, tu attends le lever du jour ou le sommeil, en fonction de l’identité du retardataire.

Tu n'as pas le temps de finir ta pipe, ni ta peau et tes cheveux de sécher, ton corps de se réchauffer complètement, avant que Xen redresse la tête, tiré de son sommeil par des sons presque imperceptibles. Tu te redresses plus vite que le chien (ô, funeste indice), manque d’envoyer ton thé sur le tapis, mais réussi ton coup avec l’herbe à pipe en rab qui s’éparpillent entre les fibres textiles. Pire que des paillettes. Un coup d’œil à Silas et à ses gardiens qui ne font pas mine de bouger, à peine la queue de Xen qui cogne contre le pied de la table, menace le sommeil de ton fils. Tu claques légèrement ta langue contre ton palais pour l’appeler avant de te glisser comme une ombre jusqu’à la porte de devant. Une main sur la crosse de ton fusil, l’autre sur la poignée de porte.

Ton pied bloque la porte entrouverte. Tu restes figée, surprise, en observant Anthony sur le perron. Tu restes comme une conne, le teint pâle dans la pénombre, les cheveux encore dénoués et humides dans ta nuque alors que son ombre familière prend ses aises sur le plaid oublié, s’étire sur les bottes boueuses et les pots de jardinage entassés contre la porte. Est-ce que les chiens entendent les fantômes ? C’est surréaliste de le voir là, en pleine nuit, grand et irréel à la façon de l’épouvantail qui regarde par-dessus son épaule, quelques dizaines de mètres derrière lui. Le vent qui te fait frissonner et agite ses cheveux, brise le charme. Ce n’est pas un fantôme.

Ton ex-mari est devant ta porte à cinq heures du matin, ton fils endormi dans le salon. Ton ex-mari est devant ta porte et tu le repousses fermement. Comme s’il avait le droit d’être là. Comme si c’était chez lui et le sang ou la fatigue bourdonnent à tes tempes, à moins que ça ne soit que le bruit des arbres dehors. « - Dehors. » Tu refermes la porte derrière toi, au nez de Xen. Tu frissonnes alors que l’humidité de la nuit se fraye un chemin sous ta robe de chambre. Tu croises les bras, ta pipe nichée contre ta poitrine alors que tu retrouves l’usage de la parole : « - Qu’est-ce que tu fous ici ? » Ce n’est pas parce qu’il t’arrive de l’appeler au beau milieu de la nuit juste pour l’entendre, juste pour ne pas être seule qu’il peut se pointer chez vous, chez toi. Si Silas n’était pas à quelques mètres, tu serais morte d’inquiétude à le voir là. Malgré ton regard, désabusé et narquois, et la distance que tu mets quand tu t’adosses à la porte close, un ombre de sourire, de fou rire relève un instant le coin de tes lèvres. Peut-être que c’est l’euphorie d’une nuit trop courte, ou l’étrange réalité d’avant l’aube, mais la sensation d’être déstabilisée est vivifiante, crue.


c. nicolemaiines


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the healer  got the bloodiest hands

Anthony Monroe
légère suspicion

Anthony Monroe

saisons : 45, elles semblent floues depuis le début de cette nouvelle dizaine
occupation : professeur d'architecture à l'université, changement plutôt récent
myocarde : coeur indisponible, trop blessé, et sa (bi)sexualité aurait besoin de thérapie pour s'ouvrir au monde
miroir : But try measure loss, measure the silence of a house, the unheard footsteps at the doorway, the unemployment of the mouth, the waking up having forgotten and remembering again the full extent of what forever is
faciès & artiste : lee pace by sweepoison | gif by leepaceressource
victimes : 230


