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lost in wonderland (maeve)

2 participants
Roxy Flores
légère suspicion

Roxy Flores

saisons : 35 hivers, pas un de plus, et chacun savourés
occupation : membre des Velvets Ribs, la meilleure si vous l'écoutez, elle est batteuse après tout - on peut pas faire mieux que ça
myocarde : célibataire (veuve), célibataire au coeur qui n'est pas à prendre mais qui s'autorise des amourettes au fil des rencontres et des envies (bisexuelle).
miroir : lost in wonderland (maeve) 9c68fbad7d51cf76d25432976dd94d14
faciès & artiste : luanna perez (soko)
victimes : 80


lost in wonderland



une clope au bec, allumée et fumante, malgré les couloirs fermés, roxy s'étira, agita ses bras et ses épaules pour détendre les muscles. il était tard, elle le savait sans regarder sa montre, pouvait le sentir dans ses muscles qui tiraient et ses os qui grinçaient, dans son estomac qui grondait. elle avait faim.

son regard se tourna vers l’entrée de la pièce étroite où elle se trouvait. elle s’était intégrée au groupe, ses vieux habits de motarde sales et troués, cheveux pas brossés tirés dans une tresse qui se barrait déjà à moitié, un sourire sur les lèvres et des yeux méfiants. elle avait beau ne plus faire partie de leur genre depuis dix ans, ça s’oublie pas une décennie sur les routes. elle en avait joué, retrouvant les vieux accents des routards du nord, les mots mâchés entre ses dents, recrachés sans la moitié de leurs lettres. luca s’amusait à l’imiter à l'époque, avec son accent chantant de spaniard, récitant des voeux d’amour et mariage avec un mix chelou incompréhensible hilarant. ça aurait fait seize ans cette année. ça avait été une connerie de se marier aussi tôt, roxy le savait, mais qu’est-ce qu’elle l’avait aimé cet abruti. leur mariage aurait crash and burn aussitôt qu’ils se seraient posés, izzy nourrissant les flammes et enzo comptant les points, mais ils avaient été quelque chose ensemble, ça oui. quinze ans qu’ils étaient morts, et leurs fantômes s’accrochaient encore à ses basques.

brr. morbide ses pensées cette nuit. sa phase lutéale devait pas être loin vu les conneries que ça lui sortait. time to move. elle était restée immobile debout trop longtemps, elle commençait à attirer des regards. elle était censée se mêler à la foule, elle, n’attirer des regards qu’avec sa répartie légendaire — se détacher en restant immobile c'était bon pour les grands bruns ténébreux dans le style de maddox. pas son trip.

son regard accrocha la silhouette féminine d’une meuf qui n’avait absolument rien à faire dans les souterrains. vêtements de bonne qualité, trop propre, attitude qui ne matchait pas celle d’un rat des souterrains ou d’un rat des routes. un sourire se forma sur ses lèvres. intéressant intéressant. bien trop jolie pour ce trou perdu, tiens, elle allait la sauver - de bonté de coeur bien sûr. son pas se fit sautillant, mains derrière le dos, et elle se plaça dans son chemin. les regards qui se tournèrent vers elles ne la dérangèrent pas cette fois. ‘z’êtes perdue, ma belle dame ? on voit pas souvent dvotre genre par ici. jpeux vous faire visiter svous voulez.’ un clin d’oeil, sourire resplendissant aux dents blanches.



Maeve Williams
forte suspicion

Maeve Williams

saisons : 36 années si rapides, si lentes. Et pour chacune, autant d'espoirs, autant de pertes.
occupation : Juge ~ Sous le velours de son apparence, l'implacable de son jugement. Elle condamne et elle sauve. Elle enferme et elle libère. Elle protège et elle exile.
myocarde : Brokenhearted ~ Le coeur tendre mais blessé, elle a construit une armure autour de son palpitant.
faciès & artiste : Zoé Kravitz ~ soko
victimes : 366


Lost in Wonderland


❝ ❞
How do I run from what is inside my head ?



