where the winter nights don't ever sleep
2 participants
# Lun 21 Oct - 21:03
Lakan Bickerton
forte suspicion
saisons : trente-cinq années.
occupation : propriétaire de la pharmacie Bickerton, héritage familial.
myocarde : inlassablement célibataire, ne refusant ni l’étreinte masculine ni féminine pour autant.
miroir :
faciès & artiste : manny jacinto, raveledits (av), manny-jacinto (gif) awona (code profil)
victimes : 596
Where the winter nights don't ever sleep
❝ ❞
cw/tw : relation passée avec un écart d’âge, consommation d’alcool
Le Global Medical Research Summit se tenait non loin de la ville de Scarborough. Un événement annuel immanquable pour les professionnels de la santé - et bien sûr, Lakan ne manquait jamais une telle opportunité de s’instruire, mais aussi de rencontrer ses confrères. Tout au long de la semaine, il avait assisté à des présentations et des conférences portant sur les dernières nouveautés et les prochaines tendances du monde médical. Mais cette année, les interventions avaient été particulièrement barbantes ; Lakan les avait trouvées vieillottes et pas à la page du tout. Il avait donc décidé de profiter plutôt de ce summit pour élargir son cercle de connaissances et papillonner auprès des différents convives. Il avait aussi échangé avec des habitué.e.s, déjà rencontré.e.s lors des éditions précédentes, qui l’avaient bien sûr interrogé au sujet de son cache-œil et de l’état des dégâts derrière le bout de tissu - des interrogations maintenant récurrentes dans son quotidien.
Cet événement s’accompagnait de son lot de réjouissances : Lakan ne pouvait s’en empêcher. Chaque année, les verres s’accumulaient, les langues se déliaient et il finissait toujours par inviter quelqu’un.e à rejoindre ses draps. Et il est vrai qu’il regrettait certaines histoires plus que d’autres. Si bien que, dans le labyrinthe des convives assistant aux conférences, il devait se montrer précautionneux afin d’éviter ceux qu’il ne souhaitait pas revoir. L’apothicaire n’était pas du genre à poursuivre les histoires qui ne devaient durer qu’un soir ; il savait mettre fin à ces dernières - le plus souvent de la plus lâche des manières, mais les poursuivre ne faisait pas partie de son champ lexical. Pourquoi prendre le risque de gâcher des histoires éphémères si parfaites ?
L’acmé de ce summit avait lieu dans la nuit de la dernière soirée : le lendemain, tous les participants reprendraient le cours normal de leurs petites vies lambdas, et l’heure était donc aux dernières célébrations avant le retour à la vie normale. Lakan épousait cette tradition chaque année - espérant rencontrer l’étreinte désirée au bout de la nuit. La consommation d’alcool y étant plus abondante qu’à l’accoutumée, il y avait toujours de drôles d’activités prévues, dont des quiz réservés aux spécialistes - son petit plaisir. Le pharmacien avait inscrit son nom parmi la liste des participants bien en amont de la soirée. Il était d’ailleurs l’un des premiers prêts et assis dans l’espace dédié - se délectant des verres de nectar gracieusement offerts par les organisateurs en attendant le début du jeu.
On annonça le lancement du quiz - la mâchoire serrée, les sens en alerte, il se tenait prêt à répondre à chacune des questions - la main en l’air sur le buzzer, il ne voulait laisser échapper aucune occasion de marquer des points. La victoire n’était jamais futile quand c’était lui qui l’obtenait. On posa la première question, et il déclencha aussitôt le buzzer. Prétentieux, éméché, il aimait croiser le regard des futurs perdant.e.s, et son regard croisa ainsi l’un des participants qu’il avait jusque-là inconsciemment ignoré : Lazaro Butcher.
Sa présence le troubla malgré lui, et il faillit en perdre sa réponse : “Pharma… Pharmacodynamics, that’s the term for the study of drug effects … on the body.” Il déglutit, détournant le regard. Il n’avait pas changé d’un poil - ses cheveux noirs, ses sourcils épais, ses épaisses mains. Il n’y avait jamais assez à boire quand on cherchait à disparaître : son vieil ami se tenait là, en face de lui, dans le même putain de quiz, et son verre était déjà vide. L’apothicaire demanda à ce qu’on lui serve une nouvelle coupe, et la partie continua, marquant le début du supplice.
