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they say the sea heals everything | reio

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Pío Blumenthal
aucune suspicion

Pío Blumenthal

saisons : quarante-sixième printemps dans ce monde étrange qui ne cesse de l'intriguer et de l'émerveiller.
occupation : propriétaire excentrique de la Scarborough Art Gallery, artiste et copiste de talent, disponible à faire des faux pour des particuliers. Ancien consultant pour l'office central de lutte contre le trafic des biens culturels pour son expertise en art, il offre encore ses services aux autorités.
myocarde : fraîchement célibataire, rupture dont il peine à faire le deuil, même s'il tente de faire bonne figure. Il ne cherche pas de remplaçant, la relation qui avait fleuri était l'anomalie de sa vie sentimentale inexistante.
miroir : they say the sea heals everything | reio C34aruj
faciès & artiste : daniel brühl. PROFIL | (avatar) writerinafoxhole. (gifs&icon) writerinafoxhole. SIGN | (code) writerinafoxhole.
victimes : 2592


they say the sea heals everything

❝ ❞
we return to each other in waves,
this is how water loves.


tw: ras

Pío aimait passer du temps seul, il était souvent seul. Sur son bateau, lors de ses marches matinales, lorsqu'il se posait sur un banc pour dessiner, au théâtre, au cinéma ou même lors d'un concert. Il ne manquait pourtant pas d'ami, ni de contact, mais il n'avait pas véritablement un groupe d'ami à retrouver (peut-être qu'il avait passé l'âge) et c'était généralement de son propre chef. La compagnie des autres finissait par user ses batteries, et sa propre compagnie lui suffisait. Il ne se sentait pas seul, non, il était bien entouré, heureux de ses relations, de ses amitiés et il ne fermait jamais la porte à de nouvelles rencontres. Pour cette journée off, il avait décidé d'aller à l'aquarium afin de dessiner un peu, prenant ainsi son temps.

Installé sur l'une des marches au fond de la pièce, il finissait de dessiner les silhouettes de gamin se penchant vers le bassin qui leur permettait de toucher quelques animaux et autres créatures sans danger. Il entendait parfois quelques cris de surprise, ou des parents leur demandant de faire attention pendant qu'un employé de l'aquarium s'assurait que les créatures ne souffraient pas trop de l'attention.

Il sentit que quelqu'un tiré sur sa manche, une gamine avec des couettes et tenant dans ses bras une peluche d'un poulpe. Elle lui demandait ce qu'il faisait, et Pío lui montrait alors son dessin, attirant alors le regard curieux d'autres enfants, alors qu'il tournait plusieurs pages, chaque dessin se trouvant ponctué d'onomatopée enthousiaste pendant qu'il révélait animaux marins, ports et navires. Après quelques minutes, les parents avaient récupéré leur enfant et le calme était retombé dans la pièce. Pío regardait les dessins de son carnet, la page sur laquelle il s'était arrêté datait de son voyage à Brest. Cela faisait déjà deux mois, et entre temps, il avait passé deux semaines en Espagne, ses doigts glissaient sur l'une de ses aquarelles avant de retourner à la page initiale, venant apporter la touche finale avant de se lever afin de poursuivre sa visite.

La prochaine salle était beaucoup moins éclairée, enveloppée dans un reflet turquoise, parsemée de rayon d'or, les éclairages n'illuminant que les cartons d'information et la présentation de la salle, qui avait pour thème la barrière de corail. Malgré le peu de luminosité, il parvenait à reconnaître une silhouette familière devant l'une des grandes fenêtres de l'aquarium. Son cœur se serrait légèrement, il n'aurait pas imaginé tomber sur Reyes à l'aquarium, il glissait son carnet sous son bras, le crayon venant se poser sur son oreille, il prenait une légère inspiration avant de s'avancer vers l'homme qui semblait perdu dans sa contemplation des poissons-clowns et autres compagnons aquatique aux couleurs arc-en-ciel.

« Bonjour Reyes, il venait se mettre à ses côtés je ne pensais pas te croiser par ici, comment vas-tu ? »


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Creatures of the Night
they long for the days of pumpkins and ghosts,
when the dead use homes and people as hosts...