It will come back
@Beau Ashmore & @Anthony Monroe
Juillet 2024

With every version of us dead and buried in the yard outside


❝ ❞


Vers 4h15 ton téléphone a sonné. Depuis toujours tu as le sommeil léger, ça ne s'est pas arrangé à tes 12 ans et puis ta paternité a annoncé le glas des nuits profondes. Tu décroches directement, sans même regarder. A cette heure c'est rarement du spam, et les seules personnes qui peuvent t'appeler au creux de la nuit ont un droit de réponse, car c'est forcément important. Parfois c'est Beau qui t'appelle en pleine nuit, et c'est un échange de silence, de respirations, de non dits, de regrets. Mais cette fois la voix à l'autre bout du fil demande papa et tout ton sommeil s'évapore. C'est Silas, il est chez sa mère ce weekend, mais sa mère n'est pas là. Il a eu un cauchemar, ne la trouve pas, il a peur. Alors tu prends le temps de le rassurer par téléphone, en enfilant les premières chaussures qui passent. Ça fait longtemps qu'il est debout et qu'il l'a cherché partout. Elle n'est pas dans la maison. Les chiens sont là. Alors tu lui dit que tout va bien se passer, tu le rassures, tu lui dit de s'installer dans le salon, sur le canapé, avec ses protecteurs canins, et tu promets d'être là le plus vite possible.

Encore en pyjamas, tu traverses en voiture à vivre allure la route vers Ravenscar comme un éclair dans le brouillard matinal. Les scénarios s'affrontent dans ta tête alors que sans respect pour le code de la route, tu n'arrêtes pas d'essayer de joindre Beau, sans réussite, sans réponse. Si quelque chose arrivait à Silas, tu ne t'en remettrais pas, mais tu sais aussi très bien que si quelque chose arrivait à Beau, tu ne serais plus jamais le même, malgré la colère montante. Où peut elle bien être, et pourquoi a-t-elle laissé votre fils seul. Tu débarque devant le cottage familier, familial, et quitte la voiture, vers l'habitation en courant presque, mais en prenant gare à ton environnement, par prudence et habitude.



Tu n'as pas le temps d'aller frapper, ou même d'ouvrir la porte, tu as encore les clefs, qu'elle s'ouvre d'elle-même, ta fe...ton ex-femme en surgissant comme un spectre. Le chien lui a l'air heureux de te voir, presque inconscient de l'orage qui se prépare entre ses parents, enfin jusqu'à ce que la porte se referme sur lui.

Maintenant il n'y a plus que Beau et toi, et alors qu'elle devrait être au sol à demander pardon pour le terrible exemple de mère qu'elle avait été ce soir, non, elle ose demander une explication pour ta présence. Et ça suffit pour que toute l'inquiétude du monde que tu ressens à ce moment se change en pure colère.
Alors tu cries, mais en silence, en murmure, pour ne pas réveiller Silas, probablement endormi à l'intérieur, un talent appris dans les prémices du divorce. "Qu'est-ce que JE fiche ici? Je sais pas, peut-être que j'essaye d'être là pour mon fils qui n'a pas trouvé sa mère au milieu de la nuit?" Tu sors ton téléphone, que tu lui mets sous le nez, le registre des appels, celui de Silas il y a une trentaine de minutes et la dizaine vers son mobile à elle, de ta part. "Il était terrifié. Ca faisait une heure qu'il te cherchait partout quand il m'a appelé. Et ne me fais pas croire que tu étais sous la douche pendant plus d'une heure." Surtout que tu lui as demandé à Silas, de vérifier partout, tu étais avec lui au téléphone, jusqu'à qu'il te dise qu'il était sûr qu'elle n'était pas là. Jusqu'à qu'il te dise que la porte n'était même pas fermée à clef. "Où est-ce que tu étais ? C'est n'importe quoi Beau, tu ne peux pas partir comme ça au milieu de la nuit ! Même si les chiens étaient là ! Il est encore trop jeune, et c'est dangereux !" Tu fais des allers retours sur le parvis, reconstruit par vos soins il y a une autre vie maintenant. "Et qui me dit que ce n'était pas la première fois ? Qui me dit qu'à chaque fois qu'il est ici tu ne te casses pas pendant la nuit ? Qui ne dit que tu es encore apte à l'avoir chez toi ?" Ca tu le regrette, le moment où ces mots sortent de tes lèvres, et ça te fait te stopper net sur tes pas et ta harangue. Tu ne penses pas que Beau soit une mauvaise mère, au contraire. Mais elle l'a été ce soir, pour toi c'est indéniable, et ce fait a effacé le reste dans tes paroles. T'en a déjà trop dit, t'attends déjà trop dé réponses pour réussir à t'excuser d'avoir dépassé les bornes, alors tu restes là, droit comme un con, à la regarder dans les yeux.




