comfort as a pizza topping (cody)
2 participants
# Jeu 26 Sep - 20:15
Norbert Vaast
légère suspicion
saisons : 42 ans
occupation : conseiller en recherche d'emploi
myocarde : célibataire, divorcé. retrouvez-le sur meetic.
miroir :
faciès & artiste : robert pattinson (sung-jinwoo)
victimes : 307
comfort as a pizza topping
❝ ❞
❝bus got torchd❞
Norbert fronçait les sourcils, perplexe. Il ouvrait ses mails à la recherche de nouvelles de l'assureur, instagram à la recherche de l'annonce dévastatrice, mais il n'était laissé qu'avec ça:
bus got torchd
Il savait déjà que c'était peine perdue, mais Norbert tentait un appel, des fois que la lune soit pleine par le plus pur des hasards et que Cody réponde - mais il n'y avait que les bips vides pour lui faire écho, et un message générique de boîte vocale qui n'avait probablement pas été changé depuis 2009.
Le problème lui trottait en tête toute la journée. D'une part parce qu'il avait donné beaucoup pour ce foutu bus, d'une autre parce qu'il savait que la nouvelle lui serait parvenue d'une manière ou d'une autre, et qu'un message de Cody n'était donc pas anodin. C'était l'attente d'une main tendue, l'espoir d'une aide qu'il n'osait pas demander directement, et si Norbert n'était pas du genre à déroger de ses principes, il y avait un de ses clients - le seul, à ce jour - pour qui ils pouvaient tous aller se faire foutre: Cody.
Il était difficile de dire ce que c'était à propos de lui, mais il y avait quelque chose qui faisait que Norbert ne pouvait pas s'empêcher de vouloir l'aider, de ne pas vouloir trop s'éloigner quand il savait que les emmerdes rôdaient. Pour la première fois, il comprenait l'archétype du protecteur qu'il avait vu dans trop de films, lu dans trop de livres. Norbert s'inquiétait sincèrement pour lui, comme il ne le faisait pas pour beaucoup de gens; et parce qu'il était de cette classe privilégiée d'homme cisgenre blanc et aisé et qu'il fallait donc qu'il ramène tout à lui, il ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable que quelque chose soit arrivé au Magicobus. Comme s'il était celui qui avait allumé la mèche.
Dix-huit heures sonnaient et il bondissait de son siège de bureau jusque dans sa voiture, comme à son habitude, mais prenait un dossier sous son bras pour une fois. Un coup d'oeil sur les premières lignes de la première page lui disaient d'aller jusqu'à l'ouest de la ville pour trouver Cody.
Quand il sortait de la voiture devant la maison, c'était les mains pleines de deux cartons de pizzas et quelques sacs plastiques, le dossier déjà oublié sur la plage arrière. Il toquait à la porte de quelques coups de genoux légers, à défaut d'avoir les mains libres.
Le silence pour seule compagnie, Norbert restait là un moment, à toquer dans le vide. Quand l'ennui le prenait à la gorge (et que ses offrandes devenaient trop lourdes à bout de bras), il décidait plutôt de se tordre jusqu'à atteindre la sonnette de la maison du bout de l'épaule. Il se raclait la gorge pour pouvoir gueuler un peu. « Hello, pizza delivery! » Il savait combien il était souvent plus simple de répondre à l'appel de la nourriture qu'à celui de l'aide, même celle dont on a sincèrement besoin. « I got a pizza for Mr Grant? »
- traductions:
- - Bonjour, livraison de pizza!
- J'ai une pizza pour Mr Grant?
✶ death awaits ✶
# Lun 14 Oct - 0:21
Cody Grant
légère suspicion
saisons : Trente-trois ans.
occupation : Animateur dans l'événementiel et sur camping l'été ; propriétaire et conducteur d'un party bus (pour le moment non disponible ...).
myocarde : Pansexuel et célibataire récidiviste, en quête d'intimité émotionnelle, fuit l'engagement comme le reste de ses responsabilités.
miroir :
faciès & artiste : Jeremy Allen White ; ava (c)sokosid, gif (c)khaoray, signa (c)awona, icons (c)vocivus.
victimes : 698
online
comfort as a pizza topping
❝ ❞
our expectations for you were low but holy fuck
cw; addiction et surconsommation (cannabis, alcool), détresse psy, vulgarités.
