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question mark | alekseï

2 participants
Eryn O'Muircheartaigh
aucune suspicion

Eryn O'Muircheartaigh

saisons : trentaine à son apogée.
occupation : crooner le soir dans les bars, son chant s'élève pour apaiser les marins. rêve de grandeur et de scènes.
myocarde : coeur esseulée, trop souvent jettée comme un mouchoir usagé. aspire au grand amour, attend encore le prince.
miroir : question mark | alekseï 669395f890ed079c2d9983a19a0673780ed4aaf0
faciès & artiste : imogen poots (writerinafoxhole)
victimes : 30


question mark

❝ ❞


Tout a commencé par un article dans le journal. Le chauffage faisant encore des siennes, elle avait ce jour là troqué son carrelage gelé pour la cheminée du café d'en bas et son odeur enivrante. Une journée de grisaille comme une autre, assise à sa table habituelle à froisser le papier du quotidien. Des faits divers inquiétants - encore une disparition en mer - et les résultats d'un match de football. En bas a droite, un encadré pour faire la promotion de séances d'hypnothérapies a attiré son attention. Eryn fuit la médecine générale, incapable de faire confiance a un spécialiste. Elle n'a pas fréquenté un cabinet depuis des années et refuse d'y mettre ne serait-ce qu'un pied. Plus tard, en parcourant son quartier, elle est tombée sur la plaque dorée, visée à la façade. Un digne du destin, sans doute.

Il lui a fallu quelques jours pour se décider à prendre rendez-vous.

Le mal dont elle souffre n'a pas de remède miracle. Il lui semble subir son anxiété depuis le jour où elle a mit un pied à l'université. Comme si elle prenait soudain conscience que le monde qui l'entoure tourne parfaitement bien sans sa présence et qu'elle n'est qu'un faible maillon, d'une chaine solide et robuste devant se battre pour exister. Eryn fait encore des cauchemars de l'amphithéâtre, de la foule qui s'y agglutine, de l'ignorance globale de ses camarades. Son coeur battant devant des résultats de plus en plus médiocres et cette mémoire défaillante qui ne veut rien retenir. L'angoisse d'une feuille blanche, elle la connait trop bien. Elle a grandit dans la campagne écossaise où on connait le nom de son voisin, le boucher et l'ancien maire. Où les fêtes populaires sont les plus grands rassemblement de l'année. Eryn n'a pas aimé la ville, elle a laissé sur elle une empreinte indélébile. Elle a échoué, aujourd'hui sans diplôme et ne sait pas s'il y a un avenir tracé pour elle.

Elle n'est pas certaine d'apprécier Scarborough. Sans savoir pourquoi elle a laissé le doute s'insinuer en elle.
Eryn doute tout le temps d'elle même, évidement. C'est son trait de personnalité principal, se pincer les lèvres avant de dire quoi que ce soit de crainte qu'il s'agisse d'une affreuse bêtise en souvenir de moqueries. Il y a bien des sujets sur lesquels elle est incollable, mais ce ne sont pas des sujets que l'on aborde en société, ni ceux attendu dans la bouche d'une jeune femme. Peut-être qu'un jour elle rencontrera quelqu'un qui pourra comprendre et elle ne sera plus seule.

Assise dans la salle d'attente du cabinet, elle attend son tour, vêtue d'un vieux cardigan qui aurait pu appartenir à sa grand mère et qui a sans doute, d'ailleurs, appartenu à celle d'un des habitants de la ville côtière. Il a perdu son effluve de naphtaline, remplacée par une lessive peu coûteuse qui la fait éternuer une fois sur deux. Elle triture nerveusement l'anse de sa serviette en cuir. Elle déteste attendre, car c'est dans ces quelques minutes qui séparent l'inaction d'un grand changement qu'elle peut s'imaginer tous les pires scénarios possible. N'importe qui emploierait le terme "timide" pour parler d'elle s'il la rencontrait pour la première fois à cet instant.


Alekseï Chess
aucune suspicion

Alekseï Chess

saisons : 37 ans à présent.
occupation : Hypnothérapeute
myocarde : Qu'est-ce ?
miroir : See you
faciès & artiste : Adrien Brody
victimes : 29





❝ ❞
“Une femme sans défauts est une montagne sans crevasses, toute lisse, il n'y a aucune aspérité pour s'y accrocher.”