# Mar 29 Oct - 23:42
Lazaro Butcher
aucune suspicion
saisons : cinquante ans
occupation : directeur d'une clinique privée de chirurgie esthétique, chirurgien quand les effectifs serrés l'exigent ou ses horaires le permettent
myocarde : marié et heureux en ménage la plupart des jours; éternel amoureux et gros canard face à l'unique Bambi
faciès & artiste : oscar isaac (soko lae plus cool jsuis beau comme un camion jveux rien savoir (tut-tut) (c mon klaxon de joli camion))
victimes : 48
Where the winter nights don't ever sleep
❝ ❞
D’une manière étrange, les colloques de médecine avaient sur Lazaro le même effet que certaines réunions de famille - à ça près qu’il aimait sincèrement sa famille et était attristé de ne les voir qu’une fois par an.
Fut un temps, il assistait à tout: chaque réunion, chaque conférence, il tenait un agenda parfaitement à jour et des alertes sur tous les possibles groupes qui préviendraient d’un nouvel événement. Il avait beau s’être spécialisé en chirurgie esthétique, il gardait un amour profond de la médecine, et des avancées qui pourraient vraiment changer la donne. Il s’intéressait parfois par curiosité, parfois par intérêt personnel; n’hésitait pas à participer au financement d’un projet ou l’autre selon s’il y croyait fort ou non. Lazaro n’était pas le plus altruiste des hommes, mais on ne pourrait que difficilement le lui reprocher.
Le Global Medical Research Summit était un rendez-vous incontournable, et il ne manquait jamais de réserver son week-end pour y aller. Il ne s’éloignait de Bambi que peu, et les raisons se devaient d’être bonnes: celle-ci en valait toujours le coup (en admettant que quoi que ce soit puisse valoir le coup d’être loin de sa bien aimée, mais il ne s’agissait pas là du sujet du jour).
C’était des étoiles dans les yeux d’avoir pu se réunir avec d’anciens collègues, certains amis, qu’il avait fini dans la même soirée quizz à laquelle il semblait toujours terminer - habituellement éliminé assez tôt, l’alcool court-circuitant l’acheminement des bonnes réponses entre son cerveau et sa bouche. Lazaro buvait ses premiers verres avec hâte, n’attendant pas l’arrivée des questions pour entrer dans l’ambiance.
La première question était lancée et il n’avait même pas le temps de réfléchir à la réponse qu’un autre s’y tentait, sa voix familière aux oreilles de Lazaro.
Familière comme l’aurait été le fantôme d’un autre connu il y a des années, si longtemps qu’il en était redevenu un étranger, réveillant dans le fond de sa voix l’amertume d’une décennie de silence.
« Pharma… Pharmacodynamics, that’s the term for the study of drug effects … on the body. » Le rose montait aux joues de Lazaro si l’alcool ne s’en était pas déjà chargé. Il relevait un regard - craintif? hésitant? même lui n’était pas sûr - vers celui qui remportait la première bonne réponse de la soirée, et pour un instant c’étaient les souvenirs qui lui emplissaient la tête plus que les vapeurs d’alcool.
Il y avait eu les nombreuses soirées passées comme celle-ci, tous avachis autour d’une table ou deux à enchaîner les verres et débiter des conneries, et puis celles plus calmes à partager un dîner avec amis et partenaires. Il y avait eu les discussions du travail et puis celles plus personnelles qu’on échange qu’entre amis, le genre digne de confiance, toujours persuadé qu’on ne perdra jamais.
Dans une soirée d’égarement, il y avait eu le regard de Lakan lui trainant dessus, ses lèvres plus tentantes que la meilleure de leurs bouteilles, et des mains - les siennes, ou celles de l’autre? peut-être les deux - agrippant la peau, explorant chaque recoin, insatiables.
Au lever du jour il y avait eu le regret - pas d’avoir passé une mauvaise soirée parce qu’elle ne l’avait pas été, mais d’avoir cédé à un désir auquel il aurait mieux valu résister; il y avait eu le regret de ne plus arriver à croiser le regard qui l’avait enflammé quelques heures à peine auparavant, et l’avait apaisé tant d’années avant. Il y avait eu le regret de ne pas avoir réfléchi, peut-être la peur par égo de n’avoir pas été à la hauteur, aussi. Surtout, plus vicieux que le reste, l’entourant comme un cocon de mélasse dont on ne se défaisait pas facilement, il y avait eu le regret de n’être qu’un autre et de l’avoir fait devenir de même; une conquête d’un soir quand leur amitié avait été si précieuse, un énième corps exploré pour Lakan quand les amours pour Lazaro étaient si singuliers, importants, chéris. C’était peut-être un regret vis-à-vis de lui-même autant que vis-à-vis de celui avec qui il n’avait plus été ami depuis, celui d’avoir initié la fin de tout quand de sa vie il ne s’était voulu que pilier sinon renouveau.