La petite aiguille a fait quelques tours de cadran depuis le premier appel, la première convocation. Tu saurais pas dire combien, seulement que t'as l'impression d'avoir fait que courir, parler à des tronches neuves et désister des plannings, éclaté de fatigue, totalement dépassé sur les premières démarches, celles qui ne savent pas attendre. Tout du long, t'as espéré qu'une chose : en voir le bout et que ça se calme, enfin te poser et faire le point, y voir plus clair rien qu'un peu. Prendre du repos, prendre du recul.
Maintenant que t'y es, tu réalises qu'elle avait du bon, la boucle, pour t'éviter la spirale. Et que désormais que les sollicitations permanentes se sont tues, il te reste plus grand-chose, de manière générale. Le vide de ton emploi du temps, c'est le reflet de celui que ça t'a laissé dans tout ; ce projet futile que tant ont trouvé pathétique, ridicule à son début, ça fait partie du peu de choses qui te donne un cap à suivre. Aujourd'hui que les heures défilent sans que tu saches ni t'occuper ni trouver le sommeil, faut bien avouer que tu n'en as plus.
Le message à Norbert est parti comme une bouteille à la mer. On dirait pas que t'as hésité de trop longues minutes avant d'acter que si tu cogitais trop, tu te dissuaderais totalement de l'envoyer. En une seule respiration, avant d'avoir le temps de regretter. Tu l'admets si difficilement quand tu as besoin d'aide, tu ne supportes pas ça - le pénible bagage de l'étiquette d'assisté. Norbert, ça fait pourtant des années qu'il t'épaule, des années que tu devrais plus te poser la question, et c'est vrai que c'est moins compliqué avec lui qu'avec d'autres, que lui il comprend ce que c'est.
Quand le téléphone sonne une première fois, tu sais pourtant pas décrocher. Peut-être la réalisation que tu vas devoir parler de tout ce qui compte tellement, pour toi, là-dedans ; en parler avec lui alors que vous l'avez construit ensemble si péniblement, et t'appréhendes sûrement aussi de sentir ta voix lâcher. Il a fait tellement pour te pousser jusque là et il a suffi d'une nuit pour en perdre la totalité. C'est dur, quand même, de décevoir un des seuls qui croit en toi.
La vieille horloge de ton grand-père indique la demie, quoi qu'elle avance toujours d'un quart ; ça veut rien dire pour toi, qui es dans ces états de conscience où douze minutes font cinq heures, et cinq heures font douze minutes. Y'a un de ces voiles opaques, l'enfumage de tes consommations, qui t'empêche presque de lire les sous-titres sur la vieille télé de l'autre côté du salon, et si ça justifierait que tu mettes à gueuler le son, tu regardes vraiment juste les images sans y chercher de continuité, pas tout à fait éveillé (pas tout à fait vivant).
Tu les entends pas, évidemment, les coups à la porte ; y'a que la sonnette qui te vaut assez d'anxiété pour que tu te secoues. Pourtant t'attends personne, parce qu'ici, y'a jamais personne qui passe. Ça pétille pas fort dans tes pupilles trop larges, quand tu vas ouvrir la mort dans l'âme, piétinant les chevilles charcutées de ton jean qui s'est jamais vu faire d'ourlets ; un joint pas encore entamé calé sur l'oreille comme un pinceau d'artiste, fuck you, you fucking fuck annonce le t-shirt à sequins, les inscriptions côté peau (ça gratte) enfilé à la va-vite avant de mettre la main sur la poignée. La porte, comme d'habitude, n'est pas verrouillée.
“...Feck arye doin?” T'as pas vraiment prévu de script pour un Norbert, très clairement en costume de travail, qui se fait passer pour un livreur de pizzas. Sur le moment, ça t'aurait presque fait rire – mais faut quand même admettre que t'as pas le coeur à ça, et que t'as du mal à recoller les morceaux logiques. “Did I tell ye tae...” come? “Did ah tell ye where I live?” que tu bredouilles, sans y mettre la moindre intention de reproche, profondément confus. “Sorry 'course I did, bawheid. Uh... D'ye wannae come in? Ae, fuck, dinnae look at the mess, ah wisnae expectin naebidy.”