c. pripecias


Beau Ashmore
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myocarde : divorcée | célibataire | bisexuelle | d'autres choses à faire
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❝ ❞

mort d'animaux, violence sur animaux

La porte est close. Close et tenace dans ton dos, comme toute ton attitude face à lui. Le bois s’enfonce entre tes clavicules, ferme et solide comme une main posée à plat sur ton dos, t’empêchant de faire marche arrière. La porte est close et tu appuies ta plante de pied contre le panneau de bois, bloquant son ouverture. La nuit est entrée, mais tu garderas le petit matin à l’extérieur. Et Anthony Monroe aussi. Tu essaies de le couper dans sa diatribe, le ton rassurant, apaisant, mais tu ne parviens pas à parler plus haut que lui, plus vite que lui. « - Mon fils va bien. » S’il veut jouer à ce jeu ridicule, tu peux y jouer aussi – et tu sais très bien tricher. L’ivresse de l’aube, l’adrénaline du manque de sommeil, l’étirement de ne pouvoir toucher l’horizon des deux mains tendues, de sentir tout autour de soin des kilomètres de solitude, et l’hystérie de lui – il a tout rayé, effacé avec une moufle épaisse le givre sur le pare-brise de ta psyché. On a soufflé la légèreté de tes épaules, et ton regard s’est glacé, ton menton redressé imperceptiblement. Te crier dessus, même en chuchotant, n’a jamais fait bon ménage avec ton esprit de rébellion. A ce moment-là tu conserves encore ton sourire en coin, et tu t’apprêtes à souffler, presque amusée par son inquiétude, par son caractère échevelé sur le pas de ta porte. Familier et irréel, comme un rêve dont on a aucun souvenir, interlude permis par l’aube grisouille autour de la propriété.

Puis il te coupe le souffle.
Baquet d’eau glacée à la gueule, fumée avalée de travers, pied nu dans la bouse, impact en pleine poitrine, une porte qui claque. Les métaphores sont multiples et d’une qualité inégale.

C’est difficile de te faire peur. Impossible de te faire reculer. Tu tues des animaux professionnellement. Tu vois des chiots et des chatons souffrir et tu mets bas des veaux dans le sang et les fluides jusqu’aux coudes. Tu n’as pas froid aux yeux. Juste aux pieds. Tu les sens à peine alors qu’ils se déplacent sur le plancher inégal du porche. Tu laisse la porte close derrière toi. « - Un juge. Voilà qui dit que je suis apte à avoir mon fils dans ma maison. Mais si tu veux lui reposer la question, surtout n’hésite pas. »

Ton sourire en coin s’est transformé en rictus et tu montres les dents alors que tu redresses et le menton et la tête pour river ton regard au sien. Le visage fermé. Tu ne cries pas. Tu chuchotes à peine plus, la voix basse et calme, ferme. Sans aucune hésitation et dans le plus grand des calmes, si sereine que cela est glaçant. Inexorable.



c. nicolemaiines


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Anthony Monroe
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miroir : But try measure loss, measure the silence of a house, the unheard footsteps at the doorway, the unemployment of the mouth, the waking up having forgotten and remembering again the full extent of what forever is
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❝ ❞