Reyes Goldstein
légère suspicion

Reyes Goldstein

saisons : trente-cinq ans.
occupation : propriétaire d'un centre équestre, comportementaliste équin.
myocarde : red flag ambulant ayant jeté son dévolu sur un homme qu'il ne mérite pas.
miroir : they say the sea heals everything | reio B6df2d4721aa50fa911b967419b3cdd760eeb131
faciès & artiste : pierre niney (gerard menjoui)
victimes : 1434


they say the sea heals everything

Pío est parti en voyage et son absence a laissé un sillage de regrets. Les lettres maintes fois relues, Reyes a passé les premiers jours à se lamenter, à le maudire et son absence. Automate n'ayant que les réflexes vitaux, se lever, travailler, se nourrir, recommencer. Repenser. Encore et encore à cette soirée, au spectacle accablant qu'il a donné. Sur le moment, il se croyait plus intelligent que tout le monde, puissance décuplée par le poison qui lui imbibait le foie. Rien qu'une illusion. Reyes n'est pas fort, c'est peut-être le pire pleutre qui soit. Incapable de faire face à ses démons, forcé de se trouver des excuses pour toujours les repousser sous le tapis et s'altérer l'esprit. Ces derniers jours, il a longuement réfléchi à sa vie. Jusque là menée sans regrets, ou rien d'assumé, sans jamais se soucier des autres et du mal qu'il fait. Il a merdé, vraiment merdé. Ce n'est pas la première fois, c'est celle de trop. Il se refait les conversations depuis, les paroles de Nicky. Les cris de son âme. Pourquoi. Pourquoi est-ce qu'il est comme ça ? Demander pardon ne semble pas assez, les excusées acceptées sonnent faux. Tout le monde se doute qu'il recommencera. Sauf si pour une fois, juste pour une fois, il arrête tout.

Fini de se cacher, fini de se moquer ouvertement des émotions qu'il provoque chez autrui, d'ignorer ceux qui pourtant s'acharnent à lui donner une seconde chance, un soupçon d'amitié et de générosité. Alors qu'il n'est qu'un égoïste, narcissique, mauvais. La distance imposée lui a arraché le coeur, pas un seul instant l'autre homme n'a quitté ses pensées. Fantasmes avoués de le revoir, de se fondre en excuses pour de vrai. La lettre si impersonnelle à ses yeux, les confidences encrées si faciles. Il doit lui dire, il doit assumer. Sobre et fier comme il sait le faire. Droit dans le yeux, rejouer la scène qui s'est précédemment déroulée mais avec sincérité. Pas avec ego. Il ne saurait dire l'instant précis où le déclic à eu lieu. Il s'est produit.

Reyes s'est mit à prendre du temps pour lui. Lentement, surement, les longues balades pour chasser de son esprit les pensées négatives. Travaille d’arracher pied, cesse de se morfondre. Cesse de chialer. A quoi bon, ses larmes ne lui ont jamais rien apporté. Gamin pleurnichard n'a jamais berné qui que ce soit. La vie reprend, l'écriture de ses missives plus rare parce qu'il ne trouve rien à dire. Le coeur est vide. Cette fois, Reyes pense qu'il n'a plus d'amour à donner, pas même pour lui même. Il doit refaire ses réserves. Ne plus y penser.  
L'abonnement à l'aquarium lui permet de s'y rendre plusieurs fois par semaine. La silence y est agréable, la musique d'ambiance juste assez pour ne pas être seul avec ses pensées. La vie d'un poisson doit être plus légère que la sienne. Il s'imaginer nager. Il s'imagine couler. Il suit leur ballet coloré et se dit que la vie est belle malgré tout. Il n'avait jamais remarqué à quel point, la beauté dans les détails.  Son nom soudain prononcé par des lèvres qu'il s'est longtemps imaginé embrasser. Il ne sait quoi penser. Le coeur a fait un raté, il le regarde hébété. Comme un idiot, sourire niais collé à la face. Car Pío est là, en chaire et en os. Tiré de ses meilleurs rêves et pires cauchemars, alors qu'aucun discours n'a été préparé. Qu'il ne sait toujours pas ce qu'il va se passer. « Pío ? Mais...  Probabilités de le croiser ici et maintenant ? Nulles. C'est le destin qui s'en est mêlé, qui force la main. Il pense "Tu es rayonnant, tu es magnifique, tu m'as manqué et j'ai tellement de choses à te dire. Je voudrais d'abord m'excuser d'avoir été l'homme que j'ai été. Et il dit dans le ton le plus soigné et le plus neutre possible. Moi non plus, c'est drôle. Je me porte bien et toi ? Comment se passe le retour à Scarborough ? » Un sourire à la fois niais, à la fois hypocrite, émotions mixées avant qu'il ne se prenne une véritable vague désespérée. Pío est là et sa présence lui a tellement manqué...