A se demander même comment toi t'arrives à circuler, l'équivalent d'une armoire de fringues et d'un catalogue en feuillets éparpillés sur la surface, recouvrant presque entier un tapis d'un autre temps que tu sais probablement pas dépoussiérer. En plus d'une batterie démontée, pas moins de trois plans de cannabis de belle taille encombrent le séjour en occultant la meilleure fenêtre, responsables - autant que les pots en curation dans la cuisine en vieux carrelage - de l'odeur assommante, insupportable pour les êtres normalement constitués.
Liant péniblement les idées, tu t'actives immédiatement au salon, passant quelques empilades de courriers de la table basse au sol sur le tintement des bagues éparpillées roulant sur le parquet, écartant le cendrier plein, les bouteilles vides et les verres sales, relents de bière, de gin et de Buckfast Tonic wine, sauf celui encore à moitié plein que t'avais pas fini d'avaler. “Ye can put those here.” L'annonce dans le désordre, et tu ramasses en brassée les couvertures et plaids à tartan ankylosant le canapé – où l'on devinait assez clairement que tu passais tes nuits de façon très régulière, plutôt qu'à l'étage où tu devais pas monter assez, l'escalier encombré des deux derniers cartons de ton déménagement que t'avais jamais pris le temps de vider, moins par manque de temps que parce que tu ne savais pas quoi en faire.
Perdant de vue la fin du mouvement, les bras encombrés, tu t'arrêtes pour le regarder un moment. Tu réalises un peu tard sur quel message tu l'as laissé et qu'il sait déjà, que c'est pas parce que t'as cessé de lui répondre que ça n'existe plus de son côté. La honte te grimpe la figure comme une grosse écrevisse, l'aveu d'échec dont t'as réalisé trop tard qu'il serait pire à admettre à lui qu'à d'autres. “I'm sorry, ye've done so much fur that fuckin bus tae work and I...” fucked it all up. T'aurais rien pu faire, mais il t'avait fait confiance, il avait mis ça sous ta responsabilité, et t'avais la nette impression que t'avais pas su faire ce qu'il fallait pour préserver ta chance. T'aurais sûrement d'autres mots à lui dire – mais la gorge trop nouée, maintenant, pour les sortir. Le regard cherche sans netteté une réponse à même la bouche, tout ce temps et tu doutes quand même du ton qui va sortir, est-ce que t'apprends seulement.
La petite aiguille a fait quelques tours de cadran depuis le premier appel, la première convocation. Tu saurais pas dire combien, seulement que t'as l'impression d'avoir fait que courir, parler à des tronches neuves et désister des plannings, éclaté de fatigue, totalement dépassé sur les premières démarches, celles qui ne savent pas attendre. Tout du long, t'as espéré qu'une chose : en voir le bout et que ça se calme, enfin te poser et faire le point, y voir plus clair rien qu'un peu. Prendre du repos, prendre du recul.
Maintenant que t'y es, tu réalises qu'elle avait du bon, la boucle, pour t'éviter la spirale. Et que désormais que les sollicitations permanentes se sont tues, il te reste plus grand-chose, de manière générale. Le vide de ton emploi du temps, c'est le reflet de celui que ça t'a laissé dans tout ; ce projet futile que tant ont trouvé pathétique, ridicule à son début, ça fait partie du peu de choses qui te donne un cap à suivre. Aujourd'hui que les heures défilent sans que tu saches ni t'occuper ni trouver le sommeil, faut bien avouer que tu n'en as plus.
Le message à Norbert est parti comme une bouteille à la mer. On dirait pas que t'as hésité de trop longues minutes avant d'acter que si tu cogitais trop, tu te dissuaderais totalement de l'envoyer. En une seule respiration, avant d'avoir le temps de regretter. Tu l'admets si difficilement quand tu as besoin d'aide, tu ne supportes pas ça - le pénible bagage de l'étiquette d'assisté. Norbert, ça fait pourtant des années qu'il t'épaule, des années que tu devrais plus te poser la question, et c'est vrai que c'est moins compliqué avec lui qu'avec d'autres, que lui il comprend ce que c'est.
