R.I.P le magicobus
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I’ve always like to play with fire
CW : pyromanie
Ça faisait quelque temps que tu n’avais pas ressenti une telle excitation. Mine de rien, t’essayait de canaliser les pulsions qui te prenaient parfois. L’adrénaline apportée par ton taf te permettait d’y faire face, la plupart du temps. Pourtant, il était difficile de nier la vérité. Les flammes étaient une drogue qui avait une emprise sur toi depuis si longtemps que tu n’aurais pas été capable de donner une année, encore moins une date précise. Il y avait sans doute un truc à creuser là dessous, quelque chose pour expliquer la genèse de cette fascination, mais t’avais pas le temps ni l’envie de savoir. C’était là, point.
Si toi et J.J. aviez fait à vous deux un sacré lot de conneries, les siennes n’étaient pas exactement les mêmes. Tu t’étais parfois senti un peu seul avec tes briquets, tes cocktails molotov improvisés et tout ce qui allait avec. T’avais trouvé en Adam un acolyte de choix, quelqu’un avec qui le lien s’était fait presque instantanément. T’avais su reconnaître dans ses yeux un intérêt qui allait plus loin que ce qu’il ne semblait, lorsque t’avais mentionné tes études et ton métier. Cet intérêt, et de fait, cette connexion, s’était révélée encore plus forte lorsque, dans un murmure, tu lui avais avoué, presque avec honte. I love fire, kinda que t’avais murmuré, en essayant d’atténuer tes propos, en essayant de prétendre que c’était un amour de type j’aime me perdre dans mes pensées devant la cheminée et pas je veux cramer tout ce que je peux. Mais la lueur dans ses yeux à ce moment-là n’avait pas été sans rappeler les flammes que vous affectionnez tant, et t’avais reconnu en lui un adelphe.
Depuis, vous aviez passé de longs moments à parler, à débattre sur les meilleures méthodes et à expérimenter votre art. Ce soir n’était pas si différent, même si la cible était plus grande. L’idée avait été la sienne, et il avait fallu à peu près deux secondes pour te convaincre. En le voyant, t'avais tout de suite eu les images en tête, la hauteur des flammes, l’odeur qui se dégagerait de la ferraille, ce à quoi ressemblerait l’après, ce qu’il resterait de lui après votre passage. “C’est parfait,” t’avais répondu, les mots presque difficiles à sortir tant l’excitation était intense. “Comment tu veux procéder ?” tu demandes avant de poursuivre. “Pour ce genre de truc, y a deux options, en gros. Soit on part de l’extérieur, soit on voit ce qu’on peut bidouiller depuis le réservoir d’essence.” T’en étais pas à ton premier véhicule, loin de là.