Perdue peut-être sur les chemins de la raison, la juge erre là où elle ne devrait. Ange de paix entourée des démons, Maeve s'enfonce dans les profondeurs de la ville. Nulle crainte sur son visage, qu'une rigidité habituelle, cette sombre douceur qui n'appelle pas à être  dérangée, ou pire contrariée. Son pas n'est pas sûr pourtant, l'hésitation est certaine à chaque carrefour. Elle est comme Alice, aux pays des merveilles, s'enfonçant sans comprendre dans un monde chaotique, qu'elle trouve parfois loufoque. Car dans son coeur, nulle tendresse, ni pour les junkies, ni pour les paumés. Pire, une certaine forme de mépris, qu'elle a appris à dissimuler.

Alors elle n'est pas là pour quelques sucreries, ses intentions sont plus sombres. Il y a dans les tunnels crasseux des informations qu'elle cherche désespérément, assez pour exposer sa nuque, assez pour se mettre en danger. Pulsion qu'elle ne se résigne à éteindre alors même qu'elle risque son nom et sa vie, dans les bas fonds de Scarborough. Pulsion qu'elle devrait anéantir, qu'elle se promet chaque fois de retenir mais qui toujours l'emporte. C'est plus fort qu'elle, plus grand que sa terrible volonté, et que tous ses entêtements. Un besoin irraisonné qui ne réparera jamais le mal qui fut fait. Mais qui l'apaise, chaque fois qu'elle faiblit, comme si l'action plus que les mots était importante. Comme si qu'importe tous ses jugements, la vérité était ici - dans ce monde de mirages et de mensonges.

Maeve explore des territoires si loin des siens, si loin du ciel et de la justice toute puissante. Trop habituée à briller, même dans l'ombre, elle ne se rend pas qu'elle dénote, dans ses habits de luxe pourtant soigneusement choisis pour se dissimuler parmi eux, que les regards se tournent vers elle, curieux. Et qu'elle pourrait attirer plus mal aimable qu'elle, prêt à se saisir d'une opportunité trop facile. C'est qu'elle manque aussi de cette empathie salvatrice. Ce sens du danger, qui devrait la faire fuir et se réfugier dans les hauteurs de la ville.

Le silence attire le bruit, et la perte le chemin. Roxy apparaît dans une flamboyante énergie. Un doux chaos, qu'elle perçoit déjà comme un repli. Le jugement est rapide, silencieux. Son regard creuse les traits, cherche les prunelles derrière les lunettes, la malveillance derrière le sourire. L'étrangère n'a pas l'air complètement fusillée par la vie, ni d'humeur au crime. La femme a même quelque chose, dans son visage, son allure, de terriblement familier, mais Maeve ne la remet pas. Cela l'intrigue pourtant, fait chatoyer ses yeux comme si elle avait devant elle, une pièce du puzzle, un lapin blanc qui puisse décompter ses heures et la guider ici bas.

Un peu, c'est vrai.

Perdue entre le passé et l'avenir, entre ce quelle devrait faire et ce qu'elle fait, entre sa retenue et son impulsivité. Maeve a besoin d'un guide, d'un alibi, de quelqu'un qui lui ouvre les portes et derrière qui elle puisse se dissimuler.

Avec plaisir.

Alors elle se laisse entraîner, perdre sur les chemins sans assurance que la femme ne cherche pas à lui nuire. Mais Roxy a quelque chose de tellement naturel, tellement flamboyant, que la juge lui accorde une certaine forme de confiance, gardant quand même un oeil sur son entourage. Dans le fond, elle espère que l'exubérance sera aussi verbale. Alors qu'elle s'avance à ses côtés, Maeve lui confie.

Je suis à la recherche, d'une certaine forme très particulière de distraction.

En dire peu, juste assez, voir si l'hameçon mord, sans pour autant tirer tout de suite sur la ligne. Entrouvrir une porte, un intérêt, et puis s'en éloigner tout aussi vite.

Et d'un verre aussi, je m'ennuie.

Se donner les vices des autres, s'imaginer le manque dans leurs veines, de substances et puis de distraction. Se donner une légèreté qu'elle n'a pas. Pour mieux s'adapter, pour mieux s'infiltrer. Donner le change, sans savoir s'affranchir de son mélancolique sourire.