Tu es peut-être allé un peu loin, tu as peut-être poussé le bouchon, mais la tornade qui s'abat, froidement, à l'impact car tu ne bouges pas de ton emplacement sur le perron, est presque de trop. La défense de Beau ça a toujours été l'attaque, et c'est ce qu'elle fait, attaquer, dans tous les sens, de toute part. Et il est tentant de lui répondre avec le même venin. La seule raison pour laquelle elle a la garde c'est justement car le sujet n'a pas été jugé. Elle a demandé le moins possible. Tu aurais pu tout demander. Et tu l'aurais eu, tu le sais. La mère avec un casier judiciaire pour violence, au comportement de plus en plus erratique, aux oublis de plus en plus graves et aux finances médiocres sans ton apport ? Celle qui ne paye la pension alimentaire que rarement, et en retard avec ça, ou qui zappe parfois même les dates où elle doit garder son fils ? Qui le laisse seul ? Même avec un bon avocat, ses chances étaient moindres. Tu le savais. Tu savais parfaitement que si vous finissiez de nouveau devant un juge, il n'y aurait plus de garde alternée, et tu serais gagnant dans l'histoire. Mais ce n'est pas ce que tu veux. Alors tu essayes de reprendre ton calme, d'arrêter de dire des choses que tu regrettes l'instant suivant. Même si, alors qu'elle essaye de retourner ses manques sur toi, cela devient plus difficile. Bien entendu, Silas n'est jamais laissé seul chez toi, surtout pas la nuit. Et tu as toutes les preuves pour le démontrer, contrairement à Beau, qui elle continue de mentir. Toujours. Avec encore un prétexte à la con, designé pour te faire sentir coupable.



Oui, t'es déçu. Déçu par Beau, qui ment comme une arracheuse de dents alors qu'on parle de la santé et du bien être de votre fils. Déçu de toi-même, qui devrait la détester pour cela, mais est incapable d'arrêter de l'aimer. Et il y a des moments, comme ce matin, où ça t'arrache le cœur. Car ça serait tellement plus simple si tu la détestais.

Tu décides de calmer le jeu, de refuser la guerre ouverte. Silas mérite des parents qui ne sont pas en conflit, et ton cœur crie pour un cessez le feu. Alors tu recules, descend une marche, brisant le contact présent, créé par la colère. Appel d’air frais sur les nerfs, ça permet aussi que ton visage soit moins haut par rapport au sien. Tu le regretteras peut-être, mais si tu veux tendre une main, il faut arrêter de la regarder de haut.

“Je suis là, à n'importe quelle heure, si tu as besoin de moi, si Silas a besoin de moi, s’il y a une urgence vétérinaire. Et même si je suis la dernière personne au monde que tu veux voir, il y a toujours Lauren, ou Rain, ou Finn, ou même Blythe.” Même Blythe oui. Tout le monde, mais pas votre fils seul. Et personne dans cette liste ne jugerait Beau si elle devait s’absenter pour un animal en détresse. Ou même autre chose. Même pas toi, au final. Tu continues.
"Je ne veux pas me battre, Beau. Pas contre toi. Si je me bats, c'est pour Silas. Qui ne reconnaît plus sa mère. Qui me dit qu'il hésite à venir pendant tes weekends. Qui a peur. C'est pas des cauchemars, c'est qu'il voit sa mère devenir une inconnue. Qui quand il a besoin d'elle, découvre qu'elle n'est pas là.  Si je me bats, c'est aussi pour toi. Pour pas que tu perdes ton fils, justement." Tu prends une longue respiration. Tu ne sais pas comment elle va réagir, tu ne sais plus, plutôt. Probablement dans la même colère froide qui l'enveloppe depuis ton arrivée. "J'ai perdu ma mère à peine plus âgé que lui. Il n'y a pas un jour où je vis sans cette douleur, sans ce manque, sans la peur que j'ai ressentie ce jour là. J'ai pas envie qu'il vive ça." Il y avait un tremblement dans ta voix sur cette phrase, trace d'une blessure jamais vraiment refermée qui se ravivait à chaque fois que tu pensais à Silas, et à sa mère. Et jamais tu ne laisserais ton fils souffrir comme ça.



c. pripecias


Beau Ashmore
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Beau Ashmore

saisons : 40 ans
occupation : Vétérinaire, aussi célèbre pour foutre ton poing dans la gueule des mauvais propriétaires que pour tes liqueurs maisons, ton passif de rat de bibliothèque et d'avoir fait la moitié des boulots de merde existants sur l'île
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❝ ❞