Quand le téléphone sonne une première fois, tu sais pourtant pas décrocher. Peut-être la réalisation que tu vas devoir parler de tout ce qui compte tellement, pour toi, là-dedans ; en parler avec lui alors que vous l'avez construit ensemble si péniblement, et t'appréhendes sûrement aussi de sentir ta voix lâcher. Il a fait tellement pour te pousser jusque là et il a suffi d'une nuit pour en perdre la totalité. C'est dur, quand même, de décevoir un des seuls qui croit en toi.
*
La vieille horloge de ton grand-père indique la demie, quoi qu'elle avance toujours d'un quart ; ça veut rien dire pour toi, qui es dans ces états de conscience où douze minutes font cinq heures, et cinq heures font douze minutes. Y'a un de ces voiles opaques, l'enfumage de tes consommations, qui t'empêche presque de lire les sous-titres sur la vieille télé de l'autre côté du salon, et si ça justifierait que tu mettes à gueuler le son, tu regardes vraiment juste les images sans y chercher de continuité, pas tout à fait éveillé (pas tout à fait vivant).
Tu les entends pas, évidemment, les coups à la porte ; y'a que la sonnette qui te vaut assez d'anxiété pour que tu te secoues. Pourtant t'attends personne, parce qu'ici, y'a jamais personne qui passe. Ça pétille pas fort dans tes pupilles trop larges, quand tu vas ouvrir la mort dans l'âme, piétinant les chevilles charcutées de ton jean qui s'est jamais vu faire d'ourlets ; un joint pas encore entamé calé sur l'oreille comme un pinceau d'artiste, fuck you, you fucking fuck annonce le t-shirt à sequins, les inscriptions côté peau (ça gratte) enfilé à la va-vite avant de mettre la main sur la poignée. La porte, comme d'habitude, n'est pas verrouillée.
“...Feck arye doin?” T'as pas vraiment prévu de script pour un Norbert, très clairement en costume de travail, qui se fait passer pour un livreur de pizzas. Sur le moment, ça t'aurait presque fait rire – mais faut quand même admettre que t'as pas le coeur à ça, et que t'as du mal à recoller les morceaux logiques. “Did I tell ye tae...” come? “Did ah tell ye where I live?” que tu bredouilles, sans y mettre la moindre intention de reproche, profondément confus. “Sorry 'course I did, bawheid. Uh... D'ye wannae come in? Ae, fuck, dinnae look at the mess, ah wisnae expectin naebidy.”
A se demander même comment toi t'arrives à circuler, l'équivalent d'une armoire de fringues et d'un catalogue en feuillets éparpillés sur la surface, recouvrant presque entier un tapis d'un autre temps que tu sais probablement pas dépoussiérer. En plus d'une batterie démontée, pas moins de trois plans de cannabis de belle taille encombrent le séjour en occultant la meilleure fenêtre, responsables - autant que les pots en curation dans la cuisine en vieux carrelage - de l'odeur assommante, insupportable pour les êtres normalement constitués.
Liant péniblement les idées, tu t'actives immédiatement au salon, passant quelques empilades de courriers de la table basse au sol sur le tintement des bagues éparpillées roulant sur le parquet, écartant le cendrier plein, les bouteilles vides et les verres sales, relents de bière, de gin et de Buckfast Tonic wine, sauf celui encore à moitié plein que t'avais pas fini d'avaler. “Ye can put those here.” L'annonce dans le désordre, et tu ramasses en brassée les couvertures et plaids à tartan ankylosant le canapé – où l'on devinait assez clairement que tu passais tes nuits de façon très régulière, plutôt qu'à l'étage où tu devais pas monter assez, l'escalier encombré des deux derniers cartons de ton déménagement que t'avais jamais pris le temps de vider, moins par manque de temps que parce que tu ne savais pas quoi en faire.