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Come out and haunt me
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Pío Blumenthal
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occupation : propriétaire excentrique de la Scarborough Art Gallery, artiste et copiste de talent, disponible à faire des faux pour des particuliers. Ancien consultant pour l'office central de lutte contre le trafic des biens culturels pour son expertise en art, il offre encore ses services aux autorités.
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tw: ras

Un mois. Peut-être même deux, presque trois, qu’ils ne s’étaient pas vu en chair et en os. La soirée d’exposition s’était terminée sur une note amère-douce, entre une colère aux allures de pétard mouillé et une tristesse enveloppée par de l’inquiétude de voir Reyes dans cet état. Pío ne l’avait jamais vu aussi sûr de lui et vulnérable à la fois. Il ne savait pas s’il était capable d’être aussi ouvert avec ses sentiments, à l’écrit probablement, en privé, il devait tout apprendre à nouveau et en public, impossible. Le courage de Reyes, même sous l’effet de l’alcool, Pío l’enviait, s’il s’accordait parfois un verre de vin, jamais n’allait-il au-delà de la limite, de ses limites. L'alcool avait ce goût que Pío n'affectionnait pas forcément, d'où ses goûts de luxe en la matière et quant aux effets, il ne supportait pas de perdre le contrôle volontairement. Et de toute façon, soûl, Pío s’endormait avant que ses sens et barrière ne se baissent complètement pour le faire parler et admettre qu’il était capable de mettre des mots sur ses sentiments autrement que sur du papier.

Pío n’était pas le seul à être surpris, ils partageaient donc ce point commun et cela étira un peu plus son sourire, un rire léger s’échappant de ses lèvres. Oui, c’était tout de même inattendu, inespéré de se croiser à l’aquarium, entre la foule des visiteurs, l’obscurité de la plupart des salles et la probabilité de choisir le même jour. Le destin s’était peut-être mêlé de la situation, et malgré la nervosité de l’artiste, il était heureux de voir Reyes. Ce dernier d’ailleurs semblait en forme, Pío remarquant qu’il semblait avoir repris un peu de poids, son visage avait encore quelques couleurs de l’été et son sourire illuminait son visage. Il se portait bien, et ça se voyait.  

« Je suis heureux de l’entendre, tu as l’air en pleine forme, confirmait-il, oh, très bien, ce n’est jamais très difficile de se remettre dans la routine. J’ai profité de Cadíz, même si j’y étais d’abord pour le travail, on m’a traîné dans plusieurs restaurants de tapas, et j’ai d’ailleurs goûté des calamars frits excellent. » Il souriait en repensant au plat en question, dès qu’il y avait des poissons ou crustacés avec une bonne friture, Pío était client. « Mais aussi un melon con jamón délicieux. Je peux donc confirmer que les Espagnols savent mieux faire chanter leurs assiettes que les Anglais. Plaisantait-il, bien que ce n’était pas totalement faux non plus. Et sinon, je vais bien, je suis pas mal occupé avec le travail. » Car lorsqu’il ne s’occupait pas l’esprit, ou les mains, parfois, il commençait à penser à lui, à eux et à quel point rien dans cette histoire, leur histoire ne faisait de sens. Il repensait encore à cette journée où ils avaient mis fin à leur relation, une décision qui à l’époque semblait sensée, peut-être un peu trop pragmatique, mais Pío n’avait pas été surpris, triste, mais pas surpris. Mais étaient-ils réellement capables de rester amis, après toutes les lettres échangées, après la confession de Reyes ? Est-ce que Pío voulait qu’ils restent simplement amis ou est-ce qu’il souhaitait tenter de nouveau quelque chose, malgré tout les signaux qui lui disaient que c’était voué à l’échec ? Son cœur lui paraissait pourtant bien décidé à chaque fois qu’il croisait le regard et le sourire de Reyes.