Arrête de mentir.  Réflexe pavlovien d’une esquisse de sourire sur tes lèvres, un frisson dans ta poitrine, comme un rire qui remonte de l’époque où tu étais une petite fille. De l’époque où rien n’était grave. De l’époque où tu ne pensais pas que ton mari se retournerait ainsi contre toi. De l’époque où tu pouvais lui faire confiance. De l’époque où tu pouvais mentir pour le faire rire et de l’époque où vous tu l’avais contre toi. A tes côtés. Arrête de mentir – combien de fois est-ce qu’on t’a sorti la même rengaine ? Plus ils s’énervent, plus tu mens. Le naturel menace de revenir au galop et tu mords ta lèvre inférieure. C’est la seule chose qui t’empêche de l’interrompre avec une franchise désarmante, de balayer ses paroles d’un sourire familier, complice, candide.
Il a reculé et tu manques de manquer la marche. L’appel d’air te fait vaciller un instant tel un épouvantail dressé en plein champ, les frusques rapiécées et de la paille humide à la place du cœur. A défaut de son épaule, tu te raccroches au pilier de bois marque la limite entre le porche et la terre battue. Son visage juste au niveau du tien, entre les ombres portées par la lumière automatique dans ton dos. Dernier phare avant la nuit opaque qui vous entoure, dernier vestige d’une vie que tu ne reconnais plus. Il ne te semble même pas réel. Tu pourrais l’embrasser – un part de toi en a envie, juste pour le chaos, juste pour retrouver quelque chose de familier et de stable, juste pour être sûre qu’il est bien-là, juste pour ne pas…
Mais Silas.

Tu as l’impression d’être prise dans un mauvais rêve, dans l’un de tes interminables cauchemars. La sensation de déjà vu te cause un vertige plus fort que la faim ou la fatigue. Et comme dans tes cauchemars, Silas l’emporte. Anthony l’emporte. Tu veux péter les plombs ( tu as besoin de péter les plombs ), céder à la colère, éclater ta rage et ton incompréhension, tout ce que tu n’as pas laissé sortir au moment du divorce. Mais tu ne peux pas te le permettre. Tu ne peux pas les perdre, et même si c’est un cauchemar, même si tu répètes la scène pour la millième fois, tu n’as pas le choix.

Juste les mots sont réels comme des coups de couteau dans ta poitrine. Ce n’est que la vérité. Mais une vérité hideuse, ignoble et elle te coupe le souffle. Quelle mère voudrait que son fils la craigne et la déteste ? Ton regard s’est ancré au sien, l’arrière-fond en fondu noir derrière lui, comme si tout le reste s’était muré en phosphènes aveuglantes. Tu murmures, esprit de contradiction et aveu honnête, désemparé alors que tu reposes ton poids sur l’un de tes pieds. - Mais tu n’es pas là. » Il dit qu’il est là – mais il ne l’est pas. Tu es toute seule et depuis le premier souffle que tu as pris à la maternité, cela ne t’était jamais arrivé. T’es entourée de solitude, Beau.

Tu inspires profondément, lentement, avec la sensation de côtes fêlées dans ta poitrine. Est-ce que c’est la peur qui palpite comme un animal qui tente de quitter un piège et se fait mal dans sa panique pour vivre ? Tu avais oublié ce que c’était d’avoir peur pour quelqu’un. Tu prends ton temps, pour articuler chacun des mots qui pèsent entre vous, comme on pose une tuile en haut d’une tour Jenga, comme si le temps allait estomper le tremblement de ta voix et ta mâchoire. « - Tu penses vraiment que je laisserais arriver quoique ce soit à mon fils ? » C’est un cran moins blessant que savoir ce que pense Silas de toi, mais cela fait mal tout de même. « - Tu penses vraiment, que j’ai envie que mon fils ait peur de moi ? Que perdre mon fils n’est pas la pire chose qui puisse m’arriver ? » Il t’a aimé, non, à un moment ? Tu l’as cru. Tu as cru qu’il t’aimait et qu’il te connaissait et pourtant il pense ça ? C’était donc pour ça qu’il était venu ? Tu posais la question parce que tu ne comprenais pas, pourquoi il était là. Les pièces s’emboîtent mais elles ont des arêtes tranchantes. « - Rien, rien ne passe avant ma famille. » Ta voix se raffermit alors que le vent chasse tes cheveux de ton visage. La certitude est claire, à vif. Tu ne crois pas en Dieu, pas dans le destin, pas dans grand-chose à part ta famille. « - Je t’ai donné ma famille et tu parles de m’enlever mon fils. Tu sais ce que c’est de perdre ta mère ? Ne l’impose pas à ton fils. Il grandit, je le vois à peine, et oui, j’ai du mal à communiquer avec lui. Je le regrette, je le regrette tellement, Anthony, tu n’as pas idée. Mais j’ai l’expérience d’avoir une famille fonctionnelle, et ce n’est pas grave, tu sais ? Tu crois qu’après le divorce on allait tous de gaîté de cœur chez mon père ? Et c’était un bon père. »