Perdant de vue la fin du mouvement, les bras encombrés, tu t'arrêtes pour le regarder un moment. Tu réalises un peu tard sur quel message tu l'as laissé et qu'il sait déjà, que c'est pas parce que t'as cessé de lui répondre que ça n'existe plus de son côté. La honte te grimpe la figure comme une grosse écrevisse, l'aveu d'échec dont t'as réalisé trop tard qu'il serait pire à admettre à lui qu'à d'autres. “I'm sorry, ye've done so much fur that fuckin bus tae work and I...” fucked it all up. T'aurais rien pu faire, mais il t'avait fait confiance, il avait mis ça sous ta responsabilité, et t'avais la nette impression que t'avais pas su faire ce qu'il fallait pour préserver ta chance. T'aurais sûrement d'autres mots à lui dire – mais la gorge trop nouée, maintenant, pour les sortir. Le regard cherche sans netteté une réponse à même la bouche, tout ce temps et tu doutes quand même du ton qui va sortir, est-ce que t'apprends seulement.
- trad fr (thank god):
- ...Qu'est-ce que tu fous ?
C'est moi qui t'ai dit de... venir ? Je t'ai dit où j'habite ?
Excuse-moi, bien sûr que j't'ai dit, crétin. Euh... Tu veux entrer ? Ah, merde, regarde pas le bordel, j'attendais personne.
Tu peux poser ça là.
J'suis désolé, t'as fait tellement pour ce putain de bus et j'ai... tout foutu en l'air.
should've washed this, smells like R. Kelly sheets, but shit, it was ninety-nine cents
# Jeu 17 Oct - 21:59
Norbert Vaast
légère suspicion
saisons : 42 ans
occupation : conseiller en recherche d'emploi
myocarde : célibataire, divorcé. retrouvez-le sur meetic.
miroir :
faciès & artiste : robert pattinson (sung-jinwoo)
victimes : 307
comfort as a pizza topping
❝ ❞
La porte s’ouvrait et Norbert n’avait pas le temps d’observer Cody que déjà lui parvenait l’odeur de cannabis. Il n’empêchait pas une grimace de lui coller au visage comme un mauvais masque, avant d’enfin prendre en considération la silhouette de l’homme, qu’il parcourait des pieds à la tête. Enfin: Cody était en vie, ce qui était déjà plus engageant qu’au moins une des possibilités auxquelles Norbert avait pensé.
« Feck arye doin? » Il se contentait de le fixer, attendant d’être invité à entrer. « Did I tell ya tae… Did ah tell ye where I live? » Norbert levait les yeux au ciel: quand bien même il n’aurait pas eu l’entièreté des carrières professionnelles de Cody sur le siège passager de sa voiture, il avait rempli suffisamment de papiers pour son compte et aurait probablement pu se souvenir du nom de la rue sans y réfléchir. Le dossier n’avait été qu’une sécurité. « Sorry ‘course I did, bahweid. Uh… D’ye wannae come in? Ae, fuck, dinnae look at the mess, ah wisnae expectin naebidy. » Bien que toujours un peu grimaçant, Norbert hochait la tête et entrait, s’essuyait poliment les chaussures sur le paillasson (était-ce un simple tapis trop vieux?) à l’entrée.
L’intérieur n’était rien à quoi il ne se serait pas attendu: du bordel, du cannabis, encore du bordel; des papiers probablement importants, probablement moitié remplis par lui-même, éparpillés çà et là; le souvenir des dernières nuits passées là clairement enfoncé dans les plis des plaids sur le canapé. Norbert ne levait pas trop les pieds en marchant pour éviter de marcher sur les possessions de Cody, avant d’aller poser les pizzas et les bières là où il l’invitait à le faire. Sans un mot toujours il se permettait, comme si déjà chez lui, de se saisir du verre encore moitié rempli et de le porter à son nez, en reniflant l’odeur qui le faisait grimacer une fois de plus. Il ne jetait pas un regard à Cody avant de se frayer un chemin jusqu’à la cuisine et de vider le verre dans l’évier, revenant comme s’il ne s’était jamais éloigné.