« Tu viens souvent à l’aquarium ? On n'en a jamais parlé par le passé, est-ce que tu viens te ressourcer ou est-ce comme pour l’art, tu viens pour admirer les belles choses ? Son regard se dirigeait un bref instant vers les poissons colorés qui poursuivaient leur ballet de l’autre côté de la vitre. J’y viens généralement pour dessiner. » Ajoutait-il, en montrant le carnet qu’il avait encore dans sa main.


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Reyes Goldstein
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tw:  mal-être, pensées suicidaires, maltraitance
Son coeur bat la chamade. Combien de fois a t-il imaginé, imaginé ce genre de situation ? Rencontre fortuite, forcée par le destin, les astres qui s'alignent pour une fois pour eux. Il n'éprouve pas la joie escomptée. Il y a une ombre qui plane sur l'euphorie du hasard. Il revoit à travers le regard de Pío l'acte déplacé qui s'est produit trois mois plus tôt, lorsqu'il s'est invité à sa soirée. Lorsqu'il a tout gâché pour de bon en se comportement comme un idiot. La familiarité de leur conversation semble déplacée. Comme si rien ne s'était passé. Pío a accepté ses excuses, c'est Reyes qui ne peut pas se pardonner. Pas cette fois. Il vaudrait mieux se séparer ici et maintenant, pour de bon. C'est comme si il se prenait le contrecoups des jours passés éloignés d'un coup. Un coup d'une violence inouïe droit dans la poitrine.

Un sourire, discret, il se félicite d'avoir l'air en bonne santé. Il a beaucoup travaillé dessus pendant son absence, puis toute cette période où il n'a fait que croiser son ombre au refuge. Du temps pour lui, pour se forcer à se regarder dans le miroir et constater les cernes qui se creusent à la même vitesse que sa tombe s'il continue comme ça. L'envie de brûler la chandelle par les deux bouts tentante. Il se laisse une dernière chance, se force à avancer sans réfléchir. Il ne peut pas laisser les chevaux derrière et il ne peut pas décevoir Sigrid et il doit pouvoir raconter ses dernières mésaventures à Hemlocke et Nicky et embêter le staff de l'Indigo Alley. Il doit encore déterminer s'il déteste ou apprécie Eliyaz. Il voudrait dire à Pío tout ce qu'il a toujours pensé sur lui, sur eux, sur les raisons qui l'ont poussé à tout arrêter et pourquoi malgré tout il ne peut pas. De l'extérieur, il doit avoir l'air plus apaisé, à l'intérieur, c'est comme si Pío venait de déclencher une réaction en chaine.

Reyes ne sait plus pourquoi il est là. Pío à ce don de lui faire oublier jusqu'à son propre nom. Ce n'est pas tout à fait exact, mais c'est l'idée, c'est ce qu'il ressent quand il est avec lui. Reyes a l'impression de ne plus savoir respirer, compter jusqu'à trois, réfléchir et aligner deux idées correctes. Comportement qui par le passé lui a porté préjudice, n'écoutant que ses émotions et ses instincts les plus basiques. Il ne veut pas reproduire les mêmes erreurs. « Quand j'étais plus jeune, je venais souvent avec mon grand-père. Rares souvenirs heureux avec le vieil homme qu'il a considéré comme son mentor. Plus un père que son propre père. Autoritaire et dur et la raison pour laquelle il porte aujourd'hui cette armure. Ces  instants volés entre les aquariums où la paix régnait et les cours d’équitation, sont tout ce qui lui reste de bon. Je viens ici quand je ne sais pas quoi faire. » Quand il a envie de boire et de s'oublier quelque part pour ne pas avoir à écouter ses pensées.

Il n'apprécie pas l'art comme Pío le fait, Reyes n'est pas assez intelligent ou délicat pour y voir toutes subtilités. « Tes aquarelles sont magnifiques, il faut dire. Celles que Pío lui a envoyé sont accrochées sur le mur de sa chambre. Il a troqué les posters de rock et de rugby pour s'endormir avec des paysages enchantés. Il rêve de s'y promener en rêve main dans la main avec lui. Reyes n'a pas le luxe de rêver. C'est ma deuxième salle préférée ici. La première c'est celle avec les méduses. Et toi ? Quel est ton sujet d'étude favori ? » Les couleurs des petits poissons l'enchante. Il ne se lassera jamais de ce que la nature peut produire comme miracle. Les méduses sont gracieuses, magnifiques. Les créatures aquatiques les plus aériennes qui existent. Souvent mortellement magnifiques. 