Lazaro déglutissait en fixant Lakan qui détournait vite le regard, lui n’osant pas faire de même. Il trouvait sa bouche pâteuse quand il s’essayait à parler, se saisissait vite d’un verre qui n’était pas à lui pour l’enfiler et se donner du courage, sinon de l’éloquence.
« Come on, Butcher! You’re not gonna let ol’ Bickerton beat you without a fight, are you? »
A côté de lui, on tapait son épaule, l’agitait comme le bon copain habituellement jovial, toujours premier sur les blagues et les réponses foireuses aux questions gueulées depuis la petite scène. Lazaro n’avait que peu d’esprit de compétition, mais l’enfant en lui s’enflammait à la moindre idée de t’es pas cap. Il se raclait la gorge pour se donner contenance et se reconcentrait sur l’événement de la soirée, agitant la main presque distraitement pour demander un nouveau verre, peu importe de quoi, pourvu que ça soit assez fort pour qu’aucun fantôme de souvenir réprimé ne lui revienne. La mémoire de ce qu’ils avaient été - avaient été, n’avaient pas été, avaient failli être - l’avait déjà trop hanté en un regard pour qu’il le laisse dicter le ton du reste de la soirée.
Piqué dans sa fierté comme tout homme dont l’égo avait la fragilité d’un ballon de baudruche quand provoqué par ses pairs, Lazaro retrouvait le regard de Lakan et le tenait cette fois, rendu courageux par on ne sait quel alcool. Presque comme si derrière le masque sculpté par les boissons, il ne paniquait plus. Pas tout à fait bon acteur, et pas tout à fait convaincu non plus - juste assez pour les autres qui n’étaient pas Lakan. « No, I’m not. »
Son regard quittait celui du pharmacien quand une nouvelle question était lancée - which part of the brain controls voluntary movements? -, et Lazaro claquait une main assurée sur la table, s’exclamait avec plus d’assurance qu’il n’en avait peut-être jamais eu à l’une de ces soirées.
« The cerebrum! » Un point partout, l’honneur sauf pour le moment au moins, il retombait dans son siège comme un soufflé sorti trop tôt, se congratulait tout seul de quelques gorgées qui lui brûlaient la gorge.
Fut un temps, il assistait à tout: chaque réunion, chaque conférence, il tenait un agenda parfaitement à jour et des alertes sur tous les possibles groupes qui préviendraient d’un nouvel événement. Il avait beau s’être spécialisé en chirurgie esthétique, il gardait un amour profond de la médecine, et des avancées qui pourraient vraiment changer la donne. Il s’intéressait parfois par curiosité, parfois par intérêt personnel; n’hésitait pas à participer au financement d’un projet ou l’autre selon s’il y croyait fort ou non. Lazaro n’était pas le plus altruiste des hommes, mais on ne pourrait que difficilement le lui reprocher.
Le Global Medical Research Summit était un rendez-vous incontournable, et il ne manquait jamais de réserver son week-end pour y aller. Il ne s’éloignait de Bambi que peu, et les raisons se devaient d’être bonnes: celle-ci en valait toujours le coup (en admettant que quoi que ce soit puisse valoir le coup d’être loin de sa bien aimée, mais il ne s’agissait pas là du sujet du jour).
C’était des étoiles dans les yeux d’avoir pu se réunir avec d’anciens collègues, certains amis, qu’il avait fini dans la même soirée quizz à laquelle il semblait toujours terminer - habituellement éliminé assez tôt, l’alcool court-circuitant l’acheminement des bonnes réponses entre son cerveau et sa bouche. Lazaro buvait ses premiers verres avec hâte, n’attendant pas l’arrivée des questions pour entrer dans l’ambiance.
La première question était lancée et il n’avait même pas le temps de réfléchir à la réponse qu’un autre s’y tentait, sa voix familière aux oreilles de Lazaro.
Familière comme l’aurait été le fantôme d’un autre connu il y a des années, si longtemps qu’il en était redevenu un étranger, réveillant dans le fond de sa voix l’amertume d’une décennie de silence.
« Pharma… Pharmacodynamics, that’s the term for the study of drug effects … on the body. » Le rose montait aux joues de Lazaro si l’alcool ne s’en était pas déjà chargé. Il relevait un regard - craintif? hésitant? même lui n’était pas sûr - vers celui qui remportait la première bonne réponse de la soirée, et pour un instant c’étaient les souvenirs qui lui emplissaient la tête plus que les vapeurs d’alcool.
Il y avait eu les nombreuses soirées passées comme celle-ci, tous avachis autour d’une table ou deux à enchaîner les verres et débiter des conneries, et puis celles plus calmes à partager un dîner avec amis et partenaires. Il y avait eu les discussions du travail et puis celles plus personnelles qu’on échange qu’entre amis, le genre digne de confiance, toujours persuadé qu’on ne perdra jamais.
