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l'adversité | ft. norbert

2 participants
Eliyaz Caulkins
administratrice

Eliyaz Caulkins

saisons : Crise frôle l'exuvie, guète d'une œillade austère, tétanisé par les années qui coulent et s'écoulent et la peur au bide de percevoir les premiers plis du haut de ses [ trente-trois ] berges.
occupation : Versatile pataud incapable de conserver un job plus de quelques semaines. Naguère responsable de la [ Salle d'Arcade du Luna Park ], souvent distrait par de "petites" parties opérées sur le pouce à foutre des raclées aux mômes lorsqu'il ne déserte pas son poste.
myocarde : Myocarde esseulé, de ceux vagabonds comptant quelques aventures éparses de carnes de tous genres, la peur au bide de s'amouracher véritablement.
miroir : l'adversité | ft. norbert U55CmzVB_o
faciès & artiste : joshua dun | self
victimes : 1335


l'adversité

❝ ❞
Jeune demoiselle recherche un mec mortel. Un mec qui pourrait me donner des ailes. Un mec fidèle et qui n'a pas peur qu'on l'aime. Donc si t'as les critères, babe, laisse-moi ton e-mail.


Les cliquetis frénétiques de touches qu'on enfoncent se mêlent à un chahut émanant d'un écran plat au sein duquel se déroule une guerre insoutenable. Tout autour, ça suinte la garçonnière à l'âpre fragrance de renfermé, les étagères encombrées de trésors précieux en décoration maximaliste partagée entre babioles arc-en-ciel de l'un et bilboquets de l'autre. Mélange hétérogène devenu complémentaire. Affiches et posters couplés d'étoiles fluorescentes ne dévoilant leur magie qu'une fois le soir venu dissimulent la peinture terne des murs ainsi que les quelques trous et taches indélébiles occasionnées par plusieurs maladresses. Au centre, face à la télévision, trône la pièce phare : canapé au cuir suranné où se terre l'un des deux maître des lieux, recourbé sur sa manette de playstation tel un crustacé vêtu uniquement d'un caleçon à motifs d'aliens et d'un t-shirt pastel rose délavé. Bien entendu, Eliyaz a pris congé. Enfin, il avait plutôt babillé une énième excuse amphigourique pour ne pas avoir à se traîner à la salle d'arcade par manque de conviction.

C'est l'interphone qui brise la concentration du gameur, générant un sursaut qui provoque une fausse manœuvre au sein du jeu. « Fais chier ! » Babines grognent, jetant la manette sur la table-basse sous le regard médusé du ficus elastica au doux nom de Basile et dont les yeux en plastiques accolés à la feuille supérieure semblent lui lancer un reproche. « Ça va, j'serais pas mort si ça avait pas sonné. » se justifie-t-il auprès du végétal avant de se détacher du canapé, dé-fusionnant du cuir. Les pieds nus enjambent quelques obstacles abandonnés ça et là, esquivant de peu la valise que Dejan avait abandonné là quelques semaines plus tôt, gisant la gueule béante et vomissant quelques t-shirts sales ramenés de son précédent périple au sein de sa famille galloise.

Supposant d'ailleurs qu'il s'agit de ce dernier – qui a plus que probablement oublié ses clefs en plus d'avoir capitulé à son tour pour sa journée de travail –, Eliyaz ne prend même pas la peine de décrocher, se contentant d'appuyer sur le bouton de l'ouverture du sas menant aux appartements. Le visiteur n'aurait plus qu'à s'élancer dans l’ascension vertigineuse de plusieurs étages en une volée de marches interminable à défaut d'avoir un ascenseur fonctionnel dans l'immeuble – accessoirement tombé en panne par leur faute, suite à un pari et expérience qui a mal tourné, ce qu'ils se sont bien cachés d'exposer au concierge et propriétaire –.

Ce n'est pourtant pas le presque-frère qui se tient derrière le chambranle, découvrant la trombine de Norbert. Penaud, les arcades se froncent un instant avant que la pièce ne finisse par tomber. « Oh putain merde, j'avais oublié. » Machinalement, il le laisse entrer à leur antre, plutôt emmerdé. « Enfin attends t'étais genre sérieux quand tu parlais de jouer les coach en séduction ? » Toujours aussi peu convaincu de la proposition hasardeuse glissée quelques jours plus tôt. Si oui, Norbert allait avoir du boulot et besoin d'une bonne dose de détermination.   



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– absente jusqu'au 17 novembre –

a few stars about make
it feel like peace in a way.
a complimentary round.
constellation got a twist in it.