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tw: mention de relations toxiques et chantage affectif.

Son grand-père, Reyes ne lui en avait jamais parlé, et Pío souriait à la mention de ce souvenir spécial pour son ami. Cela rappelait à l’homme ses propres souvenirs avec son grand-père et sa famille, les seuls bons moments partagés restaient ceux lors des matches de cricket en famille. Tous les autres moments avaient fini par être gâchés suite à des discussions tendues ou remplacées par des moments plus fort, plus agréable pour Pío qui, de toute façon, avait depuis longtemps décidé de ne pas s’accrocher aux bons souvenirs qui le liaient à sa famille. La nostalgie avait le même goût que celui du chantage affectif. Et il avait mis du temps pour accepter qu’un cercle similaire, c'était installé avec Reyes. La différence ? Reyes n’avait pas franchi la limite qui aurait pu réellement le blesser. Est-ce qu’il avait pour autant dépassé des limites ? Oui, aussi. Et Pío continuait à lui donner les chances qu’il ne méritait pas, les mêmes que Reyes ne pensait pas mériter non plus. Rien n’allait dans cette histoire, et Pío savait qu’il prenait le risque qu’un jour l’autre aille trop loin. Ou alors ça lui faciliterait la tâche, l’excuse ultime pour ne plus céder, pour que le cœur cesse de lutter contre la raison. Pío redoutait les deux possibilités, et pour la première fois, face à ses propres schémas, il espérait qu’une troisième option finirait par se présenter. S’ils continuaient à s’écrire et à se tourner autour, c’était bien parce qu’ils voulaient peut-être la même chose.

Reyes ajoutait qu’il venait à l’aquarium quand il ne savait pas quoi faire. Pío lui ne savait pas quoi faire avec lui, avec eux. L’aquarium était comme un musée pour lui, un lieu relativement calme, avec des salles dans lesquelles il pouvait rester plusieurs minutes ou même heures pour dessiner, contempler, et s’évader un instant des tumultes du monde. C’étaient des lieux idéaux pour venir se déconnecter, laisser son esprit vagabonder et le corps se reposer, une sensation similaire de celle de faire la planche dans l’eau ou lorsque sa goélette fendait l’écume. Moment suspendu, même si le monde continuait de tourner, le sien s’arrêtait l’espace d’un instant. Pío adorait cette sensation, flotter, laisser à la dérive.

« Merci, répondait-il, son sourire n’ayant pas quitté ses lèvres, je suis content qu’elles te plaisent. » Un artiste appréciait toujours les compliments sur son travail, même si comme à l’accoutumée, Pío se contentait de détourner les yeux, gêné, mais heureux. Son regard suivait celui des poissons multicolores de nouveau, il ramenait le carnet contre sa poitrine, observant la salle que Reyes indiquait comme sa préférée, avant d’ajouter que l’autre pièce qu’il aimait était celle des méduses. Un sourire amusé se dessinait sur les lèvres de Pío, se tournant vers Reyes. « Un homme de goût. » Il ouvrait son carnet de dessin afin de montrer les premieres pages sur lesquelles se trouvaient des aquarelles de méduses colorées. « Il semblerait que nous ayons un point commun, nous aimons tous les deux les belles choses et fatal pour l’homme. » Plaisantait-il avant de refermer le carnet. Les raies mantas aussi, je trouve que ce sont des créatures incroyables, majestueuses. Son sourire s’effaçait légèrement, il accrochait le regard de l'homme devant lui. Reyes, je voulais m’excuser de ne pas t’avoir contacté après mon retour de Brest, j’ai été pris par le temps, je comptais le faire en rentrant d’Espagne, mais je suppose que je n’étais pas assez rapide et l’univers à décider de s’en mêler. Il riait doucement, avant de reprendre sur un ton un peu moins léger. Et je pense que je te dois aussi des excuses, je ne veux pas que tu te sentes inférieur d'une quelconque façon, je suis désolé de t'avoir donné l’impression que j'avais honte de toi. Je veux que tu fasses partie de ma vie. » Peu importe quelle place il aurait dans la vie de Reyes, pourvu qu’il accepte de rester dans la sienne.