Dans une soirée d’égarement, il y avait eu le regard de Lakan lui trainant dessus, ses lèvres plus tentantes que la meilleure de leurs bouteilles, et des mains - les siennes, ou celles de l’autre? peut-être les deux - agrippant la peau, explorant chaque recoin, insatiables.
Au lever du jour il y avait eu le regret - pas d’avoir passé une mauvaise soirée parce qu’elle ne l’avait pas été, mais d’avoir cédé à un désir auquel il aurait mieux valu résister; il y avait eu le regret de ne plus arriver à croiser le regard qui l’avait enflammé quelques heures à peine auparavant, et l’avait apaisé tant d’années avant. Il y avait eu le regret de ne pas avoir réfléchi, peut-être la peur par égo de n’avoir pas été à la hauteur, aussi. Surtout, plus vicieux que le reste, l’entourant comme un cocon de mélasse dont on ne se défaisait pas facilement, il y avait eu le regret de n’être qu’un autre et de l’avoir fait devenir de même; une conquête d’un soir quand leur amitié avait été si précieuse, un énième corps exploré pour Lakan quand les amours pour Lazaro étaient si singuliers, importants, chéris. C’était peut-être un regret vis-à-vis de lui-même autant que vis-à-vis de celui avec qui il n’avait plus été ami depuis, celui d’avoir initié la fin de tout quand de sa vie il ne s’était voulu que pilier sinon renouveau.
Lazaro déglutissait en fixant Lakan qui détournait vite le regard, lui n’osant pas faire de même. Il trouvait sa bouche pâteuse quand il s’essayait à parler, se saisissait vite d’un verre qui n’était pas à lui pour l’enfiler et se donner du courage, sinon de l’éloquence.
« Come on, Butcher! You’re not gonna let ol’ Bickerton beat you without a fight, are you? »
A côté de lui, on tapait son épaule, l’agitait comme le bon copain habituellement jovial, toujours premier sur les blagues et les réponses foireuses aux questions gueulées depuis la petite scène. Lazaro n’avait que peu d’esprit de compétition, mais l’enfant en lui s’enflammait à la moindre idée de t’es pas cap. Il se raclait la gorge pour se donner contenance et se reconcentrait sur l’événement de la soirée, agitant la main presque distraitement pour demander un nouveau verre, peu importe de quoi, pourvu que ça soit assez fort pour qu’aucun fantôme de souvenir réprimé ne lui revienne. La mémoire de ce qu’ils avaient été - avaient été, n’avaient pas été, avaient failli être - l’avait déjà trop hanté en un regard pour qu’il le laisse dicter le ton du reste de la soirée.
Piqué dans sa fierté comme tout homme dont l’égo avait la fragilité d’un ballon de baudruche quand provoqué par ses pairs, Lazaro retrouvait le regard de Lakan et le tenait cette fois, rendu courageux par on ne sait quel alcool. Presque comme si derrière le masque sculpté par les boissons, il ne paniquait plus. Pas tout à fait bon acteur, et pas tout à fait convaincu non plus - juste assez pour les autres qui n’étaient pas Lakan. « No, I’m not. »
Son regard quittait celui du pharmacien quand une nouvelle question était lancée - which part of the brain controls voluntary movements? -, et Lazaro claquait une main assurée sur la table, s’exclamait avec plus d’assurance qu’il n’en avait peut-être jamais eu à l’une de ces soirées.
« The cerebrum! » Un point partout, l’honneur sauf pour le moment au moins, il retombait dans son siège comme un soufflé sorti trop tôt, se congratulait tout seul de quelques gorgées qui lui brûlaient la gorge.
- traductions:
- - Allez Butcher! Tu vas pas laisser ce vieux Bickerton te battre sans broncher?
- Non.
- Quelle partie du cerveau contrôle les mouvements volontaires?
- Le cortex!*
* bonjour,
la direction se dédouane de toute responsabilité quant à la véracité de cette information. la question fournie l’a été en anglais, et la traduction apportée par les premiers résultats google ont fourni la traduction décevante de « cerveau ». nous refusant à explorer plus en profondeur les résultats du moteur de recherche susnommé, car il est après tout bien tard et nous ne sommes pas payés pendant les heures sup (vous référer à Norbert pour notre avis sur les heures sup), nous faisons avec ce que nous avons supposé comprendre, et nous refusons à toute responsabilité quant à ce post.
en vous remerciant de votre compréhension.
cordialement,
la direction.
✶ Kindness is golden ✶
I could recognize her by touch alone, by smell; I would know her blind, by the way her breaths came and her feet struck the earth. I would know her in death, at the end of the world.
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