Cody le fixait quand il se replantait au milieu du salon, comme un cheveux sur la soupe - il était clair à son allure et au capharnaüm ambiant qu’il n’aurait en temps normal rien eu à foutre là, alors que Cody, lui, se mêlait au décor comme s’il en faisait partie intégrante. Et pourtant, Norbert ne semblait pas dérangé par l’idée, si l’on oubliait l’odeur dont il tentait de faire abstraction.
Il prenait son temps pour observer la maison qui était très Cody mais pas tout à fait à lui, vu l’âge supposé des meubles et babioles et des cartons dans l’escalier, jusqu’à ce que la voix de son hôte ne lui parvienne et qu’il ne se tourne vers lui, accordant toute son attention, enfin.
« I’m sorry, ye’ve done so much fur that fuckin bus tae work and I… » Il ne finissait pas sa phrase, mais il n’avait pas besoin de le faire. Le rouge lui montait aux joues et jusqu’aux racines des cheveux mal peignés, et les sourcils de Norbert s’affaissaient un peu, tristement, en pensant qu’il avait dû ruminer sa honte longtemps avant d’oser l’exprimer à haute voix. « And nothing, Cody. » Il n’y avait ni colère ni animosité dans sa voix - seulement une tristesse partagée à laquelle il refusait de céder plus qu’il n’était nécessaire pour le moment. Il s’approchait doucement de Cody, saisissait tout ce qui lui débordait des bras et s’en emparait pour aller l’abandonner sur un fauteuil à côté, hésitant à s’y substituer avant de se raviser.
A la place, Norbert pointait le canapé calmement. « Sit. » Il n’exprimait pas un ordre, parce qu’il n’était pas là tant en sa qualité de conseiller que celle… d’ami? Il était peu sûr que le terme leur soit approprié, mais il peinait à en trouver un meilleur.
Norbert se penchait sur la table basse, ouvrait le carton à pizza et en sortait une part sans plus de considération pour quelconques manières. « I wasn’t sure what you liked, so I played it safe. » Du sac plastique qu’il avait abandonné à côté, il sortait une serviette en papier sur laquelle il posait la part de pizza, les doigts déjà luisants de gras. S’asseyant dans le canapé comme s’il était à la maison, il poussait la pizza-serviette vers Cody pour le forcer à s’en saisir. « You always say shit when you’re hungry. You need to eat. »
Débarrassé de la pizza, Norbert se nettoyait rapidement les doigts d’un coup de langue avant de les essuyer sur une autre serviette qu’il froissait en vitesse avant de l’abandonner au hasard sur la table.
Il se tournait vers Cody, cherchant à avoir son attention complète, se grattant un peu la tête en réflexion avant de se décider à parler. Les quelques choses qu’il avait appris à signer lui revenaient de manière décousue, mais il tentait d’appuyer certains de ses mots en les signant, les mains hésitantes. « We’ll make the next one work better, okay? » Il aurait tenté un sourire s’il n’était pas si concentré entre ses mains et le fait d’énoncer clairement ses mots pour être compris. « I’m sorry for the bus, Cody. » Ces mots-là il savait signer, et marquait une pause après, sondant les yeux de l’autre, tentant au mieux de prouver d’un regard à quel point il était sincère. « But I don’t want you to be - not towards me, at least. You haven’t done shit. » Plus les mots s’enchaînaient et plus ses mains peinaient à le suivre, si bien qu’il capitulait sans y réfléchir, trop habitué à, ironiquement, parler avec les mains quand il était dans un contexte non professionnel. « If I - if we’ve done it once then we know how to do it, and we can do it again, yeah? The first one was just training. » Norbert s’agitait un peu dans le canapé, la jambe encore ancrée dans le sol plutôt que sur le tissus rebondissant au rythme de ses pensées. Il avait beau connaître Cody depuis longtemps, il n’était pas certain de savoir comment le réconforter, mais il essayait de choisir ses mots au mieux pour au moins ne pas empirer la situation.
Dans le pire des cas, il pourrait toujours enlever ses chaussures et boire la tristesse à ses côtés.
