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city of stars | hemlocke

2 participants
Eryn O'Muircheartaigh
aucune suspicion

Eryn O'Muircheartaigh

saisons : trentaine à son apogée.
occupation : crooner le soir dans les bars, son chant s'élève pour apaiser les marins. rêve de grandeur et de scènes.
myocarde : coeur esseulée, trop souvent jettée comme un mouchoir usagé. aspire au grand amour, attend encore le prince.
miroir : city of stars | hemlocke 669395f890ed079c2d9983a19a0673780ed4aaf0
faciès & artiste : imogen poots (writerinafoxhole)
victimes : 30


city of stars

❝ ❞


La féerie s'anime dans sa tête, car le tableau que peignent les marins imbibés de sueur et d'alcool n'a rien de reluisant. Lorsqu'elle pousse la porte du bar, entrée des artistes, arrière cuisine aux effluves d'huile de friture, de graisse et de poisson, c'est un tout autre cadre qu'Eryn s'imagine. Elle détourne le regard de sa réalité ô combien banale. Elle se figure des chandeliers, des moulures au plafond et l'orchestre qui s'échauffe. Le doux murmure du jazz qui remplace les discussions nerveuses et animées. Ambiance feutrée et chic, demoiselles aux robes de couturiers qui portent diamants et maris à leurs cou. Ce monde n'existe pas, pas à Scarborough du moins. Ces gens sont le fruit de son imagination, si elle pouvait transformer la salle en un autre lieu, un autre endroit, qui sait une autre époque. Eryn s'adonne à la rêverie car elle lui est peu coûteuse.

City of stars
Just one thing everybody wants
There in the bars


Elle fredonne et se faufile entre les cuisiniers pour rejoindre un petit cagibi qui fait office de loge. Les casseroles pour cuivres. Les ordres pour chœurs. Tout est musique. Elle  enfile une espèce de robe rapiécée et se coiffe rapidement, même si le patron se fiche de son apparence, elle l'a surtout suppliée de la laisser chanter et maintenant il profite juste de l'afflux de clients qui viennent consommer. Elle fait un chignon élaboré, même si personne ne fera attention aux épingles qu'elle glisse dans ses cheveux. Comme d'habitude, l'humidité fait gonfler ses boucles et le bout de ses chaussures est humide. Elles prennent l'eau, le cuir s'est usé. Eryn n'est pas une starlette et ce n'est pas sur Broadway qu'elle va se produire, mais elle en rêve, de toute son âme. Il n'y a rien de mal à se le dire. Son épopée commence ici, dans la misère, comme dans toute comédie musicale ou presque. « Allez, encore un soir. Ce sera peut-être le soir, peut-être qu'il sera dans la foule. (Le label, l'artiste, celui qui va la repérer) Tu peux le faire, tu l'as déjà fait, tu le feras encore. »

Are you shining just for me?

Le temps de faire quelque ajustements, le temps se stoppe dans la pièce, on ne fait pas attention à eux, musiciens. Elle sait cependant que sa voix calmera leurs tempêtes. Ils ne verront pas Eryn, ils ne sauront pas que c'est elle, puisqu'ils ne cherchent pas à la connaître ou a lui parler (sauf pour l'inviter à boire un verre, puis...).  Ses chansons par contre...  Eryn monte sur scène et va saluer son compagnon. « Mon pianiste préféré ! Elle s'approche du piano d'Hemlocke, celui sur lequel il va jouer ce soir pour l'accompagner. Leurs rêves vont battre comme deux coeurs à l'unisson. Elle est persuadée qu'ils pourraient être vendeurs, duo mélancolique, alchimie parfaite de leur art. N'y a t-il donc personne pour le voir ? Il mérite le succès et si on le lui offrait, elle voudrait immédiatement le partager avec son ami. Il ne sont pas nombreux, les hommes qui méritent sa générosité. Que dirais-tu que je chante pour toi ce soir ? Son répertoire et composé de plusieurs types de titres. Les tires-larmes, les chants marins obligatoires, les classiques inépuisés et quelques sonorités personnelles. Des paroles qui ne parlent qu'à elle ou une personne dans la pièce. Voudrais-tu que je fasse vivre un titre en particulier ? » Et ce serait merveilleux, magique, de ne chanter que pour lui dans une pièce remplie. Personne ne le saurait, sauf elle et lui. Ce serait comme dans un film, oui.

Elle voudrait vivre dans un film, parce que les films ont des fins heureuses.
Eryn n'a jamais imaginé autre chose qu'une fin heureuse.

Who knows?
Is this the start of something wonderful and new?
Or one more dream that I cannot make true?