c. nicolemaiines


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❝ ❞



Pour la première fois depuis trop longtemps, tu sens enfin que tes mots semblent l’atteindre, qu’elle les accepte ne serait-ce que pour un instant, qu’ils font écho à quelque chose en elle. Probablement car de tout ce que tu dis, il n’y a rien qu’elle ne sache pas déjà, au fond d’elle. Tu t’en veux presque, d’être là à annoncer ses peurs, à mettre en lumière ses échecs. Les tiens aussi, car il est impossible de ne pas penser à ce qui aurait pu être aujourd’hui si tu n’étais pas parti, emportant votre fils avec toi. Si tu étais là, comme elle le murmure, tes yeux un instant fixés sur ses lèvres, si proches et pourtant si loin, comme un souvenir perdu dans la brume. La tentation est là, mais ce n’est pas le moment. Peut-être que cela ne sera plus jamais le moment, vous êtes divorcés après tout, ta faute. Alors tu retournes à son regard, où tu te perdrais presque si tu n’écoutais pas ses mots. Elle revient à la défense, l'offense toujours meilleur bouclier pour elle. Au moins une chose qui ne changeait pas.

"Je sais Beau, je sais que tu ne veux pas ça, je sais bien que tu ferais tout pour Silas, pour ta famille." Avant, oui. Maintenant ? Sans doute encore, à en croire sa réaction, criante de sincérité. Mais à quel point y crois-tu vraiment ? Après tout, elle n'a pas tout fait pour sauver votre couple, elle ne s’est même pas battue comme elle se bat maintenant, quand tu as prononcé le mot divorce. Tu es aussi responsable de votre perte, tu ne l'oublie pas, alors tu gardes ces doutes en toi. Pour tout ça, pour son amour envers votre fils et votre, sa, famille, tu veux bien la croire, pour de vrai, pour de bon.  "Je ne veux pas t'enlever Silas. Je ne veux pas que tu le perdes, qu'il te perde." Par ses actions, à elle. C'est elle qui a changé, c'est elle que le gamin ne reconnait plus, que tu ne reconnais plus. Tu es arrivé avec tes gros sabots, trop fort, trop en colère, tu le regrette déjà, tu as commencé à le regretter au moment où les mots ont quitté ta bouche quelques minutes plus tôt. Tu ne veux pas être l’être cruel de cette histoire, le croquemitaine qui vole l’enfant. Au contraire, tu veux protéger le lien entre Silas et sa mère. Et à dire vrai, tu t’y tues depuis l’encre encore fraîche sur les papiers du divorce.


Tu ne supportes pas de la voir pleurer. Tu ne sais même plus replacer la dernière fois que que c'est arrivé. Et ses larmes font monter les tiennes. Tu brises la distance que tu viens pourtant d'installer. Tu prends Beau dans tes bras, son visage contre ton torse. Pas trop fort, pas trop serré, pas encore, qu'elle puisse s'échapper si elle le veut, te frapper si c'est trop. Ton corps entier s'enflamme à ce contact, chaque parcelle de ton être contre elle crie. Elle te manque comme si on avait retiré tout l'air de tes poumons, et l'avoir ainsi contre toi est sortir la tête de l'eau, en reprendre une bouffée, ne serait-ce que pour une seconde. C'est douloureux. C'est vital. C’est éphémère.



c. pripecias


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