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Reyes Goldstein
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tw:  mal-être
Il semblerait que nous ayons un point commun, nous aimons tous les deux les belles choses et fatal pour l’homme. Banalité qui s'enfonce dans sa poitrine comme un couteau, criante de vérité. Reyes aime tout ce qui le blesse, comme la sensation d'un poing dans la gueule, comme les multiples bagarres dans lesquelles il s'égare, c'est bien le seul langage qu'il comprenne, celui de la violence. Qu'est-ce qu'il peut bien rajouter sinon que c'est vrai et c'est peut-être pour ça qu'il est attiré par lui. Beauté fatale qui aurait raison de sa santé mentale, amour impossible auquel il ne parvient pas à se détacher. Est-ce que Pío le perçoit ainsi ? Il n'a jamais osé y penser. Est-ce que Pío le veut comme quelque chose de beau mais de mortel. Après tout, Reyes n'a jamais été en couple avec personne. Peut-être qu'il serait un poison mortel, qu'il ne ferait que le tirer vers le bas. Qu'il l'userait à petit feu jusqu'à ce qu'il soit vidé de toute joie de vivre. Peut-être que Reyes lui arracherait le coeur, il ne le ferait pas volontairement si c'était le cas. Il n'a jamais eu l'intention de lui faire du mal, de la peine. (Et pourtant...).

« Peut-être que le destin te fait une faveur en te maintenant éloigné de moi.  » Il lui coûte de dire une chose pareille. Il ne croit pas que ce soit un hasard, cette période de distance et de silence. Rien n'arrive sans raison. C'est sans doute une bonne chose, maintenant ils s'habituent à l'absence jusqu'à ce qu'elle soit totale. Reyes voudrait lui dire combien ce silence l'a peiné, dans le fond. Qu'il s'est senti soudain remplaçable. Qu'il a prit conscience que Pío pouvait vivre sans lui sans que l'inverse soit tout à fait vrai et ça lui a fait peur. Qu'en dépit de tous ses efforts et même dans l'oubli, maintenant qu'il est face à tout ce qu'il a perdu Reyes est rattrapé par ses sentiments refoulés. C'est faux, il n'a pas bien vécu ce moment. Il fallait juste que ça arrive.

Les excuses de Pío lui font chaud au coeur, mains Reyes estime ne pas mériter sa bonté. Il a fait tellement d'erreurs, nombreuses difficilement pardonnables, et plusieurs fois l'occasion de prendre une autre direction s'est présentée. Il a prit un malin plaisir à se saboter au point de dépasser les limites de ce qu'on peut excuser. Il a de la chance que Pío accepte les siennes, toujours si chanceux qu'on veuille encore de lui. « Si tu n'avais pas voulu me pardonner, j'aurais comprit. Reyes reste calme, extérieurement, tandis que la tempête fait rage à l'intérieur. Je me suis comporté comme un goujat et j'ai utilisé tes sentiments et les miens. Tu peux avoir honte. Moi j'ai honte. Honte de ce qu'il a pu faire, honte de lui même. Rien de nouveau. L'immensité de son ego n'est que proportionnelle à son manque de confiance. Je suis désolé pour tout. L'homme que j'ai été, l'homme que je suis, n'a jamais été à la hauteur de l'homme que j'aurais aimé être pour toi. Que tu mérites. J'avais tellement peur de te perdre que j'ai fait n'importe quoi. » Le frein à leur amour, que Pío mérite mieux et il devrait avoir mieux. Qu'importe les sentiments de Reyes et son obsession pour le beau brun. S'il doit souffrir dans la distance à en mourir pour que l'autre soit épanoui et heureux, c'est le minimum qu'il puisse faire.


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aucune suspicion

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occupation : propriétaire excentrique de la Scarborough Art Gallery, artiste et copiste de talent, disponible à faire des faux pour des particuliers. Ancien consultant pour l'office central de lutte contre le trafic des biens culturels pour son expertise en art, il offre encore ses services aux autorités.
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tw: ras je pense.