Nouveau bâillement que je cache comme je peux derrière un dossier que j'ouvre de manière pratique en cet instant. Je prends un stylo que je fais tourner autour de mon pouce. S'il ne tombe pas après sept tentatives, j'ai gagné. Le patient me parle de son envie d'arrêter. Une fois, succès. Il me dit toutes les choses qu'il a tenté de faire pour ne plus fumer. Une seconde fois, succès. Il me parle plus en détail de cette fois où il a essayé l'acuponcture. Troisième fois, succès. Ce qu'il ajoute m'échappe parce que mon stylo fait une légère embardée sur la droite et je manque de justesse de pouvoir le rattraper, mais j'y arrive. Je souffle, rassuré, le client pense que c'est une marque d'attention que je lui adresse, il se redresse et me fait un étrange sourire complice. Cinquième fois, succès. J'hésite un instant, puis prends mon stylo fermement entre mes doigts pour ne pas être tenté de réitérer le fait de le faire tourner autour de mon pouce. Je lui donne tous les conseils, ceux qui ont l'air d'être parfaitement adapté à la situation et qui ont l'air d'avoir été réfléchis pour CE client en particulier... alors qu'en fait, il s'agit des mêmes pour tout le monde. Je lui indique que nous commencerons l'hypnose à notre prochain rendez-vous et que je suis certain que ça donnera des résultats plus que positifs. Finalement, pris par mon optimisme, je fais tourner le stylo autour de mon pouce une sixième fois au moment où le client se lève et tend la main pour serrer la mienne. Le stylo tombe par terre et il me faut toute ma volonté pour aller serrer la main de ce client avant de plonger pour rechercher l'objet incriminé. Je me redresse et le sort me fait payer ma perte en me cognant la tête contre le rebord de ma chaise. De rage, je lance le stylo dans le pot à crayon, et j'en prends un autre, ça lui apprendra. Je prends une nouvelle fiche cartonnée et commence à y écrire le nom et les informations de ma nouvelle cliente.

Naturellement, je ne perds pas plus de temps avant d'aller la chercher dans la salle d'attente. Je la regarde un instant... Petit bout de femme qui préfèrerait être partout plutôt qu'ici. À mon avis, cela sera très compliqué de la faire changer d'avis. Malgré tout, je la salue poliment et l'invite à me suivre et à s'asseoir.

Le bureau est situé au premier étage d'une petite maison qui semble tout en hauteur comme la plupart des bâtiments en Angleterre. La salle où je reçois les gens est un salon assez vaste où quelqu'un de claustrophobe ne pourrait pas ressentir d'angoisse, ni les agoraphobes. Les murs sont blancs, la plupart des meubles sont en bois noirs. Les seules touches colorées sont dispensées par de grandes plantes vertes qui se trouvent çà et là sur la bibliothèque, le piano, et le bureau. Un œil attentif pourrait facilement voir plusieurs jeux de société, pièces d'échecs ou jeu de go. Le bon sens m'a appris de n'apporter aucune notion de jeu d'argent ici. Cet environnement en noir, blanc et vie m'apaise. La lumière est toujours tamisée et je refuse d'avoir le moindre écran dans cette pièce.

"Je vous en prie, installez-vous."

Très observateur, je ne perds rien de ses mouvements. Dire qu'elle ne veut pas m'impressionner serait un euphémisme. En fait, j'ai la sensation qu'elle veut être invisible à mes yeux. Je prends place devant elle et l'encourage d'un sourire.

"Ce moment est un moment exclusivement pour vous. Dites-moi pourquoi avez-vous ressenti le besoin de venir me voir, s'il vous plait."

Naturellement, ma voix se cale sur un timbre grave, et apaisant.


Eryn O'Muircheartaigh
aucune suspicion

Eryn O'Muircheartaigh

saisons : trentaine à son apogée.
occupation : crooner le soir dans les bars, son chant s'élève pour apaiser les marins. rêve de grandeur et de scènes.
myocarde : coeur esseulée, trop souvent jettée comme un mouchoir usagé. aspire au grand amour, attend encore le prince.
miroir : question mark | alekseï 669395f890ed079c2d9983a19a0673780ed4aaf0
faciès & artiste : imogen poots (writerinafoxhole)
victimes : 30


question mark

❝ ❞



Malgré un attrait pour le minimalisme - façon polie de justifier l'absence de décoration de son appartement par manque de moyens - Eryn est surprise par la décoration de la pièce où on l'on emmène, après avoir grimpé l'escalier. Noir, blanc, il n'est même pas question de couleurs. Difficile donc de cerner l'homme qui va s'occuper d'elle, de son cas, bien qu'elle suppose que cette neutralité ne soit pas anodine. Ce doit être la même chose que les cabinets médicaux et la nécessité de convenir à la majorité de personnes. Ne pas chercher à imposer une vision artistique, déranger, offusquer. Faire réfléchir, elle songe. Son regard s'ancre plutôt sur les plantes, elles lui donnent la force de sourire. La nature, son ancre.

Tassée sur sa chaise, Eryn se fait minuscule. Discrète. Elle ne cherche pas à prendre de la place - la dernière fois on l'a traitée d'allumeuse. Il n'y a que sur scène qu'elle désire exister, quand elle chante. Puis, auprès de sa famille, loin de jugements. Le reste du temps, ce mécanisme de défense l'épargne de l'attention des autres. Des regards, des questions, des interactions. La plupart des gens n'ont pas de conversation intéressante et se contentent de banalité. Le small talk, cet enfer. Elle ne sait pas faire sembler de s'intéresser, elle veut tellement plus.
Aujourd'hui, elle vient demander un service, elle paiera pour ce service, alors elle n'a pas besoin de se montrer. Elle veut juste assouvir ce besoin de savoir ce qu'est l'hypnothérapie. Il faut le vivre pour s'en rendre compte.