Hemlocke Baines
nouvelle proie

Hemlocke Baines

saisons : 32 ans
occupation : piano-man, musicien de bar et barman occasionnel
myocarde : queer, out and proud, évite le contact physique comme la peste et se contente de jeter des regards énamourés aux sujets de ses désirs
miroir : city of stars | hemlocke E0802659348ec9abd52f698e73014e8bc19d97e1
faciès & artiste : phil dunster, soeurdelune / missatomicbomb / séléné, vocivus, northlane
victimes : 83


city of stars

❝ ❞
well she looks at you so coolly, and her eyes shine like the moon in the sea


Le vieux camion est laissé à l’arrache dans le parking, le côté conducteur directement dans une flaque d’eau. Le moteur s’arrête et la musique coupe aussitôt, et Hemlocke chantonne les derniers couplets de la chanson après l’arrêt de la radio alors qu’il récupère la vieille veste en cuir sur la banquette arrière. Il ne voudrait pas être détrempé - ou pire, décoiffé - avant son entrée sur scène. Oh, bien entendu, l’audience n’en a vraiment rien à faire; et lui non plus, en temps normal - mais ce soir est loin d’être normal. Parce que ce soir, il ne performe pas seul; il y a sa douce fée préférée, sa violoniste à la voix de rossignol; et il ne saurait la décevoir.
Il sait qu’elle sera parfaite, prête pour une soirée à l’opéra; alors il jure lorsque ses pieds amerrissent, puis touchent le fond de la flaque un peu trop profonde; que l’eau sale éclabousse l’ourlet de son pantalon. Il s’arrête à peine pour secouer les chaussures qui commencent à prendre l’eau, se précipitant plutôt jusqu’à la porte du bar, protégé par la veste qu’il tient au-dessus de sa tête comme un parapluie.

Il n’a pas besoin de se préparer: un shot de whisky (gracieuseté de la maison), et il laisse sa veste et son porte-monnaie dégarni avec le barman. Dans le miroir qui orne le derrière du bar, craqué et poussiéreux, Locke vérifie ses cheveux; s’assure que la chemise noire et soyeuse tombe parfaitement imparfaitement sur ses épaules. Le tissu est doux et si léger qu’il croirait être enveloppé d’un nuage: c’est bien le genre de Hwan, ça, de porter des chemises aussi… aussi… chères, et inutiles. Inutile contre la fraîcheur qui lui caresse la nuque chaque fois que la porte s’ouvre, inutile parce qu’il pourrait aussi bien ne rien porter et sentirait à peine la différence. Mais il doit bien avouer que la chemise ample reflète joliment la lumière, et met délicieusement en valeur le relief de son visage, la noirceur de ses yeux.
Elle ne manquera pas à son propriétaire, il en est sûr; depuis le temps, il l’aurait certainement mentionné.

Il s’installe au piano, teste les notes de gestes sûrs; une mélodie qui revient à chaque fois, qui annonce le spectacle à venir; qui l’assure que l’instrument n’est pas entièrement désaccordé, quoique la majorité des clients du bars n’y prêteraient probablement pas attention. « Ma meilleure moitié ! » Le regard qui se pose sur Eryn est jovial, enchanté; ce n’est pas le sourire charmeur qu’il destine au grand public; c’est celui, honnête, qui se glisse sur ses lèvres à partir de son coeur. Et l’expression presque timide qui suit son offre de chanter pour lui est à peine exagérée.  « Eryn ! Tu vas me faire rougir. » Il bat des cils, l’air de dire oh stop, you. Mais il est touché; réellement touché, et fébrile à l’idée de devoir, et pouvoir, choisir la chanson qui lui fait le plus envie, quelque chose de précieux et près de son coeur, à accompagner au piano.
Il y pense si sérieusement qu’il en fronce légèrement les sourcils, tandis que les doigts parcourent les notes du piano sans y presser. Et puis une note résonne, suivie d’une seconde, et on dirait qu’une ampoule vient s’allumer au-dessus de sa tête, baignant tout son corps d’une lumière imaginaire.  « Year of the Cat ? » L’espoir au fond des yeux, l’introduction jouée avec un sourire pour voir si elle arrive à la reconnaître. Une vieille chanson des années 80, un truc de daron, le genre qui a résonné dans toutes les balades en voiture de son enfance.

« Et j’avais un truc à te demander. » Y’a le trac qui se glisse sous ses côtes; un papillonnement qu’il ne ressent pas souvent; parce que le piano, il pourrait en jouer les yeux fermés. Mais ça…  « Tu voudrais pas chanter une chanson avec moi ? » L’air presque étonné d’avoir osé proposer, la nervosité au coin de la bouche. Mais il faut bien se lancer, non ?


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fire in your eyes
i can't ignore the afterimage familiar grief that i don't wanna see the fire in your eyes burns as bright as mine ☽ pieces of me they cast a different shadow