Pío haussait un sourcil, son expression s’assombrissait largement. À quel moment avait-il dit que le destin l’éloignait de Reyes, c’était justement l’inverse qu’il considérait s’être produit avec cette rencontre fortuite à l’aquarium. Une faveur. L’artiste avait du mal à comprendre Reyes, un coup, il lui tombait dans les bras, réclamant son attention à coup de déclaration romantique et maintenant il semblait sous-entendre qu’ils feraient mieux de ne pas se voir et que le destin tentait de les séparer. Pío ne pensait pas que Reyes croyait un seul mot de ce qu’il venait de dire, mais il savait aussi que depuis sa petite crise à la galerie, son ex avait pris de la distance, encore plus qu’avant. Est-ce qu’il lui demandait sérieusement de ne plus se voir, de ne plus s’écrire ? Ils étaient donc incapables de rester ami. Blessé et confus, Pío ne trouvait même pas les mots pour protester. Il rangeait le carnet dans sa sacoche, résigné.

Une part de lui savait d’où venaient les remarques de Reyes, celles qu’il faisait de lui, son comportement. Pío savait, qu’il devait arrêter de lui donner des chances de se rattraper, de s’ajuster et pourtant, il l’attendait, patiemment, qu’il le rattrape dans cette aventure qu’est la vie pour qu’ils puissent peut-être faire un bout de chemin ensemble. Sa dernière relation datait de quelques années maintenant, et l’homme n’aurait pas pensé qu’après la perte de son ancien compagnon qu’il serait capable de tomber amoureux. Encore moins de quelqu’un comme Reyes, qui était tout son opposé sur beaucoup de choses. Au regard extérieur, leur relation avait tout du crush d’adolescent de quarante ans, pour un red flag ambulant. Pío le savait cela aussi. Il connaissait la réputation de Reyes, et les bad boys, d’ordinaire, l’artiste ne se laissait pas avoir, mais cela avait été différent avec l’homme devant lui. Il n’avait pas eu beaucoup de coups de cœur dans sa vie, et il avait fallu que ce soit pour Reyes.

Pío écoutait les arguments de Reyes, ceux qu’il tentait de lui donner pour justifier l’éventuel ressentiment qu’il gardait au fond de lui suite aux événements de cette soirée. Depuis, le propriétaire de la galerie avait l’impression qu’une année entière était passée. Il était allé deux fois à l’étranger et surtout, il l’avait pardonné. Il n’avait pas honte non plus. Ce que Reyes ressentait par contre, il ne pouvait pas le contrôler, il ne prétendait pas non plus penser qu’il pourrait le changer. C’était à l’autre de faire ce genre d’étape, Pío voulait tout simplement être là pour lui. Il laissait échapper un petit rire nerveux lorsque Reyes déclarait qu’il méritait un homme meilleur. Même si c’était vrai, ce n’était pas vraiment à lui de décider. Si Pío avait décidé d’offrir son amitié, c’était son choix.

« J’ai entendu dire que les personnes faisaient souvent n’importe quoi lorsqu’elles étaient amoureuses… Répondait Pío amusé, il se tournait vers Reyes. Parfois, lorsqu’on tient à quelqu’un, on peut se comporter comme un imbécile, même penser qu’on est invincible. » Il glissait ses mains dans les poches de son pantalon, haussant les épaules. « Je ne sais pas quel type d’homme, je mérite, mais je sais que je t’ai offert mon amitié quand nous nous sommes séparés. Après, peut-être que j’aurais dû te laisser le temps d’accuser le coup, mais je ne veux pas te perdre non plus. » Est-ce qu’ils devraient se donner une seconde chance ? Peut-être, mais il était certainement un peu trop tôt, Pío craignait que dans ce cas-là les choses ne se terminent de la même façon, mais beaucoup plus brutale et douloureuse. « Tu m’as dit que tu m’attendrais l’autre soir… Et je suis tout aussi prêt à attendre si tu as besoin de faire un travail sur toi. Je veux être là pour toi Reyes. » Parce qu’il l’aimait, mais ils ne pouvaient pas s’aimer dans l’état actuel des choses. Il faudrait déjà que Pío soit capable de le dire à voix haute.


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Creatures of the Night
they long for the days of pumpkins and ghosts,
when the dead use homes and people as hosts...



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