Norbert Vaast
légère suspicion

Norbert Vaast

saisons : 42 ans
occupation : conseiller en recherche d'emploi
myocarde : célibataire, divorcé. retrouvez-le sur meetic.
miroir : l'adversité | ft. norbert RCm15RR6_o
faciès & artiste : robert pattinson (sung-jinwoo)
victimes : 307


l’adversité

❝ ❞

De tous les clients que Norbert avait vu passer dans son bureau, Eliyaz était un des plus… particuliers, dirons-nous.
Passé outre l’incompétence à quelconque job offert, restaient encore l’optimisme à outrance et la naïveté, deux choses que Norbert possédait (peut-être) en très fine quantité, quand lui en était une bonbonne prête à exploser. S’il fallait répartir l’humanité sur un spectre, quand ils étaient confinés dans le petit bureau de l’agence pour le travail de Scarborough, il aurait pu s’étendre d’Eliyaz à Norbert, tant les deux n’auraient pas pu sembler plus différents. Chacun le cauchemar de l’autre.
Et puis, au fil des années, l’écart s’était rétréci. Peut-être parce que Norbert s’était découvert une certaine affection pour certains de ses clients, lui en tête de file. Peut-être parce qu’Eliyaz s’était procuré son téléphone et n’arrêtait pas de l’appeler dès qu’il avait un pet de travers. Probablement un peu des deux.
Norbert avait à peine soupiré plus tôt dans la semaine en voyant le nom d’Eli illuminer son téléphone, et ça voulait déjà dire beaucoup pour lui. Il s’était perdu dans une conversation sans queue ni tête, entraîné par Eliyaz comme il l’aurait été par une tornade, et le voilà maintenant comme un con, garé devant chez lui. Si on avait dit ça au Norbert fraîchement débarqué dans la ville neuf ans plus tôt, il aurait eu de quoi rire pour un moment. Celui qui sortait de sa voiture, lui, ne riait qu’à moitié, se demandant encore comment il en était arrivé là. Un samedi comme tous les autres, à ça près qu’il allait donner des cours de séduction (?) à Eliyaz. L’entité, quelle qu’elle soit, responsable des décisions de sa vie avait un humour que lui ne partageait qu’à moitié.
Les mêmes pensées continuaient de le parasiter alors que bientôt il se tenait devant la porte et frappait trois coups avant de se rabattre sur la sonnette quelques secondes plus tard, faute de réponse.
Quand la porte s’ouvrait, toute pensée quelle qu’elle soit s’envolait dans le même mouvement, et les yeux de Norbert tombaient sur Eliyaz. Eliyaz en vieux t-shirt et en caleçon, les sourcils bien froncés pour quelqu’un qu’on venait aider. « Oh putain merde, j’avais oublié. » Il s’écartait, laissait entrer Norbert qui commençait à essuyer ses chaussures sur le paillasson avant de relever les yeux vers l’état du salon face à lui, et abandonnait l‘idée. « Enfin attends t'étais genre sérieux quand tu parlais de jouer les coach en séduction ? »
Norbert enlevait sa veste, faisait un tour sur lui-même en examinant la pièce avant de se décider d’où la placer. Il y avait de tout partout, dans un bordel indéniable et pourtant à l’air presque organisé dans son chaos. Il déposait le vêtement sur le dossier du canapé, avant de se tourner vers Eliyaz, l’air sérieux des grands jours. Audacieux, si l’on considérait sa dégaine: chemise à étoiles multicolores assorties aux murs, bermuda datant d’avant son arrivée à Scarborough, chaussettes hautes serties de palmiers mal imprimés (le rêve de la retraite jusqu’au bout des pieds) et paire de claquettes qui avaient vu de meilleurs jours. Ses mains vissées sur sa taille face à l’autre, il avait vraiment l’air d’un daron. Pas le sien, trop jeune pour ça, mais du concept même du daron.
« Bien sûr que j’étais sérieux, Eliyaz. » Il soupirait, pinçait son nez du bout des doigts, toujours aussi théâtral qu’à son habitude. « Quand est-ce que je ne l’ai pas été?! J’te préviens, maintenant que j’suis là, on va s’y mettre. Je suis pas sorti pour rien. » Il n’attendait pas qu’on l’y invite pour prendre place sur le canapé en cuir, le laissant couiner quand il s’agitait un peu pour trouver le spot parfait où se caler. « Dejan est pas là? » A demi-inquiet demi-soulagé (qu’il se soit attiré dans une énième merde dès qu’on ne le voit pas pour le premier, de ne pas avoir à gérer ses deux idiots à la fois pour le second), Norbert tendait l’oreille et observait autour à la recherche du colocataire. Il n’aurait pas été choqué de le trouver dix minutes plus tard avachi sous une pile d’on ne sait quoi. Au final, son regard s’aimantait sur Eliyaz, pas prêt à partir si tôt pour tout l’or du monde. « T’as pas quelque chose à boire, avant qu’on s’y mette? »


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✶ death awaits ✶
When you're dead there will be no grave to remember your name, For your greed brings your end and there's no one but yourself to blame.