« Pour être parfaitement honnête avec vous, je ne sais pas à quoi m'attendre. Elle commence, sa voix fluette qui remplit peu à peu l'espace. On se rend compte qu'elle parle doucement par politesse mais aussi parce qu'elle n'est pas habituée à parler. Il faut laisser le temps à sa voix de chauffer. L'instant d'après, elle est déjà plus affirmée et confiante. Après tout, Eryn ne sait pas toujours ce qu'elle veut, mais elle sait ce qu'elle ne veut pas. Je souffre d'anxiété depuis de nombreuses années, j'ai vu des spécialistes, des psychologues, des psychiatres. Je ne suis pas intéressée par les médicaments. Elle craint l'addiction plus que tout et la perte de contrôle. Elle préfère les plantes, ce qui est naturel. Je suis à la recherche d'une forme d'apaisement. Je suis... curieuse de vos méthodes. Curieuse. Avide de connaissance. Elle voudrait pouvoir se remplir de tout ce qu'il doit savoir, de ses techniques, de ses secrets, de ses mensonges ? Peut-être. Elle préfère croire à l'invisible, au spirituel. Eryn lève les yeux pour croiser son regard, sans défaillir. Je fais aussi de nombreux cauchemars, ce genre de choses. Je ne promets pas d'être un sujet extraordinaire malheureusement. » Banale, comme ses soucis. Enfin, l'est-elle vraiment ? Non. Il y a bien un problème, plus profond, qui la ronge. Quelque chose dont elle ne peut parler à personne.


Alekseï Chess
aucune suspicion

Alekseï Chess

saisons : 37 ans à présent.
occupation : Hypnothérapeute
myocarde : Qu'est-ce ?
miroir : See you
faciès & artiste : Adrien Brody
victimes : 29





❝ ❞
“Une femme sans défauts est une montagne sans crevasses, toute lisse, il n'y a aucune aspérité pour s'y accrocher.”


La jeune femme qui a toute mon attention semble être étrangement impressionnée par l'endroit. Je regarde un peu aux alentours, essayant de repérer ce qui pourrait la mettre mal à l'aise, et de l'en débarrasser pour le temps de la séance, mais je ne vois rien de spécial. Ses yeux ne paraissent pas se fixer sur quelque chose de précis alors j'en conclus que c'est l'environnement général qui lui déplait. J'hésite, un instant, à lui demander s'il y a quoi que ce soit qu'on puisse faire pour la mettre plus à l'aise, mais je pense qu'il est encore un peu trop tôt pour cela, je ne suis même pas convaincu qu'elle le sache elle-même.

La première réponse qu'elle me donne est parfaitement normale... Peut-être même un tantinet plus honnête que les autres. Sincèrement, j'apprécie. Cependant, elle a l'air encore plus intimidée quand elle parle. Je l'encourage à poursuivre d'un signe de tête, et sa voix se fait plus claire. Elle m'apprend qu'elle n'en est pas à son coup d'essai pour essayer de s'en sortir et qu'elle refuse la méthode médicamenteuse.

Sa dernière phrase, par contre, me retire un peu de mon masque de thérapeute et je lui offre un sourire presque amusé.

"Laissez-moi être seul juge de l'exception que vous êtes, mademoiselle." Je laisse le sourire flotter un instant avant de reprendre sur un air beaucoup plus professionnel. "Quoi qu'il en soit, nous sommes là pour vous, et exclusivement pour vous. Mon but à moi est de vous aider à aller mieux."

J'inscris ces petits détails sur sa fiche. Plusieurs essais, pas de médicaments. Parfait.

"Je me présente, je suis Alekseï, je suis hypnothérapeute. J'ai donc fait des études de psychologie, mais j'ai préféré m'orienter vers cette spécialité bien particulière parce que j'avais déjà pratiqué plusieurs techniques d'hypnose par avant et leur efficacité peut être redoutable. Laissez-moi cependant vous rassurer : je ne peux pas vous endormir d'un simple regard et vous faire faire n'importe quoi. Votre conscience s'y opposera toujours. Cependant, je peux essayer de convaincre votre subconscient d'aller là où il devrait aller pour que votre état général s'améliore. Pour cela, je dispose de plusieurs outils à ma disposition que je fais passer via l'hypnose, la musique, par exemple, ou les mots-clés."

Je pose mon nouveau stylo préféré sur le dossier et pose mes doigts les uns contre les autres au-dessus de mon bureau.

"Pour vous libérer de vos angoisses, nous pouvons procéder de plusieurs manières... La première est simplement de vous apaiser avec vous-même pour rechercher une certaine paix intérieure, vous dormirez mieux, mais cela peut signifier nous revoir dès que les angoisses refont surface. La seconde, plus intrusive, consiste à rechercher la source de vos angoisses de manière plus approfondie pour y mettre un terme. Enfin, nous pouvons tranquillement commencer par la première méthode, et glisser sur la seconde quand vous vous sentirez plus en confiance. À partir de là, est-ce que vous avez des questions ?"

Ma voix est devenue basse, monocorde. La dernière chose que je veux est qu'elle me perçoive comme une menace.


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