« Whatever happened, I’m not letting you down, Cody. I told you that already, and I meant it. The bus - your bus - will be back, and it’ll be fucking fantastic. Or whatever else you want it to be, I don’t know. » Son regard se perdait un peu autour, passait au hasard le long d’un papier jonchant le sol et il ne pouvait s’empêcher de demander, la voix momentanément rendue plus aigue par l’incrédulité: « Is that the paper I asked you to send back to me two w- Norbert s’interrompait lui-même d’un soupir, balayant les pensées d’une main avant de revenir se concentrer sur Cody. « Nevermind that, it’s fine. » Il avait toute la vie pour lui rappeler les papiers et autres conneries qu’il devrait remplir, il pouvait bien lui laisser une soirée ou deux en paix.
« What I meant is: we’ll find you a new bus, you’ll make it however you want it to be, and it’ll be back - better than ever before. » Norbert expirait enfin, se sentant presque comme s’il respirait pour la première fois depuis qu’il avait commencé à parler. Sa main se posait sur l’avant-bras de Cody et il le serrait un peu, offrant un premier contact au cas où il en aurait besoin, avec l’air rassurant de celui sûr de lui qui n’avait jamais eu aucun doute sur la situation.
« And so will you. »
« Feck arye doin? » Il se contentait de le fixer, attendant d’être invité à entrer. « Did I tell ya tae… Did ah tell ye where I live? » Norbert levait les yeux au ciel: quand bien même il n’aurait pas eu l’entièreté des carrières professionnelles de Cody sur le siège passager de sa voiture, il avait rempli suffisamment de papiers pour son compte et aurait probablement pu se souvenir du nom de la rue sans y réfléchir. Le dossier n’avait été qu’une sécurité. « Sorry ‘course I did, bahweid. Uh… D’ye wannae come in? Ae, fuck, dinnae look at the mess, ah wisnae expectin naebidy. » Bien que toujours un peu grimaçant, Norbert hochait la tête et entrait, s’essuyait poliment les chaussures sur le paillasson (était-ce un simple tapis trop vieux?) à l’entrée.
L’intérieur n’était rien à quoi il ne se serait pas attendu: du bordel, du cannabis, encore du bordel; des papiers probablement importants, probablement moitié remplis par lui-même, éparpillés çà et là; le souvenir des dernières nuits passées là clairement enfoncé dans les plis des plaids sur le canapé. Norbert ne levait pas trop les pieds en marchant pour éviter de marcher sur les possessions de Cody, avant d’aller poser les pizzas et les bières là où il l’invitait à le faire. Sans un mot toujours il se permettait, comme si déjà chez lui, de se saisir du verre encore moitié rempli et de le porter à son nez, en reniflant l’odeur qui le faisait grimacer une fois de plus. Il ne jetait pas un regard à Cody avant de se frayer un chemin jusqu’à la cuisine et de vider le verre dans l’évier, revenant comme s’il ne s’était jamais éloigné.
Cody le fixait quand il se replantait au milieu du salon, comme un cheveux sur la soupe - il était clair à son allure et au capharnaüm ambiant qu’il n’aurait en temps normal rien eu à foutre là, alors que Cody, lui, se mêlait au décor comme s’il en faisait partie intégrante. Et pourtant, Norbert ne semblait pas dérangé par l’idée, si l’on oubliait l’odeur dont il tentait de faire abstraction.
Il prenait son temps pour observer la maison qui était très Cody mais pas tout à fait à lui, vu l’âge supposé des meubles et babioles et des cartons dans l’escalier, jusqu’à ce que la voix de son hôte ne lui parvienne et qu’il ne se tourne vers lui, accordant toute son attention, enfin.
« I’m sorry, ye’ve done so much fur that fuckin bus tae work and I… » Il ne finissait pas sa phrase, mais il n’avait pas besoin de le faire. Le rouge lui montait aux joues et jusqu’aux racines des cheveux mal peignés, et les sourcils de Norbert s’affaissaient un peu, tristement, en pensant qu’il avait dû ruminer sa honte longtemps avant d’oser l’exprimer à haute voix. « And nothing, Cody. » Il n’y avait ni colère ni animosité dans sa voix - seulement une tristesse partagée à laquelle il refusait de céder plus qu’il n’était nécessaire pour le moment. Il s’approchait doucement de Cody, saisissait tout ce qui lui débordait des bras et s’en emparait pour aller l’abandonner sur un fauteuil à côté, hésitant à s’y substituer avant de se raviser.
