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The Lighthouse ; ft. Silas

Isla Blacksmith
administratrice

Isla Blacksmith

saisons : Comme un goût d'inachevé, 32 années ne paraissent jamais assez, toujours trop peu, et filent pourtant si vite.
occupation : Tisse du bout des doigts rêves et promesses, gérante du Red Castle, où l’on vient s’oublier le temps d’une soirée.
myocarde : Le manque a creusé sa poitrine, trou noir dans lequel elle s'est oubliée.
faciès & artiste : Mara Lafontan | MCVIII (ava), soeurdelune (icons)
victimes : 299





The Lighthouse

❝ ❞
There is a lighthouse in the middle of the deep end. I'm still stranded on the shoreline and nobody hears me scream.

Fuck! L’injure tombe, lui écorche les lèvres, ripe contre son palais. Women shouldn’t curse. Mais l’impuissance lui va mal, transfigure le sourire lisse et charmeur en grimace douloureuse.

Elle s’escrime une fois, deux fois, tant de fois qu’elle en a arrêté de compter, sur le contact de sa voiture, sans que le moteur ne daigne seulement émettre un toussotement. Il l’abandonne en rase campagne, au milieu des champs, sur une route mal entretenue. Et quand elle ose jeter un coup d’œil à son téléphone, le manque de réseau lui arrache un ultime juron.  

La portière claque, la voiture est verrouillée d’une pression sur ses clés les bottines vernies finissent dans la boue, chemin malmené par la pluie qui, fort heureusement, s’est arrêtée il y a une heure. Elle aurait aimé être capable de résoudre son problème en soulevant le capot du bolide, plonger le regard dans une environnement connu ; la vérité, c’est qu’elle ne prend même pas la peine d’ausculter le ventre de sa voiture, sait qu’elle ne saura rien y faire, maudire un peu plus la mécanique sans en extirper une seule solution.

La voiture s’est éteinte près d’une clôture et derrière se dessine un corps de ferme où quelques lumières percent dans la grisaille anglaise. Un espoir tenu, mais un espoir tout de même. D’obtenir un coup de main, ou au moins une ligne fixe de laquelle appeler à l’aide. Nouant les pans de son manteau avant de se mettre en marche, le véhicule est abandonné sur le bas côté, avalé par la nuit tombante tandis qu’elle s’éloigne, longeant la clôture jusqu’au portail de la propriété.
Rien pour s’annoncer à l’entrée, sinon que sa propre voix. La barrière est repoussée d’un geste avant de se glisser à l’intérieur en resserrant sa prise sur la hanse de son sac à main. Les pas sont aussi prudents que pressés, à refuser de trainer trop longtemps dans la boue sans pour autant prendre le risque de glisser, elle se hisse jusqu’au porche de la maison, avise la lumière qui perce des fenêtres d’un soupir rassuré. Il y aura bien quelqu’un pour la tirer d’affaires, à l’intérieur.

Contre la porte, le poing toque une première fois, laisse planer un silence, le temps de tendre l’oreille, d’aviser si un nouvel essai est de mise. Un deuxième tentative se heurte au bois de la porte, toc-toc régulier qui, elle l’espère, en restera pas sans réponse, cette fois-ci. Le bruit de pas dans l’entrée est rassurant, la fait reculer d’un pas, puis de deux avant que la porte ne s’ouvre enfin. “Bonsoir.” Pas le genre à importuner des inconnus de la sorte, la première impulsion est de dégueuler quelques excuses avec un sourire doux. “Je suis désolée de vous déranger, mais ma voiture est tombée en panne devant chez vous, et je n’ai pas de réseau…” Entrer sur cette propriété pour les alpaguer était bien son seul recours, dérangement qu’elle espère effacer par son affabilité. “Je ne savais pas quoi faire d’autre que de toquer à votre porte.”

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Light me up like a
moonbeam