A la place, Norbert pointait le canapé calmement. « Sit. » Il n’exprimait pas un ordre, parce qu’il n’était pas là tant en sa qualité de conseiller que celle… d’ami? Il était peu sûr que le terme leur soit approprié, mais il peinait à en trouver un meilleur.
Norbert se penchait sur la table basse, ouvrait le carton à pizza et en sortait une part sans plus de considération pour quelconques manières. « I wasn’t sure what you liked, so I played it safe. » Du sac plastique qu’il avait abandonné à côté, il sortait une serviette en papier sur laquelle il posait la part de pizza, les doigts déjà luisants de gras. S’asseyant dans le canapé comme s’il était à la maison, il poussait la pizza-serviette vers Cody pour le forcer à s’en saisir. « You always say shit when you’re hungry. You need to eat. »
Débarrassé de la pizza, Norbert se nettoyait rapidement les doigts d’un coup de langue avant de les essuyer sur une autre serviette qu’il froissait en vitesse avant de l’abandonner au hasard sur la table.
Il se tournait vers Cody, cherchant à avoir son attention complète, se grattant un peu la tête en réflexion avant de se décider à parler. Les quelques choses qu’il avait appris à signer lui revenaient de manière décousue, mais il tentait d’appuyer certains de ses mots en les signant, les mains hésitantes. « We’ll make the next one work better, okay? » Il aurait tenté un sourire s’il n’était pas si concentré entre ses mains et le fait d’énoncer clairement ses mots pour être compris. « I’m sorry for the bus, Cody. » Ces mots-là il savait signer, et marquait une pause après, sondant les yeux de l’autre, tentant au mieux de prouver d’un regard à quel point il était sincère. « But I don’t want you to be - not towards me, at least. You haven’t done shit. » Plus les mots s’enchaînaient et plus ses mains peinaient à le suivre, si bien qu’il capitulait sans y réfléchir, trop habitué à, ironiquement, parler avec les mains quand il était dans un contexte non professionnel. « If I - if we’ve done it once then we know how to do it, and we can do it again, yeah? The first one was just training. » Norbert s’agitait un peu dans le canapé, la jambe encore ancrée dans le sol plutôt que sur le tissus rebondissant au rythme de ses pensées. Il avait beau connaître Cody depuis longtemps, il n’était pas certain de savoir comment le réconforter, mais il essayait de choisir ses mots au mieux pour au moins ne pas empirer la situation.
Dans le pire des cas, il pourrait toujours enlever ses chaussures et boire la tristesse à ses côtés.
« Whatever happened, I’m not letting you down, Cody. I told you that already, and I meant it. The bus - your bus - will be back, and it’ll be fucking fantastic. Or whatever else you want it to be, I don’t know. » Son regard se perdait un peu autour, passait au hasard le long d’un papier jonchant le sol et il ne pouvait s’empêcher de demander, la voix momentanément rendue plus aigue par l’incrédulité: « Is that the paper I asked you to send back to me two w- Norbert s’interrompait lui-même d’un soupir, balayant les pensées d’une main avant de revenir se concentrer sur Cody. « Nevermind that, it’s fine. » Il avait toute la vie pour lui rappeler les papiers et autres conneries qu’il devrait remplir, il pouvait bien lui laisser une soirée ou deux en paix.
« What I meant is: we’ll find you a new bus, you’ll make it however you want it to be, and it’ll be back - better than ever before. » Norbert expirait enfin, se sentant presque comme s’il respirait pour la première fois depuis qu’il avait commencé à parler. Sa main se posait sur l’avant-bras de Cody et il le serrait un peu, offrant un premier contact au cas où il en aurait besoin, avec l’air rassurant de celui sûr de lui qui n’avait jamais eu aucun doute sur la situation.
« And so will you. »
- traductions:
- non mais jvous jure qd je reviens de ralentissement je fais toutes mes trads juste j’ai la flemme là déso la team
✶ death awaits ✶
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